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sur 3008 notes
La journée du 20 mai dans la vie de deux inconnus qui vont finir par se croiser dans le métro parisien.
" Il lui a semblé que cette femme et lui partageaient le même épuisement, une absence de soi-même qui projette le corps vers le sol".

Mathilde, victime de harcèlement au travail, au bord du gouffre, attend beaucoup de cette date présentée presque comme salvatrice par une voyante quelques semaines plus tôt. Seuls ses trois enfants la maintiennent sur le fil de la vie, alors que le poids de sa vie tendrait à la faire pencher vers les voies du métro.

Thibaud est médecin des urgences médicales dans les différents quartiers parisiens.La vie commence à lui peser, il a mis fin à une relation à sens unique avec une femme, mais tout en étant soulagé, il ne peut s'empêcher de guetter le moindre SMS.

Chacun tend à se replier sur lui-même, oublie de regarder autour d'eux, les circonstances vont les amener à se croiser par hasard, mais vont-ils se reconnaitre?

Dans une atmosphère plutôt lourde, Delphine de Vigan nous plonge dans la dépression de ses personnages. On angoisse avec Mathilde, on consolerait bien Thibaut, mais c'est un roman qui ne permet pas de vraie détente tant l'ambiance est pesante. La lecture est néanmoins prenante et on est pressée de le finir pour voir comment évoluent la vie en parallèle des deux personnages de ce roman.
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Une journée de printemps, le 20 mai ; une ville, Paris ; le décor est planté. Nous allons suivre une femme, brisée par le harcèlement psychologique de son supérieur hiérarchique, et un homme qui vient de mettre fin à une liaison amoureuse et remet aussi en question ses choix professionnels : médecin urgentiste dans la capitale plutôt que généraliste à la campagne comme il s'y est essayé pendant quatre ans. Régulièrement dans la journée, ces deux solitudes vont se croiser, vont-elles pouvoir se rencontrer, et cela leur permettrait-il de combattre leur mal-être?
Mon avis : Il y a déjà longtemps que je me suis plongée dans ce roman, mais il reste très présent en moi. Les ressentis des personnages sont si bien décrits, la ville aussi et sa capacité à nous isoler, à nous noyer dans la foule, à nous imposer un rythme qui nous rend aveugles et sourds aux autres et parfois à nous même. On a envie d'accompagner les deux personnages, de les soutenir mais aussi de les guider l'un vers l'autre, parce qu'après tout, on ne sait jamais...
Public : roman pour les adultes.
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Mathilde est cheffe de projet dans une entreprise de marketing, Thibault est un médecin qui sillonne Paris en voiture (sic !) ; ils ne se connaissent pas et ont tant en commun : ils sont à bout, ils ne croient plus en la douceur qu'apporte parfois la vie. Lui n'arrive pas à avoir une vie stable, il est irritable, il a quitté Lila au matin du 20 mai. Elle est victime de harcèlement moral « progressif » de son chef ; ça commence par quelques projets en moins, puis un refus de parler, puis un changement de bureau soudain. Mais Mathilde s'est laissé dire que tout changerait le 20 mai.

Moi aussi, j'ai attendu et attendu mais en fait, sans vouloir spoiler, il ne se passe pas grand-chose. Delphine de Vigan décrit avec brio la spirale infernale de l'enfermement sur soi, du vide qui s'installe sans qu'on ait eu le temps d'en parler, c'est déjà trop tard, on continue donc à se taire jusqu'au point de rupture. J'ai aimé les mots de l'auteure, j'aimerais tant savoir écrire comme elle, que vous ayez l'impression de lire De Vigan quand vous lisez ces lignes (on se calme Anne-So, on se calme !). J'aurais aimé plus d'interaction entre ces deux âmes esseulées que sont Mathilde et Thibault.
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Mathilde travaille dans une entreprise dont on ne connait pas la fonction. Jadis très proche de son supérieur hiérarchique, ce dernier la prend soudainement en grippe et la mauvaise humeur passagère se transforme vite en harcèlement moral. Un lente descente aux Enfers s'amorce. Thibault, lui, est médecin aux Urgences Médicales de Paris. Il sillonne la ville à la rencontre de cadres débordés qui veulent guérir d'une angine en 24 heures, de vieilles personnes à la dérive qui vivent sans s'alimenter dans des apparts-poubelles, etc. Il est ainsi au chevet de tout ces gens, qui lui révèlent malgré eux les failles et les dessous de la "Ville Lumière". Jusqu'au jour où Thibault ne parvient plus à maintenir cette distance vis-à-vis de ses patients d'un jour qui lui permet d'être imperméable à la violence de cette réalité. Voilà qu'il y devient perméable. Voilà qu'il ne la supporte plus.

