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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis la terrasse de la Chartreuse San Martino dominant Naples, mes yeux de touriste n'ont vus qu'un amas de petits cubes aux formes imparfaites et aux toits d'ocres se diriger en rangs serrés indociles vers la méditerranée drainés par les artères animées du vivant de la ville.

Grâce à ce roman qui est avant tout une ode à Naples et à ses contradictions, j'ai pu enfiler les chaussures vernies bicolores de camorristes et déambuler dans les quartiers sulfureux en bénéficiant du vacarme, des odeurs, de la crasse et surtout du charme éternel de cette cité énigmatique, inquiétante, lumineuse et tout à la fois obscure.

Je suis ravi de n'avoir pas lu la quatrième de couverture trop bavarde qui aurait privé une partie de mon intérêt à vivre les péripéties de la Pupetta, authentique Madone maudite.
« Elle n'avait pas appris la diplomatie, et il n'y avait pas assez d'hypocrisie en elle pour utiliser le langage avec ruse, lisser les mots et gommer leur vérité pour tromper. Elle croyait en la puissance de la sincérité. »
J'aurais apprécié m'enfoncer plus profondément dans les caractères bien trempés des personnages qui l'accompagnent. Mieux connaitre son Pasquale qui a du surement avoir beaucoup de mal à atteindre des sommets de respectabilité usurpée en se démarquant de la fange avec malice et un panache certain.
« Naples est une mamma étouffante qui enlace et ne laisse plus partir, qui protège et tue, expie et châtie, mais n'abandonne jamais les siens. »

Merci M.Vilain pour cette tranche napolitaine que j'aurais souhaitée plus épaisse mais que j'ai gouté avec plaisir.
Toutefois, un glossaire en fin d'ouvrage m'aurait été nécessaire afin de mieux appréhender les nombreux termes italiens à l'imagerie croustillante qui rendent ce texte plus piquant.
Non sono italiano, vero.

Merci encore à Babelio de m'avoir fait profiter de cette « masse critique » et à Robert Laffont de l'envoi de ce roman.


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Pupetta, la si jolie "petite poupée", née dans une famille pauvre du Naples des années 50 sous l'autorité un peu despotique d'un père mafioso, est prête à se rebeller pour mener la vie qu'elle aura choisie. Quand elle rencontre le beau Pasquale Simonetti, un chef de la mafia locale, qui tombe rapidement amoureux d'elle, elle croit vivre un conte de fée. Mais le destin d'une femme de gangster n'est pas toujours simple et fera de Pupetta une madone haïe ou admirée dans tout Naples.

La malédiction de la madone est un court roman qui se lit de manière agréable mais qui ne m'aura pas vraiment marquée. Côté positif, l'auteur a un vrai talent pour faire vivre devant nous Naples, la flamboyante, la populaire, ses rues sordides, ses monuments décatis, ses règlements de compte qui n'en finissent plus. On est plongés dans cette ambiance italienne et ce charme indéfinissable des villes à la fois somptueuses et maudites. Ses personnages sont aussi hauts en couleurs et je me suis vite attachée à Pupetta, cette jeune fille qui en tant que telle ne devrait avoir quasi aucun droit, dépendant du bon vouloir de son père et de ses frères, mais dont le caractère rebelle et indiscipliné va l'amener à choisir son destin au point même de prendre les armes quand il le faudra. Ainsi, j'ai beaucoup aimé le début du roman, la description de ces jeunes filles (Pupetta et sa cousine et meilleure amie) qui attendent que leur vie commence, qui aimeraient échapper à la vie misérable d'épouse et mère soumise à laquelle elles semblent condamnées.

Malheureusement il m'a manqué un peu plus d'originalité, de rebondissements et de passion pour que ce livre laisse vraiment sa trace. L'intrigue est très classique et reprend des thèmes déjà beaucoup vus et lus : ces 2 amies d'un quartier populaire qui espèrent échapper à leur condition (comment ne pas penser à la magnifique saga de L'amie prodigieuse), ces règlements de compte entre parrains locaux, certes bien décrits, mais déjà tellement lus et vus, la vengeance de cette si jeune femme devenue veuve trop tôt, elle aussi assez poignante mais résumée de manière assez détachée en quelques paragraphes. le roman est très court, cela peut être un plus, mais ici on a parfois l'impression de survoler le sujet et les personnages sans vraiment s'y attacher ou avoir le temps de rentrer dans l'histoire. J'ai aussi eu du mal au fil des pages avec le style parfois très littéraire de l'auteur et qui m'a paru très répétitif : les enchainements de substantifs ou adjectifs quasi à chaque phrase pour insister sur certains sentiments ou certaines descriptions se sont vite avérés lassants. Dommage car a contrario certaines formules ou phrases plus courtes sont particulièrement juste et résument en un instant toute une atmosphère.

