Drôles de frères

Après les aventures fantasques d' « Aztèques dansants », j'ai continué sur ma lancée avec un autre roman humoristique de D. Westlake « Drôles de frères ».

Dans le quartier de Manhattan à New York, des promoteurs immobiliers souhaitent acheter le terrain où un monastère abrite encore des moines. Encore faut-il que les propriétaires du domaine acceptent de vendre ce vieux monastère aux promoteurs ?
L'histoire va donc se focaliser sur la manière dont nos « frères » veulent interrompre l'achat du terrain en retrouvant le fameux bail du début de la location.
Le Frère Benedict va donc être chargé d'enquêter et évidement de quitter temporairement le monastère, seul lieu qu'il connaissait auparavant.

Comme pour « Aztèques dansants », D. Westlake passionne son lecteur par son humour et le décalage permanent entre les différents personnages; Chaque frère révèle des talents cachés dans une autre vie et le frère Bénedicte découvre même la tentation du sexe opposé. le style de Westlake est vraiment inclassable et à découvrir.

Si vous voulez poursuivre avec la religion, je vous conseille « Bonne conduite » avec des religieuses cette fois-ci.

Dieu existe et Donald Westlake en apporte la preuve, enfin ...presque.
De vilains capitalistes veulent exproprier de doux moines de leur monastère malencontreusement situé en plein coeur de New York. Et si Frère Benedict n'avait pas eu le regard fureteur sur le bon article de leur journal du dimanche, ils se seraient tous retrouvés sur le pavé. Mais heureusement il rencontrera le VRAI Père Noël qui lui promettra qu'ils se tireront de ce mauvais pas. Bref, c'est à choisir entre Dieu et le Père Noël à moins que...
Mais s'en tirent-ils de ce traquenard et si oui, comment ? C'est bien là que l'auteur s'en donne à coeur joie pour notre plus grand plaisir.
A l'exemple de ces sages moines, c'est promis, je ne parlerai plus de trajet en tram; ni de parcours, préférant employer le mot "voyage", tellement plus... attrayant.
Deux moments haut en couleurs.
Toutes ces publicité, horaires et papiers administratifs recopiés et enluminés par un Frère passionné et talentueux : imaginez une pub Coca Cola traitée comme "Les Très Belles Heures du duc de Berry" !
Et la bataille verbale entre le Frère Abbé et l'horrible capitaliste aussi aguerri l'un que l'autre en citations bibliques.

Drôle, sarcastique et divinement troussé ce récit de M. Westlake.

Les voies du seigneur sont impénétrables, tout comme celles de la littérature.
"Drôles de frères" est publié chez "Rivages Noirs" : c'est donc un polar.
D'une certaine façon, on peut parler de roman noir : de l'action, du suspense, des gentils (religieux) et des méchants (capitalistes)...
Mais il y a beaucoup plus que ça : de grands moments de littérature et de poésie (si, si !), de la réflexion, de l'intelligence, du style...
Et, bien sûr, beaucoup d'humour. Enormément d'humour, même.
Normal, c'est du Westlake !

Une oeuvre pareille à aucune autre. Semi polar semi roman d'initiation et tellement jubilatoire!

Si l'humour fait partie de vos pêchés mignons, Donald Westlake est un peu le messie. En tout cas pour moi il est de ceux qui offrent de pures lectures divines (la série Dortmunder, Aztèques Dansants). Alors comment refuser de le voir orchestrer un duel entre un monastère et des promoteurs immobiliers ?
Drôles de Frères est un roman court, rythmé et bien dosé entre les dialogues insolites, rebondissements inattendus et réflexions philosophiques. le roman se conclue hélas de manière trop expédiée pour en faire une pépite littéraire, ce qui est bien dommage car un chapitre de plus aurait pu clore les enjeux de façon plus satisfaisante.
Cette réserve laissée de côté, Drôles de frères est une nouvelle belle proposition dans la carrière de son auteur, décidément très inventif quand il faut donner la parole aux personnages les moins évidents et les plonger dans des mésaventures les plus abracadabrantes.

Alors que je suis une inconditionnelle de la série des Dotmunder, personnage récurrent de Donald E. Westlake, et que j'avais beaucoup aimé Aztèques dansants, j'ai été assez déçue par ce roman.
Alors que le sujet était alléchant, l'histoire commence lentement et s'éternise, pour arriver à une fin abrupte et capillotractée.
Une petite enquête policière aurait pu améliorer le rythme, mais elle reste sans saveur.
Le héros est lointain, lunaire, un peu anesthésié. Les autres personnages de moines ne sont pas assez exploités et semblent interchangeables.
L'humour tombe souvent à plat.
Je suis allée jusqu'au bout en espérant un sursaut, mais rien est arrivé.
Allez, je pardonne, tout le monde peut avoir une baisse de régime.