"Les heures souterraines", pourquoi ce titre ? J'aurais plutôt vu "Les violences souterraines", mais c'est vrai que ça sonne mal. Bref. Encore une fois, Delphine de Vigan dépeint à merveille des vies troublées, brisées. Des gens bien comme il faut et à la situation stable qui semblent découvrir la vrai face du monde et de la ville. C'est toujours aussi beau, aussi prenant, et "Les heures souterraines peut-être plus que les autres romans de cette autrice sur les mêmes thèmes. Ces deux personnes en apparence différentes qui, chacun dans un registre et dans des situations différentes, sont amenés à "basculer", à "chavirer". Ces deux personnages, donc, que l'on suit le temps d'une journée, le 20 mai (le jour de mon anniversaire en plus !! ;-D), et qui se retrouvent perdus dans cette trop grande ville qui les détruit, au milieu de tout ces gens pressés qui ne semblent plus vraiment humains. Mathilde et Thibault ne cesse de se croiser ou de pouvoir se croiser. Mais l'autrice nous maintient en haleine jusqu'à la fin où...

En résumé, un livre éclatant de vérité et de justesse. Brillant tant par son écriture que par ce qu'il montre : les violences mal dissimulées d'une ville qui broie, privée de douceur. Coup de coeur !
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Là encore quel roman! Si on peut dire que c'est un roman tant Delphine de Vigan touche là un sujet si présent dans notre société et si invisible paradoxalement: le burn out, le harcèlement moral, le trop de tout ou pas assez cela dépend justement (de travail, d'amour, de solitude, de tendresse, d'attention, d'écoute....).
J'ai été sous asphyxie tout au long de ma lecture, mal à l'aise, énervée, triste, toutes les émotions y sont passées sauf celles qui permettent de bien vivre, la joie, le bonheur, l'amitié, tout ça manque et c'est voulu, et c'est terrible!!!!
Quelle histoire parallèle de deux vies torturées, l'une par son chef, l'autre par son amour brisé et non partagé. On s'enfonce avec eux et c'est dur mais la réalité est là et est tellement bien dépeinte!
Chapeau, bel ouvrage, encore une fois...
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Je découvre pour la première fois Delphine de Vigan avec ce roman coup de poing qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Dans ce livre, on suit le récit de la vie de deux personnes. Il y a donc deux récits qui alternent au fil des chapitres.

Mathilde a près de quarante ans, elle élève seule ses trois garçons et est cadre dans une grosse entreprise en banlieue parisienne. Depuis huit ans, elle fait le trajet quotidien : métro, RER, boulot. Depuis le début, elle adore son travail, elle s'y épanouit. Mais depuis quelques mois, tout a changé. Elle est victime de harcèlement moral par son supérieur hiérarchique, Jacques, l'homme dont elle est l'adjointe et avec qui tout se passait bien jusqu'au jour où elle a osé émettre un avis différent du sien. Alors, petit-à-petit, Jacques va lui lancer de petites piques, lui retirer quelques dossiers, oublier de la convoquer aux réunions... jusqu'au point où Mathilde sera traitée comme une moins que rien par son entreprise. Invisible aux yeux de ses collègues, personne ne lèvera le petit doigt pour l'aider. Mais Mathilde est forte, elle ne dit rien à personne et continue d'aller au travail chaque jour même si elle n'a plus rien à y faire. Cependant, malgré sa force, Mathilde va s'enfoncer, inexorablement, dans la dépression. Plus l'envie de rien, plus d'amis, plus de sorties, seuls ses enfants l'empêcheront de se suicider. le récit décrit comment Mathilde souffre de ces petits riens qui font de sa vie un enfer, et le lecteur souffre avec elle. La description du trajet dans les transports est remarquable. On est écoeuré avec elle de cette promiscuité, de cette saleté, de cet anonymat aussi, et de la solitude qui va avec. On se demande à chaque instant si Mathilde ne va pas, elle aussi, devenir un « accident grave de voyageur ». Parallèlement, Thibault, médecin itinérant vient se quitter sa petite amie car son amour n'est pas partagé. Tout au long de la journée il se rend chez des patients plus ou moins malades pour les soigner, les aider, les rassurer. Mais dès qu'il se retrouve seul dans sa voiture, il repense à Lila. Il se demande pourquoi, à quarante ans, il n'est toujours pas marié et installé à la campagne. Il déprime et n'enfonce dans cette langueur qui rythme son quotidien.

Le lecteur se demande si ces deux là vont se rencontrer, s'il va se passer quelque chose. Tant de choses les rapproche !

Les Heures Souterraines est un vrai choc. On n'oublie pas de sitôt ce qu'on vient de lire. le quotidien, le monde de l'entreprise, tout le monde connaît et tout le monde peut s'y projeter. On se pose des questions, on se demande si ça pourrait nous arriver. On sort de cette lecture écoeuré sous bien des aspects. Et si l'écriture de Delphine de Vigan m'a bien plu, après cette lecture, j'ai juste eu envie de me plonger dans un roman jeunesse léger, très léger !

