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Citations sur Terminus Radieux (68)

La neige tombait. De l'autre côté du portail, le sous officier crachotait dans le haut-parleur un silence ahuri d'homme ivre. Le discours de Matthias Boyol franchissait quelques mètres et il était aussitôt absorbé par la cascade continue des flocons.

p.283
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Maintenant, le feu ronflait. Ils prirent plaisir à l'écouter. Quand la musique décrut, Aldolaï Schulhoff rajouta une branche au cœur du brasier. La branche mit du temps avant d'accepter de brûler comme les autres. Puis elle se résigna. Elle lança quelques flammèches d'une couleur indécise, et ensuite sa moitié inférieure émit des flammes orange exagérément vives, exagérément tordues, avant de baisser de nouveau, comme boudeuses. Elle donnait l'impression de ne pas savoir exactement ce qu'on lui demandait de faire. Elle avait encore beaucoup à apprendre avant d'aller vers la cendre.

p.518
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— On tourne en rond, expliqua Julius Togböd, le commandant qui avait été coopté en fin d'après-midi. Ça prend un temps infini, mais on tourne en rond. On arrive pas à arriver là où qu'on voudrait se rendre.
— C'est qu'une répétition insupportable, fit remarquer Noumak Ashariyev, un des membres de l'équipe de conduite et d'entretien de la motrice Diesel qui se relayaient jour et nuit. C'est sans durée et c'est sans fin.
— Boh, c'est pas si insupportable que ça, tempéra Hadzoböl Münzberg, un autre machiniste.
— C'est pas que de l'enfer, corrigea Matthias Boyol. C'est surtout qu'on est pris à l'intérieur d'un rêve dont les mécanismes nous échappent. On est pris là-dedans et on a aucun moyen d'en sortir.
— Personne t'empêche de profiter d'une halte pour t'enfuir, suggéra un détenu.
— Tu en connais, toi, des qui ont pu s'enfuir ? demanda quelqu'un.

p.359
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Si un écrivain post-exotique avait assisté à la scène, il l'aurait certainement décrite selon les techniques du réalisme socialiste magique, avec les envolées lyriques, les gouttes de sueur et l'exaltation prolétarienne qui font partie du genre. On aurait eu droit à de l'épopée propagandiste et à des réflexions sur l'endurance de l'individu au service du collectif. Comme fond sonore on aurait peut-être entendu une marche de Georgiï Sviridov ou de Kantoo Djylas, rythmée et parcourue d'une euphorie communicative idéologiquement irréprochable.

p.347

Sviridov : https://youtu.be/W7qt0CS72pU
https://youtu.be/8TCEvxljOdQ
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— Peut-être que je dors et que je rêve, réfléchit la mourante.
— Oui, soupira Vassilissa Marachvili. Ou peut-être que c'est eux qui dorment et qu'on voit leur rêve.
Il y eut de nouveau une bouffée très intense d'herbes aromatiques.
— Ça pourrait être une explication, fit Iliouchenko, par compassion.
— Bah, murmura Kronauer.
— Peut-être que ce qu'on voit, c'est leur rêve, insista Vassilissa Marachvili.
— Tu crois ? dit Iliouchenko.
— Oui, dit Vassilissa Marachvili. Peut-être qu'on est déjà morts, tous les trois, et que ce qu'on voit, c'est leur rêve.
Puis elle se tut, et ils l'imitèrent.

p.20
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Il se tenait là, pour l'instant protégé du froid par les ondes radioactives, à un demi-mètre du rail sur lequel on faisait coulisser le portail. Il voyait à deux mètres de lui la neige s'épaissir, et, dans l'intervalle des bruits que faisaient les liquidateurs près du puits, il percevait le tintement monotone des étoiles glacées qui s'écrasaient ou se posaient sur leurs sœurs déjà à terre.

p.378
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Les corbeaux tombent.
Ils sont de petite taille, silencieux et sans odeur.
Ce sont les innombrables mailles d'un linceul noir qui se déploie sur la clairière
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L'ambre, non. Pas la moindre lumière, ce serait plutôt l'espace noir, une solitude absolue et un silence noir que rien ne rompt, sinon quelquefois d'infimes avalanches, d'infimes crissements, comme si sous les pieds on froissait quelque chose, par exemple une suie hideuse ou du mâchefer réduit en poudre, oui, ce pourrait bien être l'espace noir.

p.466
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Le bruit de cette avancée. Sa violence crissante. Un homme avance à allure forcée au milieu d'une végétation qui ne lui témoigne aucune bienveillance. Un homme traverse la steppe au lieu de dormir à jamais sur la terre. Un homme casse le silence des herbes.

p.27
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Ensuite, qu'on le veuille ou non, un trou de sept siècles.
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