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sur 99 notes
Javier Mallarino est caricaturiste dans un journal colombien. Son quotidien est réglé depuis toujours. En effet, chaque matin après ses petits rituels personnels, il dessine une caricature qu'il envoie par fax à son rédacteur en chef. Javier Mallarino semble avoir atteint un stade où il ne craint plus rien ni du monde politique ni du monde médiatique Il rencontre Samantha Leal alors qu'il est invité à célébrer sa carrière au théâtre Colon de Bogota. La jeune femme se fait passer pour une journaliste. Elle insiste pour obtenir une interview chez lui. Cet événement fait resurgir le passé et a des conséquences irrémédiables sur l'existence de Javier Mallarino.

J'ai apprécié ce roman car l'auteur retranscrit le quotidien des caricaturistes notamment la pression des politiques, les menaces qui pèsent sur la liberté d'expression etc. Ce sujet est donc d'actualité.

Par un procédé de flash back, on apprend comment s'est construite la carrière du caricaturiste, quels ont été les impacts sur son ménage, comment ses caricatures ont détruit ou fait des réputations. J'ai apprécié ce choix de construction. le roman a une dimension psychologique qui m'a plu. le style et le ton de Juan Gabriel Vasquez est efficace et limpide, c'est un bon roman.

Merci aux éditions le cercle points.
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Ce livre m'a attirée dès sa sortie, en septembre dernier. Mais il y a tant de choses à lire que je tardais à m'en emparer...
Et puis, après ces trois jours funestes de janvier, sa couverture présentant une plume trempée dans une encre rouge sang et son héros, un caricaturiste colombien, l'ont remis sur le devant des lectures à ne pas laisser passer.
La quatrième de couverture présentait le roman comme une réflexion sur l'influence d'un caricaturiste politique, et sur l'examen de conscience qu'il est amené à faire pour mesurer le poids et la pertinence de son pouvoir.

Bien sûr l'attente face à un tel sujet s'était subitement démesurément amplifiée.
Malheureusement, je dois bien dire que la déception a elle aussi été de taille.
En fait de réflexion, j'ai surtout vu un homme sans envergure, quelque peu amnésique, qui s'interroge, bien des années après que l'événement ait eu lieu, à la faveur d'une coïncidence, sur sa responsabilité dans le suicide d'un ministre phallocrate, veule et, à l'occasion, pédophile, qu'il avait croqué.

J'ai trouvé le propos traité de manière très anecdotique et, en tout cas, l'auteur n'a pas réussi à dépasser cette dimension pour traiter son sujet avec toute la profondeur et la hauteur qu'il méritait.

C'est dommage. Et sans doute particulièrement décevant aujourd'hui.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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La Colombie de Vásquez est à bien des égards culturellement proche de l'Europe:
'À Bogota, même les cireurs de chaussures citent Proust.'
Mallarino, qui vient d'être fêté de façon grandiose à l'occasion de ses quarante années de carrière (plus grand caricaturiste de presse) revit un épisode de son passé quand Samanta Leal, 'une mendiante de le mémoire' lui demande de se souvenir de ce qui s'était passé quand elle avait sept ans (attouchements ou pas par un adulte) Les premières pages du livre sont une très belle réussite, Juan Gabriel semble ensuite se perdre, mais pas du tout ... Rien n'est exprimé, tout est suggéré en une vingtaine de dernières lignes, qui semblent – si l'on est inattentif -nous laisser libres de notre choix, en fait pas du tout, et il n'accepte pas d'avoir été - même dans une seule de ses caricatures – un autre Pavarotti chantant (dans son cas dessinant) l'air de la calomnie...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Caricaturiste de renom, Javier Mallarino est reconnu et encenssé pour son talent dans tout le pays, tant par ceux qu'il a défendu que ceux qu'il a rendu ridicules, puisque les uns et les autres admettent qu'il a amené à les faire connaitre : De nos jours, bonne ou mauvaise, il semble que toute presse soit bonne à prendre...
Fier et fort de son succès, notre héros doux-amer porte sur sa vie, sur sa ville et sur son métier, un regard, vif, acéré et teinté de mélancolie; mais à près de soixante dix ans et après avoir signé des dizaines de milliers de caricatures politiques, ce regard va se voir modifié suite à une rencontre imprévue qui le ramène vingt-huit en arrière et le force à réfléchir au poids des médias et à leur légitimité...

