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3,7

sur 561 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Tristesse de la terre est un livre que je voulais découvrir depuis longtemps. Et comme j'ai une fascination pour les peuples amérindiens, que j'essaie de lire le plus possible de livres sur ce sujet (fictions ou non) en ce moment, il tombait à point nommé. D'ailleurs, je ne sais même pas comment situer ce livre. C'est à mi-chemin entre un roman, un essai et une biographie. C'est entre les trois. Bref, ayant besoin d'une lecture assez courte, je me suis enfin penchée sur ce titre, pensant vraiment aimer mais j'ai un avis assez mitigé au final.

Un peuple en souffrance, qui a tout perdu et qu'on rabaisse encore et encore, comme si les Blancs ne leur avaient pas déjà assez fait de mal. Que de préjudices, tout est fait pour qu'ils tombent dans l'oubli, même les grandes figures du passé. le Wild West Show est appelé "spectacle" mais pour moi, ce n'est qu'une mascarade, que de mensonges, tout cela pour plaire au public du monde entier, au détriment de la vérité, du malheur des Amérindiens.

On a tous entendu le nom de Buffalo Bill, au moins une fois. Mais pourquoi est-il connu? Qui est-il? Pour ma part, je ne savais absolument rien sur lui. Et c'est un personnage qui ne m'a pas plu, même si je veux bien le croire, il a été pas mal dépassé par les événements. Seulement, il en a bien profité de toute cette notoriété. Mais voilà, tout a un prix.

Dans ce court livre, on parle bien sûr de Buffalo Bill et de son fameux spectacle "Wild West Show" (grand événement de sa vie) mais aussi du grand chef sioux Sitting Bull, de la bataille de Little Big Horn, du massacre de Wounded Knee.

Il n'y a pas de dialogues, c'est un état de faits. L'avis de l'auteur transparaît à travers ce qu'il raconte, il nous partage son regard sur les choses. J'ai ressenti tellement de cynisme et d'amertume de la part de l'auteur, ce que je comprends tout à fait. Moi-même, j'ai été révoltée et j'ai eu honte franchement.

En bref, petite déception. Après, je n'en attendais pas forcément grand chose. Ce n'était pas spécialement passionnant même si c'est vrai que certains sujets m'ont fait réagir.
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Il est vertigineux ce livre.
La naissance du monde moderne, tel que nous le voyons aujourd'hui, en représentation de lui-même est ci en gestation. D'un mythomane pathétique est née une des plus grandes usines à rêves de l'histoire de l'humanité. Nous vivons sous ce règne. Les puissants d'aujourd'hui n'agissent qu'en fonction de l'image que leur action va donner.
La démultiplication via Internet aurait réjoui Buffalo Bill.
La réalité de l'Ouest américain n'avait rien de glorieux. Il était nécessaire de peupler ces vastes territoires et vendre des rêves de grandeur à de pauvres hères persécutés dans leur pays d'origine. le mythe fonctionne toujours aujourd'hui, il s'appelle Google, Facebook ou Apple et c'est Wall Street qui écrit le scénario.
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Un essai plus qu'un roman que j'avais envie de lire depuis longtemps, attirée par la couverture et le sujet, mais qui une fois refermé me laisse un avis mitigé. J'en attendais peut-être trop notamment sur le Wild West Show et ses nombreux protagonistes comme Calamity Jane... J'ai cependant apprécié la mise en scène du livre avec les photos à chaque chapitre qui amorce un nouveau thème.

Le Wild West Show est une immense entreprise si bien qu'Eric Vuillard choisit de se concentrer sur la partie indienne du spectacle pour dresser un tableau à charge des organisateurs, des thèmes et des spectateurs qui affluèrent en masse pour voir une vision erronée de l'histoire de la Conquête de l'Ouest.

Cette foule avide de frissons vient voir une image inventée de l'Indien. Les Indiens y jouent un rôle qui n'est pas le leur mais qui restera dans la mémoire collective avec ces éternelles courses-poursuites avec l'armée, leurs coiffes de plumes, leurs tipis ou leurs cris de guerre. le génie de Cody est d'utiliser des vrais Indiens pour rendre le spectacle conforme à sa vision romantique de la Conquête.

