Il y a deux excellentes idées dans cette pièce que j'ai trouvée bien trop courte. Tout d'abord, l'insensible échange des rôles entre deux personnages : l'ami indésirable qui devient l'amant d'une part, et le mari qui devient l'hôte indésirable d'autre part. Ensuite, c'est une mise en abîme du théâtre dans le théâtre (à la manière de
Giraudoux dans
l'Impromptu de Paris), puisque
le souffleur (ça aurait été plus difficile à imaginer avec une oreillette !) intervient dans la pièce pour critiquer les acteurs et pour modifier le texte à son goût.
Malheureusement ces deux points positifs pâtissent de la brièveté de la pièce qui empêche d'affiner l'interversion du mari et de l'amant d'une part, et d'exploiter au maximum l'intervention du souffleur d'autre part. La solution de faire assommer l'acteur par
le souffleur qui prend alors sa place apparaît comme une facilité pour ne pas plonger la tête la première dans le non-sens ce qui m'aurait franchement conquise. Au contraire, la pièce hésite entre le théâtre de l'absurde et le théâtre de boulevard ce qui m'a laissée sur ma faim.