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sur 116 notes
Un mélange de roman d'aventures maritimes et de fantastique lovecraftien avec une pointe d'uchronie pour épicer le tout et écrit à la mode des romans feuilletons de la fin du XIXe siècle.
1815. Alors que Napoléon revenu de l'île d'Elbe voit de nouveau l'Europe se coaliser contre lui, sur la côte atlantique, au large de l'île d'Aix, il se passe des choses inquiétantes.
Le capitaine Eonet qui dirige Fort Boyard (voilà pour le côté uchronique car le fort ne sera construit en vérité qu'une trentaine d'année plus tard) fait prisonnier Lord Cochrane, un ancien officier de la marine britannique. Cela commence comme un roman de C.S. Forester, l'auteur de la série Capitaine Hornblower. L'aventurier écossais ne se serait-il pas laisser capturer pour jouer un tour à la garnison française du fort.
Arrive alors un maître espion du ministre Fouché (ministre de la police de Napoléon) qui accompagne les frères Champollion venus étudier d'étranges écritures retrouvées dans les fondations du fort. Une petite dose d'archéologie fantastique qui infuse tout au long du roman.
Et puis la nature devient folle. Des êtres aquatiques improbables attaquent le fort en ne différenciant pas anglais et français. Et, cherry on the cake, voilà qu'un monstre des temps anciens, Cthulhu, décide de se réveiller de son sommeil millénaire. Lord Cochrane et le capitaine Eonet vont devoir dépassés leurs rivalités pour l'affronter ensemble.
Rien que de faire un résumé très succinct de l'intrigue permet de se rendre compte du mélange des genres et le côté littérature populaire (pulp comme disent les anglo-saxons) du roman.
L'écrivain chilien Gilberto Villarroel croise donc Hornblower et Cthulhu dans une histoire totalement déjantée.
L'écriture vive et dynamique et les chapitres courts permettent une lecture rapide et sans temps morts. Villarroel ne s'embarrasse pas trop de psychologie ou de description mais insiste sur l'action et les péripéties. Il a bien compris le procédé des romans feuilletons avec des interrogations, des surprises, des suspenses à chaque fin de chapitre qui donne envie de continuer à lire.
Il faut donc accepter que tout cela ne se prend pas trop au sérieux. Lord Cochrane dont les ressources intellectuelles semblent inépuisables devient une sorte de héros victorien avant l'heure. Il a réellement existé et sa vraie vie est déjà absolument passionnante mais ici, il devient un super héros affrontant un monstre cosmique aux forts pouvoirs psychiques.
L'auteur joue plus sur le suspense précédant le combat final qui est, il me semble un peu vite expédié, mais on ne peut pas non plus faire durer une sorte de huis-clos d'action fantastico-maritime trop longtemps. 400 pages en format poche, même si cela se déroule à cent à l'heure, c'est déjà suffisant.
Les amoureux de Lovecraft qui a créé Cthulhu il y près d'un siècle, seront surpris, intéressés et peut-être amusés de voir l'utilisation très respectueuse que fait l'auteur de l'oeuvre du maître. Il la déplace du Pacifique à la côte française et du XXe au XIXe siècle, mais sinon, c'est assez raccord.
Une lecture plaisante, rapide, pour ceux qui aiment les romans d'aventures et fantastiques à l'ancienne. Il y a trois autres aventures du capitaine écossais. A voir si je reprend une dose !
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Un titre de film de série B mais clinquant, une couverture mystérieuse mais avec deux éléments bien identifiables, ce Cochrane vs Cthulhu, du chilien Gilberto Villarroel attire forcément l'oeil et est ressorti en poche chez Pocket en février 2021 après avoir été publié Aux Forges de Vulcain en février 2020 (quand la sortie poche suit celle en grand format de pile un an, normalement c'est que les éditeurs sont très confiants).

