AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 736 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jojo apprend qu'il va devoir suivre sa mère récupérer son père qui sort de prison. le tout accompagné de Kayla, sa petite soeur, qu'il chérit plus que tout, et d'une amie à sa mère qu'il n'aime pas particulièrement. Il laisse derrière lui ses grands-parents et surtout sa grand-mère malade du cancer. Ce sera un court voyage mais pendant que la route défile on découvre l'histoire de cette famille noire américaine où le racisme frappe sans douceur. Chaque membre de la famille a son lot de douleur à porter et petit à petit on comprend leur vécu, leurs peines et leur comportement.

J'ai trouvé ce roman très beau même s'il dépeint toute la misère d'une famille longtemps pointée du doigt pour sa couleur de peau, même si la parentalité est ici un fardeau plutôt qu'une joie, même si l'ambiance est lourde et poisseuse. L'attitude de Jojo envers sa petite soeur m'a beaucoup émue, lui qui cherche à tout prix à obtenir l'amour de sa mère qu'il n'a jamais eu, il prend soin de sa soeur comme la prunelle de ses yeux.
J'ai aimé le mélange de la réalité et des souvenirs. Des choses qui se passent maintenant et des revenants. C'est bien pensé, bien ficelé et ça se lit facilement.
Un roman important et très bien écrit.
Commenter  J’apprécie          30
Le chant des revenants est une petite pépite de la littérature américaine.

Ward nous plonge avec simplicité dans la vie, tout sauf idéale, d'une famille noire du Sud des États-Unis.

Papy est ancien détenu d'une horrible prison.
Léonie est sa fille, et au premier abord, une mère peu exemplaire. Poutant, au fil de ses chapitres, le lecteur se surprend à lui pardonner son comportement.
Puis Jojo, son fils, un garçon courageux qui doit malheureusement accepter un don étrange qui l'accompagne depuis sa naissance.

C'est un roman qui se lit vite, avec un langage simple, et qui est rythmé par l'alternance entre ses narrateurs.

J'ai particulièrement apprécié ce mélange subtil entre réalité et fiction. le résultat est assez surprenant.
Cette famille ébranlée par les pertes, les maladies et les mauvais choix m'a émue. Et surtout, elle rappelle que la naissance d'une société prônant l'égalité entre tous les Hommes, indépendamment de leur couleur, est encore récente.
Commenter  J’apprécie          80
"Le chant des revenants" est une épopée de nature mystique où se mêle le fantastique et le réel. D'une plume poétique et puissante, l'autrice nous livre un roman hanté et choral pour raconter l'Amérique noire.

Il y a tout d'abord Jojo, un jeune garçon de 13 ans charmant et mature qui semble déjà porter toute la famille à bout de bras. Léonie, sa mère, une droguée complètement dépourvue d'instinct maternel. Richie, un fantôme du passé qui prend beaucoup de place et dont la présence fait écho au titre du livre.
Dans le Mississippi de nos jours, ces personnages sont confrontés au racisme, aux injustices et à la misère.
Jojo et Kayla, enfants d'une mère noire et d'un père blanc représentent l'espoir d'un monde nouveau et subissent surtout les conséquences du comportement de Léonie, devenue maman trop tôt et de Michaël, un père absent condamné à 3 ans de prison.
La grand-mère qui sait lire dans le coeur des êtres est rongée par un cancer qui anéantit peu à peu les derniers prémices de vie.
River, le grand-père et véritable pierre angulaire de la famille, transmet ses mémoires à Jojo et fait vivre le passé à travers ses récits teintés de violence et de souffrance où la source se trouve en le pénitencier cauchemardesque de Parchman. Une ferme-prison qui fait le pont entre le passé et le présent et où les conditions et traitements de l'époque de l'esclavagisme ont persisté jusque dans les années 1970. Les spectres de ces événements tragiques viennent hanter les vivants et le temps semble suspendu. Tel un don transmis entre les générations, les revenants peuvent être vus, sentis et écoutés par cette famille atypique.
Deux esprits se détachent parmi toutes ces âmes tourmentées : Given et Richie. Given le frère de Léonie qui lui apparaît lorsque celle-ci est défoncée et Richie, troisième voix du roman et personnage emblématique qui slalome entre le royaume des vivants et le royaume des morts, lui-même obsédé par ses propres démons.

