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EAN : 9782923530826
La Peuplade (25/08/2014)
3.62/5   21 notes
Résumé :

Manue aime se faire croire que son existence, « digne d’un scénario hollywoodien », est catastrophique. Fabio, jeune Italien immigrant, ne se sent chez lui nulle part, car « lorsqu’on a choisi de quitter sa maison, elle nous devient à jamais interdite ».

Leurs chemins se croisent alors que Manue recherche son poisson rouge mystérieusement disparu. Le récit de leur relation s’entremêle avec celui de Sergio, soldat de la Seconde Guerre mondiale... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
e roman choral met en présence trois personnages excentriques. Manue, jeune graphiste sans boulot, désoeuvrée, traine son mal-être dans une vie vide. Un jour où elle cherche son poisson rouge disparu, elle rencontre Fabio, très proche de son grand-père Sergio qui a combattu durant la Seconde Guerre mondiale et survécu aux goulags. La seconde partie du roman nous transporte d'ailleurs à cette époque. Enfin, la dernière nous emmène en Italie où Sergio vient de mourir. Fabio se rend à son enterrement et reçoit de sa grand-mère une mystérieuse boite qu'il ne veut ouvrir qu'en présence de Manue.

Inspirée par le grand-père de son compagnon, Mélissa Verreault a imaginé le personnage de Sergio qui donne tout son sens au roman. Après tout ce qu'il a vécu, il a surmonté ses souvenirs d'atrocités, s'est marié et a eu une vie bien remplie. En découvrant cette vie, Manue se rend compte que si Sergio a pu survivre à toutes les horreurs qu'il a connues, elle peut aussi surmonter ses peines de coeur, la perte de sa soeur, le départ de son père…

Sur un ton badin voire burlesque, l'auteure nous raconte des histoires familiales parfois légères, souvent pesantes sur l'angoisse de vivre. Il arrive qu'on trouve le récit décousu mais il reste profond et traversé de sensations fortes. Et pour désamorcer l'aspect dramatique du récit, Mélissa Verreault emploie un ton pétillant et fantaisiste soutenu par une écriture juste et cela fonctionne à merveille.

J'ai trouvé ce roman, qui parle de la vie, de son sens et l'interroge, profondément humain. A la fois drôle, bouleversant, hors normes, ce roman fait du bien et remet les choses à leur juste place.

A découvrir absolument, si ce n'est déjà fait.
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L'angoisse du poisson rouge, c'est un roman à trois voix. Tout d'abord celle de Manue, une jeune fille dans la vingtaine, qui accumule les conquêtes sans trop s'attacher et qui vit une relation difficile avec sa mère. Manue perd un jour son poisson rouge et part à sa recherche... Elle fera la rencontre de Fabio, un jeune immigrant italien qui cherche qui il est. Il nous est racontée aussi l'histoire de Sergio, grand-père de Fabio qui a vécu les atrocités de la deuxième guerre mondiale et qui a survécu à la tuberculose.

J'ai bien aimé ma lecture surtout la première partie, celle de Manue. J'ai tout de suite accroché à son histoire qui est drôle et touchante à la fois. Quand tu prends le temps d'accrocher des affiches pour trouver ton poisson rouge disparu, c'est inévitablement parce qu'il manque quelque chose dans ta vie!

J'ai eu de la difficulté avec la rupture de ton entre la première et la deuxième partie, celle de Sergio, qui est beaucoup plus dramatique. Plus long pour moi de m'attacher à cet homme courageux.

J'étais contente de retrouver Manue en troisième partie, mais j'ai surtout apprécié connaître davantage le parcours de Fabio et être témoin de leur relation particulière qui se développe.

Il devrait y avoir une suite, j'ai bien hâte!
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Pourquoi Manue est-elle tellement touchée par la disparition (inquiétante, ce n'est rien de le dire) de Hector, son poisson rouge ? Pourquoi mène-t-elle une vie amoureuse tellement désordonnée, attirée qu'elle est « à flirter avec tout ce qui a un cerveau entre les jambes » (cette expression-là, p. 40, je ne suis pas près de l'oublier !) ? Pourquoi se frite-t-elle sans cesse avec sa mère ? Et pourquoi Fabio prend-il soudain tant de place dans sa vie sans que l'un et l'autre soient capables de mettre des mots sur cette vraie rencontre ?

