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sur 134 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Partir. Voyager. Découvrir. Admirer. S'enrichir. Rencontrer.
Prendre tout ce que la vie a encore à donner.
Puis revenir. Auprès de celle qui.
N'être qu'un. Puis deux.
Profiter des petits riens. Des matins gris. Des dimanches orange. De la lune blanche.
De la pluie cinglante. De l'herbe mouillée. Du froid doux.
Partager un panier de légumes. Une chanson. L'odeur du lit. L'arc en ciel des sentiments.
Vivre l'instant. L'aujourd'hui. Pour des lendemains chantants.
Se regarder vivre. S'énamourer. S'apprivoiser.
Et toujours profiter. Jouir. S'émerveiller.
À hauteur d'homme. Avec ses hauts et ses bas.

Des mots susurrés. Suaves. Mélancoliques.
Des sentiments à fleur de peau. À fleur de mots.
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" Je sais aussi qu'écrire, c'est déborder. Déborder de l'infusion de l'espace, de la lumière, de l'environnement, des autres."

Journal de bord d'un jeune futur père un peu paumé, ce premier roman très court de Thomas Vinau comporte deux parties :d'abord " le dehors du dedans", où Walther raconte en phrases brèves, comme autant d'instantanés, son parcours chaotique à travers l'Europe, alors que sa femme commence à s'arrondir. Sa femme qui l'a laissé partir...

Puis c'est " le dedans du dehors", son retour vers le foyer, où il veut s'épanouir. J'ai préféré cette période décrite, la poésie y est plus présente, l'apaisement, malgré les questions sur l'éphémère de la vie, plus perceptible.Un des paragraphes inaugure déjà un autre livre que j'ai beaucoup aimé de lui" Ici, ça va"...

