Pourquoi DC Comics investit dans une minisérie en 5 épisodes dédiée au personnage de Vixen en 2009 ? Il y a fort à parier que la réponse restera à tout jamais un mystère. Vixen (Mari Jiwe McCabe)) est un personnage créé par
Gerry Conway et Bob Oksner en 1981 et qui participé à une incarnation de la JLA qui comprenait des héros de troisième ordre comme Vibe et Gypsy. Elle possède le pouvoir d'utiliser les capacités physiques des animaux (vitesse du jaguar, vol de l'aigle, etc.). Elle est récemment revenue sur le devant de la scène lorsqu'elle a de nouveau été recrutée dans la JLA dans Justice League Of America 1: The Tornado's Path.
Dans "Return of the Lion", Mari McCabe apprend qu'Aku Kwesi (le vrai responsable du meurtre de sa mère) n'est pas mort, mais qu'il travaille pour Intergang à installer une base au Zambèze (son pays natal). Elle se rend seule dans son village d'origine pour mettre un terme aux agissements d'Aku Kwesi, devenu un caïd local qui semble posséder des superpouvoirs. Elle subit une cuisante défaite et, mortellement blessée, elle doit se réfugier dans la savane pour lui échapper. Pour aggraver la situation, Kwesi est épaulé par Whisper A'Daire, une ancienne agente de Ra's al Ghul, précédemment aperçue dans la série "52". La JLA (Superman, Batman, Black Canary, Black Lightning) fait plusieurs apparitions.
Cette histoire a été conçue et écrite par G. Wiilow Wilson qui est également la scénariste de Air 1: Letters from Lost Countries, une série publiée chez Vertigo. Elle déroule les périples de Mari McCabe sur le mode de l'aventure en Afrique sans abuser du mythe du bon sauvage (même si le village africain est rendu de manière simpliste) ou du féminisme bas du front. Elle respecte les codes des superhéros de manière appliquée, sans élégance inventive, mais sans servilité non plus. L'histoire est agréable à lire, l'utilisation des superpouvoirs est spectaculaire sans être génialement innovante.
Les illustrations sont réalisées par un petit nouveau qui répond au nom (ou surnom) de Cafu. Il a un style qui proscrit les gros à-plats de noir ce qui donne des dessins légers et faciles à lire. Ces impressions se marient à merveille avec les grands espaces ouverts de la savane. Ses scènes de combat possèdent le dynamisme nécessaire et le lecteur souffre lorsqu'un personnage se prend un coup, s'inquiète pour les quantités de sang versé lors des lacérations, etc. Les animaux sauvages (lion, hyène, gazelle, etc.) sont rendus avec assez d'exactitude pour transporter le lecteur dans un safari photo agréable, sans être une enfilade de clichés éculés. Les illustrations constituent vraiment le point fort de ces aventures.
"Return of the lion" est une histoire qui évite les clichés et les lieux communs tout en respectant les points de passage d'un comics de superhéros. La relative inexpérience de ses auteurs donne à l'histoire une naïveté (dépourvue de mièvrerie) et une fraîcheur dépaysantes. Par contre, le questionnement intérieur de l'héroïne reste trop superficiel pour mériter une cinquième étoile.