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3,63

sur 260 notes
Du coup, dans ces quelques 270 pages, on apprend que le mathématicien n'est pas reclu dans un bureau, face à un tableau noir entièrement blanchi de formules barbares mais plutôt un grand voyageur qui va de ville en ville, de laboratoire en conférence dans le but de rencontrer d'autres personnes. Que le mathématicien n'est pas un genre de savant fou, autiste et imperméable au monde extérieur. du moins pas tous puisque, visiblement, certains grands chercheurs ont fiini par tourner la carte. Au final, Théorème Vivant est une réussite drôle, intéressante qui peut faire s'intéresser aux mathématiques le lycéen qui ne sait pas comment s'orienter ou le quidam de base qui veut en connaître plus sur la recherche.
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Pas de panique, le livre comporte bien des équations très complexes… mais on peut le lire en les considérant comme des « illustrations ». Beaucoup plus jolies que celles écrites en langage « tex », qui transcrit en code ces équations, reconstituées grâce à un logiciel libre. le Tex suffit aux mathématiciens, pour le lecteur, l'équation est sinon plus parlante, du moins plus jolie! le pourquoi du comment de l'avancée au fil des messages électroniques peut sembler ardu, mais c'est le cheminement qui est intéressant, la petite étincelle qui au détour d'un chemin (au sens propre, la promenade semble propice à l'éclosion des idées des mathématiciens) fera avancer la résolution du problème. Il montre aussi que les échanges entre mathématiciens mais aussi physiciens et autres, à Princeton et lors des séminaires, peut faire bouillonner les idées, qui s'entrechoquent, se confrontent, entre générations, entre disciplines, pour faire jaillir de nouvelles pistes.
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J'avoue que lorsque ma libraire m'a conseillée de lire ce bouquin, j'ai été sceptique, parce qu'il y a des pages de calculs à réveiller mes angoisses lointaines du bac où je m'étais promis de ne plus approcher une intégrale de près comme de loin de ma vie ! Des sueurs froides se sont rappelées à moi, les annales, la feuille blanche… le pack tout compris. Mais la curiosité a été plus forte !

Et bien, si l'on ne s'attarde pas sur les pages de calculs autrement que des illustrations comparables à de l'art, la manière d'écrire de l'auteur est fort agréable. Il a su se mettre à la portée de chacun, vous l'aurez compris, il y a plusieurs niveaux de lectures. de temps en temps, j'avais l'impression en lisant d'écouter une chanson, vous savez, ça vous parle, vous ne comprenez pas tout et pour autant ce n'est pas déplaisant, une forme de poésie.

Son livre retrace son aventure mathématique qui l'a conduit à recevoir la médaille Fields en 2010. Une histoire palpitante, qui nous emporte. Les illustrations (Claude Gondard) et la forme du texte jouent aussi pour beaucoup, il y a de nombreuses polices permettant d'identifier les mails, des écrits scientifiques et son journal. Parce que c'est un peu ça le principe : un journal, le chemin qui l'a conduit à trouver le théorème avec son collaborateur Clément. Nous sommes témoins de leur acharnement à vouloir comprendre et trouver, mais aussi spectateurs des pays où il se rend et de sa vie personnelle, dans la norme, « humaine » (ben oui, franchement pour moi un mathématicien n'avait aucune vie sociale, un coté un peu savant fou, asocial, centré sur sa recherche). Loin s'en faut ! Cédric Villani a une vie de famille, des envies, des craintes, des besoins, des tourments liés au quotidien et c'est assez rassurant !

En somme, un livre très attrayant, que je recommande moi aussi avec le même conseil, sautez les calculs, ce n'est pas grave !
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Il est présenté clairement que ceci n'est pas un ouvrage de vulgarisation. Effectivement, on en est loin. Certains peuvent être effrayés par les pages de formules, il n'est pas utile de l'être : elles ne sont pas là pour être comprises. Je pense qu'elles participent à l'ambiance.

Dans les bons points, on note une grosse diversité de sujets abordés : entre récit sur l'aventure qui mène à l'élaboration de ce théorème, échange d'emails entre l'auteur et son ancien élève, anecdotes ou biographies de mathématiciens passés et contemporains, lignes techniques, ... les constants changements entre ces sujets évitent que s'installe l'ennui chez le lecteur et facilitent grandement la lecture.

La qualité littéraire est faible. Je trouve l'écriture forcée et grossière. Par exemple dans les descriptions... On parle de fromage, et poumf quelques noms pointus jetés ici et là en vrac... On parle musique et vlan plusieurs douloureuses pages d'énumération interminable de titres...

Pour les personnes peu au fait mais intéressées par le monde scientifique actuel, ce livre est un beau témoignage sur ce qu'est la recherche.
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En 2008, dans le cerveau de Cédric Villani alors occupé à travailler sur l'équation de Bolztmann, "la plus belle équation du monde", naît une idée. Tout petite au début, pas très clair d'ailleurs. Mais elle va se préciser, s'affiner, le faire suer et rêver jusqu'en 2010 où il prouvera son théorème et gagnera la médaille Fields.
En attendant, ce livre vous raconte toutes ces années (et quelques autres en prime), durant lesquelles voyages, rencontres, travail et harsard l'aideront, ainsi que son collègue Clément Mouhot, à mettre sur point leur théorème.

