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sur 212 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
♫ Confinés ♪ On était tout le monde confiné ♪ À voir nos existences s'arrêter ♪ À s'emmerder en se demandant pourquoi ♪ La peste est là ♪

♫ Confinés ♪ Inutile de fuir ou de lutter ♪ C'est écrit dans notre destinée ♪ Vous ne pourrez pas y échapper ♫ C'est gravé… ♪

♪ L'avenir ♪ Malgré nous est totalement plombé ♪ Tous nos désirs de liberté inespérés ♪ Limités, terminés ♫ (*)

Angleterre, 1348… La peste vient de faire une entrée remarquée, exterminant des populations entières dans des petits villages, n'épargnant ni les riches, ni les serfs.

Les conditions d'hygiène de l'époque étaient déplorables, puisque l'on vidait les pots de chambre dans des ruisseaux, sur le seuil de sa maison, que l'on déféquait dans les champs ou que l'on se soulageait là où l'on se trouvait.

Pourtant, à Develish, on est un peu plus propre qu'ailleurs, un peu plus intelligent aussi, plus éveillés, tout ça grâce aux conseils éclairés de Lady Anne. C'est d'ailleurs d'elle que va émaner l'ordre de se retrancher sur le domaine et de n'y laisser entrer quiconque.

Ça vous dirait un p'tit confinement de derrière les fagots ? de voir comment ça se déroule, lorsqu'on ne peut sortir du domaine où l'on s'est retranché ? Et qu'en 1348, Netflix n'existait pas, l'Internet non plus, la télé encore moins, la littérature était pauvre et réservée à ceux qui savaient lire (ils sont peu nombreux), pas de tuto sur "You Tube" pour apprendre la zumba, la guitare sans peine ou le macramé.

En 1348, pas question de se tourner les pouces, il faut consolider les murs, creuser des latrines, surveiller les réserves de bouffe parce que le supermarché du coin n'a pas encore été inventé. Il faudra aussi occuper ses serfs, une fois que le boulot sera terminé et qu'ils ne pourront, aux champs, retourner.

Je ne suis pas exempte de reproches envers ce roman historique, notamment en ce qui concerne les personnages, un peu trop tranchés à mon goût, limite des caricatures, sans aucunes nuances ou alors, quand ils en ont, c'est à la grosse louche, comme Thaddeus, le bâtard qui a appris à lire, qui est intelligent, beau mec, calme, pondéré, qui ne possède pas son cerveau dans sa queue et qui, parfois, alors qu'il est paré de toutes les vertus, réagit de manière bizarre, alors qui si un autre avait fait de même, il l'aurait raillé.

Lady Anne est une sainte femme, on la canoniserait bien de son vivant : elle est intelligente, elle sait lire, est instruite, rusée, subtile, est aimée de ses serfs, leur a inculqué des idées de libertés, est à deux doigts d'inventer le socialisme (le vrai) avant l'heure, a donné des conseils sexuels aux femmes et n'hésite pas à remettre en question les dictats de l'Église.

Or nous sommes en 1348, ne l'oublions pas. L'Église a la puissance de croiseurs de combats. Les messages de lady Anne sont beaux, porteurs d'espoir, elle est humaine, réfléchie, ce qu'elle dit est vérité, mais on plonge à fond dans la caricature non réaliste vu l'époque. Elle pourrait le penser, mais le dire… Oups.

A contrario sa fille, Eleanore, est aussi bête que méchante (mais sans faire rire, comme le ferait un Joe Dalton), stupide, bornée, débile, mauvaise foi comme ce n'est pas possible de l'être (Fillon en jupons et en pire).

Sans doute a-t-elle trop regardé des Disney, car elle se prend pour une grande princesse, la chérie de son papounet d'amour (un débile, crétin, aviné, concupiscent, la totale) et refuse d'ouvrir les yeux quand son monde s'écroule.

On pourrait la comprendre, les certitudes et les illusions qui s'envolent, ça fait mal. Devoir ouvrir les yeux sur son avenir, qui part en couilles, demande du courage, s'inventer un monde imaginaire et accuser les autres de tous les maux peut aider à passer des caps difficiles.