Un récit d'une force tranquille à l'écriture lyrique, calme et violente à la fois. Un chant qui berce le lecteur et dont les paroles sont un hymne à la mémoire et à L Histoire.
Commenter  J’apprécie          40
J'avais été très marquée par Les Moissons funèbres et la violence qui en découle. Je m'étais imprégnée du paysage de ce côté du Mississipi, tout était clair pour moi, très visuel.
Dans le Chant des revenants, j'ai eu plus de mal, ce décor est resté diffus, la violence y est moins brute, plus diffuse, plus implicite, elle réside dans les relations des personnages entre eux sans que l'on puisse toujours exactement saisir ce qui les pousse à cette brutalité.
Jojo grandit auprès de grands-parents aimants et d'une mère toxicomane absente et immature et qui n'a aucune fibre maternelle. On ne sait pas vraiment comment elle est devenue ainsi, on sent une douleur en elle que l'amour de ses parents pour elle n'explique pas. C'est donc à Jojo que revient le devoir de s'occuper de sa petite soeur Kayla, ce qu'il fait avec zèle et une grosse dose d'affection. Leur père à tous les deux, un Blanc, va sortir de prison, et Leonie, la mère, décide d'aller le chercher avec une amie et ses deux enfants. Commence alors un road trip à travers le Mississippi qui réveille les fantômes du passé, le frère violemment tué de Leonie, et un jeune garcon que le grand-père de Jojo avait protégé dans leur jeunesse.
Encore une fois, Jesmyn Ward nous dépeint cette violence raciale des états du Sud qui semble inévitable malgré les efforts qu'on peut faire pour s'en sortir en tant que Noir, comme c'est le cas ici.
Quant à l'aspect mystique, je n'ai pas été sans penser aux romans de Louise Erdrich, qui se concentre elle sur les communautés Ojbiwé dans le Minnesota.
Une lecture forte mais sans l'intensité attendue. Il reste que Jesmin Ward a une voix bien à elle qui a vraiment toute sa place dans la littérature américaine d'aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          272
Il y a comme ça au fin fond de la Louisiane des familles qui cohabitent avec leurs morts.
Si le petit-fils s'en accommode sa mère, elle, refuse de porter cet héritage et le dissout dans les artifices de la drogue.
Incapable de protéger ses enfants, amoureuse de celui dont le cousin a tué son frère sous ses yeux, déception permanente pour ses parents, Léonie attend de savoir de quel côté elle va sombrer sans que rien ne la retienne parmi les vivants.
Puis il y a ce fils, Jojo, qui semble incarner son père, sa mère et son frère en même temps, véritable point d'ancrage pour cette petite soeur qui refuse tout net que ses parents s'approchent d'elle et vit accroché à ce frère protecteur.
Tout ce petit monde habite chez les grands-parents où la grand-mère attend la mort, l'amour circule mal, il se bloque dans les failles d'une histoire qui dépasse leurs interprètes.
Les revenants guettent et Jojo les apprivoisent pour que la vie de sa soeur et la sienne ne soit pas celle de ses parents perdus.
Une très belle écriture pour raconter cette Amérique noire qui aujourd'hui encore vit en marge dépossédée de ses lointaines racines, suintant les douleurs de l'esclavagisme et qui ne cesse de vouloir relever la tête avec dignité.
Commenter  J’apprécie          90
Je ne suis jamais vraiment entré dans ce ce livre:"le chant des revenants".Sa lecture m'a été difficile.
Jasmin Ward utilise ses protagonistes dont un revenant dans des monologues , des chapitres à part entière ,lents ,sourds qui nous confronte à la violence du racisme et de l'injustice qui en découle.
Elle aborde les rapports humains ,conséquence de la ségrégation et de la misère ,notamment l'immaturité parentale, la consommation de drogue qui contraste avec l'amour grand-parentale et l'amour fusionnel de Jojo et sa soeur.
C'est certainement un livre à lire mais qui reste douloureux par son récit et difficile par son écriture.
Commenter  J’apprécie          90
Mère toxico, père en taule : Jojo, 13 ans, est mal barré dans la vie.
Côté maternel, un grand-père solide qui lui apprend à se débrouiller dans une ferme. Mais une grand-mère mourante. Et un oncle, mort tragiquement.
Côté paternel, des grands-parents blancs, qui refusent même de rencontrer leurs petits-enfants nés d'une "pute nègre".
Ajoutez à ça la petite soeur que Jojo porte en permanence accrochée à lui.
Et vous avez tout le tableau d'un Mississippi violent, ravagé par la misère, la dope et le racisme, un Sud profond hanté par les fantômes de l'esclavage, où on ne subsiste que grâce à la chaleur de la solidarité familiale. Et Jojo, lui-même hanté par les souvenirs des autres, par ces revenants qui réclament justice, Jojo est un garçon lumineux, à la fois fragile et solide comme un chêne, un personnage inoubliable.
Un très beau roman, qui démarre lentement - il y a des longueurs - mais qui vous plongera vous aussi dans le chagrin porté depuis des générations par les familles noires, dans le Sud des États-Unis.
Belle traduction de Charles Recoursé.
Challenge ABC 2023
LC thématique de janvier 2023 : "Entre 200 et 500 pages"
Commenter  J’apprécie          262
📖 Jojo vit chez ses grands parents avec sa petite soeur et sa mère.
Cette dernière est une junkie et son père est en prison.
Alors qu'il doit être libéré, sa mère emmène ses enfants à la rencontre de leur père.

