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3,65

sur 271 notes
Les Editions Gallmeister nous avaient jusque là habitué à des très bons romans ayant pour cadre les grands espaces américains comme Sukwann Island de David Vann, ou encore les très bons polars de Craig Johnson. Changement de décor, avec Pike, de Benjamin Whitmer, elles nous offrent un remarquable polar urbain où l'on patauge dans la neige noire au milieu de gaz d'échappement… Une couverture noire, pour un vrai roman noir, très noir !

Dans une ancienne vie, Douglas Pike a été tour à tour homme de main pour la mafia locale, toxicomane, videur de boîte de nuit, alcoolique ou encore passeur de clandestins à la frontière mexicaine. Aujourd'hui, il répare des maisons dans un coin reculé des Appalaches accompagné de Rory, un jeune homme à peine sorti de l'enfance et qui rêve de devenir boxeur professionnel. Tous les deux sont poursuivis par un passé qu'ils tentent d'oublier mais qui va brutalement les rattraper de la plus inattendue des façons. Lorsque Sarah la fille de Pike est retrouvée morte des suites d'une overdose, ce dernier se retrouve responsable de Wendy, une fillette de douze ans, dont il ignorait l'existence. Pike a oublié pendant de longues années sa fille mais il n'accepte pas son décès. La thèse de l'overdose lui semblant plus que suspecte, il décide de se rendre à Cincinnati. Accompagné de son acolyte, il va écumer les bas-fonds de cette ville, de bars glauques en squats de junkie et lieux de prostitution, à la recherche d'une réponse. Quand Derrick Krieger, flic violent et pourri jusqu'à la moelle commence à tourner autour de Wendy, les vieux démons se réveillent.

Ce premier roman est une redoutable excursion dans les entrailles de l'Amérique urbaine des années Reagan dans ce qu'elle a de plus violent et sordide. Pas un personnage ne rachète l'autre. Un ramassis de brutes alcooliques, de pervers violents, d'êtres corrompus ou estropiés. Ils ont en commun une incapacité chronique à éprouver le moindre regret ou sentiment. La notion de rédemption, d'amour ou de pardon leur est étrangère. Accablés par une multitude de démons, survivre d'un jour à l'autre est leur unique préoccupation. Ce premier roman dont chaque mot suinte la noirceur et la violence sans complaisance, est construit avec intelligence, mêlant habilement lyrisme et réalisme. Une très sombre et tragique histoire qui se dévore en quelques jours et qui ne laisse pas intact. Elle semble annoncer un grand auteur. A suivre.
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Pike est ce qu'il convient d'appeler un garçon un brin caractériel.
Enfin était, car il semble s'être rangé des bagnoles.
Vivotant de petits boulots occasionnels, cet ancien truand tente de gérer ses anciens démons du mieux qu'il le peut.
Pourtant, il suffirait de pas grand-chose pour que la lave qui coule dans ses veines n'explose une nouvelle fois car comme le disait si talentueusement le poète :
♫On a vu souvent
Rejaillir le feu 
De l´ancien volcan 
Qu'on croyait trop vieux♪
(AC/DC, live at La Chapelle-sur-Erdre, 1824).
Une fille overdosée et une petite-fille fraichement découverte sur les bras plus tard, c'est un Pike limite sous pression que nous retrouvons, fin prêt à en découdre avec cette pourriture qui semble tourner dangereusement autour de Wendy, la seule famille lui restant désormais.

Décidement, j'aime énormément cette collection NeoNoir de chez Gallmeister.
Elle s'affirme, au gré des parutions, comme étant un gage de qualité persistant .
Pike justifie pleinement cette nouvelle réputation.
Outre l'histoire crasseuse au possible, Pike, c'est avant tout une galerie de personnages truculente.
Whitmer vous balance les pires saloperies avec un tel détachement, une telle maestria, qu'à l'annonce d'une énième hausse d'impôts assortie de la parution imminente du dernier Céline Dion, vous lui diriez encore merci en lui baisant les pieds. C'est dire la faculté du mec à faire passer une pilule basiquement imbouffable.

Le bonhomme fait dans le sordide avec la grâce et l'élégance d'une danseuse étoile gavée au Nutella et au saindoux. On a fait l'impasse sur les tripes, trop gras pour l'entrechat...
Une plume acide à l'ironie mordante, il n'en faut pas plus pour prendre son pied, enfin son genou vu la souplesse qui me caractérise, et dévorer cette petite perle immorale de chez NeoNoir le grand.