Le problème est que rien ne vient atténuer son portrait et qu'elle s'enfoncera de plus en plus dans ses mensonges, dans sa réalité tronquée, alternée, dans sa haine, son mépris des autres, ses contradictions, à tel point qu'être aussi stupide n'est pas réaliste (un peroxydé blond a fait de même et c'était trèèèès lourd) car c'est le grand écart entre les deux personnages et là, "trop is te veel" (trop c'est trop).

On a juste envie de balancer la fille dans les douves et ensuite, après repêchage, de la foutre dans les latrines remplies et de déféquer dessus. Il y a des baffes qui se perdent, parfois.

Autant la mère est parée de toutes les vertus (un Christ au féminin) autant sa fille est parée de toutes les tares de la terre et de tous ses défauts (sauf qu'elle est bêêêlle et qu'elle le sait).

Le rythme du roman n'est pas trépidant non plus, il prend le temps de se mettre en place, sans pour autant en profiter pour éclairer le lecteur sur le côté historique (ou si peu). Nous sommes en 1348, il y a la peste, la guerre de Cent Ans, l'auteure aurait pu ancrer un peu plus son récit dans L Histoire, nous apporter des détails, mais là, c'est assez pauvre.

Si on prenait la tension du récit, on serait dans la chute de tension totale. Votre palpitant ne risque pas grand-chose durant votre lecture.

Le récit n'offrira guère de péripéties aux lecteurs, hormis quand certains iront nous la jouer "En balade", bien que ça ressemble plus à une escapade du Club des Cinq, version enfants gâtés et pleurnichards (pendant une épidémie de peste, d'accord), qu'autre chose. Quelques moments plus intenses que d'autres, mais pas de quoi vous donner de la tachycardie. le suspense était parti en vacances, sans aucun doute.

Puisque j'en suis à rhabiller le roman pour l'hiver, j'ajouterai qu'il manquait d'émotions, n'ayant pas réussi à me faire vibrer avec son histoire de confinement (qui se passe presque mieux que celui imposé par nos gouvernants), d'épidémie de peste, ni avec ses différents personnages trop parés de toutes les vertus, opposés à d'autres parés de tous les défauts du monde. Ils étaient trop lisses, sans aspérités, sans rien pour équilibrer les portraits.

Avec Ken Follet ou Kate Moss, ça passe, mais ici, ça coince un peu aux emmanchures.

Pourtant, malgré cette volée de bois vert que je viens de lancer sur ce roman (qui en plus possède une suite, argh !!!), je l'ai avalé en deux jours, sans sauter de pages (juste quelques lignes quand je me faisais chier).

Non pas par pur masochisme, n'exagérons pas, c'est juste que je voulais savoir comment tout cela allait se terminer (j'en suis pour mes frais, la suite au prochain épisode), si, à un moment donné, la peste de Eleanore allait ouvrir les yeux et arrêter de répandre ses bubons fielleux sur tout le monde. Et parce que, malgré ma critique sévère, je ne me suis pas trop emmerdée en lisant ce roman… Paradoxe, quand tu nous tiens.

Un roman historique qui aurait pu être un roman noir, mais qui a loupé le coche, qui aurait pu apporter un peu plus de détails sur la vie dans l'Angleterre de 1348 et qui est passé à côté de sa mission, où la Guerre de Cent Ans n'est nullement mentionnée, un roman où les personnages auraient pu être plus équilibrés, moins fades, moins caricaturés à l'extrême, mais qui a failli à ce principe-là aussi.

Un roman mettant en scène la peste noire sans que cette dernière soir l'héroïne du récit, où le confinement de toute une population dans l'enceinte du château semble plus facile que ce que nous avons vécu en mars 2020 (avec nos technologies pour nous divertir)…

Sans oublier un manque flagrant de rythme, d'émotions, l'impossibilité pour le récit de vraiment prendre son envol afin d'emporter son lecteur. le plat avait l'air super, mais finalement, il manquait de corps (oups) et l'équilibre des goûts n'était pas là. Dommage.