Bien sûr, on sent quand même qu'il s'agit d'un premier roman, il y a un goût d'inachevé et quelques maladresses, un déséquilibre parfois dans la narration entre phrases hachées, assez sèches, et déferlement poétique ( Thomas Vinau a en premier lieu publié des recueils de poèmes). Mais ce livre montre bien l'originalité, la particularité d'écriture de l'auteur. En cela, il est intéressant à découvrir.
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Nos cheveux blanchiront avec nos yeux, c'est le titre insolite et non moins onirique du premier roman de Thomas Vinau, que j'ai beaucoup aimé. Mais peut-on ici parler de roman, c'est un journal de bord, une prose poétique, des textes courts qui s'enchaînent dans la fuite d'un temps insaisissable. C'est le voyage géographique et intime d'un jeune homme, Walther, qui part, qui s'éloigne pour quelques temps de sa compagne Sally, enceinte de leur enfant, pour mieux revenir plus tard vers eux.
C'est ainsi que se rythme ce court récit : entre l'espace trop grand où le narrateur s'enfuit sans trop ne savoir où ni pourquoi, et l'espace de l'intime, peut-être d'ailleurs tout aussi vertigineux que les grands lointains, où il revient sur ses pas pour mieux se retrouver avec les siens, la femme dont il s'est éloigné pendant que venait au monde leur enfant. Il y a l'espace du dehors et l'espace du dedans et les deux font écho, comme deux sphères indissociables qui se parlent.
Dans son périple, qu'il soit géographique ou intime, Walther cueille des instants de la vie, il croise des personnages ordinaires et entiers dans leurs existences. Il y a ces pêcheurs qui le soir jouent aux cartes, boivent des bières. Il y a ce chauffeur routier qui le conduit sur un bout de chemin. Il y a cette vieille dame qui l'accueille chez elle à Sète. Il y a les autres...
Son vagabondage l'amène des Flandres jusqu'en Espagne à Gibraltar, en passant par Amsterdam, Prague, Bruxelles, Sète...
Dans ce récit, j'ai senti Walther fragile, aussi fragile que cet oisillon qu'il sauve des griffes d'un chat, qu'il protège tant bien que mal sous son manteau, croyant que c'est un oiseau migrateur, un peu comme lui. Pourquoi part-il ? Que fuit-il ? La peur de l'enfant qui va venir, devenir père, le poids des responsabilités ? Est-il lâche à ce point ? Par moment, ce voyage prend l'allure d'une mélancolie, quelque chose d'inachevé, de lointain ou bien qui n'est pas encore là, comme cet enfant qui va naître bientôt, sans lui à ses côtés.
Non, Walther s'en va pour prendre une forme de distance, mais qui lui permet justement de faire ce pas de côté, quelque chose qu'il faudrait sans doute faire plus souvent dans nos existences accélérées. Partir pour se retrouver seul, cheminer avec soi-même, grandir en même temps et revenir ainsi tout autre pour aborder un nouveau versant de sa vie...
Ce livre parle aussi de l'amour, j'ai presque envie de dire que ce livre parle essentiellement d'amour. Sally est là présente sans cesse dans son cœur de fugitif. Les voyageurs sont ainsi faits, le vrai carnet de bord, ce n'est pas toujours un cahier, un stylo, ce qu'on y mettra, c'est le cœur qui se remplit le soir du manque de l'autre, de l'attente, c'est le dehors qui vient au gisant du dedans, apporter un peu de lumière, éclairer enfin ce qu'on ne voyait peut-être plus ou qu'on n'avait pas encore approché...
Walther est à hauteur d'homme quand il part et revient. C'est comme un balancier, celui du temps qui passe, qui fuit, qui nous manque, qui nous échappe sans cesse comme le sable entre nos doigts furtifs.
C'est un livre qui parle aussi de l'enfance, de la mort, des renoncements.
Même le quotidien est comme le bord d'un précipice où il faut sans cesse retenir ses gestes de peur de trébucher et tomber dans le vide. C'est peut-être dans les grands espaces que Walther se sent le moins désarmé. Mais peu à peu, sans rambarde, sans parapet, Walther s'approprie ce quotidien, son quotidien, même s'il le fait de manière maladroite et attendrissante. Un sentiment immédiat prend le pas.
Et puis il y a l'écriture, ces tranches de vies, ces billets égrenés par Walther, tel un petit Poucet fugitif, égaré dans un monde sans doute trop grand pour lui. Les mots l'aident à revenir au plus près de lui, des siens, retrouver son chemin.
Les voyages ont cette vertu de ramener nos pas à l'essentiel.
C'est un voyage au ras des choses, une errance qui balbutie. Un ciel qui cligne des yeux lorsque nos gestes se hasardent à appréhender les instants du quotidien en cherchant de l'eau et du rêve.
Les mots de Walther sont maladroits, parfois excessifs, inachevés comme une première écriture, mais on les sent sincères, sans cesse au bord des failles, là où passe la vie finalement. Sans les failles, que serait la lumière ? Et sans les mots, que serions-nous ?
Parfois, dans ce dédale, Walther a l'impression que le ciel le comprend brusquement.
Je ressens au travers de ce récit ce que l'écriture fut pour le narrateur, à moins que ce soit le sentiment de l'auteur, une façon de se réconcilier avec le monde. Pourquoi ce monde nous échappe-t-il par moment ? Comment avoir une réelle prise sur lui ? Ce monde est-il fait de sable et de vent ?
Il y a des petits riens qui viennent comme cela, comme le soleil à travers le store, comme une abeille qui agonise au sol... Ce sont les biberons, l'odeur du caca d'un nourrisson dans la salle de bain, le bruit d'un volet qui claque dans le vent. C'est un père qui pousse la poussette d'un enfant. C'est un chien qui se faufile entre les jambes et l'humour aussi « En passant devant le terrain municipal, nous nous imaginons, avec un peu d'ironie, les heures qu'il faudra passer au stade si par malheur il aime le foot. » Ce sont des respirations, ce sont des bleus à l'âme dans les matins de pluie, ce sont nos renoncements, nos rêves qui s'effacent, d'autres chemins, d'autres gestes... Une orchidée sauvage, le soleil qui éblouit... Comment se hisser plus haut, plus loin.
Parfois dans ce quotidien, nous voudrions passer sur l'autre versant. Être une fenêtre pour regarder des deux côtés, l'envers du décor, surtout. Nous sommes toujours entre deux portes, entre deux rives, entre deux vies, entre deux battements de coeur, entre le dehors et le dedans... Entre les couches culottes et le soleil qui crame l'horizon comme un feu follet... Et puis brusquement, le quotidien se transforme en sublime : « Le petit avait faim. J'aurais voulu lui peler le soleil naissant comme un fruit bien juteux. Lui faire goûter la crème épaisse du nouveau ciel. Nous avons joué ensemble, tous les deux, juste avant le jour. Ceux que nous aimons sont en paix. Nous avons le monde à manger. »
Et puis une bande-son se faufile entre les mots qui swinguent dans ce récit poétique, fulgurant, presque sauvage, ce n'est pas désagréable. C'est un air de jazz, c'est un reggae, c'est un rock, c'est une chanson qui me rappelle quelque chose à chaque instant... C'est un dimanche de printemps.
Plus tard, les mots de Thomas Vinau se taisent. Il me reste une bande-son dans les oreilles, mais surtout un voyage intime, avec en filigrane des grands espaces, et qui me trotte encore dans les veines. Une sorte de journal de bord qui nous murmure ce qui est, au dehors et au dedans de nos vies multiples...
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Walther ‘'a besoin de partir'', de s'éloigner un peu de sa vie, de son foyer avec sa femme et son futur bébé. Prendre la route et paradoxalement se poser. Muni d'un sac à dos, il va de pays en pays, des Flandres à l'Espagne.
Dans cette première partie « le dehors du dedans… », il évoque les endroits qu'il parcourt et découvre, les paysages, les visages, les rencontres mais aussi ses humeurs, ses états d'âme. Sa vision, ses descriptions de son voyage sont parfois quelque peu pluvieuses et grises. Sûrement n'est-ce pas facile de voyager léger.
Presque tout le ramène à une sorte de tristesse, de mélancolie. Il évoque ces tranches de vie, les anecdotes de sa journée, ces petits gestes du quotidien, ces échanges, ces petits riens. Walther est dans cette phase où justement il remarque tout et rien. C'est tout à la fois un voyage où il observe les plus infimes petites choses qui l'entourent et un voyage intérieur.

