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sur 4042 notes
"Mon mari", dans le livre l'expression revient sans arrêt
dans la vie du personnage principal : l'épouse.
Certes, elle a rencontré son mari et en est tombée amoureuse.
Lui venant d'un milieu bourgeois, elle venant d'un milieu simple, elle a dû en apprendre les codes.
Elle est instruite : elle est professeure d'anglais et traductrice.
En se mariant, elle commence à jouer le rôle de la femme parfaite en usant des termes "Mon mari" de manière obsessionnelle dans toute conversation.
Elle veut garder la même passion qu'au début dans son couple. Elle va arriver à des extrémités désagréables comme une susceptibilité exacerbée, faire n'importe quoi pour attirer l'attention de son mari, sa jalousie aussi.
Dans ce rôle qu'elle tient, elle n'est pas elle-même, elle ne vit pas, en attrape des démangeaisons.
Elle a des enfants mais c'est tellement secondaire dans sa vie.
Je ne peux pas écrire jusqu'où elle va mais on le sait assez vite dans le livre.
Elle ne laisse pas évoluer son histoire avec son mari, elle étouffe sa relation à cause de ses complexes et de ses obsessions.
Le récit commence le lundi et se termine le dimanche.
Chaque jour a une ambiance, une couleur différente.
Elle tient un carnet où elle note ce que son mari lui a infligé de désagréable et des punitions insidieuses s'ensuivent pour le mari.
Ce mari est-il réellement celui qu'elle décrit, impassible et froid comme elle le dit ? On l'apprend à la fin et ce n'est pas piqué des vers.
Une lecture que j'ai bien appréciée tout à fait en dehors des sentiers battus.
J'ai beaucoup aimé les extraits où elle fait référence à l'anglais et ses expressions étant donné que notre dame est professeure d'anglais.
Une vraie folie mais nous sommes dans un roman, un premier roman qui plus est. Tout est permis.
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Déjà presque 700 retours sur ce grand succès paru il y a deux ans et demi, que j'ai longtemps hésité à lire, justement à cause de son succès. C'est comme le film Titanic, j'ai dû être la dernière de ma ville (en tout cas de ma famille) à le regarder, des années après... Mais je venais d'enchaîner deux Sandrine Collette, il me fallait un truc un peu frais, un peu léger, cette couverture façon pub des années 60 m'a sauté à la figure à la médiathèque, emballez c'est pesé !

C'était vite lu, deux soirées, ça coule tout seul avec ces chapitres principaux par jour de la semaine, divisés en petits sous-chapitres. C'est plein de couleurs aussi, mais attention : une seule par jour, et toujours la même d'une semaine à l'autre, sinon toute l'organisation serait par terre ! Et la couleur s'applique aussi bien aux fringues de la dame qu'à ses petits carnets, ceux où elle note soigneusement tout ce qui concerne son mari. Oui, parce que, vu le titre, vous vous doutez bien qu'on va parler de SON MARI, le soleil autour duquel tourne toute sa vie, l'alpha et l'oméga qui dictent ses actes, enfin vous avez saisi l'idée. Elle a aussi un travail cette dame, enfin même deux : prof d'anglais et traductrice, et deux enfants qui ne sont là que parce que le MARI avait le désir d'en avoir.

En parlant de désir, elle s'inquiète de ne plus trop éveiller celui de son MARI, et pourtant, dieu sait qu'elle en fait des efforts pour être au top, belle, prévenante, attentive à satisfaire tous ses désirs, à les deviner rien qu'en écoutant ce qu'il met comme fond musical. Une femme parfaite, ou du moins c'est ce qu'elle pense être, mais elle s'estime bien mal récompensée par ce MARI qui ose la comparer à une clémentine dans un portrait chinois, non mais quelle horreur ! En plus il consacre beaucoup trop de temps aux enfants, alors qu'il pourrait faire des choses avec elle. Elle est donc de plus en plus vénère et frustrée, la dame, et comme elle note tous les manquements, petits ou grands, ça va saigner !

