AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Funny Reich tome 1 sur 1
EAN : 9782390150022
155 pages
Marque Belge (16/11/2015)
3.67/5   3 notes
Résumé :
L'histoire débute 12 ans après la catastrophe qui a vu mourir tous les humains de plus de trente ans. La jeunesse survivante, guidée par ses bons sentiments, érige un nouveau Reich. Politiquement, à travers les Courants, pratiquement, sous l'autorité des Sections, et techniquement, par la mise en place d'une entreprise mondiale : le Lab. L'interdit absolu : se prendre la tête. La nouveau langage : L'impératif imparfait. Édito avait 17 ans lorsque le Demodex a suppri... >Voir plus
Que lire après Funny Reich, Tome 1 : L'impératif imparfaitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
(valable pour les tomes 1 et 2)

Une catastrophe naturelle, le Demodex, a éliminé les adultes de plus de 30 ans. LE monde est livré « clefs en main » à une jeunesse qui organise le refoulement, définit ses nouveaux ennemis (les Quand je pense) et ambitionne de fonder un Reich sympathique où l'interdit majeur est de se prendre la tête.

Telle est le résumé,quatrième de couverture… Ce qu'il ne dit pas, c'est tout le reste et notamment dans quel monde ubuesque on est projeté ! Mais il n'y a pas que cela, il y a bien plus.

Le lecteur commence d'abord par être totalement perdu, par ne rien comprendre du monde dans lequel l'auteur veut nous entraîner. Où a-t-on donc bien pu mettre les pieds. En tout cas, pas là où on a pied ! Et de se débattre et de s'agiter pour surnager. Jusqu'au moment où, enfin, tout se met en place dans le bon sens, dans le bon ordre pour donner au lecteur toutes les clefs nécessaires. Et alors là, ces deux romans prennent toute leur ampleur.

L'auteur précise, toujours en quatrième de couverture, qu' « un monde forcément sympathique est forcément épouvantable ». Et il a raison. Vous pouvez accoler tous les adjectifs de la terre, un Reich reste un Reich dans ce qu'il a de plus intrinsèquement dirigiste, de concentration des pouvoirs, d'exclusion des masses récalcitrantes, de maîtrise et de censure de la communication et de l'information, de normes imposées, de castes, etc…

Les deux romans de Bruno Wajskop sont intelligents, foisonnants de références, d'idées. Dans son monde, il n'y a pas que certains êtres humains qui sont des Ubermensch, tout est Uber : les voitures (Ubercar), les transports (Uberbahn), les logements (Uberloft)… tout ce qui est réservé à la classe dirigeante et à ses adeptes est Uber… tout ce qui pousse à réfléchir par soi-même doit être identifié, isolé : la dictature de la non-pensée est le terreau de cette néo-idéologie qui maintient la population dans une ignorance et un isolement maximum. Les sujets les plus enclins à remettre en question ce qu'on leur propose, au simple principe que « pour vivre heureux, il faut vivre sans se poser de questions », sont dangereux pour le système qui essaie de se mettre en place en douceur en façade et sournoisement et insidieusement en coulisse.

On retrouve dans ces livres des slogans évocateurs comme « Struktur macht frei » ou « One Reich, one device » (le device étant une sorte de puce implantée dans le bras qui permet de faire plus ou moins de chose selon la programmation de la dite puce).

Le premier tome est centré autour du personnage d'Edito, personnage trouble dans le sens où il ne poursuit qu'un rêve, à savoir être le plus proche possible du pouvoir afin d'y participer activement, quand dans le même temps il est un des rares à se poser encore des questions, à réfléchir au-delà de son propre plaisir immédiat. Travers dans lequel, pour le coup, tombe Bonbon, rencontrée dans le premier tome et autour de laquelle tourne le deuxième tome : pour Bonbon, se rapprocher du pouvoir n'est qu'un moyen (le meilleure) pour assouvir ses propres besoins, ce n'est pas une fin en soi.