Terreur à Fort Boyard
Lord Cochrane, intrépide marin au service de Sa Majesté britannique, se retrouve capturé par le gouverneur du fort Boyard ! le capitaine Eonet est un peu étonné, mais l'occasion est trop belle de se venger de ces maudits Anglais qui ont déjà défait la marine napoléonienne. Car nous sommes en 1815, mais même si le règne de Napoléon Ier est sur la fin, la compétition franco-britannique est tenace, sur terre comme sur mer, la situation est donc très tendue. Toutefois, les soldats des deux bords se retrouvent bien marris de découvrir des créatures marines défiant toute science prendre d'assaut le fort ne faisant aucune différence entre nationalités. Des découvertes guident les protagonistes vers la réapparition d'une très ancienne créature qui hante certains rêves… Une expédition est nécessaire pour aller voir si les forts et les navires alentour ont subi les mêmes aléas et forcément lord Cochrane est de la partie !

Pulp fiction
Dans ce roman pulp, Gilberto Villaroel va à l'essentiel, avec de l'action pure. Il use d'un personnage historique qu'il semble particulièrement bien connaître (la postface explique dans les détails comment il en est venu à l'étudier puis à l'exploiter en roman) et le place dans un contexte intéressant qui mêle la fin des guerres napoléoniennes aux envies occidentales du début de l'âge industriel de mettre au jour certains mystères encore non dévoilés. Heureusement que l' « exotisme » du lieu, le fameux fort Boyard (qui pour une fois sert à sa première utilité : repousser les invasions venues de la mer ; dans les faits, il ne servira qu'à maintenir des opposants en prison), donne du grain à moudre au lecteur qui veut se faire surprendre, car sinon il faut reconnaître que le titre très évocateur donne parfaitement le ton : les soldats en faction à ce moment-là doivent affronter le Grand Ancien le plus célèbre, Cthulhu, qui désire encore une fois se réveiller et reprendre sa place dans le règne animal ! Au moins, ce synopsis très pulp a le mérite d'être clair et ne ment pas sur la marchandise : le ton se veut volontairement léger ou grandiloquent selon les personnages ; les chapitres sont courts et très rythmés par des rebondissements réguliers et tonitruants, lorgnant ainsi sur les romans-feuilletons du début du XXe siècle ; et l'intrigue est construite autour d'un héros populaire à qui rien ne fait peur. Il faut donc en prendre et en laisser : du pur action, cela ne convient pas à tout le monde, et de même pour certains passages volontairement exagérés.

Pour aller plus loin
Gilberto Villaroel axe ce roman sur une intrigue très référencée historiquement. Bien sûr, le premier protagoniste, lord Cochrane, est une référence à lui tout seul et l'auteur insère dans sa biographie, qu'il connaît bien, des éléments fantastiques avec plusieurs enquêtes et batailles imaginaires (le tome 2 est sorti courant 2021) ; outre son rôle dans la marine britannique, surnommé le Loup des mers, Thomas Cochrane se fit connaître comme El Diablo au sein des guerres d'indépendances du Chili avant tout, mais aussi du Brésil et de la Grèce. Face à lui, l'auteur convoque l'habituel mythe de Cthulhu et les habitués retrouveront les créatures fantasmagoriques qui peuplent le bestiaire proche du lieu de repos du Grand Ancien, ainsi que les longues salles qui mènent à celui-ci sur une île qui apparaît de temps à autre au gré des rêves. Gilberto Villaroel y ajoute quelques allusions archéologiques intéressantes autour de la figure des frères Champollion : Jacques-Joseph, l'aîné, et Jean-François, le « Jeune » sont de la partie et apportent quelques considérations pseudo-scientifiques en lien avec leurs recherches notamment en Égypte quelques années auparavant. Ils font ainsi le lien entre toutes les composantes (napoléoniennes, cthulhiennes et archéologiques) du roman en faisant du fort Boyard un lieu pas du tout choisi au hasard par les dirigeants français désirant militariser la côte atlantique. Dans les faits, le fort Boyard répond notamment à la bataille des brûlots de l'île d'Aix que l'auteur utilise avec force détails (comme on pourrait dire qu'il fait « feu de tout bois »… humour ignifugé). Si pour nous, la construction du fort a été suspendue à cause de cela, dans le roman la construction a eu un temps d'avance et il y a déjà une certaine garnison française sur place pour « accueillir » Cochrane ; légère uchronie donc qui permet de créer un récit presque en huis-clos sur ce qui reste pour nous le « fort de l'inutile » tant il n'aura finalement servi qu'à emprisonner des Prussiens et des Communards et qu'aujourd'hui, hormis l'aspect esthétique et touristique, il ne fait les beaux jours que d'une émission télévisuelle qui a depuis plusieurs viré au freak show et c'est bien dommage. Il est donc heureux de voir ce monument historique remis en lumière par un tel roman, cela fait toujours plaisir.

