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4,24

sur 2776 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jean Atwood, interne des hôpitaux et quatre fois major de promotion, vise un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique. Mais au lieu de lui attribuer le poste convoité, on l'envoie passer son dernier semestre d'internat dans un service de médecine consacré à la médecine des femmes.
Cela ne lui plait pas du tout, soigner de femmes pour leurs petits problèmes gynécologiques , les attendre se plaindre.... comme c'est dévalorisant alors que pratiquer la chirurgie c'est noble.
On apprend beaucoup sur l'écoute du médecin, de la relation soignant - soigné, sur la prise en charge de la douleur, sur la reconnaissance des patients, sur les silences qui veulent dire beaucoup.
Un livre pour les soignants, les malades, un livre plein d'humanité.
Quand on connait le milieu médical, on a des exemples de chaque personnage : les bons , les égoïstes, les prédateurs.
C'est excellent , se lit facilement avec de l'humour ( malgré les 671 pages).
Je valide +++.
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C'est une collègue qui m'a conseillé ce livre et elle a bien fait car c'est un coup de coeur ! J'ai tout de suite adhéré à l'écriture qui mêle narration et pensées (en italique) et qui laisse parfois la parole aux interlocuteurs·trices de Jean (« Djinn ») Atwood (d'où le titre). Cela donne un certain dynamisme au récit qui se lit très vite malgré ses 600 pages.
Le texte est avant tout un manifeste féministe pour le droit des femmes à disposer de leur corps. Les patientes qui défilent dans le bureau du Dr Karma ont toutes besoin, avant tout, de se confier en toute impartialité (« Ne jugez pas les femmes. Écoutez-les »). le médecin ne réalise d'ailleurs d'examen gynécologique que si c'est nécessaire (« Elles voulaient seulement que je leur tienne la main et que je les écoute pleurer. »). le Dr Karma s'efforce de répondre aux interrogations des femmes sur les différents moyens de contraception et sur la grossesse, ce qui l'amène souvent à entendre des confidences sur les relations amoureuses/sexuelles/maritales (« Elle avait besoin qu'on la rassure »).

Mais pour Jean Atwood, jeune interne ambitieuse qui a dû batailler pour en arriver là (« J'ai été trop humiliée, trop rabaissée auparavant, parce que je suis une nana ») et qui veut se spécialiser en chirurgie car elle peut « faire aussi bien qu'un mec, voire mieux », l'unité 77 n'est qu'un « défilé de plaintes, de gémissements, de jérémiades » (« Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ces femmes et de leurs malheurs ? »). Au départ, l'héroïne semble désabusée et méprisante envers les patientes et l'on sent beaucoup de colère en elle – pourquoi donc ? Sa vie privée (son compagnon Joël qu'elle a mis à la porte, son père américain qu'elle n'a pas vu depuis cinq ans) se dévoile par touches, tout comme le secret qu'elle cache sous ses vêtements.

En réalité Jean est « désarçonnée par la manière dont nous travaillons ici », si loin de l'enseignement reçu. C'est l'un des thèmes phares de l'oeuvre : « Dans les foutues facultés françaises, on déforme les médecins au point qu'ils s'imaginent, une fois leur diplôme en poche, qu'ils savent tout et n'ont plus rien à apprendre ». le Dr Karma défend une autre manière de soigner, moins orthodoxe et plus humaine (« Avec les autres médecins, t'as toujours l'impression que t'es personne »). « Formatés par l'université », les jeunes médecins sont « déjà aigris, agressifs, frustrés » avant même d'avoir eu leur propre clientèle. Et puis pour le Dr Karma, « la médecine française est une médecine de classe. Un trop grand nombre de « professionnels » méprisent les femmes immigrées, obèses, prolétaires, femmes seules ou adolescentes en rupture ». Quant aux transgenres, ils fascinent tellement que les chirurgiens ont tendance à les prendre pour des cobayes (la chirurgie reconstructrice des organes génitaux n'est pas encore très au point). Plus le livre avance, plus il accorde d'importance à cette délicate question de l'identité : doit-on dès la naissance décider d'un bébé intersexe s'il est fille ou garçon ?