Très belle plume, intelligente et tout en finesse, le roman de Juan Gabriel Vasquez se lit avec l'agréable sensation d'être au coeur de quelque chose de profond et de précieux. Certaines réflexions, descriptions et à propos sont sans aucun doute notables et le thème même du roman est crucial, pourtant, si j'ai pris plaisir et intérêt à la lecture de nombreux passages, je dois avouer que je ne me suis pas sentie très à l'aise dans ce récit et que la lecture ne m'en fut pas vraiment plaisante. J'en garde un souvenir plutôt désagréable à vrai dire, même si je ne saurais pas dire exactement à quoi tient cette sensation; peut-être tout simplement au thème si délicat ou à la feinte nonchalance du personnage principal?...
Je n'en recommande pas moins la lecture, ne serait-ce que pour la belle écriture de l'auteur!
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"Les réputations" est un roman qui porte bien son nom. Après avoir lu la dernière ligne, je me suis dit que Juan Gabriel Vasquez n'aurait pas pu l'appeler autrement. Effectivement, ça parle de la vie d'un caricaturiste colombien qui publie quotidiennement dans un journal national. Ca fait 40 ans qu'il y travaille, il est célèbre et sait qu'il détient un certain pouvoir au niveau national puisque, d'un coup de crayon, il peut faire ou défaire les réputations des "puissants". Puis un jour, sa vie déraille quand une jeune femme le ramène à un épisode de son passé, le liant au décès d'un député. Au fil du roman, on en apprendra plus sur l'évolution de leurs "réputations" et sur l'impact des médias, que l'information soit sure ou pas, sur les personnes.

Le livre est court et surprenant du début à la fin. le style de Juan Gabriel Vasquez est dense mais très agréable à lire. On se complaît à relire certains passages pour mieux les apprécier ou mieux les comprendre.
Cette histoire est finalement intemporelle et pourrait être transposé au web 2.0 dans lequel un simple tweet ou publication peut détruire la réputation voire la vie d'une personne.
Ce livre est une excellente surprise et je remercie les éditions Points pour me l'avoir fait découvrir dans le cadre du prix du Meilleur Roman 2016.

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Depuis quarante ans, Javier Mallorino a acquis un pouvoir grâce à ses caricatures publiées dans la presse colombienne. Détesté, craint, ayant même été menacé, il n’a jamais renoncé à ses caricatures « (qui) peuvent forcer la réalité, pas l’inventer. Elles peuvent déformer, jamais mentir ». Sous son coup de crayon, des hommes voient leurs réputations se ternir. La ville de Bogota a décidé à lui rendre un hommage au cours d’une cérémonie pour l’ensemble de ses dessins. Suite à cette soirée, une jeune femme le replonge dans le passé, vingt-huit ans auparavant exactement. Et Javier Mallorino voit éclater ses certitudes.
En déroulant la vie de son personnage, Juan Gabriel Vasquez pose des questions sur le pouvoir des médias, sur les conséquences de suppositions considérées comme acquises. Ce roman bien mené fait s’interroger le lecteur et si j’ai apprécié ce livre, il m’a quand manqué une forme de densité.
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Le narrateur Javier Mallarino a 66 ans. Il se dirige vers la mairie où il va recevoir un prix pour sa carrière de caricaturiste dans lun quotidien colombien.
J'ai aimé le ton de cet homme qui a, toute sa vie, eu le courage de ses opinions (être caricaturiste en Colombie demande un sacré courage)
Il avait (et a encore ) le pouvoir de détruire (politiquement parlant) toute personne vivant en Colombie.
C'est d'ailleurs le cas d'une affaire qui a eu lieu trente ans avant et qu'il se remémore à l'occasion de cette remise de prix : peut on caricaturer sans preuve ?
En parallèle de cette « affaire », il revient sur toute sa carrière, son mariage, sa fille ...
Un livre court mais qui fait se poser beaucoup de questions (questions laissées d'ailleurs sans réponse à la fin du roman. Cette fin, ouverte, m’a plu...)
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A l'époque de la sortie de la traduction de ce livre, beaucoup de critiques positives étaient sorties dans la presse.
Sans être un livre mauvais, force est tout de même de se demander s'il en valait autant ? Certes, le thème est intéressant: le pouvoir des médias, celui de la calomnie, la détestable habitude des journalistes de nous dire ce qu'ils estiment qu'on doit penser, et l'irréversibilité de tout cela... Cependant, si l'écriture est tout à fait correcte, je ne lui ai rien trouvé de bouleversant non plus et si le thème est intéressant, le personnage principal , caricaturiste, traite son job avec une naïveté étonnante finalement. On le voit s'indigner et crier au déni de la liberté d'expression quand on retire une ligne de légendes de sa caricature, mais vraiment, à aucun moment de sa carrière il ne s'est rendu compte que le corolaire de liberté d'expression de la presse, c'était une éthique aussi solide que de l'acier trempé pour ne pas verser dans la calomnie? Il est censé être un professionnel et un adulte, pas un gamin de treize ans qui n'a pas encore tout à fait intégré les dégâts d'une fausse rumeur à une telle échelle...La fin aussi m'a laissé dubitative: j'avais franchement l'impression qu'on en arrivait seulement à la partie intéressante, que cela aurait mérité deux cent pages supplémentaires pour réellement développer le thème.
Sans être un mauvais roman, Les réputations ne m'a nullement convaincue.
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L'auteur nous plonge au coeur de la société colombienne, à Bogota. Javier Mallarino est caricaturiste dans un quotidien réputé. Chaque jour, il croque les hommes politiques, les acteurs et autres célébrités afin de dénoncer ou mettre en lumière un problème de société. Malgré les lettres de menace déjà reçues, Mallarino est un homme qui n'a pas peur et qui va jusqu'au bout de son art. La caricature est un don qu'il met au service de la société. Ainsi, l'homme se sent utile.