Chaque paragraphe est une observation sur les choses ou lui-même, une réflexion, une pensée douce, délicate, parfois triste. Des paragraphes comme autant de poèmes…
Dans ce premier roman, Thomas Vinau nous offre une poésie du quotidien dans laquelle on s'immerge. Peu à peu, on récolte un peu de lui, un peu de nous, de nos espoirs déçus, de nos peurs incontrôlables, de tous ces petits riens du quotidien qui font notre vie. Et c'est en observant chacun de ces petits moments qu'il nous les sublime. Et les rend importants parce qu'il nous fait en prendre conscience…

Et dans ses rencontres, il y a aussi Pic, le petit oiseau qu'il recueille et sauve et qui va faire partie de son voyage, et même créer le lien avec les autres. Et peut-être le rassurer pour son retour dans sa famille.
Dans la 2ème partie du roman « le dedans du dehors… », justement, il n'est plus seul. Il est retourné auprès de sa femme et son jeune enfant. Une femme qu'il aime et dont il a l'impression de ne pas être assez bien pour la mériter, une peur ténue qu'un jour elle va s'en rendre compte, que la peau va craqueler jusqu'à lui montrer ce qu'il est vraiment, ce jeune homme effrayé par les responsabilités, mal assuré, mais amoureux aussi. Et c'est un autre quotidien qu'il raconte, fait d'appréhension et d'émotions.

Après « Ici ça va » découvert il y a une dizaine d'années, j'ai pris autant de plaisir "Nos cheveux blanchiront avec nos yeux".
Un roman très proche d'une poésie mélancolique. Une ode au quotidien. Tels des haïkus, une ribambelle d'émotions ressenties au fil des petites histoires, une suite d'images captées, narrées, noircies peut-être dans un petit carnet de voyage qu'il rangerait dans une poche ; un journal intime où l'on note, jusqu'au plus insignifiant, mais qui finit par prendre sens. Telles des photos prises à l'aide d'un vieil appareil photo, comme ça, sur le vif, sans trop être sûr du résultat. Instantanés du quotidien, de l'intime qui nous racontent quelque chose. Même imperceptibles. Et tout imperceptiblement, ils éveillent tous nos sens.
A chaque paragraphe, une phrase nous touche, une émotion nous étreint, nous enveloppe, jusqu'à faire écho à notre propre vécu et à nous-mêmes. Une petite phrase, presque musicale, qu'on voudrait garder même si elle enferme beaucoup de solitude et de tristesse. Ou beaucoup de beauté lumineuse.
On se surprend peut-être aussi à regarder autour de nous, à se montrer plus curieux, à vouloir capter ces instants anodins, écrire sur un carnet ces micro-évènements, raconter ces gestes parfois routiniers dont on ne prend plus le temps de prêter attention. Une araignée tissant sa toile avec patience et ténacité. La neige sur la jardinière du balcon qui camoufle les quelques jonquilles. Ce vieil homme qui traine sa vieillesse, le bruit de sa canne qui claque contre le trottoir, un regard, un léger sourire…