Cochrane vs Cthulhu vaut donc le détour, il s'agit d'un roman très pulp dans son esprit et à cheval (si on peut se permettre) sur l'évocation historique de ce début du XIXe siècle franco-britannique et l'hommage au mythe de Cthulhu, roman qu'il convient de lire d'une traite avec un certain relâchement.

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Les romans historique tout le monde connaît, et c'est un style que j'apprécie particulièrement.
Ici , c'est différent il s'agit d'un roman historico-fantastique !
Un cadre historique parsemé d'éléments fantastiques. Un mélange osé pour cet auteur . Un pari plutôt pas mal réussi même si cela ne sera jamais mon style de préférence.
L'époque napoléonienne est d'autant plus d'actualité en cette année 2021 .
Nous sommes en pleine guerre napoléonienne dans le célèbre fort-Boyard. Tout est bien décrit et écrit et puis l'auteur nous bombarde de créatures extraterrestres qui nous veulent du mal et sans doute la fin du monde.
Le mélange est audacieux mais parfois tiré par les cheveux et j'ai dû m'accrocher pour continuer à certain moment.Je ne suis pas un grand adepte du fantastique et c'est peut-être pour cette raison.
Par contre le côté historique m'a beaucoup séduit, même si je ne sais pas réellement la véracité des faits et personnages.
Je sais qu'un second volume vient de sortir avec la suite des aventures et que l'action se déroule à Paris. Alors pourquoi pas...
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Lord Cochrane, tome 1. Où l'on fait la connaissance d'un aventurier écossais (qui a vraiment existé) au courage remarquable et à l'esprit affûté comme une lame de couteau. Héros au Chili, pays de naissance de l'auteur, il est moins connu sous nos latitudes. Grâce à cette série, cette lacune va vite être comblée. Il va affronter, dans ce premier épisode, pas moins que Cthulhu en personne !

Des soldats contre des monstres
Fort Boyard, ça vous dit quelque chose ? Comment ignorer ce lieu emblématique de la télévision française qui trône sur nos écrans depuis plus de trente ans ? Mais avant d'être le cadre d'exercices de gymnastique et de hurlements à base d'araignées et autres animaux exotiques, Fort Boyard devait être une pièce importante du dispositif de protection de Napoléon contre l'envahisseur anglais. Il devait permettre de rendre la côte inviolable, mais n'a pu être terminé à temps. de plus, en 1809, un certain Lord Cochrane a réussi à forcer le blocus imposé par les Français en détruisant une partie de la flotte ennemie. Bref, autant vous dire que ce sujet britannique n'était pas en odeur de sainteté auprès des forces napoléoniennes.
Or, c'est ce même Lord Cochrane qui navigue près de Fort Boyard et est aussitôt fait prisonnier par les troupes du capitaine Éonet, en charge de cette place-forte. Juste avant l'arrivée de deux envoyés spéciaux de l'Empereur, les frères Champollion (eh oui, le traducteur des hiéroglyphes égyptiens !). Et, surtout, juste avant l'apparition d'êtres étranges, voire monstrueux, aux intentions belliqueuses de toute évidence. L'avant-garde du dieu endormi ?

