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3,76

sur 1248 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici le petit frère de "L'écume des jours". On prend plaisir à le lire mais pas autant que l'autre, comme si Boris Vian l'avait écrit avec le vague-à-l'âme qui lui serrait la gorge. L'Herbe rouge est une histoire qui ne se passe jamais vraiment maintenant, plus intéressée par le passé et par l'avenir, et les personnages se débrouillent au milieu de tout ça, en continuant à rire comme des fantômes.
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L'herbe rouge n'est peut-être pas le meilleur Vian, mais si on aime Boris, on entre toujours dans son monde où l'absurde côtoie le cynisme, où le message est délivré en filigrane, où la dérision est reine, l'ensemble particulièrement regroupé dans ce livre pour les inconditionnels du mythe Vian.
Les lurettes fourrées sont constituées par trois nouvelles, le rappel, les pompiers, le retraité où l'absurde règne en maître. Ma préférée est le rappel avec ce saut interrompu depuis l'Empire State Building; du bon Boris.
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Il y a là un goût amer très agréable.
Ce roman est à mon sens un remède d'absinthe à l'écume des jours. Pour ma part il m'a permis d'apercevoir en filigrane un Boris Vian moins "prince de la jeunesse" et plus complexe.
Pour résumé : Wolf, a élaboré avec son ami Lazuli une machine à supprimer ses souvenirs, dans lesquels il fuit la déliquescence de son couple. Pour supprimer ces souvenirs il doit cependant s'y confronté via un interlocuteur imaginaire, parodie psychanalytique où l'on suit le déroulement de l'enfance, de la religion, des études, de la sexualité et du mariage, entrecoupé de retour à la vie de couple et d'amitié.
La confession est violemment ironique, autocritique, mais l'ambiance est légère, frôlant parfois l'onirique, voire le drolatique avec les aventures du Sénateur, les mots-valises. C'est une belle alchimie auquel on se laisse aisément prendre.

A lire, avec en prime dans la plupart des éditions (le texte ne faisant que 145 p.) un recueil de nouvelles réjouissantes "Les Lurettes fourrées".

["Martien dépressif" car l'herbe rouge est celle que les envahisseurs d'HG Wells laissent sur leur passage]
Lien : http://www.senscritique.com/..
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J'ai longtemps négligé de lire ce livre de Boris Vian, car j'avais un peu peur d'être déçu par la comparaison avec "L'écume des jours" que j'avais adoré. L'ambiance est a priori assez semblable dans ces deux romans: deux hommes et leurs bien-aimées, deux jeunes vies qui tournent au tragique, un mélange de gaîté loufoque et de triste névrose, une écriture souvent légère et empreinte d'humour noir, des images quasiment surréalistes...
Ici, l'ingénieur Wolf a mis au point avec son "mécanicien" Lazuli une machine à remonter le temps. S'il a les apparences d'être heureux, Wolf a en lui un profond malaise qui date de son passé mal "digéré". Grâce à sa machine, il explore divers aspects de sa personnalité, telle qu'elle s'est formée dans sa jeunesse. A chaque retour vers le passé, il rencontre un interlocuteur qui l'aide à se "confesser". Mais toutes ces verbalisations successives ne suffiront pas à le sauver. Pas plus que l'amour de Folavril ne sauvera Lazuli, qui (un peu comme Musset) croit voir un sombre alter ego, chaque fois qu'il se rapproche de son aimée. En définitive, ce qui paraissait d'abord aimablement fantaisiste s'achève sur un dénouement fatal. Seules restent les deux femmes, qui se promettent de fuir à l'avenir les partenaires "à problèmes".
En définitive, ce roman me semble très inférieur à "L'écume des jours". D'abord, les personnages principaux sont moins travaillés et moins attachants. Mais surtout, après un début léger et agréable, le synopsis est construit d'une manière rigide et prévisible. Wolf se livre successivement à des introspections, consacrées à des thèmes précis: ses 16 ans d'études, ses relations avec ses parents, sa position vis-à-vis de la religion, ses rapports avec les femmes et sa sexualité: ces "séances" font penser à une caricature de psychanalyse. Et, pour moi, la fin des deux héros ne brille pas par une atmosphère d'authenticité et de juste émotion. J'ajouterai que j'ai retrouvé l'écriture inimitable de Vian seulement au début du roman et que la seconde moitié semble plus terne.
Donc, c'est pour moi une déception (à laquelle je m'attendais un peu). Ceci étant, le roman se lit facilement et je ne me suis pas ennuyé.
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L'Herbe Rouge sonne comme une quête introspective, mâtinée de trop d'extraversion. Laissez-moi m'expliquer : on s'agace du burlesque forcé, incompréhensible, de Boris Vian dans les premières pages. S'enclenche une seconde phase où il n'est quasiment plus question que d'une plongée inquiète et cynique dans la nature de l'homme. Et là, on touche au sublime.

1. Entre le chien qui parle, les gallimaties toutes de non-sens des officiels de la mairie et du vilage, la scène du repas qui ne rime à rien, j'ai failli lâcher le livre. Trop de mots insensés, une lecture heurtée et agaçante. On reconnait parfois quelques jolies trouvailles de langue qui font rappeler la poésie vianesque, mais pas plus et c'est presque trop peu.

2. Arrivent les plongées dans la psyché.
a. Wolf, en effet, qui, cherchant à s'"oublier lui-même", se consacre à la revue et l'analyse de ses souvenirs, de manière thématique (enfance, education, religion, amours) auprès de personnages oniriques. Ces assesseurs sont finalement guides et confrontent le héros au ressenti derrière le vécu, le ramenant toujours aux fondations et répercussions des evènements.
b. Lazuli qui se confronte à son démon d'amour, celui qui le hante et qui l'obsède quand l'amour est si proche, palpable, comme dans cette magnifique scène de sexe et d'amour auprès de Folavril.
Ce sont ces plongées qui m'ont le plus émue, qui ont donné matière à réflexion et a émerveillement. D'un coup, la langue retrouve la légèreté que Vian sait trouver à ses détournements. Quel regret j'aurais eu à lâcher précipitamment ce livre.

En conclusion, amis lecteurs avides de psychologie et de droliesse, sautez directement au chapitre X.
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un des livres les plus bizarres que j'ai jamais lus
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Un bon Boris Vian, pas mon préféré cependant.
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