Au xiie siècle le château de Pierrefonds, ou plutôt de Pierrefonts, était déjà un poste militaire d’une grande importance, possédé par un comte de Soissons, nommé Conon. Il avait été, à la mort de ce seigneur qui ne laissait pas d’héritiers, acquis par Philippe-Auguste, et ce prince avait confié l’administration des terres à un bailli et à un prévôt, abandonnant la jouissance des bâtiments seigneuriaux aux religieux de Saint-Sulpice. En vertu de cette acquisition, les hommes coutumiers du bourg avaient obtenu du roi une « charte de commune qui proscrivait l’exercice des droits de servitude, de mainmorte, et de formariage… ; et, en reconnaissance de cette immunité, les bourgeois de Pierrefonds devaient fournir au roi soixante sergents, avec une voiture attelée de quatre chevaux.[1] » Par suite de ce démembrement de l’ancien domaine, le château n’était guère plus qu’une habitation rurale ; mais, sous le règne de Charles VI, Louis d’Orléans, premier duc de Valois, jugea bon d’augmenter ses places de sûreté, et se mit en devoir, en 1390, de faire reconstruire le château de Pierrefonds sur un point plus fort et mieux choisi, c’est-à-dire à l’extrémité du promontoire qui domine une des plus riches vallées des environs de Compiègne, en profitant des escarpements naturels pour protéger les défenses sur trois côtés, tandis que l’ancien château était assis sur le plateau même, à cinq cents mètres environ de l’escarpement.
La bonne assiette du lieu n’était pas la seule raison qui dut déterminer le choix du duc d’Orléans.
Si l’on jette les yeux sur la carte des environs de Compiègne, on voit que la forêt du même nom est environnée de tous côtés par des cours d’eau qui sont : l’Oise, l’Aisne, et les deux petites rivières de Vandi et d’Automne.
Pierrefonds, appuyé à la forêt vers le nord-ouest, se trouvait ainsi commander un magnifique domaine, facile à garder sur tous les points, ayant à sa porte une des plus belles forêts des environs de Paris. C’était donc un lieu admirable, pouvant servir de refuge et offrir les plaisirs de la chasse au châtelain. La cour de Charles VI était très-adonnée au luxe, et parmi les grands vassaux de ce prince, Louis d’Orléans était un des seigneurs les plus magnifiques, aimant les arts, éclairé, ce qui ne l’empêchait pas d’être plein d’ambition et d’amour du pouvoir ; aussi voulut-il que son nouveau château fût à la fois une des plus somptueuses résidences de cette époque, et une forteresse construite de manière à défier toutes les attaques.
Monstrelet en parle comme d’une place de premier ordre et un lieu admirable.
Exposition Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo à Eugène Viollet-Le-Duc, à découvrir à la Crypte archéologique de l'île de la Cité à partir du 9 septembre 2020.
Ce film « Notre-Dame Éternelle » produit par Orange, partenaire de l'exposition, rend hommage à la beauté disparue de la cathédrale. À travers des images spectaculaires du lieu et des témoignages de tous horizons emplis d'émotions, le film invite à voir ou à revoir ce qui ne peut plus être vu : la flèche de Viollet-le-Duc, la nef, les statues, les vitraux, les cloches, sans oublier les façades gothiques qui font la majesté de Notre-Dame de Paris.
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