Un cadre historique solide
Gilberto Villarroel ne s'est pas lancé dans cette aventure littéraire sans biscuit. Il s'est renseigné, a lu, a interrogé. Et cela se sent. Un peu trop, par moments, comme souvent avec des auteurs passionnés par leur sujet et qui veulent absolument tout transmettre. Mais cela donne un cadre solide et rend la lecture plus forte, car ancrée dans la réalité. Même si les sbires de Cthulhu vont venir troubler ce bel ordonnancement. L'auteur multiplie les détails d'architecture, les précisions sur des pièces de vêtements ou d'armurerie qui renforcent l'impression de nous retrouver, nous aussi, plantés au milieu de ce fort, perdu dans l'océan et le brouillard, à la merci d'un ennemi invisible au pouvoir sans commune mesure avec ce que l'homme a affronté jusqu'ici.

Des maladresses sans gravité, mais agaçantes
Ce premier volume d'une série consacrée à l'aventurier écossais n'est pas exempt de maladresses. Rien de dramatique, à mon goût, mais des petites gênes lors de la lecture. Par exemple, cette tendance à répéter des éléments de description de personnages : les bonnets militaires en peau d'ours des grenadiers qui les fait paraître encore plus grands qu'ils ne sont. Ou le rappel d'un évènement qui a eu lieu quelques pages avant, comme si l'auteur ne se rappelait plus l'avoir écrit ou prenait son lecteur pour un poisson rouge, au niveau de la mémoire.
Et cette manie d'indiquer l'heure dans la première partie, sans vraiment que j'en ai compris l'intérêt : pas de compte à rebours, pas de bombe qui va exploser, pas de limite de temps indiquée. Et tout cela s'espace dans la deuxième partie. Est-ce une façon de montrer que les actions s'enchaînent à la vitesse de l'éclair ? Ou d'insister sur le côté héroïque des personnages, et surtout de Lord Cochrane, qui parviennent à accomplir en quelques heures un nombre impressionnant d'actes de bravoure.
Enfin, dernier petit défaut, la structure du roman est très classique : mise en place du décor et des personnages ; premières escarmouches ; découverte des forces en présence ; assaut final.

De l'action et de l'astuce
Mais tous ces points ne m'ont pas empêché de suivre avec passion et impatience les aventures de Lord Cochrane et du Capitaine Eonet et de leur lutte désespérée contre Cthulhu. C'est un vrai roman de cape et d'épée, mais sans cape ni épée. En fait, cela m'a rappelé par certains côtés L'Héritage de Richelieu, de Philippe Auribeau : des hommes d'armes combattent le mal, faisant fi de leurs différents, dans des luttes sans pitié, avec des morts et du sang et, surtout, un ennemi bien trop fort pour qu'ils s'en sortent vivants, en principe. Des histoires pleines d'exagération, d'invraisemblances, mais très divertissantes, entrainantes. Avec, en plus, les trouvailles nombreuses de l'inventeur qu'est Cochrane : n'est-il pas le concepteur, selon ses dires, du premier bateau à roues à aubes ? Et que dire de ses machines explosives ? Beaucoup d'inventivité, qui donne du piquant à l'histoire et offre des rebondissements pleins de bruit et de fureur.