(*) Parodie de la chanson "Destinée" de Guy Marchand (merci à lui, encore une fois, car je lui emprunte souvent sa chanson).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'entre très régulièrement dans les librairies, deux ou trois fois par semaine au moins, parfois plus. Je tente de me restreindre, je serais bien capable d'y dépenser l'argent que je n'ai pas.
Chaque fois, j'ai l'impression qu'un nombre incalculable de livres a paru depuis ma dernière visite et j'en conçois une immense frustration.
Je caresse la couverture de tous ceux que je m'apprête à délaisser, me penche sur leur résumé et interroge le libraire à leur sujet. Puis je m'en vais, un peu triste d'abandonner ces petits êtres de papier, mais bien décidée à en adopter un nouveau lors de ma prochaine venue.

Parfois, les livres viennent à moi tout seuls, sans même que j'y puisse mot dire. Ce fut le cas pour Les dernières heures de Minette Walters – expédiées voilà quelques semaines, par les Editions Robert Laffont - et je dois bien avouer qu'elles n'auraient jamais pu entrer dans le club des livres qui me regardaient du coin de l'oeil l'air satisfait, lorsque je quittais la librairie, connaissant ma frustration et sachant pertinemment que jamais je n'aurais le temps de tous les effeuiller.
Les dernières heures elles, intègrent haut la main, l'équipe des romans dont on pourrait tout à fait se passer, encombrant les librairies au même titre que la centaine de romans de développement personnel paraissant chaque année.

Malgré une silhouette alléchante préfigurant des heures de lecture délicieuses, une couverture soignée et attirante et un résumé relativement tentant, Les dernières heures de Minette Walters, grande dame du polar anglo-saxon, furent pour moi un pensum. En en entamant la lecture, je pensais toucher du doigt mon adolescence, fascinée que j'étais alors pour les grandes fresques historiques : je m'imaginais cachée sous ma couette, armée de ma lampe de poche, incapable de fermer l'oeil avant d'avoir découvert la fin.

La déception fut grande. Mois de juin de l'an 1348 : une épidémie de peste s'abat sur le Dorset et décime peu à peu ses habitants. Nobles et serfs meurent par milliers dans d'atroces souffrances. Quand la pestilence frappe Develish, Lady Anne a l'audace de nommer un esclave comme régisseur. Ensemble, ils décident de mettre le domaine en quarantaine pour le protéger.
C'est assez mince, il faut l'avouer, mais cela aurait pu préfigurer une belle intrigue, passionnante, documentée et touffue.

Rien de cela néanmoins. Les éléments de nature historique relèvent plus du grotesque et de l'anecdotique que d'autre chose et outre la peste noire qui s'abat alors sur toute l'Europe, le roman est construit dans un vase clos. L'intrigue aurait aussi bien pu se dérouler au Japon dans les années 40 que dans la France de l'après-guerre ! Aucun intérêt donc à la placer au coeur du XIVème siècle anglais. Et bien qu'il ne soit pas nécessaire de faire entrer un roman historique dans un cadre définitivement réaliste, il est de bon ton de l'intégrer dans un cadre tout de même, quel qu'il soit. Sinon, on n'écrit pas de roman historique !
Les personnages, superficiels et ultra-caricaturaux, ne rattrapent rien. Lorsque deux femmes, l'une dotée de toutes les qualités morales (Lady Anne) et l'autre, une pimbêche écervelée (Lady Eleanor) s'opposent, on ne peut qu'obtenir des dialogues plats et attendus.