Encore !
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Douglas Pike était de la mauvaise graine. Mais ne l'est plus aujourd'hui. Bien qu'il se soit rangé et ait abandonné son boulot de truand pour troquer un peu de tout et n'importe quoi, son passé le rattrape souvent. Dans cette ville enneigée et crasseuse de Cincinnati, dans ses quartiers mal famés où les prostituées et les dealers se côtoient, les nouvelles vont vite. Aussi, dès lors que sa fille Sarah, qu'il a abandonnée il y a des années et dont il est sans nouvelles, meurt d'une overdose, Dana, une pute et une amie de cette dernière, le retrouve bien vite. Accompagnée, qui plus est, de Wendy, sa petite-fille. Avec l'aide de son associé Rory, un boxeur qui rêve de gloire et de médailles, il va devoir s'improviser papy. Mais avant cela, il tient à comprendre la mort de sa fille et recherche alors les personnes qui l'ont côtoyée... Ce qui risque de déplaire à Derrick Krieger, flic corrompu jusqu'à la moelle, qui règle ses comptes à sa manière.

Des pervers, des putes, des drogués et des corrompus dans cette ville aux ruelles sombres et mal famées, aux squats fumeux et aux bars peu fréquentables. Bienvenue à Cincinnati ! Ville d'une noirceur implacable où ne luit aucune once d'espoir ou de rédemption. Benjamin Whitmer nous offre un roman noir à l'ambiance crasseuse, poisseuse et malsaine. Pike et Derrick, ces anti-héros rugueux, déchirés et malmenés par la vie, vont se livrer bataille sans merci dans ces ruelles enneigées. Gare à tous ceux qui oseraient se mettre sur leur route. De courts chapitres qui apportent un certain rythme, une écriture à la fois violente, poétique et noire et des personnages à couteaux tirés font de cette sombre histoire un roman redoutable et efficace.

Pike...Faut pas trop le chercher !
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Pike n'est pas un rigolo, Pike n'est pas un tendre. Pike n'est pas un humaniste.

Fallait pas tuer sa fille, les gars. Pas qu'il y était attaché. Pas qu'il la fréquentait. Pas qu'il s'y intéressait. Mais sur le principe quand même, y a des choses qui se font pas. Et en plus, il se retrouve garde-chiourme de sa p'tite fille. Ah là oui, ils l'ont vraiment mis en colère. Et il ne va pas faire de quartier. Y a de l'ingénu qui va souffrir. Car quand Pike fâché, Pike toujours faire ainsi (notez la subtile référence au capitaine Haddock dans le génialissime Tintin et le Temple du Soleil).

Benjamin Whitmer est un orfèvre de la phrase. Celle qui fait mouche. Celle qui tue. Celle qui casse. À la Brice de Nice mais en plus Dark. C'est à dire que quand il casse, le Whitmer, les gens meurent vraiment ou prennent cher et c'est pas que par des vannes.

Enchaînant les perles dans un collier de vicissitudes, Whitmer nous régale.
Alternant rires et rictus déformés, par tant de vices dans la gente humaine, le nihilisme est à son comble. Ici les hommes sont des salopards, les femmes des putes. Et pis c'est tout.

Chez Whitmer, les miroirs sont sombres aux reflets sales et ne renvoient que dégoûts, amertumes et déceptions.

En revanche, les personnages sont d'or, brillamment écrits, de petites pépites lustrées. Des destins brisés, des lendemains contrariés. Une fuite en avant avec pour seule issue : le mur.

Ce qui sauve le lecteur de la dépression, c'est cette écriture aiguisée, ce sens du rythme dans le mot, cette saveur particulière qui dessine des sourires sur l'estomac. Et fait glousser comme un dindon au beau milieu d'une page presque toutes les pages.

Allez, on se met dans l'ambiance :
"- Merde je suis aimant. J'entretiens sa pelouse. Je la tonds. Je la garde humide.
Rory le fixe.
- Je laboure son lopin. Je débroussaille son petit jardin de derrière.
- Encore une comme ça, dit Rory, et je t'abats."

- C'est possible de manger ? demanda Pike.
- C'est possible. (Il fait un geste du menton par-dessus son épaule.) On a trois mexicains dans la cuisine.
- On mange pas les mexicains.

Si le style est à tomber et les personnages croquants/craquants, l'intrigue est la petite faiblesse du bouquin. L'histoire tourne vite en rond et sa résolution est lapidaire voire expéditive mais finalement on s'en fout. Redonnez- moi un p'tit noir, un Whitmer de préférence !3,5/5
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Amateurs de romans très noirs, dont les personnages sont tous plus horribles les uns que les autres: alcooliques, proxénètes, drogués, dealers…, cette lecture est pour vous.