Vous l'aurez compris, ce « Funny Reich » est une agréable découverte de ce début d'année. Deux petits bémols toutefois :
• il y a un peu trop d'anglicisme à mon goût, à telle enseigne que j'ai parfois eu l'impression de lire des passages écrits par Jean-Claude van Damme
• si la fonction de l'impératif imparfait est plutôt bien expliquée dans le tome 1, la notion de conditionnel automatique aurait mérité à elle seule quelques pages « didactiques » supplémentaires

Dernière précision : l'auteur a voulu cette série à la façon du célèbre « Poulpe » dont le personnage reste mais les auteurs changent. Autant dire qu'assumer la suite ne sera pas évident et l'auteur on pourra dire de l'auteur qui s'y frottera « qu'il (ou elle) en a » tant par rapport au style de Bruno Wajskop que par rapport à l'histoire dont il faut prendre la suite !

Lien : http://wp.me/p2X8E2-A7
Commenter  J’apprécie          00
Je suis tombée sur une publicité pour ce roman dans le magasine d'une célèbre librairie bruxelloise. J'ai tout de suite été attirée par l'histoire. Celle d'un monde créé de toutes pièces sur les ruines d'un ancien, mais aux caractéristiques inhabituelles : ce monde-là est dédié au bonheur et au cool. Sauf que l'on aspire pas au bonheur, on se DOIT de le vivre ; et ça fait toute la différence…
Si sur le concept, j'ai été enthousiasmée par ce roman ; la réalisation m'a laissée un peu plus sceptique. Il y a quelque chose d'un peu brouillon qui se dégage du premier tome et qui fait qu'on a du mal à se laisser prendre par l'histoire. On se sent déjà plus à l'aise à partir du milieu du roman, notamment car l'identification avec le personnage principal, Edito, prend mieux, mais le referme le roman avec une certaine impression d'inachevé,

Verdict: une idée géniale, servie par une réalisation un peu inégale. Dommage; j'aurais adoré suivre Edito dans ses pérégrinations dans ce monde improbable.
Commenter  J’apprécie          00
Le coeur fasciste d'un soft power fictionnel généralisé, en une série mutante.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/01/17/note-de-lecture-funny-reich-1-limperatif-imparfait-bruno-wajskop/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Gracile avait besoin d’un public. Ne nous encourage-t-on pas à faire un max2show pour nous sentir bien ? Ne nous enjoint-on pas d’être bienveillants et empathiques ? Je manquais de réflexes et d’entraînement pour me prémunir contre ces personnages qui vous happent afin que vous les regardiez parler. Pas question de montrer mon agacement, pas ici. Il y avait là une belle brochette de filles bien habillées et j’avais déjà attiré quelques regards. Mais je pensais à Bonbon. Au fond, que faisais-je là alors que j’aurais pu aller me coucher avec elle ? Ou au moins l’interroger sur sa vie, dont nous n’avions pas plus parlé que de la mienne.
Commenter  J’apprécie          10
Le prénom que je porte [NDLR : Édito] m’a naturellement conduit à me pencher sur le sujet, au moins jusqu’à en déduire que je n’ai jamais eu envie de devenir éditorialiste. La presse, chacun sait cela, se divise en deux catégories. La première, la plus visible, celle à laquelle nous avons tous accès, ce sont les grands médias au service du Lab, qui relaient les prouesses des entreprises lorsqu’elles parviennent à rétablir leur production ou à ranimer la flamme de l’innovation. Cette presse-là nous donne de l’espoir, car elle nous fait rêver à des upgrades. Et puis il y a la presse contestataire, dont l’âme révolutionnaire est méprisable en ce qu’elle produit des graphismes désastreux. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’un journalisme libéré des règles et des interdits. La presse valeureuse, avec ses apôtres de la vérité et ses redresseurs de torts, fait partie du Moyen Âge. Les héritiers ont repris les choses en main, et comme chaque fois dans le combat entre ceux qui ont raison et ceux qui savent comment faire, la barre du navire est confiée à celui qui est capable de le diriger vers l’iceberg plutôt qu’à ceux qui connaissent le chemin mais pas la mécanique. La presse m’est utile en ce qu’elle me tient informé des updates nécessaires en toutes choses.
Commenter  J’apprécie          00
Des générations de personnes plus âgées que moi se sont éteintes brutalement ; sans elles, c’est une somme d’expérience sur la sympathie et l’épouvante qui manque à l’appel. La jeunesse sympa est responsable à elle seule d’un monde à elle seule livré, clés en mains, et j’en suis. Donc je pense.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : dystopieVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4902 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}