Raconté comme ça, c'est vrai que ça semble plutôt drôle et léger. Mais le problème, c'est que ça m'a quand même légèrement gonflé, ce comportement obsessionnel compulsif. J'ai d'ailleurs failli abandonner à la moitié. Pour me remotiver, j'ai relu quelques billets des copains/copines, et le système a fonctionné. Finalement je ne regrette pas d'être allée au bout, parce que la fin a parfaitement atteint son but : j'ai ouvert grand la bouche, et j'ai dit : "ah oui, évidemment", et je suis allée relire plein de passages avec un oeil tout neuf (enfin métaphoriquement, parce que mon oeil est plutôt en train de vieillir à vitesse grand V). Et en fin de compte, je l'ai trouvé bien moins superficiel qu'à première vue, même si je n'ai pas vraiment été aussi divertie que je ne l'espérais. En tout cas, une chose est sûre : en aucun cas je n'échangerais ce MARI contre le mien, et j'espère que de son côté il ne me troquerait pas non plus contre cette femme ! Enfin on ne sait jamais...
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« Je suis amoureuse de mon mari. Mais je devrais plutôt dire : je suis toujours amoureuse de mon mari.
J'aime mon mari comme au premier jour, d'un amour adolescent et anachronique. Je l'aime comme si j'avais quinze ans, comme si nous venions de nous rencontrer, comme si nous n'avions aucune attache, ni maison ni enfants. Je l'aime comme si je n'avais jamais été quittée, comme si je n'avais rien appris, comme s'il avait été le premier, comme si j'allais mourir dimanche. »
L'Héroïne, sorte de Bree van de Kemp survitaminée, est une femme de tous les excès, qui n'a qu'un seul objectif dans la vie : satisfaire (et garder) son précieux mari. Elle le dit. L'explique. Et se donne tous les moyens pour y parvenir. C'est déjanté, vintage et d'une exquise drôlerie. La fin est inattendue (quoique). Et la plume fluide (et légèrement hypnotique).
Une jolie réussite.
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Je vous emmène sur un territoire que vous connaissez peut-être bien ou que vous pensiez peut-être bien connaître jusqu'ici, - le couple, je veux parler ici du couple légitime.
D'ordinaire, la littérature romanesque préfère poser son oeil et son scalpel sur les couples illégitimes et cela nous a souvent valu de beaux chefs d'oeuvre en littérature classique. Emma Bovary, Anna Karénine m'ont envoûté par leurs passionnés et douloureux chemins de traverse... L'Amant de Lady Chatterley, le Diable au corps, Thérèse Raquin, La Lettre écarlate, Belle du Seigneur, sans compter Les Liaisons dangereuses, ... ont enflammé notre imaginaire et peut-être aussi notre libido...
Ici le propos narratif se situe dans le couple légitime, serait-ce donc devenu un territoire romanesque ?

Le récit débute par cette très belle citation du livre de Marguerite Duras, L'Amant :
"Je n'ai jamais écrit, croyant le faire,
je n'ai jamais aimé, croyant aimer,
je n'ai jamais rien fait qu'attendre
devant la porte fermée."