Bien-sûr, je ne m'attendais pas à ce que l'auteur nous conte une charmante histoire, mais à ce point tout de même.

On peut se rassurer en se disant que l'intrigue se passe aux États-Unis ( loin de nous, petits Français) et sous la présidence de Reagan (loin de nous, dans le temps), mais tout de même, ça donne froid dans le dos.

Dès les premières pages, le ton est donné. Derrick entre en scène, non, ne pensez pas à ce policier Allemand qui vous a endormi tant de fois devant votre poste de télé. ce Derrick est là n'est pas un gentil personnage.

Tant de crasse, de méchanceté, de violence au même endroit, et pourtant, malgré tout cela, j'ai réussi à m'attacher à Pike ainsi qu'à Rory.

Tous les deux ont un passé pas très glorieux pour l'un et une enfance remplie de malheurs, de bien trop de souffrances pour l'autre. Ils aiment donner des coups et en recevoir, ils s'apprécient mais pas d'amitié mielleuse ici...
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Cincinnati. Pike, bourlingueur sans attache. Son pote, Rory, boxeur amateur et bien amoché. Sa fille Sarah qu'il a perdu de vue depuis des années mais on lui apprend sa mort, qu'elle était pute et junkie et qu'il va devoir prendre en charge sa petite fille Wendy.

Alors il veut savoir, venger sa mort dans laquelle serait impliqué un certain Derrick, flic pourri, flingueur de négros.

Je retrouve avec plaisir la prose imagée de Whitmer, une certaine poésie dans toute cette brutalité.
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Avec ses cheveux gras et son manteau sale, Dana ne passe pas inaperçue dans cette petite ville du Kentucky. Cette junkie traîne derrière elle une fillette âgée de douze ans. Dana a quitté les bas-fonds de Cincinnati pour confier la jeune Wendy à son grand-père Pike. La mère de Wendy, Sarah - la fille de Pike donc - est décédée dans des circonstances sordides. Elle a succombé à une overdose d'héroïne dans sa cuisine et les clochards du quartier sont venus violer son cadavre. Ambiance, ambiance ! Pike a abandonné sa fille très jeune pour suivre une carrière criminelle étoffée qui lui laisse des vagues à l'âme. « Il y a certaines choses avec lesquelles on peut apprendre à vivre. Pour la plupart des autres, c'est impossible. » Et là justement, c'est dur à digérer, il est démangé par le besoin de connaître les circonstances du décès et par l'envie de venger une fille pour laquelle il n'a jamais été présent. Il lui faut aussi apprivoiser Wendy, un vrai chat sauvage. Il sera accompagné dans sa quête par Rory, un jeune de dix huit ans à l'enfance tragique, boxeur talentueux qui rêve de devenir professionnel.

Soixante-seize courts chapitres pour traverser un monde glauque et violent. L'intrigue est parfois trop linéaire, le récit passe d'une informateur à un autre, mais chaque étape est une illustration de ce qui peut se faire de pire dans la nature humaine : drogués, flics corrompus, alcooliques, pédophiles, prostituées, vétérans du Viet Nam défoncés, … le roman est un duel à distance entre deux gros durs : Pike le truand repenti et Derrick le flic pourri. Si vous aimez le roman noir, si vous souhaitez traverser les bas-fonds des Etats-Unis, Pike est fait pour vous. Un roman sombre et sans espoir : « Dehors, rien ne change. Dedans non plus. » Nul ne peut échapper à son passé ni à son destin.
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Entre Nanticote et Cincinnati, la neige n'est que bouillasse. Toujours sale, elle se défait comme la vie de tous les protagonistes. Une neige hésitante sur la forme à adopter, jamais immaculée. Chez Whitmer, point de tapis blanc et duveteux, ni d'aimables flocons dansant dans la nuit.
De Nanticote à Cincinnati, le ciel ressemble à du vomi. Les étoiles s'éteignent dans la lumière jaune des réverbères, les immeubles s'émiettent tels des quignons rances, l'air est aussi irrespirable que dans l'Enfer de Dante, les peaux se décollent des os sous les armes de poing, les yeux pleurent du sang, la vie n'offre rien. La minceur du quotidien pourrit la moelle de celle qui est restée à la marge de l'histoire. Cynisme d'un épilogue qui n'espère rien.