Cochrane vs Cthulhu est, pour moi, un roman d'aventures sympathique, même s'il n'évite pas certains écueils. Il fait son boulot, en présentant un personnage et en le rendant sympathique. Suffisamment, en tout cas, pour se précipiter sur le deuxième tome, Lord Cochrane vs l'ordre des catacombes.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Bon en avant pour 2022 !!, Chouette un bouquin d aventures fantastiques me disais -je , sur fort Boyard ( Oui là petit bémol j ai renoncé à la moitié de la 1° émission, mais bon personne n 'est parfait ) mais soit , en vrai, il n 'était pas construit en 1815 .Récit écrit par un sud américain une vision sans doute originale du conflit Napoléonien Mouais , mouais mouais en fait une histoire de siège ( pas le fauteuil l'autre avec les canons toussah toussah ) qui se voudrait angoissante mais qui n est que répétitive et sans surprise .l auteur radote les mêmes phrases dans les mêmes situations Bref le style pas terrible ( ce n est que mon avis ) Maintenant les personnages les Français sont bêtes et disciplinés ( nous que l on dit frondeurs ) adorateurs de leur petit Bonap chéri qui s'en revient faire ( ainsi font font font ) son petit tour de marionnette avant d'aller agoniser dans l'Atlantique Donc nos bons mirlitons sont bas de plafond mais courageux ( merci pour eux )rajoutons un chef adjoint de la police de Fouché qui finit fou ,l' oeil vitreux, la bave au lèvres et accessoirement une balle dans la tête .En vedettes invités les frères Champollion nous honorent d une présence savante et peu utile Mais côté Héros avec la majuscule , nous avons ....TADADA Lord Cochrane , roulez tambour sonnez clairon inoxydable Champion de l Empire Britannique écrasant la flotte des méchants mangeurs de grenouilles , et l auteur le ressasse 6 fois minimum au fil des chapitres , un coup à réveiller ma vieille anglophobie qui rôde toujours pas loin . Donc ce foutu rosbif résout tout les problèmes invente ,comme ça en passant, le bateau à vapeur fait tomber en pâmoison toute la garnison de troufions et cacahuète sur le boeuf à la menthe est tellement indestructible qu' il relègue superman au rang d 'amateur .Bien il faut maintenant en venir à notre autre vedette Cthulu !! Je dois vous avouer les "Dieux "Lovecraftiens ont toujours provoqué chez moi des bouffées de rire étouffés , j en demande pardon aux nombreux aficionados d' Howard Phillips mais outre qu' ils me semblent bien inoffensifs je ne peux m 'empêcher d imaginer ce pauvre monstre essayer de manger des spaghettis qui se prennent dans ses tentacules ou ces mêmes appendices lui servant à se nettoyer le nez ou les oreilles ( oui Beurk je sais ) quand à ses serviteurs à tronche d'astérie ? hilarants !! . Voilà Je souhaite à tous les Babélionautes qu'ils apprécient ou pas mes petits grigris une BONNE et HEUREUSE ANNEE 2022 pleine de bonheurs livresques et autres
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Cochrane vs Cthulhu est un roman du chilien Gilberto Villaroel paru en mai 2017 et traduit en France et publié en février 2020 chez les éditions Aux forges de Vulcain. Il s'agit du premier roman de l'auteur, par ailleurs également producteur et scénariste pour le cinéma et la télévision. Il avait déjà participé au roman graphique El Modelo de Pickman inspiré du texte de Lovecraft.

Le roman se déroule en France, en avril 1815 dans un endroit assez bien connu grâce à une émission de télé, Fort Boyard. Napoléon qui vient de s'enfuir de l'île d'Elbe veut retrouver sa grandeur et son Empire. Pour cela, il a fait construire sur un banc de sable de la côte occidentale française un fortin d'artillerie qui a pour but de protéger la baie des ennemis, et surtout de l'Angleterre. le capitaine Eonet est commandant de la garnison du fort et fait prisonnier Lord Cochrane, un officier de la Royal Navy britannique. Lord Cochrane est un ennemi bien connu de la France, pour avoir détruit en 1809 la moitié de la flotte napoléonienne au même endroit. Cependant, d'étranges événements se succèdent aux alentours du fort dont Cochrane ne sait rien. Tout celà va remettre en cause les liens tendus entre les deux officiers. Les ennemis jurés vont être obligés de s'allier pour tenter de contrer la menace qui plane sur le fort et sur l'humanité entière.