Lors d'une soirée dans laquelle il reçoit un prix venant couronner sa carrière, une jeune femme, Samanta, lui demande une interview. Mallarino fixe un rdv à la jeune femme dès le lendemain. Chez lui, Samanta lui avoue le véritable motif de sa venue. Elle n'est pas journaliste. Elle veut savoir la vérité. Que lui est-il arrivé un soir, alors qu'elle n'avait que 7 ans, lors d'une soirée chez Mallarino? le caricaturiste lui raconte ce qu'il s'est passé et les conséquences de cette douloureuse soirée…

En 200 pages, l'auteur parvient à immerger son lecteur au coeur d'une histoire forte et dérangeante. Il y a d'abord le récit de cette fameuse soirée chez Mallarino. Mais qu'ont véritablement vu les gens? Et puis il y a les conséquences d'une caricature de Mallarino sur le député colombien Adolfo Cuellar. Mallarino a-t-il eu raison? Est-il allé trop loin ou a-t-il seulement révélé la vérité?

L'auteur plonge son lecteur au coeur d'une affaire sulfureuse où la force du dessin et de la caricature a toute sa place. A l'heure actuelle où le travail des caricaturistes, sans forcément penser à Charlie Hebdo, est fortement remis en question, Vasquez offre à son lecteur un roman dans lequel le dessin a toute sa place, car finalement c'est lui le véritable protagoniste du roman. Les Réputations c'est en somme l'histoire d'une caricature et de ses conséquences, de son impact. Mallarino est tantôt adulé, tantôt critiqué mais toujours respecté car ses dessins ont plus de force qu'une bombe.

Les Réputations posent aussi la question de la légitimité du caricaturiste. Jusqu'où peut-il aller? A-t-il tous les droits? Y-a-t-il des tabous? Mallarino a conscience de son art comme une arme et l'affaire Cuellar va provoquer chez lui un examen de conscience douloureux.

Avec Les Réputations, Vasquez signe un roman fort et pertinent et met en lumière la force de la caricature qui reste bien réelle.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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La couverture intrigante avec cette plume trempée dans le sang pourrait à elle seule donner envie d'en savoir plus. Un polar ? Non, pas vraiment même si le romancier prend plaisir à faire monter le suspense et à entraîner le lecteur dans sa quête de réponses. Pas un polar, non. Plutôt une réflexion élégante sur le pouvoir de la chose imprimée et sur ce que cela représente pour ceux qui l'exercent autant que pour ceux qui en sont les victimes à tort ou à raison.

Javier Mallarino est l'un de ceux qui détiennent ce pouvoir. Célèbre caricaturiste colombien, il publie chaque jour depuis quarante ans des dessins capables de renverser des hommes politiques et de défaire des réputations. On le craint, on l'évite parfois, il a déjà subi des menaces. Heureusement a-t-il coutume de dire, les menaces et la haine sont les garantes d'une certaine indépendance. Un métier à risques donc, qui lui offre un parfait prétexte pour s'éloigner de la capitale et goûter à la tranquillité de sa grande maison isolée. Là, il se fait livrer les journaux dans lesquels il puise son inspiration, coupé du monde, éloigné de sa famille. Et voilà qu'on décide de l'honorer, de lui rendre hommage, de célébrer son art. L'ironie de la chose ne lui échappe pas bien entendu mais il décide de se plier de bonne grâce à la cérémonie comme si finalement, une certaine fierté prenait le dessus. Pourtant, ce soir-là, ses certitudes vont être solidement ébranlées lorsqu'une jeune femme fait appel à sa mémoire et l'oblige à revivre un événement survenu vingt-huit ans auparavant. Que c'était-il réellement passé à cette époque ? Il n'avait fallu que quelques heures, des perceptions, des évaluations, des déductions pour que les destins des protagonistes soient marqués à tout jamais.

Pouvoir des médias, importance de la réputation, volatilité de la mémoire, ce court roman questionne sur le poids des actes de chacun et l'illusion qu'il peut avoir de détenir la vérité. Un examen de conscience décortiqué avec beaucoup de style et d'intelligence, qui invite le lecteur à s'interroger, encore et toujours sur le sens de ses actes.

Aussi élégant qu'efficace.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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