A travers une intrigue minimaliste, Benjamin Whitmer ébauche une peinture plus noire que noire des squats de junkies, des relais routiers sordides, de la ville prisonnière de sa déréliction et des hommes suant la violence, la came, l'alcool. C'est crasseux et graisseux. Ca poisse de corruption, ça dégoutte de bêtise. C'est violent comme un film de Tarentino.

Dans la menace d'étouffement, dans l'excès des rires toujours métalliques et rouillés, dans cette humanité qui ne vaut pas la corde pour la pendre, on aurait voulu en savoir un peu plus sur le méchant des méchants, Derrick Krieger ou tout au moins sur ses motivations . Benjamin Whitmer ratisse une enquête qui n'en est pas une, prétexte à un portrait désespéré des oubliés du rêve américain. Mais entre trop et pas assez. Chaque personnage n'est qu'ébauché. Leur sang coule, rouge et vicié mais leur étoffe est presque aussi fine que la trame du roman qui les abrite.
Avec toute cette neige qui ne cesse de mousser sur le bitume, ils auraient mérité des habits plus épais, mieux coupés.
Au second roman de Whitmer?
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Douglas Pike est un ancien truand, dealer, homme de main de la mafia locale et passeur de clandestins au Mexique, même tueur, mais il s'est rangé depuis plusieurs années en revenant à Nanticote dans les Appalaches. Il vit de divers petits boulots, principalement de chantiers de rénovation confiés par son ami Jack, le shérif et aide Rory, un très jeune boxeur qui rêve de devenir champion. Il avait une fille Sarah, qu'il a abandonnée petite mais jamais complètement oubliée. Elle vient de mourir d'une overdose et Dana, une de ses collègues prostituées amène Wendy, douze ans à Pike. Il ignorait totalement son existence, doit l'apprivoiser et s'improviser grand-père. Tout d'abord Il accepte la version de l'overdose, mais quand Derrick, un flic pourri jusqu'à la moelle, dealer, souteneur et assassin se met à tourner autour de la petite fille, Pike décide d'en savoir plus. Il se lance avec Rory dans un périple à Cincinnati à la poursuite d'une autre vérité et du flic pourri.

Personne ne sortira indemne de ce voyage dans un ville très noire et super glauque où des flics corrompus règnent sur l'univers de la drogue et de la prostitution, dans une ambiance raciste où on « tue du négro » à la chaîne et où le justicier n'est vraiment pas un humaniste non plus. Toutefois, malgré sa noirceur et son passé, j'ai trouvé que Pike est un personnage sympathique et surtout très réussi. C'est un polar violent, à l'ancienne avec scène de chasse et de traque, on n'est pas dans l'ADN et les expertises, un vrai bon polar à l'ancienne qui dépeint sans fioriture l'Amérique de Reagan dans ces aspects les plus sombres.

Le style est aussi très percutant, plein d'ironie et d'humour noir. Pike est aussi un littéraire qui cite beaucoup, il a su comprendre de ses erreurs et saura rebondir, il refuse la fatalité contrairement aux corrompus du camp d'en face.

Une lecture coup de coeur que je recommande chaleureusement.

Lien : https://patpolar48361071.wor..
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♫ Noir c'est noir ♪... chantait Johnny. Moi, je viens de faire "noir SUR noir" en ne trouvant rien de mieux à faire que de lire Whitmer juste après Thompson. Deux polars trèèès sombres... ♫ Il n'y a plus d'espoir ♪

"L'Express" disait que Benjamin Whitmer avait sans doute avalé du Jim Thompson dans ses biberons et je constate qu'il en a eu aussi dans ses panades. Son roman est cinglant, dur, noir, sans espoir.

La première ligne nous met de suite dans l'ambiance plus que noire du roman puisque la scène inaugurale est celle d'un meurtre : Derrick Krieger, dit Derrick, vient de tuer un gosse d'une balle dans le dos.

Derrick est un flic qui n'a rien à voir avec son homonyme aux grosses lunettes et qui menait ses enquêtes avec la nonchalance d'un Droopy...

Ce flic plus que salaud serait-il la face sombre de ce que l'on a découvert sur la jeunesse de son homonyme, le commissaire Derrick (qui fit les beaux jours des après-midi dans les maisons de repos) ?

Je ne puis me prononcer pour l'acteur, mais le flic du roman, c'est une saloperie d'ordure qui pense qu'il peut jouer au justicier dans la ville, tuant des pédophiles ou autres raclures.

Le problème, c'est qu'il est bien pire que les raclures qu'il descend allégrement ! le côté obscur de la Force est toujours plus attirant... et ce flic pense valoir mieux que tous les autres représentants de la loi réunis.