Mon Mari, c'est l'histoire d'une femme qui a quarante ans, mariée depuis quinze ans, deux enfants, avec une vie, en apparence ordinaire, sereine, parfaite. Pourtant, elle a un problème : elle est follement amoureuse de son mari. Vous me demanderez : « où est le problème ? » C'est dans le mot "follement" peut-être, c'est-à-dire que toute sa vie tourne autour de son mari... Toute la journée, le soir, la nuit, au travail, dans la rue, au supermarché, au tennis, sous la douche... elle se pose des questions existentielles : est-ce qu'il m'aime assez ? est-ce qu'il m'aimera encore demain ? est-ce qu'il va me quitter ? est-ce qu'il va me tromper ?
C'est l'histoire d'un amour fou au sens littéral du terme.
C'est écrit à la première personne. On ne saura jamais son prénom, ni celui de son mari.
Elle reconnaît qu'elle a tout pour être heureuse. Elle se décrit comme ayant un beau corps, sculpté par le yoga, le tennis et les crèmes, deux beaux enfants, une belle maison en périphérie d'une grande ville, une belle garde-robe, un beau métier d'enseignante d'anglais et traductrice par ailleurs pour une prestigieuse maison d'éditions, elle a même peaufiné de belles manières grâce aux fameux manuels de Nadine de Rothschild, car elle vient d'un milieu modeste. Mais surtout, surtout avant toute chose, elle a un beau mari, qui a une belle situation, - il travaille dans la finance, et qui plus est, elle continue de l'aimer passionnément, obsessionnellement, après quinze ans de mariage.
Dit comme cela, ce livre avait tout pour ne pas m'attirer. Et pourtant...
C'est un livre qui parle des relations amoureuses. Nous sommes ici au coeur de la dépendance de l'amour, de la passion et du fait de vivre exclusivement pour quelqu'un d'autre.
C'est donc une femme qui ne vit que pour son mari, au service de son mari, se métamorphose presque sous nos yeux, devient peu à peu un monstre. Tout tourne autour de son mari, alors que la réciproque n'est pas vraie.
Elle ne veut pas le décevoir, et surtout elle veut que son mari soit toujours amoureux d'elle, donc elle fait tout pour cela mais on se rend vite compte qu'il y a des failles, c'est très dérangeant, il y a une folie qui grandit, et en même temps elle agit parfois à l'inverse de ce qu'elle dit.
Elle nous prend à témoin, nous entraîne dans les dédales de sa passion amoureuse et obsessionnelle.
Je me suis demandé où elle m'emmenait, c'était jubilatoire au début, pour ne pas dire cocasse, cela prêtait à sourire, j'ai même ri à la scène de la clémentine, - mémorable ! ; puis cela devient étrange au milieu du roman, il y a un malaise, une forme d'inquiétude qui s'installe au fur et à mesure que se déroulent les pages...
Maud Ventura s'attaque à la citadelle du couple hétérosexuel. Son roman en est une satire. En cela c'est un roman très féministe. Elle en dénonce tous les stéréotypes. C'est un livre sur la déconstruction du couple.
Et c'est très bien écrit.
Le propos narratif repose sur un mécanisme presque infernal. C'est un texte hypnotique, addictif, subtilement construit. J'ai été happé par ces pages qui font traverser les sept jours d'une semaine. C'est un chapitre par jour, sept chapitres. Chaque jour est d'une couleur différente. C'est aussi l'originalité du texte : elle a donné une couleur à chaque jour de la semaine, un peu comme Rimbaud attribuait des couleurs aux voyelles...
Dimanche blanc, lundi bleu, - son jour préféré, mardi vert, jeudi jaune... Elle attribue un rôle à chaque jour qui passe, c'est presque comme une mise en scène où elle voudrait à la fois devenir actrice de sa propre vie tout en la mettant en scène...
Et puis, il y a ce livre de Marguerite Duras, L'Amant, qu'on observe se promener de pièce en pièce...
Cette femme passe son temps à observer obsessionnellement son mari, à commenter ses gestes, ses vêtements, à analyser ce qu'il dit, à surtout chercher à deviner ce qu'il ne dit pas, à imaginer ses rêves. Elle décortique tout... Je me suis dit qu'elle était sans repos, sans répit, qu'elle ne pouvait pas être ainsi heureuse.
Et puis, elle note tout sur un carnet intime, qui tient lieu de carnet de punition. Tout tient en trois colonnes tracées à la règle : délit, peine, date, et en face elle attribue des punitions...
Certains n'y verront qu'un processus répétitif et passeront totalement à côté du récit. Mais il faut se laisser happer par les respirations subtiles du texte, ses atermoiements, traverser le rideau du premier degré et aller au coeur de ce que nous dit réellement l'histoire. C'est peut-être dans les battements de coeur d'une femme en souffrance que se joue imperceptiblement les changements et cette inquiétude qui grandit.
C'est sans doute un livre qui touchera plus particulièrement les femmes. Mais un homme peut aussi être touché par le propos du roman, de différentes manières d'ailleurs. La preuve...
Choisir d'aimer ou d'être aimé. Que choisiriez-vous ? Qu'auriez-vous choisi à sa place ? Les deux, me direz-vous peut-être. Elle dit que l'égalité parfaite est impossible en couple. Alors elle a choisi d'aimer. Elle dit "Si j'avais choisi d'être aimée plutôt que d'aimer, j'aurais sans doute été une meilleure mère, j'aurais aussi eu la disponibilité d'esprit nécessaire pour former de belles amitiés et avoir de vraies ambitions de carrière."
Il y a avant tout un second degré subtil et magnifique qui traverse et irrigue le texte.
En filigrane j'ai découvert un message qui s'adressait plus particulièrement à nous les hommes, à condition de lire le roman...
La fin du roman m'a scotché. Je ne m'y attendais pas...
Mon mari est le premier roman de Maud Ventura.
Je pense qu'on entendra parler de cette auteure.
Promis, je ne regarderai plus jamais une clémentine de la même manière...