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Tout au long de cette lecture, je me suis régalée à suivre l'évolution de la situation castastrophique de Mathilde et les visites de Thibault, attendant quelque chose, qui n'arriva jamais.
En effet, je suis très déçue par la chute de ce roman, pourquoi suivre 2 personnes si leurs histoires ne se croisent jamais. J'attendais aussi beaucoup de l'évolution de l'histoire de Mathilde, j'espèrais une fin heureuse où malheureuse, plus pertinente ; le sujet m'a beaucoup plu, car peu évoqué dans les romans.
En résumé, je dirai que le parcours de Mathilde est agréable à lire mais sans surprise, ce qui est dommage. quant à celui de Thibault, il n'a, au fond, aucun interêt.
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Je suis toujours heureuse de retrouver Delphine de Vigan et là encore ce livre m'a remuée, bouleversée.
Une descente aux enfers qui vous horrifie tout en vous interrogeant sur la place du travail sans sa propre vie.
En parallèle ,la vie d'un homme qui côtoie, dans son travail de médecin , la misère sociale, la souffrance, la solitude, la maladie .
On passe de l'un à l'autre en pensant et en étant pressé à chaque fois de retrouver celui qu'on a quitté pour quelques pages.
Un livre triste ,vraiment triste mais avec des personnages très attachants.
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Comme les autres livres de Delphine de Vigan et jusqu'à présent, il me paraît que la lecture doit s'accomplir d'une traite, donc une journée de rien (pas de travail, pas de visite, pas d'obligation, aucune) ou une nuit d'insomnie, ou les deux à la suite, pour les lecteurs qui prennent davantage leur temps. Et pourquoi pas ?
J'ai été très touchée par cette histoire. Trois raisons : les deux protagonistes, le médecin solitaire, la fille placardisée, et la fin qui fait qu'ils ne se rencontreront pas, alors que le talent de l'auteur est de nous amener à envisager que cette rencontre va se produire. Et il m'a semblé que cette non rencontre était sans doute ce qui arrivait le plus souvent dans la vie de tout un chacun. Alors, certes, nous sommes loin de toutes ces productions (livres, films) qui essaient de nous faire gober aux rencontres par hasard mais qui vous apportent le bonheur. De Vigan nous dit : Non ! Cela n'existe pas. La vie c'est passé à côté. Elle n'est pas optimiste notre Delphine, ni positive (au sens tendance actuelle). Elle est sombre, pessimiste, ou lucide, mais son écriture est claire. Alors, j'ai apprécié cette lecture.
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C'est toujours un plaisir d'ouvrir un livre de Delphine de Vigan. Je dois dire que j'ai sacrément tardé à le lire celui-ci. Quel tort ! Un excellent moment de lecture qui vient enrichir mes réflexions sur un sujet qui me préoccupe au quotidien : les rapports humains. L'absence de rapports humains devrais-je dire.
Tout d'abord, il y a Mathilde que la vie n'a pas épargnée. Si les jours sombres semblaient derrière elle, la grisaille va de nouveau s'installer dans son quotidien. La grisaille ? Plus que ça encore. A travers son héroïne, l'auteure décrit un des fléaux sociaux les plus répandues : le harcèlement au travail. Et je dois dire que lors de certaines scènes, j'ai ressenti une forte oppression tant les situations sont décrites avec réalisme. Tout comme la protagoniste, je me suis sentie prise au piège face à un supérieur manipulateur et machiavélique. Comment réagir quand, où que l'on regarde, il n'y a pas d'issues ?
Puis, il y a Thibault, ce médecin qui après avoir exercé plusieurs années à la campagne a tout plaqué pour le tumulte de la ville. Peu à peu, il se laisse envahir par elle. Ces journées ne sont rythmées que par son travail. Il court de patient en patient à travers la capitale dont il doit supporter tous les aléas : bruit, embouteillages, incivilités routières, stress.
Enfin, il y a un troisième personnage, et pas des moindres : la ville. Ce gouffre qui vous engloutit. La responsable de la solitude de la population qui se croise sans jamais s'arrêter. Qui n'a pas le temps. Qui est sans cesse sous pression. Qui poursuit son but, coûte que coûte. Prendre son train, arriver à l'heure au travail. Puis, rentrer chez soi. Aller tout droit, sans s'arrêter. Sans faire cas des autres. Comme un robot. Complètement déshumanisé.
De la lassitude des personnages, on ressent leur désarroi puis leur profonde tristesse, leur mal être dans cet espace dans lequel ils ne parviennent plus à évoluer.
Les heures souterraines est un de ces livres qui vous prend aux tripes. Un bouquin qui conte l'histoire de milliers de personnes avec un justesse….presque effrayante, ce qui rend la lecture d'autant plus bouleversante. Deux destins parallèles. Deux descentes aux enfers narrées avec sensibilité. Inutile d'en dire plus sur la plume de l'auteure. Sa magnifique plume.
J'ai lu certaines critiques négatives concernant le dénouement. Je le trouve juste parfait. En totale adéquation avec le message que l'auteure veut faire passer.
Une lecture que BIEN SÛR je recommande !!!!
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