L'exploitation des Indiens par le show business, le massacre de Wounded Knee que l'auteur décrit longuement ou leur envoi dans les réserves témoignent de leur position peu enviable mais aussi ambigüe dans une société américaine qui les rejette mais qui s'est créée une image stéréotypée de l'Indien.

A travers le portrait de Sitting Bull, chef de guerre et acteur du Wild West Show, Eric Vuillard individualise et personnifie ces acteurs indiens qui acceptent de jouer dans cette mascarade pour des raisons que l'on ne comprend qu'à demi (argent, fuir les réserves...) au vu des humiliations qu'ils subissent. Passifs et enfermés dans une spirale sociale qui les inhibe et les aspire, les Indiens perdent peu à peu toute identité au profit de celle que Buffalo Bill veut montrer. La vérité n'a pas court dans ce spectacle au succès populaire international où même Buffalo Bill joue un rôle en continu. Personnage haut en couleurs au premier abord, il apparaît sous la plume de l'auteur comme un être à la personnalité complexe qui se révèle au lecteur peu intéressant et creux à l'image de son spectacle.

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Je crois que je suis passée à côté de ce livre : je ne comprends pas l'engouement des critiques !
Et le dernier chapitre ???
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Une lecture aisée pour ce petit livre avec une fin naïve et des remarques concernant notre confort d'occidental qui ne sont pas pertinentes et qui forcent notre pitié des raccourcis très malvenus ,ce livre manque de génie car il ne nous fait pas oublier son auteur et ne nous surprend aucunement
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Eric Vuillard a souhaité livrer ici son histoire de Buffalo Bill. Que dire sinon que ce livre m'avait fait de l'oeil dès sa sortie ? Mais sa toute petite taille (158 pages serrées dans un format de livre plus petit qu'un Poche) et son prix (18€) m'avait poussé à attendre sa venue à la BM. Je l'ai lu il y a déjà plusieurs semaines et j'avais oublié de publier ma chronique ! Mauvais signe. Ma chronique risque d'être un peu étrange, d'un côté, il y a l'écriture qui parfois fait de très belles envolées lyriques mais qui ne m'aura pas non plus transportée, et de l'autre l'Histoire, celle de Buffalo Bill et du plus grand massacre d'Indiens, Wounded Knee et également la tragique destinée de l'enfant perdu.
Malheureusement pour moi, je connaissais déjà trop bien l'histoire de Wounded Knee, et de Little Lost Child, et même celle de Buffalo Bill, même si je trouve ici le portrait juste – celui d'un homme dépassé par sa propre vie, par les évènements et réduit à jouer et rejouer cette caricature de lui-même.

Aussi, j'en retiens surtout la description de ce fameux Wild West Show – où les Américains, souvent citadins, venaient s'amuser devant le spectacle de la conquête de l'Ouest, transformé en un numéro de cirque, loufoque où le héros massacrait des dizaines d'Indiens. Un show qui vit participer de vrais Indiens (dont l'auteur dit qu'ils furent ainsi sauvés) et même Sitting Bull, le grand chef Indien (ce qui me laissera toujours perplexe). Un spectacle qui vantait l'homme blanc, chrétien et où on continuait de les montrer comme des Sauvages. Quand le spectacle déforme la réalité, refait l'Histoire. Impressionnant, absurde. Effrayant. Mais aussi synonyme d'une époque (la fin du 19ème S.) avec ces foires où on y exposait des Pygmées, des femmes à barbe, des Nains, des peuples autochtones enlevés et exposés telles des bêtes de foire. Un drôle de monde. le show vint d'ailleurs en France.
L'auteur veut également rendre ici hommage au tribus indiennes, en racontant le massacre de Wounded Knee et en particulier le sort du bébé surnommée Zintkala Nuni (l'enfant perdu), survivante du massacre et adopté par un couple de blancs. La petite fille grandit avec sa mère dont elle était proche, le père, Général, ayant déserté le domicile conjugal peu de temps après. Mais le racisme était présent et elle connut un triste destin. le plus étrange fut son passage au Wild West Show (cf. la photo) pendant quelques temps. Elle vécut une vie de misère et mourut dans la détresse et la pauvreté. Elle était retournée plusieurs fois dans le Dakota du Sud pour tenter de retrouver ses racines, mais « trop blanche », elle fut rejetée. Finalement en 1991, (ce n'est pas dans le livre), l'auteur Lakota d'un livre sur son histoire a réuni les fonds nécessaires pour lui offrir une sépulture descente à Wounded Knee.
Selon moi, le romancier semble hésiter entre une biographie et un essai. le style est néanmoins impeccable avec des envolées lyriques magnifiques mais la froideur qu'il a choisi de cultiver aura pour effet sur ma lecture que je n'ai ressenti aucune émotion. Son ouvrage me fait penser à ces livres de photos, en papier glacé. Ils sont beaux mais restent désespérément froids. Je suis passionnée par les histoires indiennes, et je ne suis jamais remise de la lecture de Enterre mon coeur à Wounded Knee, or ici j'ai eu l'impression que le romancier veut, en quelque sorte dresser un procès, mais tout cela me semble aujourd'hui inutile et obsolète. On connaît tous aujourd'hui le sort terrible des nations indiennes et celui de Wounded Knee. Je viens de finir la lecture d'un roman de Sherman Alexie, et je préfère largement lire ses mots à ceux de Vuillard.

