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sur 134 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une fois ce petit ouvrage fini, je me surprends à le feuilleter encore. Mais à présent, il me faut le classer dans ma bibliothèque....Où le ranger? Ce livre est tant de choses à la fois! Pas d'histoire, pas vraiment, une sorte de journal intime. Une suite de réflexions sur la vie qui va, empli de délicatesse. C'est tout petit, moins de 100 pages et pourtant... Poésie, philosophie, concentré de sagesse et d'humanité, voilà ce que je tiens entre mes mains. Et je le tiens avec respect, comme un livre infiniment précieux que j'aurai plaisir à ouvrir à chaque fois que l'absurdité du monde me paraîtra trop évidente. Dans ce premier roman, Thomas Vinau semble se demander: C'est quoi la vie? Pour le héros c'est partir, chercher, revenir, devenir père, aimer, aimer simplement.... Tous ces petits instants de vie, "ces heures de rien", le temps qui passe... "on est dans la course. On reste dans la course. On court après les petites choses. On perd. On se débat. On garde le gouffre sans regarder au fond. Les jours nous marchent dessus. On court derrière. On les rattrape. On fait les courses. Les poubelles. Les papiers. On fait les comptes. On perd. On continue. On court après les petites choses. La grande nous tient debout."
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Que c'est doux de te lire Thomas!
Tu embrasses les instants
Sans les embraser!
Tu chantes la vie
Sans répit!
Tu englobes le bon
Sans le détériorer.

Un rythme,
une musique.
Tes mots sont délicats
Comme un matin pluvieux qui déteint
Sur le ciel du quotidien.

Tu le dépeints de touches délicates
Et cristallines
Remplie d'innocence,
de vision perlente
et parlante!

Tu happes la magie de la vie
En la dessinant comme une esquisse
Tendre qui se délite dans des aplats de
Bonheur,
de bonté,
de bienveillance.

Tu aquarellises d'un pinceau de mots
la vie
Sans colère,
sans artifice.
sans tristesse.

Tes voyages et ta paternité
se déroulent
s'égrènent, parsèment
distendent ton chemin de vie
de mille brillances émerveillées.

Tu apaises tes frissons de souvenirs.
Tu décrits la foisonnance de la beauté du monde.

Tu émerveilles ma sensibilité
A fleur d'eau,
A fleur de rose
A fleur de peau.

Tu médites mes doutes
Sans maudire,
sans colère
sans rancune.

Tu libellules avec tes ailes
Transparentes
Avec raffinement
Avec élégance
Avec délicatesse.

Tu ressens la vérité
Des moments qui t'échappent
En les enserrant vaillamment de tes mots.

Tu murmures l'impermanence de la vie.

Je suis subjuguée par ta gaité méditative
Délicieuse comme un murmure d'espoir
Qui rassure,
Sans encombrer,
sans oppresser,
sans opprimer!

Tu absorbes la vie
Dans toutes ses nuances de beauté éphémère.

Merci pour ce voyage au confins du vrai !
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Nos cheveux blanchiront avec nos yeux ou comme si à chaque instant où nous perdons le regard d'enfant enfoui plus ou moins profondément en chacun de nous, nous faisions un pas de plus vers l'inéluctable. C'est sans doute la seule véritable définition de la vieillesse.

Avec ce premier roman, Thomas Vinau, caché derrière son personnage Walther, traverse une période que certains appelleront « déprime ».
Je ressens plutôt une triste lucidité sur le non sens de la vie pour ceux qui comme moi, avec regret, ne croient pas aux belles légendes ni aux gens qui marchent sur l'eau.
Quatre vingt onze pages d'instantanés, de pensées qui lient des petits riens du quotidien à un essentiel qui lui échappe.
Comment être heureux en étant conscient en permanence que chaque seconde qui passe est morte née ? Chaque respiration est déjà un instant tanné, une photo jaunie. Chaque souffle attise les braises d'un feu de joie où se consument les souvenirs. Ces souvenirs bâtis sur les cendres de la seconde qui vient de s'éteindre.