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L'éditeur classe ce livre dans le genre ‘'roman'' ; en fait, il s'agit davantage d'un journal intime.
Ce journal est paru avant le roman ‘'Ici, ça va'' du même auteur. En cours de lecture, je me suis souvent demandé s'il ne le préfaçait pas et dans une certaine mesure n'expliquait pas le mal-être du narrateur si perceptible au début du roman.

Autant ‘'Ici, ça va'' a été un immense coup de coeur, autant j'ai eu du mal à lire ‘'Nos cheveux blanchiront avec nos yeux''. Il y a de très beaux passages ; mais cette suite d'épisodes d'errance, d'impressions, d'états d'âme et de scènes de la vie quotidienne m'a parue décousue car j'ai commis l'erreur de lire ce livre quasi d'une traite. Pour l'apprécier, il doit être lu petit à petit, en faisant une pause après deux ou trois passages… comme on lirait un recueil de poèmes. Car, Tomas Vinau écrit de la poésie en prose et ce journal est un recueil de poèmes en prose.

Cet auteur a du mal à vivre dans le monde d'aujourd'hui : «Peut-être que c'est ce qui me caractérise le plus. Cette distance farouche qu'il y a entre moi et les autres. Entre moi et la vie. Peut-être que c'est pareil pour tout le monde. Je me tiens à l'écart. (…) Tout ce que j'ai c'est cette distance.»
L'écriture est une sorte de thérapie : «L'écriture a été pour moi un moyen d'être compatible avec l'existence. de me concilier avec le monde. de me réconcilier. Un moyen d'avoir une prise sur lui. (…) Je crois que nous ne sommes pas faits pour vivre comme nous vivons. Je ne suis même pas sûr que nous soyons faits pour vivre tout court. Mais l'écriture, c'est comme l'amour, ça nous donne une prise valable sur tout ça.»
Et, après une suite d'errances d'Ostende à Gilbratar, la naissance de son fils va changer la donne : « Avant, je me levais plus tard bien sûr, je prenais mon temps. Je m'occupais de moi. Je n'avais pas d'enfant. A présent, je me redresse dans les éclats, les cris, les joies et la lumière. Il faut être là, tout de suite, dans le monde. Prêt à le croquer. Il faut trouver ses forces ailleurs. Et on les trouve. Et elles sont fortes ces forces-là.»