On s'ennuie dans ce roman comme semblent s'ennuyer les personnages, coincés dans un manoir alors que les réserves s'amenuisent, prêts à tout pour passer le temps. Il y a bien un cadavre mais même avec cela, l'histoire ne décolle pas. On s'englue dans le trop-vu, le trop-lu, le trop cuit somme toute. Les pages se suivent et se ressemblent sans faire naître le moindre intérêt chez le lecteur, la moindre émotion. On nous a vendu un page-turner haletant, je n'en ai pas vu la couleur. Que du lisse, du plat, du sans intérêt…et des poncifs au sujet du monde médiéval à n'en plus finir !
Comme quoi, il ne suffit pas de camper son intrigue dans un Moyen-âge haut en couleur (si tant est que celui-ci le soit) pour faire du Ken Follet.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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Pour commencer cette critique, les remerciements sont de rigueur: merci aux éditions Robert Laffont et à la masse critique Babelio pour l'envoi de ce roman qui m'a permis de découvrir Minette Walters, que je ne connaissais pas.
Tout s'annonçait si bien avec "Les Dernières Heures": un manoir anglais au coeur du XIV°siècle, une châtelaine aussi fine qu'audacieuse, la peste ravageant les campagnes et un huis-clos déroutant... Tous les ingrédients semblaient réunis et promettaient une saga haletante, sombre et passionnante... du moins, c'est ce à quoi je m'attendais... Hélas, trois fois hélas...
Jugez plutôt: nous sommes dans le Dorset en 1348. Au domaine de Develish règne en maître Sir Richard qui s'apprête à partir porter l'or de la dot de sa fille qu'il veut donner en mariage au fils du comté voisin. Ce qu'il trouve là-bas, c'est un futur gendre bien faible et la peste qui s'apprête à ravager le pays... Il a laissé à Develish sa jeune épouse, Lady Ann, leur fille Eleonor et ses serfs. Parmi eux, le fidèle Gyles, le bâtard Thaddeus qui aspire à une autre vie et tant d'autres. Face à la menace que représente la pestilence et parce que son mari n'en reviendra pas, Lady Ann prend les choses en main au château. Pour sauver son domaine et ses gens de la maladie, elle fait le choix de les mettre en quarantaine tandis qu'elle nomme Thaddeus régisseur à la place de Will, nobliau normand. le désoeuvrement, la promiscuité feront des ravages aussi sûrement que la peste... L'enfermement favorise les haines et les jalousies, creuse les rancoeurs, exacerbe les tensions et met à mal les secrets les plus enfouis. Et puis, il y l'angoisse: celle de savoir jusqu'à quand la châtellenie tiendra avec ses vivres, l'angoisse d'ignorer ce qu'il en est de l'extérieur et des progrès de la peste...
C'était prometteur et pourtant, je sors déçue voire agacée de cette lecture. Les personnages sont manichéens au possible, monolithiques: nous avons la châtelaine aussi courageuse que belle et qui devient insupportable de perfection, sa fille dévorée par sa colère et son orgueil (quel gâchis, car elle est à mon sens le personnage le plus complexe, au destin le plus captivant qui aurait le plus gagné à un traitement tout en nuances!), le serf beau, différent et ténébreux, le normand perfide et les "bons" serfs dévoués à leur maîtresse. Insupportable et d'autant plus dommage que ce foutu manichéisme nuit complètement à l'intrigue et au plaisir qu'on attend de découvrir une bonne histoire autant qu'il agace.
En ce qui concerne le récit en lui-même, l'alternance des points de vues est une bonne idée qui demeure agréable. L'intrigue est, en revanche, cousue de fils blancs (de rubans fluorescents) et je déplore que les quelques grandes révélations du roman soient amenées avec si peu de subtilité et tant de gros sabots. Cela laisse une impression de "mon histoire s'endort, je pose ça là pour lui donner un second souffle". La peste dont il est question dans le résumé semble n'être parfois qu'un cadre flou, un prétexte, un contexte non exploité, un écrin pour l'intrigue et on s'en accommode non sans mal suivant les chapitres dont certains sont un peu... capillotractés...
Enfin, j'émets des réserves quant au cadre historique: il me semble qu'en 1348, la Guerre de cent ans en était à l'une de ses premières phases et bien que la France en fut physiquement plus touchée que l'Angleterre, le conflit n'était pas sans répercussion de l'autre côté de la Manche. Or Minette Walters ne l'évoque pas une seconde... C'est dommage et assez incohérent de mon point de vue.
L'écriture est assez fluide mais manque de finesse et j'ai regretté des dialogues au ton un peu trop contemporain pour être crédibles...
Je sors donc de ces "Dernières Heures" désappointée et sur ma faim...et je ne lirai pas la suite.
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