J'avais beaucoup aimé le premier roman de Bernard Weber, «
Les fourmis », qui pour moi apportait un style vraiment nouveau dans ce qu'on peut appeler le roman d'imagination : pas vraiment de la science-fiction, mais un récit qui part d'une hypothèse extraordinaire : si nous pouvions entrer dans les pensées d'une fourmi, à supposer qu'elle en ait vraiment…
Depuis, les quelques romans de
Werber que j'ai lus m'ont plutôt déçu, et celui-ci fait malheureusement partie du lot. Je trouve qu'il y a toujours au début une idée intéressante, une situation inédite et généralement très bien trouvée.
Ici par exemple, le jeune écrivain Gabriel Wells s'aperçoit tout-à-coup, à ce qui devrait être son réveil un matin comme un autre, qu'il est mort, et même qu'il a été assassiné. Et
depuis l'au-delà, en utilisant le pouvoir de médium de la jeune Lucy Filipini, il décide de retrouver son assassin. le scénario est prometteur, mais malheureusement cela s'essouffle assez vite, avec des péripéties dans le monde des esprits que je trouve pour ma part assez puériles, et où on sent que l'auteur, peut-être en mal d'inspiration, est allé puiser dans un précédent ouvrage, «
Les Thanatonautes ». Tout cela se termine de manière plutôt confuse, dans un au-delà très hiérarchisé et peuplé d'esprits issus de la littérature et de diverses mythologies joyeusement mélangées.
Notons au passage un argumentaire développé par Gabriel Wells, qui décrit son combat contre les critiques littéraires l'accusant d'être un auteur de romans faciles et non de véritable littérature. Comment ne pas penser que dans ces pages, Gabriel Welles est en réalité la voix de Bernard Weber lui-même.
En définitive, je retrouve la même déception qu'après la lecture du « Papillon des Etoiles » : là aussi nous avions un thème très riche, qui aurait pu alimenter une superbe saga en plusieurs volumes, et au final un roman un peu bâclé, peut-être par suite d'impératifs de date de sortie… (Il faut impérativement un
Werber pour les fêtes de fin d'année…)
Je crois que je vais attendre un peu avant de reprendre un livre de cet auteur.