La malédiction de la madone aura finalement été pour moi une lecture assez agréable mais qui a manqué de sentiments et ne m'a pas vraiment emportée. J'ai attendu au fil des pages que le récit décolle, qu'un élément clé me fasse m'attacher aux personnages ou me passionner pour l'intrigue et suis finalement restée sur ma faim. J'ai néanmoins passé un bon moment de lecture à la découverte de cette Naples des années 50 et de son monde de gangsters et de vendetta locales. Merci à l'éditeur Robert Laffont et à Babelio pour ce livre offert dans le cadre d'une Masse Critique !
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Très belle rencontre avec l'oeuvre de Philippe Vilain que je viens de découvrir par la lecture de la Malédiction de la Madone.
L'auteur s'inspire d'un fait divers réel, intervenu à Naples dans les années cinquante, pour tisser une histoire pleine d'humanité.
Pupetta, 20 ans, a grandi dans l'ombre du banditisme napolitaine. C'est sans frayeur qu'elle épouse Pasquale, parrain de la Camorra. Mais le rêve ne durera pas trois mois.
Philippe Vilain explore avec beaucoup de sensibilité toute l'ambigüité napolitaine, terre de sang et de banditisme, mais terre d'honneur et de courage, profondément catholique et croyante, où chacun doit trouver son chemin pour survivre.
La Malédiction de la Madone est un texte court, déchirant, écrit d'une plume classique et légère, délicate. En le lisant, on songe à cette vallée de larmes dont nous parle le Salve Regina...
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Coup de coeur pour ce roman de la rentrée. J'ai aimé cette peinture du milieu mafieux napolitain qui sert de cadre à la fiction inspirée d'un fait réel.
Le livre déroule la vie de Pupetta, fille du camorriste Maresca, une vie dominée par la passion , le devoir et l'honneur.C'est une femme qui est aux commandes du crime et cette situation est originale. le récit dit bien le système complexe des clans qui règnent sur Naples , il analyse le tumulte intérieur que vit Pupetta quand son
mari est assassine , quand elle se venge et à sa sortie de prison. Pupetta est un personnage très singulier, croyante elle prie la Madone, elle a un sens poussé de la justice , elle se rend, elle fait le bien auprès des plus faibles alors que c'est une criminelle . Ce paradoxe montre bien qu'elle est habitée par la passion.
Et le début de l'histoire ?
Pupetta ,fille du mafieux Maresca qui tient une pâtisserie est élue en 1954 Miss Rovigliano, ville où la famille est en vacances. C'est un mafieux Passuale Simonetti qui a oeuvre pour qu'elle soit élue,Simonetti est un homme juste, aux actes il préfère la discussion.Simonetti par sa classe et son argent séduit la famille Maresca. Titina, la mère de Pupetta , n'est pas favorable à l'union qui se profile: elle sait ce que c'est que d'épouser un parrain, elle sait que sa fille va souffrir…
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Lu dans le cadre du jury du Festival du Prix du LAC 2023, La malédiction de la Madone était le quatrième roman sélectionné.

Cet ouvrage nous fait découvrir Assunta Maresca, surnommée Pupetta en raison de son visage de poupée. Fille d'un contrebandier membre de la Camorra (la mafia napolitaine), la jeune fille rêve en feuilletant des magazines affichant des gravures de mode et les stars de l'époque. En grandissant, Pupetta commence à faire tourner les têtes. Un beau jour de 1954, elle rencontre Pasquale Simonetti, qui deviendra son mari et bientôt un des chefs de la Camorra.

Assunta Maresca, surnommée Pupetta en hommage à son visage de poupée, est la fille d'un contrebandier membre de la Camorra, la mafia napolitaine. Avec sa cousine, elles rêvent en feuilletant des magazines affichant des gravures de mode et les stars de l'époque. En grandissant, Pupetta commence à faire tourner les têtes. Un beau jour de 1954, elle rencontre Pasquale Simonetti, qui deviendra son mari et bientôt un des chefs de la Camorra.

Au travers de la vie de Pupetta, Philippe Vilain évoque ici la célèbre organisation mafieuse de Naples, qui traverse une grande crise depuis la fin de la guerre. Se délitant en plusieurs clans rivaux qui se battent pour gérer le territoire, elle semble avoir perdu le raison : la violence a terriblement augmenté, l'honneur et la diplomatie n'existent plus, l'anarchie règne dans les rues et personne n'est plus à l'abri de cette violence ordinaire. Fascinée par la mafia en tant qu'organisation (et pas pour ses crimes, je vous rassure), j'ai trouvé très intéressant cette plongée dans les coulisses de la Camorra, même si des approfondissements auraient pu rendre le récit encore plus passionnant.