Je vous livre la bande-son du livre, comme une plainte suppliante, directe, vous la reconnaîtrez peut-être...

♬ Don't leave me now
Leave me out in the pouring rain
With my back against the wall ♬

♬ Don't leave me now
Leave me holding an empty heart ♬

LU DANS LE CADRE DE LA SÉLECTION DU PRIX DU ROMAN CEZAM 2022.
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Ce premier roman de l'autrice Maud Ventura m'a beaucoup plu de part son originalité. Une femme, quadra, est très amoureuse de son mari, je dirais même plus, follement amoureuse, comme au premier jour. Au début, j'ai eu l'impression de glisser dans l'absurde. Puis, peu à peu, cette folie amoureuse, se noircit, et tombe dans une sorte de thriller tout en gardant un humour à toute épreuve. le mari semble ne se douter de rien et vit sa vie comme bon lui semble. le récit se passe sur une semaine, du lundi au dimanche. Elle associe des couleurs aux jours : le lundi, son jour préféré, est bleu, quand au mardi, il est noir, le mercredi, orange, le jeudi, jaune, le vendredi, vert, le samedi, rouge et le dimanche, blanc. C'est ainsi qu'elle vit les jours de la semaine. On pourrait croire que cette femme s'ennuie, mais elle a une vie professionnelle qui paraît intéressante et son seul sujet de conversation c'est son mari, bien plus que ses deux enfants qui ne l'intéresse guère.
Une héroïne, vraiment originale, avec un épilogue surprenant. le seul bémol est la répétition de cette obsession qu'est de plaire à son mari mais cela peut se comprendre, vu que c'est une obsession.
Un roman qui sort des sentiers battus et que je vous conseille.
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"Je l'aime comme si je n'avais jamais été quittée, comme si je n'avais rien appris, comme s'il avait été le premier, comme si j'allais mourir dimanche."

Page après page, on prend la mesure des sentiments dévorants qui consument sans répit la narratrice. le simple fait de prononcer les mots « mon mari » la fait frissonner d'exaltation. Tandis que d'autres brûlent d'un amour impossible, contrarié ou non-réciproque, elle vit une passion dévastatrice pour l'homme qui partage son quotidien depuis quinze ans et qui l'a épousée. du matin au soir, au travail, à la maison, en famille ou chez le coiffeur, elle pense à son conjoint.

Cette ferveur est si excessive qu'elle ferait presque rire, de prime abord. Puis les jours de la semaine s'égrenant comme le tic-tac d'une bombe à retardement, le doute s'immisce.

Troublantes, ces manies de scruter et ressasser le moindre geste à la recherche d'indices d'une attente ou d'une crise. Cette obsession maladive de cartographier la moindre parcelle de la personnalité de l'être aimé. Ce théâtre minutieux mettant en scène les images d'Épinal de couple parfait qu'elle projette. Cette impulsion irrésistible de prendre sur elle au-delà du supportable pour accommoder les besoins de son mari. Cette soif douloureusement paradoxale qui ne semble pas pouvoir être assouvie.

Maud Ventura distille subtilement les indices qui placent ce journal sous tension (certains ne m'ont sauté aux yeux qu'à la relecture). Sa narratrice, personnage détonnant démontre par l'absurde les contradictions des idéaux de couple « vintage ». Ses spirales de pensée décortiquent avec une justesse terrifiante les paradoxes, les compromissions et le lot de narcissisme qu'implique une passion amoureuse.

Un roman original, addictif et divertissant.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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On me dit que mon commentaire doit comporter au moins 250 caractères. C'est faire beaucoup d'honneur à ce tissu de niaiseries. N'était l'hommage que l'air du temps oblige à faire au politiquement correct, on aimerait bien tirer l'oreille (et c'est un euphémisme) à ce personnage ahurissant, qui ferait mieux de se préoccuper davantage de ses enfants, qu'elle semble ignorer superbement. Bref, voilà l'un des bouquins les plus stupides dont, rétrospectivement, j'ignore comment il m'est tombé dans les mains ! Bon ,les 250 caractères, c'est bon, Madame Babélio ?
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"Le guide de la parfaite femme au foyer dans les années 60. " Quelques extraits :
- Faites en sorte que le souper soit prêt
- Soyez prête, détendue, rangez le désordre
- Ecoutez-le, laissez-le parler, ne vous plaignez jamais s'il rentre tard ou sort sans vous !
- Lorsqu'il a fini de souper, débarrassez la table et faites rapidement la vaisselle
- Soyez avenante sans être aguicheuse
- Soyez guidée par ses désirs : le plaisir d'un homme est plus important que celui d'une femme ! ...
-Vous pouvez alors remonter le réveil afin d'être debout avant lui le matin ! .

