A la lecture de cet excellent roman social, une question me taraude, jusqu'où ira-t-on ?
Oui « on » car lequel d'entre nous ne se préoccupe jamais de ses followers ?
Par l'intermédiaire de ses deux personnages clés et antagonistes, l'une influenceuse jusqu'au bout des ongles et l'autre policière solitaire, l'auteure nous entraine dans ce monde virtuel des réseaux sociaux et plus particulièrement dans celui des influenceurs, influenceuses, avec une particularité dans cette mise à nu programmée et lucrative, l'association de leurs propres enfants.
J'ai vraiment beaucoup apprécié la trajectoire empruntée par D.
DE VIGAN en commençant son roman par la genèse « Loft Story », la naissance de la téléréalité.
Ce point de départ où beaucoup ont compris, au moins les plus malins, que l'on pouvait se faire une notoriété et beaucoup d'argent, le tout basé sur du rien, du creux, du vide sidéral.
Absolument pas nécessaire d'être un chanteur, un acteur un humoriste encore moins un scientifique mondialement reconnu, non il suffit d'être Monsieur ou Madame Toulemonde.
Ha j'oubliais il est quand même préférable d'être dans la catégorie « Beau C... Belle Gueule » Sinon intellectuellement « le ras des pâquerettes » est fortement recommandé.
D'ailleurs imaginons un prix Nobel de médecine et Loana ou Greg le Millionnaire assis à la même terrasse de café. Où iront se tendre les micros des journalistes et sur qui crépiteront les flashs des paparazzis ?
A cent contre un, vers la vedette de téléréalité qui acceptera cette gloire éphémère comme le croyant accepte la parole divine. Amen.
Le scientifique quant à lui ne pourra que constater l'injustice et maugréer contre cette inversion de l'échelle des valeurs.
Mais je m'égare revenons au roman.
Grace au travail préalable de l'auteure sur ce monde à part des influenceurs, on apprend dans ce livre, beaucoup de choses insoupçonnées.
Parmi les plus stupéfiantes à mon avis :
C'est le nombre incroyable de personnes qui vont suivre virtuellement leurs stars préférées, en bref, absorber des heures d'écran pour se laisser, sournoisement, influencer et vivre temporairement la vie des autres…. en oubliant la leur.
Egalement, la possibilité d'embarquer, légalement, les enfants dans ce grand cirque lucratif pour adultes.
Encore une fois D.de VIGAN, après «
No et Moi » et «
Les enfants sont rois » nous alerte sur la fragilité de l'enfance, ce qui devrait être une évidence car, enfant, nous l'avons tous été... il suffit juste de s'en rappeler.