Un livre sympa à lire. On y suit la progression de Cédric Villani, à travers ses voyages en Inde, aux USA, et les rencontres qui, par hasard, le font parfois avancer dans ses recherches. Simple à lire (hormis les pages de formules beaucoup trop compliqué pour moi...), ce livre vous montre comment, petit à petit, une idée pointe le bout de son nez pour devenir une obsession, jusqu'à sa réalisation !
A découvrir
Lien : https://sites.google.com/sit..
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"Les étoiles poussent dans mon cerveau.Quel est le théorème que je voudrais démontrer au juste?"
Théorème vivant, récit autobiographique de Cédric Villani, mathématicien agrégé de 35 ans, normalien surdoué, polytechnicien,chercheur en laboratoire dont la démonstration d'un nouveau théorème a été récompensée par la médaille de Fields en 2010, porte fort bien son nom.
En effet, à travers mots, le lecteur comprend que les mathématiques, chiffres,équations,théorèmes....forment pour lui un monde vivant avec lequel il converse au quotidien (ex: l'équation est "brave", les calculs "monstrueux", "il n'a qu'a bien se tenir le Problème"..), ce qui par ailleurs dévoile le décalage entre son monde et le notre.Un monde fraternel que celui de ces frères mathématiciens de haut niveau (de nationalité différente mais au même langage) qui se croisent sur la scène de congrès ou colloques internationaux mais un monde élitiste aussi dont les enfants, formatés dés le plus jeune âge, baignent dans un bouillonnement intellectuel soumis aux performances. Un monde qui n'hésite pas à aller "faire un tour à Murrays à New-York" pour acheter un bout de fromage!!
Théorème vivant m'a fortement intéressée car il m'a semblé que Cédric Villani était un théorème à lui tout seul, une inconnue qu'il résout lui même en déchiffrant ses propres facettes.
Son récit alterne les mails concis échangés avec son collaborateur, des raisonnements purement mathématiques (incompréhensibles pour les non experts en la matière dont je fais partie) pour démontrer ce fameux théorème,son quotidien surmené entre déplacements incessants et vie familiale (il invente des histoires pour ses "poutchous" "Korako le petit corbeau japonais", a une épouse enseignante chercheuse qui parait bien arrangeante vu le peu de temps imparti aux siens),le passé de grands mathématiciens admirés et ...des extraits de poèmes (ex:The Tiger de William Blake) ou de chansons (ex:La Tour de Babel de Guy Béart). Quelques portraits (de ses collègues) dessinés en noir et blanc complètent tout ça. Musique, le mot revient en vrille,indispensable et lié aux moments forts de sa vie.
Théorème vivant brosse la forte personnalité d'un génie, soit, mais dépeint aussi un homme inquiet de déchoir (ex:"il faut compléter cette preuve ou je suis déshonoré!!") même s'il le dit avec humour, il le dit, et se booste pour se dépasser (ex:"les jeunes sont redoutables tu es en train de te faire dépasser"); un homme au "visage tourmenté de tics", un homme ambitieux qui alterne exaltation et dépression,un perfectionniste solitaire sûr de lui qui converse très souvent avec son tableau noir.
Lucide,toutefois, après moult récompenses, preuves de sa valeur,il se conseille lui même: "Attention,Cédric au délire mégalomane" et son sourire en couverture, son costume de dandy et son inséparable broche-araignée nous rendent ce fou de maths et de musique fort sympathique, surtout lorsqu'il lâche, pudique, qu'adolescent victime d'un pneumothorax,il dormait à l'hôpital avec un nounours.
Théorème vivant aide à comprendre comment se démontrent les théorèmes: en faisant des liens entre différents secteurs à priori éloignés (comme le marin et la rose de Huard), comment se démonte et se remonte un génie mais une question me tarabuste après lecture:
Fera-t-on un jour un lien entre différents mondes pour que notre terre ne soit qu'une?
Je doute! Mais sans doute les élites sont-elles indispensables pour faire avancer le monde.
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"Théorème vivant" n'est probablement ni l'évènement littéraire de la rentrée 2012 (quoique...), ni une énième tentative de vulgarisation des mathématiques, mais tout simplement une invitation, aussi insolite que rafraîchissante, à admirer la genèse d'un théorème mathématique de notre siècle. Et si nous ne comprenons guère l'enchaînement des équations, leur formulation saisissante et énigmatique nous donne ce privilège rare de nous transporter dans un univers jalonné de grands esprits scientifiques, mathématiciens ou physiciens, totalement absents de la sphère médiatique et dont Cédric Villani rend hommage avec tact et simplicité. Surtout, l'auteur brise les stéréotypes du mathématicien emmuré dans son espace-temps, pour nous révéler l'image ô combien sympathique et séduisante d'un homme de son temps, communicatif, positif, curieux forcément, brillant à bien des égards, à la fois nature et sophistiqué, un brin dandy.
Bref, une lecture aussi rapide que vivifiante, à moins que vous ne vous attardiez trop longtemps dans les arcanes de l'amortissement Landau...
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Avertissement liminaire: Ce bouquin contient de vrais gros morceaux de mathématiques à l'intérieur. Vous êtes prévenus des conséquences éventuelles! (lire ici )

Qui est Cédric Villani (à part un intello, comme disent les gamins d'aujourd'hui)? Quand même une grosse tête, qui se shoote aux mathématiques de très haut niveau et a obtenu en 2010 la médaille Fields, l'équivalent du Nobel pour les maths, ceci pour "his proofs of nonlinear Landau dumping and convergence to equilibrium for the Boltzman equation".