Ainsi, au fil de témoignages laissant perplexe et faisant réfléchir, on voit Jean évoluer progressivement (« Tu es une sensible, au fond. ») sans que le Dr Karma ne lui impose quoi que ce soit, même s'il est « malade qu'un jour tout ce savoir-faire acquis pour faciliter la vie des femmes sera perdu ». L'interne se rend compte que « mon immersion parmi les patientes de l'unité 77 a complètement changé ma manière de voir les choses », y compris dans sa vie personnelle, ce qui la rend bien plus sereine. Au final on sait que « quoi qu'il arrive et où qu'elle aille, elle soignera et elle fera du bien ». Et c'est tout ce que l'on attend d'un (bon) médecin.
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Livre que j'ai mis longtemps à terminer mais qui en valait la peine !
On en apprend beaucoup sur les problématiques qui lient les femmes et la santé et en particulier, la gynécologie...
Cette lecture vient à point nommé avec tout ce qu'il se passe actuellement au niveau des corruptions de médecins au profit des labos pharmaceutiques.
C'est une lecture agréable, avec une histoire touchante et prenante ! À choisir sans hésitation.
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Cadeau d'une amie, sans doute celle qui me connait le mieux, pour illustrer une période charnière de la vie des femmes, m'amener à m'interroger et rêver, car il y a un peu du rêve chez Winckler. Lu en une semaine, juillet 2016.

Le personnage central, Jean, est encore interne mais brille dans tous les domaines, particulièrement la reconstruction des organes féminins, de la chirurgie réparatrice, purement scientifique.

Jean ambitionne de devenir chef d'un service, tester de nouvelles technique voire révolutionner la chirurgie, rien de moins, mais les patientes c'est une autre histoire. Écouter et soigner l'âme autant que le corps des femmes ce n'est pas son dada. Or, son internat va s'achever chez un simple généraliste intéressé par la gynécologie, peut-être, mais surtout passionné par l'esprit féminin et par celles qui le portent, leurs histoires ou envies, leur courage et leurs craintes. Cet homme, médecin humaniste, écoute, console, guide et soigne avec respect voire une certaine abnégation. Jean s'ennuie, se révolte et ...

A travers l'histoire de Jean et du docteur Karma, nous découvrons toutes un bout des horreurs ou simples petites humiliation médicales subies depuis l'adolescence et que nous avons fini par trouver normales, à force qu'on nous répète que le contraire est juste une simagrée de chochotte !

Vous comprendrez que le corps médical en prend pour son grade, la considération des médecins (hommes ou femmes) à l'égard des patientes également et je me suis prise à imaginer un tel soignant dans ma vie. Bien sûr ce n'est qu'une histoire, cependant elle est bien écrite, envolée, ça coule comme de l'eau, pas de temps morts, des réflexions menées rondement, un trait d'humour, du suspens et quelques mystères, des drames, tout ce qu'il faut pour que prenne la mayonnaise littéraire et avec moi c'est gagné pour cette fois-ci..

A toutes les filles, toutes les femmes, lisez le choeur des femmes, ça fait un bien fou !
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Prévoyez un certain temps pour lire cet énorme pavé de presque 700 pages! Prévoyez également de vous immerger dans un univers très féminin puisque nous sommes emporté(e)s dans un service hospitalier de gynécologie.

J'ai vraiment aimé ce roman. La confusion qui accompagne les premières pages sont intéressantes et bien menées. D'ailleurs, j'ai même relu quelques pages précédentes pour vérifier!!! Je n'en dis pas davantage pour ne rien dévoiler. Par contre la fin est un brin forcée mais tout au long du roman, je me suis laissée bercer, toucher, émouvoir par ces histoires de femmes qui consultent le service de Barbe Bleue. Je ne me suis jamais ennuyée!

On sent bien sûr l'écrivain militant de l'accompagnement des femmes (contraception...) Martin Winckler avait également eu grand succès avec La maladie de Sachs qui avait été adaptée au ciné.
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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Magistrale fiction sur la sexualité des femmes

A la manière de la Maladie de Sachs, Martin Winckler reprends des personnages de médecin pour faire entendre la voix des femmes sur leur sexualité. En même temps, ce choeur des femmes explore bien plus de sujets et devient une épopée moderne sur l'être humain face à la sexualité. M. Winckler enfonce aussi le clou sur les combats qu'il mène depuis des années, à savoir les dérives de la formation des jeunes médecins, la mainmise des laboratoires pharmaceutiques ou la toute puissance des mandarins…

Justement le personnage principal est Jean Atwood, major de sa promotion, qui rêve d'être un grand chirurgien des organes sexuels mais qui doit d'abord passer 6 mois en consultation gynécologique de base. Non content de venir à reculons à ce dernier stage d'internat, J. Atwood se retrouve avec un médecin atypique qui écoute les femmes plus qu'il ne les ausculte et ne leur prescrit des médicaments. A son contact et à celui de toutes ses femmes, toutes ses certitudes vont se fissurer peu à peu et J. Atwood va aussi faire un long cheminement personnel.

