Voici un joli livre tout empreint de nostalgie.
C'est un peu la marque de
Anne Wiazemsky, que j'ai déjà rencontrée dans "
jeune fille" "
une poignée de gens"ou "
Je m'appelle Elisabeth" entre autre, des auto-fictions portant un je ne sais quoi de suranné et de captivant à la fois, un ton toujours délicat fleurant les souvenirs, une époque révolue, un léger spleen.
Ici un autre regard sur la guerre 39/45, le livre débute en 1944, à la libération, et Claire l'héroïne engagée à la Croix Rouge nous fait l'état des lieux de Béziers, Cannes, Berlin, Paris au sortir de la guerre. Une poétique de la ruine en somme, dommages des coeurs et des corps, des cités, des nations...
Cadencé de lettres qu'elle écrit à sa mère, l'ouvrage est lentement rythmé et très agréable à lire. le lecteur assiste à l'éclosion d'une
jeune fille en femme, à l'engagement éthique, à un coup de foudre amoureux, à une solidarité sans faille, aux principes familiaux chers aux années quarante, en bref on balaie l'atmosphère de cette drôle de période emplie d'espoir...