« J'ai l'impression d'être de plus en plus loin de ce que je vois. de plus en plus loin à l'intérieur de moi. de capter la réalité à la longue vue. C'est classique. On se dit tiens il pleut, et il fait déjà beau. On se dit, je l'aime, elle est déjà partie. On se dit c'était bien, c'est fini. A croire que vivre équivaut à s'éloigner lentement du monde. A lui courir après ».

Pas facile de ne pas se perdre quand à l'en vie vient toujours s'opposer l'en nuit. L'ennui de ne pas avoir de réponse sur l'utilité d'être là, sur la futilité du quotidien. Notre passage est furtif. Pourquoi, quel intérêt, dans quel but?
Pas simple non plus de se poser ce genre de questions quand on va devenir père, quand on se dit qu'on va condamner à perpétuité au non sens, un être qu'on va aimer plus que tout.
C'est probablement ça qui le fera fuir quelques temps. le temps d'aller enfouir ses peurs dans les vapeurs d'un port, dans l'hypnotique roulis d'un train de nuit. La route pour se retrouver ou plus certainement, se trouver.

« Walther » a une chance exceptionnelle dont il a conscience. Sally.

« Il est incroyable de constater l'endurance avec laquelle tu t'occupes de moi, m'écoutes, me supportes et me comprends. La vraie question est de savoir comment tu peux encore t'intéresser à cette imposture que j'incarne, à ce chat peureux qui se fait passer pour un lion. C'est à croire que tu es sourde au vacarme de mes défaites, que ce n'est pas cette musique là que tu écoutes, ou que tu aimes le bruit déchiré de ma peau lorsque j'enlève les masques. C'est à croire que tu m'aimes bien au-delà de moi ».

Et puis « la grande chose ».

« On est dans la course. On reste dans la course. On court après les petites choses. On perd. On se débat. On garde le gouffre sans regarder au fond. Les jours nous marchent dessus. On court derrière.
(…)
On veut croire qu'on ne nous reprendra pas ce qu'on nous a donné. On veut croire à demain. On reste vigilant.
On ne peut pas vraiment y croire. Pas totalement. On garde le goût des absents. le goût des peines. le goût des pertes. On ne veut pas y penser.
La grande chose nous tient debout. La grande chose est minuscule. Elle tient toute entière dans nos bras. Elle tient toute entière dans nos coeurs. On est là. On veut être là. On reste là. On continue ».

Sa femme et son fils vont être le sens qu'il va donner à son existence. Un sens qui ne dissipera pas tous ses doutes mais qui au moins lui donnera un but. Ce qu'on appelle , pour se rassurer, la maturité.

L'écriture de Thomas Vinau est déjà très contrastée dans ce premier roman. Percutante et douce, cynique et tendre. Des phrases courtes d'où s'échappent souvent de vrais moments de poésie.
Beaucoup de mélancolie dans ces pages même si Thomas « Walther » Vinau tente d'apprivoiser quelques trouées dans les nuages de ses pensées.
J'ai aimé ce journal intime sans concessions, ce genre qui parle ou pas à chacun, selon son vécu, ses sensations, sa sensibilité.

Voilà, la boucle est bouclée puisqu'après « La part des nuages » et « Ici ça va », j'ai enfin lu l'origine du « triptyque ». L'avantage d'avoir lu son tiercé dans le désordre c'est que je suis rassuré quant à la suite puisqu'ensuite vient « Ici ça va » et qu'effectivement, ça allait très bien.
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Ce que j'ai ressenti:

Je voudrai t'écrire une lettre, Walther, parce que des fois, il n'y a que cela qui peut répondre à des mots qui font écho. Je regarde le ciel d'avril, et j'écris à bulle d'air, presque à ras de terre, en fait…Je te cherche Walther, dans tes dehors et puis, t'es dedans. Dans un train, une chambre ou entre deux bleus, près une baignoire, à te perdre dans des dehors éloignés, courant vers un Sud idéalisé… Je devine les grandes bourrasques, mais je ne sors pas de ma chambre, juste je t'écris et je te lis. J'observe comme toi toutes les nuances du ciel. Et si l'on regarde bien, il n'est pas si bleu. Il prend toutes les couleurs du printemps, et il déborde d'heures enfuies. C'est drôle, Walther, parce qu'on a le même avril, la même envie de partir, mais sans doute pas pour les mêmes raisons…

C'est dans tes observations perspicaces qu'on sait que tu es en mouvement Walther, mais c'est dans cette sorte de journal intime, entre cahier de poésie et carnet de voyage, qu'on peut lire tes plus belles envolées. Ni dehors ni dedans tu n'es bien, mais dans dedans sans dehors, on est rien. Il nous faut trouver du sens à nos riens qui sont tout, alors tu enfiles comme des perles, ces petits riens insignifiants pour qu'ils deviennent poésie pour que certains se perdent dedans…Je m'y suis perdue sans retenue, bousculant mon en-dedans…Mais qu'est-ce que je peux bien en faire moi, de tout ça?

On sent peut être le âpre et le doux, on sent surtout Walther, que tu es un homme dépassé par la grandeur du miracle de la vie. Trop conscient, que c'est dans cette vie qu'on est au plus près de la mort…Mais Walther, j'ose à peine balbutier, que dans mon en-dedans, je moissonne l'idée de poèmes, d'histoires et de mon prochain enfant…Et je développe une envie folle de lire tous les livres de Thomas Vinau, mais celui-ci, je vais le garder tout au fond de mon coeur…

Au revoir Walther, rendez-vous dans un autre ailleurs, ou le ciel sera débarrassé de ces cendres…


Ma Note Plaisir de Lecture 9/10.
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Quel voyage ! Quel univers que celui de Thomas Vinau qui nous emporte avec ses petites rubriques divisées en deux parties. La première, un jeune homme qui voyage, je cite : « Parce qu'il a besoin d'essayer des choses. ». C'est un petit moineau, tombé du nid qui décidera de la suite de la route. Dans la deuxième, il vit avec femme et enfant. Ses écrits sur la vie, la nature, les petits riens se savourent. J'ai adoré, en autre, 'Un éclat minuscule' page 74 où il y est question d'un feu de cheminée.
Un auteur qui se lit plus qu'il ne se raconte. Un grand poète qui fait du bien !
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Walther a décidé de partir et Sally, sa femme, le laisse faire. Il ne sait pas trop où. Il se fait tout d'abord embaucher sur un chalutier pour aller en Norvège. Il débarque sur une île mais se rend compte que de vivre toujours pendant la nuit ne lui convient pas alors il part. Direction Amsterdam, puis Prague, puis Bruxelles et cetera. Il voyage et rencontre des gens, des gens sympathiques, accueillants. Il vagabonde au gré de ses envies. Il va recueillir un oisillon qu'il tire des griffes d'un chat. Pec l'accompagnera désormais et Walther décidera de l'amener vers le sud, là où les oiseaux préfèrent vivre lui dit-on. Il écrit régulièrement à sa femme, à qui il lui raconte ses jours. Elle lui manque. Au cours de son voyage il rencontre une vieille dame qui le conduit à Sète et le loge quelques temps. Cette femme s'est pris de passion pour Pec, son oiseau. Mais elle découvre que cet oiseau est un merle et que les merles ne migrent pas. Malgré cela, Walther décide de continuer son chemin et d'aller vers le sud. Cette vieille dame a de l'affection pour lui et est charitable. Elle lui prépare son paquet et lui remet un « rouleau de billet » qu'il ne veut accepter, mais elle insiste « Ne fais pas semblant, mon garçon, dit-elle, et sois un peu charitable avec les rêves d'une vieille dame. Sur le quai, il la serre dans les bras et lui répond : C'est un honneur pour moi de faire partie de vos rêves.« Il descend plus au sud, jusqu'à Gibraltar, et c'est là qu'il se rend compte que son voyage est terminé, il n'a plus besoin d'aller plus loin. Il est temps pour lui de retrouver sa femme enceinte. C'était là la première partie du roman, le narrateur décrit les évènements. Walther ne raconte pas ici.