Costume trois pièces, lavallière, chaîne de montre et araignée broche, voilà pour le look. Mais ce passionné veut et sait aussi partager.

photo prise sur l'excellent article de blog75
Et le livre, alors? D'abord ce n'est pas de la vulgarisation, vous n'en sortirez pas en ayant tout compris sur l'amortissement Landau, l'équation de Boltzmann et autres amusements qui furent le quotidien de notre homme durant de longs mois. Mais vous aurez une petite idée de la façon dont avance une recherche en mathématiques ("Comment ça, tout n'a pas été démontré?" Vous exclamez-vous. "Les mathématiques ne sont pas un truc poussiéreux?")

Cedric Villani raconte la genèse d'une recherche, les longs mois de tâtonnements, de fourvoiements, d'éclairs de génie pour se tirer d'affaire, ses échanges avec son collaborateur Clément Mouhot (et les mails!), ses discussions avec des collègues qui éclairent le terrain, jusqu'à la publication d'un article bien dodu dans une prestigieuse revue mathématique.

Nous suivons aussi (un peu) la vie de famille de l'auteur, particulièrement à Princeton, eh oui comme Gödel (cf La déesse des petites victoires) mais en moins tourmenté heureusement.

Ce qui m'a frappée est le fait que le chercheur n'est pas isolé, - bossant des années puis offrant au monde "la" démonstration attendue depuis des décennie voire des siècles (même si certains fonctionnent ainsi)- mais qu'au contraire ce sont des mois et des mois de contacts nombreux, de présentation à la critique des travaux quasiment "en l'état", de remise de l'ouvrage sur le métier, avant, enfin, d'aboutir.

En plus d'une narration "normale", Cédric Villani a choisi d'insérer dans son livre des mails avec son collaborateur, des passages 100% maths (l'imprimeur a dû s'amuser) d'une beauté indéniable à mes yeux, mais que je n'ai même pas cherché à comprendre, des poèmes, des chansons, des portraits de mathématiciens, et quelques rappels classiques (vous pouvez toujours vous amuser avec le Problème de Syracuse, à la portée de tous, et encore non prouvé - j'dis ça, j'dis rien).

Finalement, il faut se laisser prendre par la main quand la forêt matheuse devient touffue et s'amuser du côté surréaliste de certains dialogues
"Alors attends, déjà, comment tu fais avec le bête transport libre?
- Boh, avec la solution explicite, ça doit le faire, attends, on va essayer de retrouver.
(...)
- On décompose la solution selon les répliques du tore... on change de variables dans chaque morceau... il y a un jacobien qui sort, tu utilises la régularité Lipschitz... et finalement tu trouves une convergence en un sur t. C'est lent mais ça sonne bien.
- Quoi, alors, t'as pas de régularisation... la convergence est obtenue moyenne... moyenne...
- Mais alors il faudrait voir si ça peut pas aider pour le dumping Landau!
Je suis bluffé. Trois secondes de silence. Vague sentiment de quelque chose d'important."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Ce que vous ne trouverez pas dans ce livre:

- Une histoire ... Non. Franchement, l'histoire pourrait être condensée sur trois lignes. Il ne se passe rien du tout

- Des descriptions qui vous font vibrer ... C'est quand même un peu froid tout ça.

- Un beau texte ... C'est pas très bien écrit. Enfin ... peut-être les parties en anglais.

Alors pourquoi le lire?

Parce que Cédric Villani.

Même s'il écrit comme un pied et n'a pas grand chose à raconter, il possède ce petit supplément d'âme qui fait les génies, ceux qui nous donnent envie de nous lever le matin, qui nous font dire, que, non, l'espèce humaine n'est pas toute pourrie.

Parce qu'il a la naïveté de croire qu'on comprend ce qu'il raconte. Je ne suis pas une bûche en maths, je comprends les symboles et deux ou trois trucs mais là, ça m'a semblé un peu complexe.

Parce que, pour une fois, on sort de la vulgarisation et des maths d'il y a 200 ans (c'est tout ce qu'on peut comprendre, nous) pour découvrir les maths actuelles, des maths vivantes et vibrantes.

Parce qu'on découvre cet univers avec les yeux d'un homme sans cesse émerveillé. On sent sa passion, son respect pour ses confrères. ça fait chaud au coeur, ça donne la pêche, même si on ne maîtrise pas trop l'importance de l'amortissement de Landau

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