📝 Dans ce récit polyphonique, nous découvrons une famille dysfonctionnelle au lourd passé.
Il y est notamment question de maternité non désirée, un sujet qui me passionne toujours.

💔 Les origines des drames de la famille sont révélés, ils sont le résultat du racisme et de l'héritage de l'esclavage.
L'ostracisme et la misère qu'il provoque poussent beaucoup d'afro-américains vers les trafics voire le crime.
L'auteure, par des va et vient dans le passé, illustre le fardeau du souvenir et des morts. L'injustice qu'on ne peut oublier car elle a survécu.
Le récit est sombre, l'atmosphère lourde.

🪔 Mais heureusement dans cette obscurité, les croyances ancestrales apportent magie et espoir. La sorcellerie est une forme de pouvoir, une sagesse transmise envers et contre tout.
Nos personnages ont fréquemment des visions, rencontrent des revenants, des fantômes tourmentés.
Ils sont une armée à errer, à chercher la paix, une paix qui n'est plus à leur portée.

📍En conclusion, une lecture intéressante, dans la lignée des romans de la grande Tony Morrison. Je ne l'ai, malheureusement, pas apprécier autant que je l'aurais souhaité certainement car j'ai lu beaucoup de romans sombres américains cette année comme Betty ou My absolute Darling qui ont été deux énormes claques.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman choral sombre et puissant qui nous mène au coeurs des vie de Jojo, Kayla, ses parents et grands-parents dans un Mississippi encore en proie à l'injustice raciale.
Leonie qui ne sera jamais une bonne mère pour ses deux enfants et leurs grands-parents qui leur apprennent ce qu'est l'amour. Jojo et Kayla sont des enfants aux dons particuliers hérités de leurs ancêtres mais que l'on a envie de protéger tellement la vie les écrase.
Commenter  J’apprécie          70
L'auteur Jesmyn Ward nous emmène dans une Amérique du Sud encore stigmatisée par un passé esclavagiste et raciste. Il s'agit d'un roman à trois voix porté par Jojo (jeune garçon de 13 ans), Léonie (sa mère), et Richie (la voix du passé en quelque sorte) et à travers leur récit, on suit également l'histoire des grands-parents, ceux-ci étant le fil conducteur de l'histoire de cette famille violentée. En résumé : le père de Jojo, Mickael, doit sortir de prison, Léonie décide d'embarquer tout le monde pour aller le chercher : ses 2 enfants et son amie. L'histoire nous emporte dans un road movie dans un état du Sud de l'Amérique où la misère, la pauvreté et le racisme sévissent et où les croyances perdurent. Il plane sur ce roman quelque chose de mystique. Les personnages semblent hantés par leur passé et leurs morts. C'est ce côté sombre et hanté qui ne m'a pas plu. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages (la petite soeur de Jojo est insupportable, la mère est caricaturale). L'histoire s'étire et se complaît dans le cru, les cris, la saleté. Et je me suis perdue entre le passé et le présent. Je comprends que Jesmyn Ward se fasse la porte parole d'une Amérique délaissée, de par ses origines, mais ce livre manque de luminosité. Et c'est sans doute là que réside la force de l'écriture de Jesmyn Ward : réussir à ne pas nous laisser indifférent face à des vies humaines maltraitées par la vie, les oubliés de l'Amérique. Ce roman ne laisse donc pas indifférent qu'on aime ou pas.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (1662) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2886 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}