C'est dans la deuxième partie que le narrateur est Walther, un récit donc à la première personne. Il nous fait part de ses pensées profondes, de sa situation de père, de ses interrogations, de sa difficulté à vivre dans le monde. Walther ne trouve pas vraiment sa place et reste toujours accroché à son enfance, la regrettant profondément, il s'y sentait mieux. Malgré cela, l'amour pour sa femme et son fils est ce qui le sauve. Il voit un sens à sa vie dans ces instants de vie, aussi futiles soient-ils, aussi insignifiants soient-ils. « Sur les doigts de la main, je compte ce qui me sépare du néant. (il fait une énumération de plusieurs choses). Finalement la liste est longue des superbes insignifiances qui me tiennent debout.« C'est un homme dépressif, suicidaire, mais qui trouve au final le goût de la vie dans son rôle de père « C'est bien d'accepter de grandir. C'est bien d'accepter d'assumer. Sinon à partir d'un certain âge, cela reviendrait à refuser de commencer à être. « Cela reviendrait à refuser de vivre. Et c'est plutôt mieux de vivre, non ? » ; et dans l'écriture « l'écriture pour moi a été un moyen d'être compatible avec l'existence. de me concilier avec le monde. » Il tente de coucher sur papier ses sentiments, ses émotions, ses peurs, pour essayer de remettre un ordre, une stabilité à quelque choses de « bancal ». C'est un contemplatif et donc un amoureux de la nature, ce qui lui permet de compenser avec le désamour qu'il porte sur l'homme. « J‘ai de l'amour à revendre pour la nature périssable et du dégoût à offrir à n'importe lequel de mes semblables. Nous sommes des petits chiots qui jouent à déchiqueter le monde.« Il a trouvé quelque part sa raison de vivre et se bat tous les jours intérieurement pour y croire. Petit à petit il trouve sa paix. Sa famille l'a sauvé « Je t'entends respirer paisiblement. J'entends son souffle aussi, dans son berceau. Je respire vos respirations dans le confort bleu de la nuit. Je m'endors.«

Ce roman court (91 pages en poche) est un vrai coup de coeur pour moi. C'est même plus que ça, il m'a bouleversé, je m'y suis retrouvée pour certaines choses, il m'a parlé, j'en ai été émue profondément. Il est construit avec de tous petits paragraphes, tous sont titrés. On penserait presque à de courts poèmes, mais surtout dans la deuxième partie. C'est d'ailleurs la deuxième partie qui m'a transportée et bouleversée. Elle est bien plus poétique que la première et du fait que la narration soit à la première personne, cela donne une plus grande intensité au propos, selon moi. Cet homme a eu besoin de partir un temps pour mieux revenir, pour comprendre l'amour qu'il a pour sa femme et pour se préparer surement à sa paternité, retrouver l'essentiel. C'est un homme qui pleure son enfance, la perte et la mort et qui apprend à vivre avec ses souvenirs et à tourner les pages. C'est un homme rempli de paradoxes et de sentiments contradictoires, aux antipodes selon le sujet. Il a un dégoût profond pour une face du monde et un amour absolu pour la nature et sa vie nouvelle, même si elle lui fait peur (le paradoxe). Il parle de la vie, il parle de la mort, il parle de la joie, il parle de la tristesse et cetera. « Tout ça s'accommode malgré tout, dans le même tourbillon de vie et de mort, de peine et de lumière, d'os et de jouets d'enfant, qui constitue le délicat chaos de nos vies. » C'est un homme sensible et qui est très clairvoyant quant à la dureté de la vie, qui est éprouvé par ses peurs. Mais il sait que cela fait partie du jeu et il a décidé d'aller de l'avant. « le temps qui manque, ce précipice. Et d'autres fois plus rien qui avance. L'impression persistante d'habiter dans une faille. le soir, casser des brindilles, souffler sur des braises et recoller les morceaux« .

