Curieux roman, curieux faux-polar d'un des plus grands écrivains du Noir.
Paul Cole est un acteur en tournée. Il se trouve à l'hôtel avec une de ses partenaires, au bord de la petite mort. Comme dans les vaudevilles, le mari survient et l'assomme d'un coup de chaise.
Sorti du coma, il se rend compte qu'il a perdu une bonne partie de sa mémoire. Commence alors une longue (très) quête de son identité passée. Mais sans argent, sans souvenirs, c'est un calvaire. Il n'inspire plus que méfiance, ennui ou dégoût.
Ce roman a été écrit il y a près de 50 ans et ressort aujourd'hui, après la mort de
Westlake. Était-ce une bonne idée ?
Pas si sûr.
L'histoire est passionnante, troublante et surtout, touchante. On pense immanquablement au scénario de "Memento", le remarquable film de
Christopher Nolan.
On suit quasi au quotidien, les efforts désespérés de Cole pour retrouver sa vie d'avant et la terrible ironie de la situation qui conduit un acteur, à vivre privé de sa mémoire.
Hélas, le récit, étalé sur près de 500 pages, se noie dans les détails, manque de changement de rythme et l'ennui finit par pointer.
Ce qui aurait pu être une remarquable nouvelle devient du coup, un roman un peu languissant.
Resserré, on tenait sans doute un chef d'oeuvre.
D'autre part, certains éléments restent inexpliqués. Ainsi, Cole perd (oublie) assez rapidement son portefeuille qui contient tout ce qui lui est nécessaire pour prouver son identité. Et pourtant, il parvient à accomplir des formalités, sans que cela pose de problèmes. Invraisemblable.
Westlake aurait-il fini par publier ce texte ? Peut être.
En l'état ?
Là, je doute.