Les descriptions des quartiers pauvres et délabrés de Naples, de ces familles modestes tirant le diable par la queue ne sont pas sans rappeler l'univers de L'amie prodigieuse. La ville se retrouve d'ailleurs comme un personnage à parte entière : « Naples est horriblement belle, indécente et négligée, belle de sa saleté ».

Philippe Vilain aborde le début de la vie hors du commun de Pupetta et malgré les actions et décisions contestables qu'elle a pu prendre, elle restera une femme courageuse qui s'est battue pour ses croyances, pour son amour et aura su s'imposer dans un monde d'hommes dangereux. L'intention de l'auteur n'était certainement pas d'écrire une biographie exhaustive d'Assunta Maresca, mais le livre est court et j'avoue être restée sur ma faim, surtout après avoir découvert ensuite sur wikipédia toute la vie de notre héroïne, décédée à 86 ans. de plus, le thème du prix du LAC cette année étant la passion, le sujet peut apparaître comme un peu survolé : quelques pages supplémentaires auraient été à mon sens nécessaires pour mieux sentir la passion amoureuse entre Pupetta et Pasquale, pour nous aider aussi à comprendre ce qui dictera les choix de la jeune femme.

Au final, ces quelques bémols n'entament en rien le fait que La malédiction de la Madone est une lecture à la fois déroutante, perturbante, violente mais surtout captivante !

En résumé, un roman intéressant et percutant sur le destin d'une femme au sein de la mafia napolitaine.
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Naples dans les années 50. Pupetta est la fille d'un membre de la Camorra, la mafia napolitaine. Belle comme une madone, elle tombe sous le charme de Pasquale Simonetti, un chef redouté de l'organisation. Très vite, ils se marient, fous amoureux. Il est tendre, attentionné, chevalier servant .. Mais la vie avec un tel personnage est dangereuse, sa mère l'avertit, soit il ira en prison, soit il sera assassiné.

Philippe Vilain, professeur à l'Université de Naples, a choisi de raconter une tranche de vie de ce couple - et plus en particulier de cette femme - ayant réellement existé. Il raconte cette Naples d'après guerre, dans une misère sans nom. Il raconte la Camorra, le lien à la foi de cette Italie très catholique, ces mafieux qui vont à la messe tous les dimanches (pour se montrer et parader dans leurs beaux habits mais aussi par une foi sincère et profonde pour certains), donnent beaucoup d'argent aux oeuvres de l'église, s'arrangent avec leur conscience, passent de longs séjours en prison où ils sont souvent adulés.

J'ai bien apprécié ce roman qui se lit très facilement. On est plongé dans cette ambiance napolitaine, entre crimes et foi, passion et vengeance. Cette Naples sale et décrépite, dirigée par la mafia. On comprend mieux comment cette Camorra a pu avoir autant de puissance. On comprend également pourquoi les mafieux ne craignent pas la prison. La justice est si importante pour eux qu'il leur semble normal et même honorable de payer pour leurs crimes
J'ai par contre été un peu frustrée par la fin. Pupetta a eu une longue vie foisonnante, elle est morte récemment à plus de 85 ans. J'aurais donc apprécié que le roman, finalement très court, nous raconte la suite de sa vie, entre actrice, dirigeante de la Camorra, intrigues familiales, etc.
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C'est une histoire d'amour, breve et tragique. C'est court, un peu prévisible, une description un peu sommaire, les sentiments sont decrits sans fioritures, pas assez sans doute. On ne peut pas dire que le texte ma ébloui, mais l'histoire ne m'a pas deplue.
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La malédiction de la madone est une biographie romancée de la vie d'Assunta Maresca, plus connu sous le nom de Pupetta, une jeune femme à la destiné tragique au sein d'un milieu gangréné par la violence.

Pupetta naît dans une famille pauvre d'un père trafiquant. Dans ce milieu sans grande perspective, elle rêve d'une vie épanouie et remplie d'amour. Alors quand elle rencontre Pascale Simonetti, ce sont des ailes qui lui poussent : elle a trouvé l'homme de sa vie.

Mais quelle vie aux côtés d'un camorriste ?

Une histoire qui nous permet de rencontrer cette femme à la vie invraisemblable, aux allures de tragédie grecque, dont l'honnêteté et le courage feront sa force et lui permettront de tenir.

L'écriture de Philippe Vilain offre un récit particulièrement rythmé et vivant ! On respire Naples : ses ruelles écrasées par la chaleur, sa pauvreté et les tensions qui la font vibrer.

Une lecture agréable mais qui nous laisse un peu sur notre faim. le récit reste superficiel en nous proposant un destin survolé qu'on aurait aimé peut-être un peu plus profond et touchant.
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