La première chose frappante concernant ce roman est son ancrage dans l'histoire de France. Lord Cochrane a réellement existé ainsi que d'autres personnages croisés dans le récit comme les frères Champollion. L'auteur a fait de nombreuses recherches historiques, ce qu'il explique d'ailleurs à la fin du roman. Les relations très tendues entre les deux pays sont fondamentales dans l'histoire. Les querelles internes de pouvoir entre les différents officiers ainsi que les rivalités peuvent faire basculer la situation vers la catastrophe. La tension dans le récit vient ainsi de plusieurs éléments.

Le roman est une uchronie où l'auteur s'amuse à jouer avec l'histoire de la région du fort. En effet, Fort Boyard a été construit entre 1841 et 1857. le cadre du roman colle parfaitement avec l'histoire. Un fort seul au milieu de l'océan, coupé du reste du monde par les conditions climatiques est propice au huis clos. La description du fort est conforme à celle que l'on connait. La rivalité entre l'Angleterre et la France, les guerres napoléoniennes, tout cela donne un cachet historique au roman. L'auteur y ajoute une dose d'imaginaire et joue ainsi finement avec la réalité, l'histoire et ce qui a pu arriver pendant cette période.

En matière d'imaginaire, Gilberto Villaroel a choisi d'intégrer celle des grands anciens et le roman est ainsi un remix de L'appel de Cthulhu de Lovecraft. L'auteur fait à nouveau preuve de grandes connaissances dans le domaine et arrive à rendre sa transposition de l'histoire en terre française totalement crédible. Les différents éléments surnaturels du récit font partie de la mythologie lovecraftienne et les connaisseurs prendront plaisir à découvrir lesquels. de plus ces éléments sont habilement mêlés à l'histoire de France et s'intègrent parfaitement au reste. le mélange des genres est vraiment détonnant et parfaitement traité par l'auteur.

Les personnages font également le charme de ce roman, Cochrane en tête de liste. Thomas Cochrane a bien été l'ennemi de la France lors des guerres napoléoniennes et participé à la bataille de l'île d'Aix en 1809. Il inspira des romans d'aventures maritimes et certains personnages dont Jack Aubrey, le personnage principal des romans de Patrick O'Brian et du film Master and Commander : de l'autre côté du monde. Gilberto Villaroel connait très bien l'histoire de Thomas Cochrane ayant réalisé un documentaire sur lui. le personnage de l'auteur chilien a un côté James Bond et inventeur de génie. Il est très audacieux, courageux, charismatique et ingénieux. Il est vraiment très bien écrit et on le suit avec plaisir.

Les autres personnages sont également très travaillés et crédibles dans ce contexte si exceptionnel. Les hommes de la garnison ont tous un comportement plausible et on croit à cette histoire. L'auteur n'en fait jamais trop et dose parfaitement le rythme de son récit. Autre personnage très réussi, le capitaine Eonet qui offre un pendant au personnage anglais. Les événements vont faire s'établir un fort lien entre les deux hommes, un lien basé sur le respect malgré l'opposition qui existe entre eux.

