A l'heure où l'on déplore la simplification des textes, j'ai pris grand plaisir à lire
Jules Verne (du point de vue grammatical, richesse de l'emploi des temps de la conjugaison ... )
On y parle de requins balance en anglais, marteaux en français et juif pour les provençaux (page 9) … Il serait intéressant de trouver l'origine de cet adjectif pour les provençaux non?
On le chasse car à cette époque il n'est pas encore du tout espère ce voie de disparition. Depuis lors il l'est devenu car très prisé pour ses nageoires caudales. (C'est là où l'on se rend compte que le texte est "daté").
Il s'agit ici d'un texte portant sur la marine. le vocabulaire très spécifique n'est pas du tout évité, on comprend la teneur du texte dans sa globalité et les plus curieux pourront enrichir leur propre glossaire en effectuant quelques (de nombreuses) recherches dans le dictionnaire.
La femme n'est guère considérée: … car dit- on une femme est toujours un peu curieuse … impatience féminine … pas futée, elle n'y connait rien quant à la datation d'un objet retrouvé en mer grâce aux stigmates laissés par le nombre d'années passées dans l'eau …
Ces malheureux sont donc prisonniers (de qui?) de cruels indiens … (quelque part en Patagonie)? (au 37ème parallèle)
Chapitre III - Malcolm-Castle – Nous avons droit à un véritable cours sur l'histoire de l'Ecosse, la politique, description de la famille de Lord … de la gestion politique de l'Ecosse …
Page 51: "Comme les Glenarvan, et quelques grandes familles des Lowlands, il était séparé de coeur, sinon de fait, de l'envahissante Angleterre. Les intérêts de son pays ne pouvaient être à ses yeux ceux des Anglo-Saxons, et pour leur donner un développement personnel il résolut de fonder une vaste colonie écossaise dans un des continents de l'Océanie
Rêvait-il pour l'avenir cette indépendance dont les États-Unis avaient donné l'exemple, cette indépendance que les Indes et l'Australie ne peuvent manquer de conquérir un jour? Peut-être. Peut-être aussi laissa-t-il percer ses secrètes espérances. On comprend donc que le gouvernement refusât de prêter la main à son projet de colonisation; il créa même au capitaine Grant des difficultés qui, dans tout autre pays, eussent tué leur homme. Mais Harry ne se laissa pas abattre; il fit appel au patriotisme de ses compatriotes, mit sa fortune au service de sa cause, construisit un navire, et, secondé par un équipage d'élite, après avoir confié ses enfants aux soins de sa vieille cousine, il partit pour explorer les grandes îles du Pacifique"
Notion de politique, de géopolitique, de religion bien marquées: avec l'aide de Dieu qui peut tout nous retrouverons votre papa, le capitaine Grant …
Lord Glenarvan se rend à Londres où on lui refuse un bateau pour aller à la recherche du Capitaine Grant disparu depuis deux ans déjà, aux mains des méchantes indiens. Londres ne veut pas engager les dépenses d'un bateau et d'un équipage pour retrouver 3 écossais.
Alors Lady Helena propose que le Duncan, leur bateau construit pour des voyages de plaisance aille affronter les mers du Sud … et les voilà embarqués, avec
les enfants du capitaine Grant: Mary 16 ans et son petit frère 12 ans …
Je comprends tout à fait pourquoi, à l'époque,
Jules Verne était tellement apprécié: il permettait aux lecteurs qui n'avaient accès à rien (si ce ne sont les journaux écrits) de s'évader, de se cultiver, de se distraire …
Le texte est riche, les rebondissements nombreux, les situations sont décrites avec force détails et créativité.
Mais je me souviens aussi pourquoi il ne m'a jamais attirée: pour toutes ces raisons justement. Trop de vocabulaire spécifique, trop de détails, … j'aime les textes légers, éthérés, qui laisse mon imagination divaguer. Ici tout est tellement décrit qu'il n'y a plus la moindre place pour une évocation personnelle.
Je suis contente, au hasard d'un post sur Verne, de m'y être replongée et d'avoir pu en faire une analyse très brève, un retour aux sources. Mais si intellectuellement parlant j'apprécie, émotionnellement tout cela au mieux me laisse de marbre, au pire aurait même tendance à largement m'agacer.