"— Je disais que vous étiez un chic type, Bob, répéta la Comtessa. Car je puis vous appeler Bob, n'est-ce pas ?
Morane haussa les épaules.
— Je me demande bien comment je pourrais vous en empêcher.
Alors, sans qu'il pût se rendre compte de ce qui se passait, elle passa rapidement la tête par la portière et lui effleura la joue d'un baiser, en murmurant :
— Merci, Bob.
Déjà, elle avait embrayé et la voiture s'éloignait en soulevant derrière elle un léger nuage de poussière. L'auto s'engagea sous le portail démantibulé et disparut, tandis que Morane demeurait là, à écouter le bruit du moteur qui décroissait. Au bout d'un moment, il porta la main à sa joue, touchant celle-ci à l'endroit précis où la jeune femme l'avait embrassé. Il se mit à rire.
— Ces gosses de riches, quand même, fit-il à haute voix."
A part cette scène torride pour un marabout Jeunesse de 1962, et, je crois, premier exemple d'un (chaste) baiser dans l'univers des Bob Morane, cet épisode offre bien peu de nouveautés à se mettre sous la dent.
La faute en revient à l'intrigue, particulièrement abracadabrantesque. On est à Belize, alors Honduras britannique, et un savant veut vendre à des Puissances Etrangères Non Nommées des secrets militaires relatifs à des contre-missiles. Il ne trouve rien de plus simple pour cela que de répéter à un mainate les formules, mais dans une langue parlée seulement par une ethnie Inuit du Grand Nord Canadien. Il y aura bien sûr confusion avec un second volatile de la même espèce. Bob et Bill, dont la présence à Belize n'a même pas été justifiée, se chargeront d'empêcher cette trahison, ce qui les amènera au Honduras voisin, mais aussi dans le froid du Canada.
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Il faut dire que Belize, capitale du Honduras britannique, n'avait rien, avec son aspect de sous-préfecture tropicale, pour combler les aspirations d'un gentleman habitué aux pelouses moelleuses comme des tapis de haute laine, aux clubs cossus où errent les fantômes de Dickens et de Kipling, aux bus à deux étages et aux parties de canotage sur la Tamise; un gentlemant pour qui tout ce qui n'est pas britannique en général, et anglais en particulier, ne mérite autre chose que condescendance ou mépris.
Henri Vernes 3 romans méconnus