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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Premier roman de son auteur, le Black Note contient déjà tout ce qui fait de l'écriture de Tanguy Viel une écriture à part : nerveuse, troublée, poignante...

Le roman commence alors que l'histoire est déjà finie. le narrateur, enfermé derrière les grilles de sa clinique psy, semble chercher par l'écriture à expliquer ou à comprendre comment les choses ont basculé. Il revient sur la descente aux enfers de son groupe de musiciens et amis, qui vivaient, coupés du monde dans l'unique maison d'une petite île au large de la côte, exclusivement nourris de Jazz, de drogue et de cinéma. La situation de la maison est symbolique : elle correspond à la fuite du réel et à la volonté de construire une autre réalité dont se nourrissent les personnages. Les objets tels que les jumelles signalent eux aussi une déformation du réel et modifient régulièrement les perceptions de l'espace et du temps. Autant de thèmes très forts traités à la perfection auxquels s'ajoutent les références cinématographiques : clins d'oeil ou hommages...
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Je poursuis ma relecture de Tanguy Viel avec ce roman de 1998, plus difficile à lire, mais toujours marquant d'un point de vue stylistique, comme si l'auteur expérimentait chaque fois un nouveau langage en adéquation avec son sujet. le narrateur, interné dans une clinique (?) un centre de repos (?) retrace ce qui l'a mené là, une amitié liée à la musique, le rêve d'un quartette de jazz, la personnalité charismatique et toxique de Paul, la drogue et le Black Note, cette maison sur l'île - « Vous habitiez là-dedans ? »
Très impressionnant, une fois encore.
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Ils formaient un groupe de jazz, s'étaient installés dans une maison à l'écart, sur une île. Ils répétaient au fond de leur cave, se disant qu'ils formaient le quartet de jazz en passe de conquérir la renommée. Ils s'étaient donné des surnoms, en avaient même jusqu'à endossé l'identité, formant le Black Note. Puis le drame est survenu, la maison a brûlé. L'un d'eux, Paul, n'est plus. Depuis la clinique où il est enfermé, l'un des membres du groupe prend la parole, pour lui-même, pour l'un des patients aussi. Il retourne en pensée à sa vie d'avant, sa vie au sein du groupe. Paul hante ses idées, il se dit même habité par Paul, et il bute toujours à l'instant des flammes qui ont détruit l'existence du quartet et oblitéré sa vie. Que s'est-il passé ce soir-là ?

« le Black Note » est un court roman de Tanguy Viel publié en 1998. L'intrigue mystérieuse se déploie au fil d'une centaine de pages, en épousant les pensées perturbées de l'ex-trompettiste du groupe, pensées itératives et spiralaires. Pour tenter de restituer sa vérité du drame, il lui faut dépasser des peurs, celles d'être condamné, d'être aliéné entièrement par le fantôme de Paul, Paul dont il pense qu'il vient caler ses pensées dans les siennes, se terrer derrière ses yeux et utiliser sa langue pour former des mots.
Le narrateur tente de formuler l'indicible, se rapprochant en cercles concentriques du noeud dramatique, reculant de peur de faire vaciller sa faible raison, y revenant, comme attiré par les flammes. En déployant des mots en phrases, il reste habité par les trous inéluctables dans le langage qui achoppent à dire l'essentiel. D'ailleurs, l'un des membres du groupe, à ses côtés à la clinique, s'est muré dans le silence.
Tanguy Viel vient admirablement épouser les contours de cette déréliction par un style bien à lui, fait de phrases qui s'emballent et en viennent à oublier leur point final. Il faut accepter de suivre un discours haché, discontinu, comme troué par un drame irrévocable, pour prendre plaisir à filer dans les phrases, les mots, les souvenirs d'un être abîmé, pour parvenir à reconstituer les lambeaux d'une vérité, arrivé au terme de l'intrigue.
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