L'ambiance générale de ce premier roman semble plutôt à la tristesse : Ariane (la bien nommée) quitte son compagnon et veut quitter son pays aussi, elle est perdue dans un labyrinthe de souvenirs, d'émotions, ne sait à quoi se raccrocher pour rebondir, ou peut-être simplement vivre enfin. Sur le point d'embarquer, elle quitte l'aéroport et s'installe à l'hôtel pour une durée indéterminée. Pendant plusieurs jours, elle arpente la ville, prend des photos, tente des contacts improbables avec des personnes en situation aussi précaire qu'elle, revisite ses souvenirs d'enfance et sa relation à son père et à sa mère. Mine de rien, dans ce voyage intime sans plan préétabli, elle s'allège : tout en faisant l'inventaire de sa valise rouge, elle dépose çà et là les objets « encombrants » de son ancienne vie, et s'allégeant, fait place nette pour mieux se poser, pour réinvestir le réel, pour apprivoiser l'inconnu et l'avenir.
Une leçon de vie que je retiendrai de ce nouveau départ, c'est de ne pas vouloir garder à tout prix ce qui meurt petit à petit, ne pas vouloir forcer les rencontres ni remplir les jours mais se laisser ouvert(e) au hasard, laisser venir les choses, se laisser toucher en toute simplicité et y puiser le juste nécessaire au bonheur du jour. (Ca fait un peu moralisant comme ça, mais je vous jure que le livre ne l'est pas.)
Par petits chapitres, à petites touches,
Mélissa Verreault livre le récit de cette renaissance comme on feuilletterait un album photos aux contours un peu flous. Au bout du voyage, c'est la vie qui gagne, éclairant de couleurs nouvelles le destin d'Ariane. le texte est parsemé de citations découvertes au hasard en librairie, de réflexions tantôt mélancoliques, tantôt douces-amères, mais tellement justes, instantanés poétiques sur l'errance, l'enfance, la vie qui reprend ses droits petit à petit. Une très jolie découverte, oui.
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