Savoureux non ?
Non, ce n'était pas mieux avant ...

Parce que c'est à ce manuel que j'ai pensé lorsque je suis entrée dans "Mon mari".
Une drôle d'impression comme revenir dans les années 60 et appliquer ce guide !
Au secours !
La couverture vintage : une jeune femme vêtue année 60 devant un rideau en voilage ...
Les premières pages donnent le ton "Je suis amoureuse de mon mari, je vis dans la peur de le perdre."
Au fil de ma lecture qui s'étale sur les jours de la semaine, elle voit les jours en couleur : - Lundi son jour préféré couleur bleue - Mardi jour belliqueux le noir - Jeudi la joie le jaune .....
Je découvre cette femme "folle amoureuse".
Je commence à sourire, à rire : Elle construit sa vie comme un concept ! Elle s'évertue à remplir toutes les cases de son modèle de vie parfaite : quinze ans de mariage, une belle maison, un beau mari qui travaille dans la finance, deux enfants : un état des lieux satisfaisant !
Deux enfant pour la photo idéale parce que ses enfants sont une option! ! Ils réduisent le temps qu'elle pourrait passer avec son mari : elle veut un tête à tête perpétuel avec lui. Elle est professeure d'Anglais et traductrice.
Son origine sociale, moins élevée que celle de son mari, accentue son manque de confiance. Elle n'a de cesse d'observer son entourage, mimer jusqu'aux moindres détails, se documenter, jusqu'à se procurer le manuel de Nadine de Rotchschild..
Choisir chez le coiffeur un blond froid et sensuel pour se transformer en Grace Kelly.
Car en dehors de sa paranoïa, elle est gravement névrosée. Chaque instant de sa vie est dans le contrôle. Elle va s'employer à se prouver qu'elle n'est pas aimée aussi fort qu'elle aime. Un travail à temps plein !
Moi, je ne suis pas sûre qu'elle aime follement son mari.
Ce qu'elle recherche c'est d'être aimée follement, exclusivement : une obsession, une véritable aliénation !
Rien n'est jamais spontané, tout est organisé, calculé, analysé, consigné. Elle espionne, fouille, décortique, punit lorsqu'il ne répond pas à ses attentes comme ne pas lui dire bonne nuit, ne pas lui prendre la main sur le canapé...
Lui, son mari qui n'est pas nommé ne fait que passer dans ce livre, juste l'objet de toutes ces manipulations !
Elle lui tend des pièges dans lesquels il ne tombe jamais.
Alors elle invente des fautes, se venge en prenant des amants : le jeudi exclusivement !
Quelques moment jubilatoires lors d'un jeu avec des amis et qu'il l'associe à une clémentine.
Un moment juteux et acidulé !
J'ai lu ce livre rapidement car le style est alerte. Surprise, amusée, j'ai ri, un peu jaune (normal je l'ai lu un jeudi) de ses manigances, interprétations mais très vite je l'ai trouvée flippante, énervante même pathétique !
J'avais hâte de découvrir la fin !
Et là un retournement machiavélique, imprévisible même jouissif !
Un premier roman original et décalé.
Merci Gérard pour cette découverte !
......................
Quand il me serre tout contre lui
Quand je sens que j'entre dans sa vie
Je prie pour que le destin m'en sorte
Je prie pour que le diable m'emporte
Et l'angoisse me montre son visage
Elle me force à parler son langage
Mais quand je prends sa tête entre mes mains
Je vous jure que j'ai du chagrin

Et je me demande
Si cet amour aura un lendemain
Quand je suis loin de lui
Je n'ai plus vraiment toute ma tête
Et je ne suis plus d'ici
Oh, je ne suis plus d'ici
Je ressens la pluie d'autres planètes

