Lu dans le cadre du jury du Festival du Prix du LAC 2023,
La malédiction de la Madone était le quatrième roman sélectionné.
Cet ouvrage nous fait découvrir Assunta Maresca, surnommée Pupetta en raison de son visage de poupée. Fille d'un contrebandier membre de la Camorra (la mafia napolitaine), la jeune fille rêve en feuilletant des magazines affichant des gravures de mode et les stars de l'époque. En grandissant, Pupetta commence à faire tourner les têtes. Un beau jour de 1954, elle rencontre Pasquale Simonetti, qui deviendra son mari et bientôt un des chefs de la Camorra.
Assunta Maresca, surnommée Pupetta en hommage à son visage de poupée, est la fille d'un contrebandier membre de la Camorra, la mafia napolitaine. Avec sa cousine, elles rêvent en feuilletant des magazines affichant des gravures de mode et les stars de l'époque. En grandissant, Pupetta commence à faire tourner les têtes. Un beau jour de 1954, elle rencontre Pasquale Simonetti, qui deviendra son mari et bientôt un des chefs de la Camorra.
Au travers de la vie de Pupetta,
Philippe Vilain évoque ici la célèbre organisation mafieuse de Naples, qui traverse une grande crise depuis la fin de la guerre. Se délitant en plusieurs clans rivaux qui se battent pour gérer le territoire, elle semble avoir perdu le raison : la violence a terriblement augmenté, l'honneur et la diplomatie n'existent plus, l'anarchie règne dans les rues et personne n'est plus à l'abri de cette violence ordinaire. Fascinée par la mafia en tant qu'organisation (et pas pour ses crimes, je vous rassure), j'ai trouvé très intéressant cette plongée dans les coulisses de la Camorra, même si des approfondissements auraient pu rendre le récit encore plus passionnant.
Les descriptions des quartiers pauvres et délabrés de Naples, de ces familles modestes tirant le diable par la queue ne sont pas sans rappeler l'univers de L'amie prodigieuse. La ville se retrouve d'ailleurs comme un personnage à parte entière : « Naples est horriblement belle, indécente et négligée, belle de sa saleté ».
Philippe Vilain aborde le début de la vie hors du commun de Pupetta et malgré les actions et décisions contestables qu'elle a pu prendre, elle restera une femme courageuse qui s'est battue pour ses croyances, pour son amour et aura su s'imposer dans un monde d'hommes dangereux. L'intention de l'auteur n'était certainement pas d'écrire une biographie exhaustive d'Assunta Maresca, mais le livre est court et j'avoue être restée sur ma faim, surtout après avoir découvert ensuite sur wikipédia toute la vie de notre héroïne, décédée à 86 ans. de plus, le thème du prix du LAC cette année étant la passion, le sujet peut apparaître comme un peu survolé : quelques pages supplémentaires auraient été à mon sens nécessaires pour mieux sentir la passion amoureuse entre Pupetta et Pasquale, pour nous aider aussi à comprendre ce qui dictera les choix de la jeune femme.
Au final, ces quelques bémols n'entament en rien le fait que
La malédiction de la Madone est une lecture à la fois déroutante, perturbante, violente mais surtout captivante !
En résumé, un roman intéressant et percutant sur le destin d'une femme au sein de la mafia napolitaine.