C'est un roman fort et émouvant non seulement grâce au drame du personnage principal mais aussi grâce à la galerie de portraits des personnages secondaires. La structure polyphonique donne d'ailleurs toute son ampleur à l'ambition de M. Winckler d'approcher le coeur des femmes.

Que vous soyez un homme ou une femme, vous apprendrez plein de choses sur la gynécologie et la contraception féminine. Si vous êtes mères, il me semble que c'est un excellent livre à faire lire à vos filles pour qu'elles en sachent plus et qu'elles choisissent leur contraception en toute connaissance de cause.

C'est un livre magistral que vous aurez dû mal à lâcher.
Lien : http://xg-melanges.tumblr.co..
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C'est simple, à la minute où j'ai commencé ce livre, j'ai su qu'il allait se passer quelque chose ! A peine commencé j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Je me suis mise à le lire partout, tout le temps, jusqu'à tard dans la nuit, dans le métro, le bus, au toilette, en faisant la cuisine, devant la télé.. Bref, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce joli livre.

C'est un véritable hymne aux femmes que nous offre là Martin Winckler. C'est beau, intense, et plein d'émotions (normal puisqu'on parle de femmes non ?! Ok, ok, je ne suis pas là pour faire ma féministe). Vous passerez du rire aux larmes, de la colère à la douceur, de la résignation à la révolte, bref par tout un tas d'émotions qui font qu'il est hors de question de poser ce bouquin !

C'est un livre qui dénonce, qui raconte, qui bouleverse et qui témoigne. Au début du livre, Martin Winckler a tenu à préciser : “ Ce livre est un roman : les personnages, l'unité 77, la ville de Tourmens, son CHU et les événements qui s'y déroulent sont imaginaires. Mais presque tout le reste est vrai.” C'est de là que ce livre puise toute sa force et sa puissance. Véritable roman-témoignages, c'est un livre plein de tendresse et de poésie malgré son lot d'histoires dures et sordides. C'est un livre qui m' a fait du bien car il est plein d'espoir et fourmille de très belles histoires pleine de sincérité et d'humilité.

A commencer par l'histoire du roman elle-même. Jean Atwood, jeune médecin passionnée de chirurgie gynécologique a passé ses cinq dernières années à prouver à la terre entière qu'elle était faite pour ce métier. Brillante et major de sa promo, elle est ambitieuse et envisage une carrière hors du commun que rien ni personne ne pourra remettre en question. Alors qu'elle s'apprête à obtenir le job de ses rêves, la consécration pour laquelle elle s'est donnée corps et âme, on lui impose un stage de six mois dans l'unité 77 du CHU de Tourmens pour valider son internat. Or l'unité 77, un service de gynécologie des plus banals et dirigé par un simple médecin généraliste de surcroît, le Docteur Karma, n'a strictement rien d'intéressant à apporter à Jean qui se destine à tout, sauf à écouter des histoires de bonnes femmes se lamenter sur leur sort.

N'étant pas du tout du genre à renoncer, Jean se rend à l'unité 77 avec le coeur gros mais bien décidée à torcher son stage vite fait bien fait. Malheureusement elle devra faire face au Dr Karma et à son équipe. Ces derniers ne l'entendent pas de cette oreille et ne sont pas prêt à se faire marcher dessus par une petite docteur tout juste sortie des jupes de sa mère et qui croit tout savoir sous prétexte qu'elle est la meilleure, quand bien même le dirait son dossier.