"Amoureuse"
Véronique Sanson
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La quatrième de couverture de Mon mari parle d'un livre d'une irrésistible drôlerie. Je ne dois pas avoir le même sens de l'humour. En revanche, j'ai adoré la double chute que je n'avais pas vue venir.
Elle (pas de prénom) est follement amoureuse de son mari et ça dure depuis quinze ans, amoureuse comme une collégienne, elle ne pense qu'à lui, quitte à ne pas s'occuper de ses enfants. Pas grave, son mari est un papa poule.
Très vite, j'ai compris que, dans cet amour obsessionnel, il y avait quelque chose de malsain. Ce qui a pris le pas sur l'humour, à supposer qu'il y en ait vraiment. À partir de là, les jours de la semaine, qui divisent le livre, m'ont paru assez longs. Certaines anecdotes m'ont laissé perplexe. Lorsque son mari lui associe un fruit, la clémentine, elle se vexe et en fait des pages.
Heureusement, le dénouement rachète cette longueur.


Lien : https://dequoilire.com/mon-m..
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Il y avait " Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", désormais on peut dire qu'il y aura "une semaine" aussi !
Une semaine dans la peau d'une femme mariée depuis quinze ans, deux enfants, prof d'anglais , également traductrice, belle maison bourgeoise et folle amoureuse de son mari. Dans cette expression "folle amoureuse", c'est le "folle" qui va nous intéresser...
Une semaine dans la tête d'une femme, qui observe son mari, de son odeur , à sa respiration, ses gestes envers elle, etc... En terme de preuves d'amour, en fait-il trop peu, pas assez ? Aussitôt , c'est consigné sur des carnets ou dans un coin de sa tête et dans un avenir proche, elle lui fera payer... Ça ira de l'égarement volontaire de ses clefs, jusqu'à le tromper. C'est que voyez-vous, tromper, ça la soulage du trop de pression de son trop d'amour pour lui ...

Roman sur l'obsession d'un être humain pour un autre, celle d'une femme pour son époux, au point de ne pas véritablement "voir" ses enfants, au point de n'avoir besoin de personne d'autre que son mari. " Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"...
Roman étrange, dont j'ai cru au début que je l'abandonnerai. Et puis, je suis allée voir au milieu , puis la fin, et la fin m'a suffisamment interrogée pour que je lise tout, et dans le bon ordre ... le style, la plume, le rythme sont lents, répétitifs comme hypnotiques comme les pensées qui tourbillonnent sans cesse , dans la tête de cette femme, jusqu'à lui causer des démangeaisons.
Il en résulte que ce livre peut agacer, peut déplaire . Ça ressemble à un long monologue , sans qu'on puisse , nous lecteurs, reprendre notre souffle... Certains d'entre vous trouveront que l'auteur est "verbeuse" ou pire : qu'elle "blablate"... Oui , mais comme c'est tout le sujet de ce roman, on comprend, on tolère, on léve les yeux au ciel sur certaines pensées de cette épouse si amoureuse. Ça passe ou ça casse. Curieusement, j'ai aimé , moi qui déteste les auteurs nombrilistes, parce que justement ,curieusement, ce n'est pas l'impression que cela donne. Maud Ventura ne parle pas d'elle, a une certaine distance ( voir le titre , la couverture et surtout la fin... ) Maud Ventura disséque l'amour avec un grand A, celui d'une femme mariée depuis quinze ans et qui "aime son mari comme au premier jour" (Je dois probablement être la seule que cette expression a fait penser au couple, Anne Sinclair/DSK, dans leur cuisine américaine, lors d'un reportage sensé lancer la possible candidature de monsieur à la présidence française, en train de raconter au journaliste , "qu'ils s'aimaient comme au premier jour.". J'ai pensé à cette phrase tout au long de cette lecture...).
Second degré exigé pour tout lecteur qui se lancera. Cet amour envahissant , énorme, est tout sauf cul-cul et mièvre. Dérangé, bizarre, glacé (comme cette femme qui ressemble aux héroines hitchcockiennes ), ces deux époux sont bien "frappés" ! Mais au delà de ces pensées , ces actes un peu too much ou extrêmes, cela nous interrogera sur notre propre couple... Sur SON mari, à soi .... ou SA femme !
Maud Ventura nous présente deux personnages un peu border-line à la lisière du roman policier, du thriller, sans jamais basculer dans ce genre littéraire . On s'attend à ce que cette femme commette l'inéluctable , tellement elle flirte (pour moi) avec la folie. C'est cela, je pense qui rend ce roman si spécial, si original. En celà, c'est une auteur à suivre, je suis curieuse de ce qu'elle proposera comme thème pour son deuxième roman..
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