J'ai ressenti avec force sa peine, sa mélancolie, ses regrets, son enfance perdue, son questionnement quand à la légitimité de sa vie m'a troublée. Et en face, l'amour fou pour sa femme, son fils, ses deux raisons de vivre. Il apprivoise sa nouvelle vie et il goûte avec délectation ces moments. Mais aussi son amour pour l'écriture, l'écriture salvatrice. Il est marqué de façon indélébile par la perte de son passé, cette douceur de vivre enfuie. Mais pour lui une nouvelle vie commence. « le petit avait faim. J'aurais voulu lui peler le soleil naissant comme un fruit bien juteux. Lui faire goûter la crème épaisse du nouveau ciel. Nous avons joué ensemble, tous les deux, juste avant le jour. Ceux que nous aimons sont en paix. Nous avons le monde à manger. »

Je vous le conseille fortement !! Des références littéraires, musicales et cinématographiques parsèment aussi le livre. Vous découvrirez en plus à la fin du livre un autoportrait de l'auteur, où il nous parle de lui et où on en apprend davantage, beaucoup… mais chuuuuttt, je vous laisse ses mots à découvrir.
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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se précipiter dans le Lubéron, découvrir Thomas Vinau et se prosterner. Un talent époustouflant, des idées, de la poésie : une pépite !
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Ce tout petit livre fait partie des petites trésors qui parfois, par hasard, tombent entre nos mains. Des petits riens racontés au hasard des pages, et le temps ainsi s'écoule... Un voyage, une absence, des images. la naissance d'un enfant, et son éveil. C'est un régal qu'on a envie de partager. Merci Thomas Vinau.
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Un petit roman d'une grande sensibilité. Un homme qui fuit son foyer le temps d'un voyage pour mieux retrouver ses aspirations et ses désirs, pour apprivoiser sa peur de devenir père, pour retrouver en lui l'essentiel, pour faire de cet enfant l'adulte que ses nouvelles responsabilités impliquent, pour tourner une page. Une nouvelle vie commence. Beaucoup de poésie dans cette écriture juste, une économie de mots pour dire l'essentiel. Un voyage libérateur, une écriture salvatrice. Thomas Vinau va en profondeur, nous touche, nous emporte avec lui dans cette histoire d'amour, la vie. Coup de coeur !
Lien : http://lesouffledelire.wordp..
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Pour rentrer dans l'univers de Thomas Vinau, il faut se débarrasser de tout.
Savoir recevoir simplement la poésie des petites choses, des instants fugaces.
Ce livre est une sorte de journal intime, une suite de réflexions sur la vie qui va. Une vie d'homme avec ses hauts et ses bas.
Un livre empli d'une immense délicatesse.
Premier livre de Thomas Vinau. Un talent qui ne sera pas démenti par "La part des nuages" et "Ici, ça va" qui en sont la suite.

"Je sais qu'écrire c'est se taire. Rester cet adolescent muet qui comprend que la terre est une bille sur la tête d'un boiteux. Je sais aussi qu'écrire c'est déborder. Être une tasse d'eau chaude trop pleine. Déborder de l'infusion de l'espace, de la lumière, de l'environnement, des autres. Déborder de l'infusion de l'enfance aussi. La sienne. Celle d'où l'on vient. Toujours. Reste à ne pas se tromper. À ne pas avoir peur de se taire. Ne pas redouter le silence. Dans des grands gestes de mots et de phrases. Ne pas rajouter du bruit au bruit. Écrire dans la lucidité d'un murmure. Retourner d'où l'on vient. Droit. Les yeux bien en face du grand trou de nos vies. Bâtir. Dans nos balbutiements. Construire. Maçonner des poèmes. Des histoires. Des enfants… "
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