Troisième livre que je lis de cette autrice et j'aime toujours autant, peut-être que j'apprécie de me retrouver avec elle dans le bush Australien, au milieu de cette nature qu'elle décrit si bien, peut-être que j'aime partager des moments avec les animaux et m'immiscer dans les histoires d'amour des héroïnes, l'Australie c'est si immense et si loin, c'est dépaysant, ça fait rêver, puis je me souviens que j'ai une phobie des araignées et que là bas il y en a d'énormes, pourtant je n'y pense pas, les animaux des romans de
Karen Viggers sont mignons et dans ce roman il s'agit de kangourous, tout le monde aime ces étranges bipèdes qui se baladent avec leurs progéniture dans une poche !!
Dans ce livre, l'autrice nous embarque dans la vie d'Abby, jeune biologiste qui étudie le comportement des kangourous. Elle connait la vallée de long en large, elle l'arpente une bonne partie de la journée et même parfois la nuit, elle adore ce métier qui lui permet de vivre au grand air parce qu'elle est une fille de la campagne. Dans ses souvenirs elle se promène dans le bush, à cheval avec Grace, sa mère qui est décédée il y a plus de dix ans maintenant. Une blessure qui n'est pas refermée et qui ne se refermera probablement jamais. Abby et son frère ont été élevés par leur père, dans la ferme familiale de la petite ville de Mansfield, un père qui est bien vite parti à la dérive quand leur mère est morte. Il a refait sa vie avec Brenda, une femme antipathique qui lui a, néanmoins, redonné le goût de vivre.
Abby doit accueillir Cameron Barlow, un journaliste qui prépare un article sur les kangourous pour la rubrique écologie. La jeune femme n'est pas vraiment à l'aise avec tout ça mais se plie quand même à l'exercice, elle a donné rendez-vous à Cameron dans la vallée, là où elle se sent le mieux. L'entretien se passe tellement bien que les jeunes gens partagent un pique-nique alors que la nuit tombe sur la colline. Cameron s'avère être un jeune homme charmant et posé. Issu d'une famille bourgeoise, il a grandi dans un quartier huppé de Melbourne, il a fait ses études dans de grandes écoles, tout le contraire d'Abby qui a fréquenté les écoles publiques et qui a vécu à la ferme.
Abby plait énormément à Cameron qui souhaite la revoir, la jeune femme est sur la réserve, pourtant le journaliste lui plaît, c'est un très bel homme qui ne joue pas de la fortune de ses parents ni de son poste de journaliste. Les deux jeunes gens commencent à se fréquenter et sont très amoureux mais Abby prend peur, elle ne veut pas perdre sa liberté.
En parallèle, Abby fait la connaissance de Daphnée, une femme âgée qui a vécu dans la vallée et qui en a été expulsée avec sa famille, quand les terrains ont été déclarés espace protégé. Ils font désormais partie du parc national dans lequel Abby évolue. Il y a tout de suite un vrai coup de foudre amical entre les deux femmes, malgré la différence d'âge, Daphnée pourrait être sa grand-mère, c'est d'ailleurs un peu comme ça qu'elle la considère. Les deux amies ont chacune des moments de vie douloureux, des plaies qui sont encore à vif, des souvenirs qui les hantent, c'est aussi pour ça qu'elles se comprennent parfaitement.
Dans ce roman,
Karen Viggers aborde différents sujets de société, l'amour, les liens intergénérationnels, les souvenirs d'enfance refoulés, l'écologie et l'abattage des kangourous qui sont des animaux nuisibles, -ce qui me se semble totalement dingue dans mon esprit d'Européenne-. Elle déroule habilement son histoire en jonglant avec les thèmes, sans que jamais on ne se perde.
J'aime beaucoup les personnages du récit, Daphnée et ses souvenirs, sa résilience et son amour pour les siens. Abby et son courage d'aller de l'avant, son amour pour la nature dans laquelle elle se fond parfaitement. Ses souvenirs douloureux avec une maman bipolaire. J'ai un peu plus de mal à la suivre dans son aventure amoureuse parce que je ne la comprends pas, elle a un jeune homme qui est très épris d'elle, qui a énormément à lui offrir et elle freine des quatre fers.
Je suis charmé par la faune et la flore. L'autrice décrit tellement bien les paysages, la vallée, le bush, c'est une totale évasion, c'est presque apaisant. Puis il y a un grand passage sur la question de l'abattage des kangourous qui retient toute mon attention. Là encore, l'autrice nous donne des points de vue différents, celui des écologistes, celui des biologistes. C'est parfaitement documenté et expliqué. Je ne perds pas de vue que l'autrice est aussi vétérinaire. On apprend énormément de choses sur les kangourous et j'ai retenu, en particulier, que le bébé qui est lové dans la poche se nomme un Joey, et oui, je l'ignorais !
Il y a bien évidemment ce moment difficile où Abby doit participer à cet abattage, en qualité d'observatrice. J'avoue que ce n'est pas le meilleur moment du livre, c'est même très déplaisant, mais c'est ce qui va raviver des souvenirs chez notre héroïne et, peut-être, l'aider à avancer et y voir plus clair dans sa vie d'adulte.
C'est un livre avec lequel j'ai passé un bon moment. J'ai voyagé, j'ai été totalement dépaysée, il a été très instructif, ce n'est pas un coup de coeur mais il mérite bien un quatre étoiles.
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