Sans doute parce que Manue porte un vide au creux de la poitrine, un manque jamais évoqué ou si peu. Sans doute parce que Fabio, exilé de Carpi à Montréal pour tenter de (re)faire sa vie, porte en lui les mêmes doutes, les mêmes silences, les mêmes angoisses que la jeune femme. Peut-être aussi que Fabio porte en lui le silence de son grand-père Sergio, qui a survécu aux goulags de la seconde guerre mondiale, et qui a vécu, aimé, donné la vie à son tour après la guerre, sans révéler verbalement ses secrets… Et peut-être que, de ces trois destins entremêlés, naîtra quelque chose de bon, quelque chose de bienveillant, quelque chose de pleinement vivant…

En tout cas, la bienveillance, la pétillance, l'appétit de vivre, c'est ce qui ressort du roman de Mélissa Verreault, qui raconte d'abord l'histoire de Manue, sa rencontre avec Fabio, avec un certain humour féroce d'autodérision et évoque ensuite le destin de Sergio avec une clarté lucide, une fluidité sans pathos qui nous rend le bonhomme extrêmement attachant. Dans la troisième partie du livre, Manue et Fabio se retrouvent et osent des projets pour écrire leur propre avenir.

Dans ce roman, Mélissa Verreault convoque différentes facettes de l'angoisse de vivre, elle les traite tour à tour avec humour et avec profondeur. Au passage elle parle de son amour pour l'Italie, de cuisine, de vin rouge, de cinéma, de flirts, d'amour… et son message final est, sans aucun aspect moralisateur, qu'il est bon de se construire sur ses fragilités, de vivre un peu cabossé. de se démarquer des valeurs communément admises. du moment qu'on s'aime ! Son livre se lit avec le sourire, les pages se tournent toutes seules…

Merci, Mélissa Verreault, de m'avoir apporté tout cela alors que je vous lisais dans une actualité particulièrement douloureuse !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Roman construit en trois parties qui met en scène principalement Manue, jeune graphiste au chômage qui vit des relations passagères, Flavio jeune italien récemment installé à Montréal et Sergio soldat italien survivant de la Deuxième Guerre mondiale.
La première partie, où on voit Manue chercher son poisson rouge disparu et poser des affiches dans son quartier pour le retrouver, ne m'a pas vraiment accroché. J'ai embarqué dans le roman avec la deuxième partie, l'histoire de Sergio, même si au début, je me demandais d'où il sortait celui-là.
Dans l'ensemble, c'est un bon roman : des personnages attachants, un peu d'humour, un rythme soutenu. le poisson rouge dans son bocal est seul, mais pour nous, les humains, il y a les autres.
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critiques presse (1)
LActualite
13 novembre 2014
Mélissa Verreault sait qu’il n’y a pas d’histoire simple et que les déboires d’une jeune femme qui a perdu son poisson rouge peuvent faire écho autant au sentiment d’aliénation d’un immigrant italien qu’au calvaire de son grand-père emprisonné dans un camp de travail sibérien.
Lire la critique sur le site : LActualite
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« L’utilité. Toujours faire des choses en fonction de leur utilité. C’est ce qu’on attend de nous. De Manue, de sa génération, de celle qui était venue avant et de celle qui viendrait après.

Performance.

Valeur.

Bénéfice.

Intérêt.

A qui bon poser des gestes qui ne nous rapporteraient rien de tout cela ? Accomplir sans objectifs, commettre sans arrière-pensées, perpétrer sans visées. Que les actions à elles seules suffisent, qu’elles n’aient pas besoin de justification. Qu’on accepte qu’une caresse puisse être donnée sans amour, qu’un exploit soit réalisé sans espoir de médailles, qu’une bouteille soit lancée sans message à l’intérieur. A ce moment précis, Manue rêvait d’une existence sans objet. A laquelle il ne fallait pas s’évertuer éperdument à donner un sens. Une vie accessoire où accrocher des avis de recherche de poisson rouge était tout à fait recevable. » (p. 75)
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Au zoo, quand un animal meurt, on le remplace par un autre de la même espèce. Les visiteurs ne remarquent pas la différence. Un lion est un lion, un ours est un ours.
Au téléjournal, quand on annonce que cinquante-deux personnes sont mortes dans un accident d'avion aux États-Unis, que dix-huit autres ont péri à la suite d'un tremblement de terre en Chine, que trois ont perdu la vie dans un incendie au coeur du quartier Villeray, on trouve ça affreux. Mais on ne remarque pas la différence. Un inconnu est un Inconnu. Qu'il soit vivant ou qu'il soit mort.
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Un poisson de perdu, un chat de retrouvé.
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