Vous l'aurez compris, ce ne fut pas un coup de coeur comme je l'espérais. J'ai cependant vraiment apprécié toute la partie sur Buffalo Bill, comment celui-ci se sert du sort de ces malheureux pour les transformer en objet de foire. Comment il réussit à persuader Sitting Bull à participer à cette mise en scène de l'Histoire : les cowboys contre les Indiens. Les bons contre les méchants et le massacre de Wounded Knee devient « une bataille » où les soldats sont de valeureux guerriers combattant des sauvages assoiffés de sang. J'en retiens un exercice de style réussi mais malheureusement, je suis restée en dehors et je préfère lire d'autres auteurs, américains ou canadiens (pas uniquement amérindiens) quand je souhaite côtoyer ces peuples qui me fascinent depuis ma jeunesse.
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Pour des raisons un peu torves, j'attendais beaucoup de la lecture de ce livre, et je serais bien bégueule de me déclarer déçu. Eric Vuillard construit un récit en tableaux détaillés et documentés, et parvient à nous pencher avec lui sur les archives desquelles il a déroulé la petite histoire du Wild west show, et la plus petite histoire encore des hommes de la conquête de l'ouest que l'histoire a mâchés, recrachés. Dans le spectacle, Bill Cody est le seul à avoir adhéré à son personnage, Buffalo Bill ; les autres, Indiens vaincus, ont tenu sur des chevaux comme des figurines. Vuillard dénonce ceci : le massacre objectif et documenté de femmes et d'enfants peut être « vendu » comme bataille épique dans le spectacle du tout début du spectacle, recyclé par la suite maintes fois au cinéma, peut contribuer à fonder une nation mensongère et exploratrice de son mensonge… et valoir en tout bout chaîne un prix Fémina à un littérateur français. Parce que de la littérature, le texte en est plein. Trop plein peut-être ; on a droit à une démonstration. C'est parfois vraiment éblouissant, mais il faut se fader aussi des leçons de choses assez péremptoires et sinon des envolées de mièvrerie : après avoir décrit avec assez de force le massacre du Wounded Knee, en adoptant les points de vues comme une puce change de chien, Vuillard ne sait pas nous laisser sur la désolation, pauvre de nous :

Pouf pouf

« Et il se leva une violente tempête. La neige tomba du ciel comme une injonction de Dieu. Les flocons tourbillonnaient autour des morts, légers, sereins. Ils se posaient sur les cheveux, sur les lèvres. Les paupières étaient toutes constellées de givre. Que c'est délicat un flocon ! On dirait un petit secret fatigué, une douceur perdue, inconsolable« .

Et des moments de « polésie » de ce tonneau, le livre en est farci. du coup, je me suis promis de lire sous peu son « l'ordre du jour » – prix Goncourt 2017. Parce que je tiens à mes raisons un peu torves.
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Un livre facile à lire qui reflète bien le titre, qui se lit vite, sans ambition particulière, quelques détails intéressants, avec une grande empathie pour les indiens tout à fait justifiée.
Buffalo Bill est l'archétype de l'américain du Far West, un aventurier presque sans foi ni loi sinon celle du plus fort.

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