L'autre gars du livre, celui qui a donné le titre, c'est Douglas Pike : un ex-truand impitoyable, autrefois, rangé des voitures depuis quelques années, bien qu'il ne soit pas devenu un tendre, faut pas pousser.

Notre truand s'est converti en travailleur honnête qui réalise de petits petits boulots avec Rory, un jeune boxeur amateur qui a échoué à devenir professionnel. Un type qui a une faute originelle à expier lui aussi. Rory, c'est un peu le fils que Pike n'a pas eu.

♫ Noir, c'est noir ♪… Leur vie est sombre et là où les nuages commencent à s'amonceler encore plus au-dessus de leur tête, c'est lorsque Wendy, une gamine de 12 ans débarque. C'est la petite-fille de Pike, la fille de sa fille qu'il n'a quasi pas connu, ou si peu. Sa fille faisait la pute et est morte d'une overdose. ♪ Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir... ♪

Les retrouvailles seront tendues entre le grand-père et la petite-fille...

Pour ce qui est des portraits psychologique des personnages, rien à dire, ils sont travaillés et les dialogues sont incisifs. Pike, Rory, Wendy, malgré leurs défauts ou leur langage borderline sont des gens auxquels on s'attache. Derrick, pas du tout.

Par contre, j'ai quelques reproches à faire sur l'écriture. Certes, l'auteur a de l'aisance avec les mots de plus de dix lettres, son vocabulaire est riche, mais l'alternance de phrases courtes avec des plus longues très imagées casse un peu le fil du récit.

Trop de métaphores tuent la métaphore. Dire que le type qui le regardait avait des yeux qui étaient comme des trous de neige rempli de pisse, heu, j'ai du mal à imaginer... Ils étaient jaunes et fumants ?

Pour le style narratif, j'apprécie plus un récit au passé simple que au présent. Dans ma tête, lire "Pike haussa les épaules" passe mieux que "Pike hausse les épaules".

Il n'y a pas que ça : les chapitres sont fort courts, très très courts et ils me donnèrent l'impression d'être arrêtée non-stop dans ma lecture. Certains ne font même pas une page ! Vous l'entamez et hop, terminé.

Pourtant, le principe narratif était bon avec cette alternance de chapitres concernant Pike ou Derrick, dans le but de faire s'entrechoquer le destin de ces trois personnages.

Trois ? Bien sûr, il faut ajouter aussi la gamine qui sera le déclencheur de tout le reste... En ayant marre de ce grand-père qu'elle ne connaît pas et de son comparse, elle fugue et croise sur la route le fameux Derrick Krieger.

Pike, en apprenant qu'il a aguiché la petite, décidera de se mettre en chasse. Ce flic, il ne le connaît pas et tout le monde lui conseille de l'éviter comme la peste. de plus, tant qu'il y est, il aimerait aussi en apprendre un peu plus sur la mort de sa fille...

Étrange que ce livre dont le flic est aussi sombre qu'une nuit sans lune, semant les cadavres derrière lui et qui se fait pourchasser par un ex-truand qui mène une vie plus réglo que la sienne. le monde à l'envers. Celui qui devrait être au service de la population n'est que pourriture tandis que le truand s'est blanchi. Enfin, on ne peut pas dire que Pike enquête avec gentillesse non plus...

Son enquête deviendra pour Pike une vengeance, comme une sorte de rédemption pour lui, mais le chemin sera long et semés de cadavres, de violence, de sang...

Si les chapitres sont trop courts, par contre, ils nous font descendre toujours un peu plus bas dans la noirceur et dans la violence purement gratuite. Noirceur dans l'âme des personnages principaux, pour qui la vengeance est ce qui les fait avancer dans ce monde où le repos de leur âme n'existe pas.

"Pike", c'est un roman qui nous plonge brutalement dans un univers sauvage, rude, sans complaisance, où tout est noir. L'auteur nous traînant dans des squats de junkies ou dans les relais routiers des quartiers pauvres de Cincinnati, en passant par des ring de boxe.

Tout ici n'est que violence, qu'elle soit psychologique ou physique. le tout est purement gratuit, parfois.

Et c'est là que le bât blesse un fois de plus : il manque de la profondeur dans l'histoire. Dommage, ce petit plus en aurait fait quelque chose de grand.

Malgré toutes mes critiques, j'ai passé un sacré moment de lecture et j'en ressors groggy, comme si je m'étais faites boxer par Rory, juste bonne à lire "Oui-Oui part en vacances".

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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