Suffisante, prétentieuse, arrogante, désagréable et agressive, le Dr Atwood va se heurter à une toute autre médecine que celle qu'on lui a apprise : celle de l'écoute, de la patience, et de l'empathie. Un vrai cauchemar pour notre chirurgienne en herbe ! Petit à petit, au fil des consultations et des histoires qu'elle est forcée d'écouter, elle va découvrir un véritable monde parallèle. Aux côtés du Dr Karma, un médecin d'exception (celui qu'on aimerait toute avoir comme gynécologue), elle va redécouvrir son métier et ouvrir les yeux sur ce qui lui importe vraiment, ce qu'elle avait enfouie au fond d'elle-même, trop occupé à se battre pour la première place. L'unité 77 va alors se transformer en véritable parcours initiatique. Faisant tomber ses oeillères, elle finira par enfin entendre ce que ce choeur de femmes a de plus beau à offrir.
Le rythme est soutenu, le ton dynamique et familier mais ça se lit très bien. le récit est quelque fois ralenti par l'histoire de ce choeur de femmes mais il permet de donner du corps et de la profondeur au livre. Pas de suspens insoutenable ici, le dénouement est largement prévisible, pourtant cela ne m'a pas empêché de tourner les 671 pages avec une avidité que je n'avais pas connu depuis longtemps. le docteur Karma, son équipe et Jean sont des personnages auxquels je me suis attachée tout de suite, à tel point que j'ai été super triste de lire la 671ème page, limite si je n'ai pas versé une petite larme. Et puis la fin du bouquin, que dire... Tout est bien qui fini bien correspondrait bien à cette fin c'est sur, mais c'est plus intense que ça, elle est poignante, touchante et magnifique (bien que très attendue).

Martin Winckler signe ici un véritable hommage aux femmes mais aux hommes aussi, ceux qui nous accompagnent tout au long de notre vie. C'est un livre humain et sincère qui vaut vraiment le coup d'être lu et bien sur que je vous le conseille vivement !
Lien : http://www.nola-tagada.fr/ca..
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Un excellent livre à recommander à tous...
on le le lâche pas, on en redemande, on cherche même les précieuses 5 minutes qui permettront de revenir lire une page, un chapitre.
Je suis un peu plus réservée sur la fin un peu mélo et tirée par les cheveux, mais quelle leçon de pouvoir nous attraper ainsi avec un sujet un peu aride, un peu spécialisé, et pas forcément romanesque au départ !
Bravo !!
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Un roman coup de coeur et un roman coup de poing, qui devrait être mis dans les mains de toutes les femmes et de tous les médecins ! Assez ironiquement, je lis les dernières pages dans la salle d'attente de la gynécologue...

Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à être autant touché par ce roman, qui m'a fait passer par toutes les palettes des émotions.
Ce roman d'une grande intelligence ne pourra pas vous laisser indifférent. C'est une véritable leçon qui nous fait réfléchir et repenser la médecine et plus particulièrement la gynécologie (encore aujourd'hui si taboue).

J'avoue avoir, au départ, été un peu déstabilisée par le style d'écriture : Passant d'une description "classique" de roman, à la retranscription des pensées d'Atwood ; de la retranscription de ses notes (avec des abréviations ne voulant absolument rien dire pour la profane que je suis) aux messages laissés sur un forum qu'il faut parfois lire à haute voix pou comprendre). Mais, je m'y suis assez vite fait et puis surtout, cela reflète tellement l'écart qu'il peut y avoir entre le discours médical et la compréhension de la/du patient·e.

Ce roman est pour moi une excellente découverte. La découverte d'un auteur et la découverte d'un genre (que je n'arrive toujours pas à définir).
Je sais déjà que je vais assez rapidement me pencher sur d'autres oeuvres, notamment "l'école des soignants" dont plusieurs collègues et amies m'ont fait l'éloge.
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J'ai été agréablement surprise par ce roman dont je ne savais pas trop à quoi m'attendre.
La narration est originale et peut ne pas plaire à tout le monde mais elle a le mérite d'être spontanée et immédiate. Les paroles et les pensées du personnage principale, Djinn, s'entremêlent sans distinction, si bien qu'on a véritablement l'impression d'être dans sa tête.
Quelle belle réussite de parler de la gynécologie et de la psychologie féminine comme un tout et non comme deux choses à part.
Les différents témoignages des patientes nous invitent à nous questionner sur les à priori que l'on peut avoir concernant le choix des femmes sur leur contraception et ce que cela implique.
De même, ce livre aborde le sujet des personnes intersexués, et des mutilations que peuvent leur faire subir leurs parents ou des chirurgiens, trop contents de pouvoir faire leurs expériences... Sujet dont je n'avais jamais entendu parlé.
J'ai beaucoup aimé voir le personnage de Djinn évolué au contact du docteur Karma (lui aussi très attachant, qui ne rêverait pas d'avoir un gynécologue comme lui ? ) et des patientes. Son histoire personnelle est très touchante également, je n'en dévoilerais pas plus mais c'est un roman qui emmène à réfléchir.
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