Cochrane vs Cthulhu est ainsi une excellente lecture qui pourra plaire à tous, amateur de Cthulhu ou non. le mélange des genres entre histoire, mythologie lovecraftienne, fiction navale et fresque napoléonienne fonctionne à merveille. La tension monte crescendo tout au long du roman qui propose à la fois un côté pulp très réussi et de l'aventure dans un cadre parfaitement choisi.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Cochrane VS Cthulhu est présenté comme un croisement audacieux entre le récit maritime des guerres napoléoniennes et l'hommage à H P Lovecraft. le lecteur se retrouvera plutôt dans un huis-clos horrifique, entre les murs de fort Boyard et les eaux troubles de l'Atlantique. Un roman d'action, puisant allègrement dans le bestiaire lovecraftien. L'horreur n'est pas suggérée, mais frontale. Les "profonds" et autres créatures sont détaillés avec soin. En bon scénariste, l'auteur exploite toutes les possibilités de la rencontre entre soldats français, héros anglais et monstres de l'espace. Une apparition réussie des frères Champollion ajoute une touche scientifique à l'ensemble. Les affrontements et les morts violentes s'enchaînent. Un divertissement de haute volée, bien documenté, préférant le spectaculaire aux frissons insidieux.
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Quel agréable voyage historico-fantastique que ce roman.
On s'amuse avec l'histoire, on rend hommage aux grandes sagas maritime anglaises et à Lovecraft.
Ça se lit bien, ça se lit vite, ça se lit avec plaisir.
La défense du Ford Boyard par les dragons impériaux de Napoléon et un anglais face à Cthulhu et ses monstres. Alors, peut être manque-t-il un peu d'horreur, de mystères et d'épique certes à un contexte si grandiose qui pourrait être un fabuleux huit-clos mais le plaisir de lecture est bel et bien présent. Peut-être les tomes suivants gagnent-ils en littérature de genre.
Bref, un petit plaisir pour qui aime Jack Aubrey, Bolito, Belmonte et compagnie, Cochrane étant un personnage historique qui aurait inspiré tout romancier maritime par sa vie, ses actes et sa passion.
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La moyenne. J'ai noté exactement à la moyenne. Parce que cela correspond bien à mon ressenti en fin de lecture. Je l'ai lu sans me forcer du tout, mais je n'ai pas vibré comme je l'espérais. Mais peut être que j'en attendais trop justement. L'époque napoléonienne, Cthulhu, Cochrane, tout cela me faisait présager un roman d'aventures et de terreur.
Et finalement, si on a bien de l'aventure et de la terreur, cela m'a laissé sur ma faim, vraiment. du coup, c'est la moyenne mais pas plus. J'essaierai quand même sans doute la suite pour j'espère modifier cette sensation de "pas assez".
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Je ne sais absolument plus pourquoi j'avais noté ce livre mais quand j'ai pu parler avec l'auteur, il m'a raconté que son scénario se basait sur un blanc dans la vie de Lord Cochrane (qui est à première vue un personnage très important au Chili) pour lui faire croiser la route d'un Fort Boyard achevé bien avant l'heure, dans laquelle il va rencontrer une légion napoléonienne chargée de veiller sur les frères Champollion qui doivent décrypter des inscriptions étranges gravées dans la roche.
Vous le voyez vous-mêmes, ça donne l'impression de partir de partir déjà dans tous les sens, mais il faut en plus rajouter à tout ça que d'étranges créatures rodent dans le coin et que les évènements mystérieux qui se déroulent pourraient bien annoncer l'arrivée d'une créature venue d'ailleurs.

On est dans un récit très fun, très amusant à lire au deuxième degré avec un Lord Cochrane excellent, qu'on ne sait jamais vraiment trop comment cerner et qui nous invente tour à tour le lance-flammes, le gaz moutarde et le hors bord.
Face à lui, j'ai d'abord été sceptique sur le Capitaine Eonet et finalement j'ai beaucoup aimé ce duo très complémentaire entre deux personnages qui ne s'apprécient pas forcément mais qui se respectent et reconnaissent la valeur de l'autre.
Les autres personnages sont un peu plus oubliables et ils ont surtout une forte tendance à mourir les uns après les autres, à l'exception bien entendu de ceux que l'Histoire n'a pas oublié, les frères Champollion qui sont parfois assez horripilants à vouloir continuer à tout prix leurs recherches au milieu des affrontements.

Mon problème principal est en fait venu du style plutôt plat du récit, mais surtout des très très nombreuses répétitions, les mêmes fait nous étant répétés à de nombreuses reprises, notamment l'attaque des Brulots par Cochrane dont je ne supportais plus d'entendre parler au bout de la dixième fois qu'ils revenaient dans le récit.

C'est un petit peu dommage parce qu'on est sinon dans quelque chose de léger, saugrenu et plutôt agréable, mais ces répétitions m'ont réellement agacée et ont fini par me sortir complètement de ma lecture.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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