L'écriture de Thomas Vinau se déguste et vous prend aux tripes. Alors je relirai ‘'Nos cheveux blanchiront avec nos yeux'', mais en prenant mon temps ; voire même, en intercalant d'autres livres entre chaque lecture de deux ou trois passages…
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Parenté avec Antoine Choplin.
Du presque pas au petit rien.
Et pourtant ce grand tout bancal défié
Résiste encor
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Alors que sa femme attend leur enfant, Walther part sillonner les routes du nord au sud, en train, en stop, à pied.....
Voilà la première partie ; « Le dehors du dedans »
De courtes impressions, des sensations, des rencontres......
retour à la maison où le bébé est né.
Voilà la seconde partie : « Le dedans du dehors »
Réflexions sur la vie, sur la nature, sur l'amour, sur la vie....
C'est à priori le premier livre de Thomas Vinau, et il augure de la suite de son oeuvre.
Sensibilité, délicatesse, poésie, respect.....
tout un univers à découvrir.
C'est le sixième que le lis, et toujours le même enchantement, la même admiration pour cet esprit si particulier et si sincère.
Le style est toujours admirable.
Presque chaque phrase est empreinte de poésie.
Ce livre est un journal intime offert au lecteur
Encore un bonheur de lecture.
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Thomas Vinau est un auteur français né en 1978. Il vit dans le Lubéron.
Qui n'a jamais eu envie de tout plaquer et d'échapper à sa vie ?
Walther l'a fait. D'un jour à l'autre, il quitte sa compagne Sally alors enceinte. Qu'est ce qui a motivé ce départ ?
La peur du chemin tout tracé ?
L'angoisse de ne pas être à la hauteur de la paternité ?
Ce voyage en solitaire lui fait prendre conscience de l'essentiel pour lui et le mène à la case départ.
Cependant, il est un autre homme, il est prêt !
Prêt à quoi ?
Il a découvert la maturité, celle de pouvoir s'émerveiller face à ce qu'il a fui, se rendre compte de la richesse des choses simples de la vie. La sagesse de Sally est épatante, elle a la grandeur d'âme de laisser celui qu'elle aime se chercher en toute liberté pour se trouver.
L'écriture est poétique, imagée et structurée sous forme de petits textes, de prises de notes, d'extraits de pensée et de morceaux d'âme. Ce petit recueil de mots mis bout à bout fait de ces quelques pages un bon moment de lecture.
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Il est composé de dehors et de dedans, du "dehors du dedans" et du "dedans du dehors", pour être précise, ce tout petit grand livre.

La première partie nous parle de voyage, la seconde de vie « à la maison », deux faces d'une même manière de vivre.

Nous sommes tout de suite dans les sensations, les notes de carnet. Tout de suite dans la capture de l'éphémère, de tout ce qui est anodin et fort, d'odeurs de café, de façons de serrer la main, de prêter attention à autour et autrui. J'ai aimé cette première partie surtout pour la sensation du voyage, j'avais l'impression d'être dans la poche de Walter même si je n'ai rien à voir avec l'oisillon devenu son compagnon après avoir été sauvé au cours d'une bataille d'oiseaux quelque part dans un pays flamand. Tout de suite dans la capture de ce qui s'envole, de ce que l'on ne pourra retenir qu'à travers des mots car tout est déjà passé, dans ce voyage essentiel, inévitable mais qui permet aussi de se rendre compte à quel point il a besoin de celle qu'il aime, point fixe auquel il envoie des lettres, notes, poèmes.

Dans la seconde partie, « il » dit « je ». Il est auprès de celle qu'il aime, le ventre s'arrondit et l'enfant est bientôt là. Les notes continuent à se prendre par petits paragraphes, tout ce qui vaut la peine d'être vécu est écrit, tout ces menus riens qui rythment l'existence, qui confinent parfois au vide. La façon de réveiller le feu dans l'âtre est magiquement retranscrite, j'avais l'impression d'être « je » ranimant la braise tout en lisant, de même que j'avais l'impression de voyager en même temps que Walter dans la première partie. Cette seconde partie, « le dedans du dehors » est toute « intérieure », l'on y sent peut-être davantage que dans la première la fragilité mêlée de force du narrateur, la conscience des moments précieux mais aussi la peur de la perte, la peur de mourir, l'ombre des disparus. Avec beaucoup de sensibilité et de poésie, la joie et la douleur de vivre nous sont données en partage à travers tout ce qui est menu.

Un livre musical.

Un seul bémol, je me lasse parfois du style « prise de notes » qui me semble hacher le moment et aspirerais à une respiration plus profonde, à des phrases plus amples, aux architectures grammaticales diverses.
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Je ne suis habituellement pas très friande de la littérature des petits riens, je sombre assez vite dans l'ennui. Rien de tel avec ce petit ovni au titre intrigant dont le charme m'a immédiatement captivée.

Le texte est divisé en deux parties "le dehors du dedans" et le "dedans du dehors". Dans la première, un narrateur, Walther, part en voyage dans différents pays d'Europe, il a besoin de s'éloigner de sa compagne qui porte leur enfant. Ce qui donne lieu à une errance un peu décousue, avec un oisillon perdu sur l'épaule et des rencontres insolites.

Dans la deuxième on devine que Walther est revenu, l'enfant est né et c'est l'apprivoisement de cette nouvelle vie à trois, dans une maison quelque part à la campagne

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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