La Nuit au manoir

"... On a étouffé un hurlement et on s'est enfuis du placard. On avait perdu Gabriel et on ne pouvait pas l'appeler. Si on appelait Gabriel, on allait réveiller l'ogre et la sorcière de leur sieste. Et puis il y avait toujours le bruit : hiiin...hiiin...Ça venait de la couette, sur le lit. Plus on approchait, plus ça vrombissait fort. Ça grognait, maintenant..."
Vrai ou faux?

" La nuit au manoir" nous proposera de se faire un peu peur, avec un défi que ce sont lancés Roméo, 9 ans, son cousin Gabriel et la petite soeur de Roméo, notre narratrice.

Quelle idée de s'aventurer dehors, à point d'heure, sans la permission des parents, pour visiter un manoir abandonné dont tous les enfants prétendent qu'il est habité par un couple d'ogre et de sorcière.

En pleine nuit, il y aura de quoi se raconter des histoires et se monter la tête.
Équipé du téléphone du papa, le trio comptera bien prendre des "selfies" et prouver qu'ils y étaient.
Même pas peur.
Même pas peur, vraiment? Même après les grincements, les drôles de vêtements dans la penderie de la chambre poussiéreuse, même après que le groupe se trouve accidentellement séparé dans la maison lugubre?
Brrrr, notre petite narratrice n'en mènera pas large, comme l'on dit et le grand non plus.
Il sera peut-être temps de sortir?
Mais où est Gabriel?

Les auteures Camille von Rosenschild et Marion Sonet se proposeront de faire profiter de cette histoire de nuit d'épouvante de trois manières aux jeunes lecteurs, avec un supplément de texte à choisir d'ajouter à loisir, de deux niveaux de détails plus importants, indiqués par des icônes.
1, je lis la version facile,
2, je rajoute des commentaires de l'héroïne en la relisant,
3 je lis le tout avec encore d'avantage de détails, pour frissonner ou rigoler.
La distinction des trois niveaux de lecture par une police d'écriture de plus en plus petite devant l'effort de lecture progressif est une bonne idée.
Le lecteur aura l'impression de progresser en lecture avec cette petite marque de trois niveaux.

L'histoire est simple mais suffira à faire sourire car qui dans le même cas et à cet âge ne s'imaginerait pas dix mille choses en entrant chez autrui, surtout si ces hôtes peuvent se fâcher de l'intrusion et si d'aventure ils préfèrent aussi les enfants dans une casserole.
Le pouvoir de l'imagination.
L'exploration doublé du filtre de la peur transformera une visite somme toute ordinaire et les objets se pareront d'ombres inquiétantes.
Vont-ils oser crier le nom de Gabriel dans le manoir, au risque de se faire repérer?
La dernière image réservera une surprise.
Brrr...