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4,24

sur 2766 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je pense qu'aucune femme ne peut rester insensible à ce magnifique roman de Martin Winckler car il a su traiter un sujet plutôt tabou (particulièrement chez les hommes) : les problèmes gynécologiques qu'elles rencontrent dans leur vie, et surtout la façon dont elles les ressentent, les expriment et la perception de ceux-ci par le corps médical.

C'est un livre plein d'enseignements, écrit pour que dans tous les cas, la dignité de la femme soit respectée et que le pouvoir de décision, en ce qui concerne les soins à pratiquer, soit partagé entre le soignant et sa patiente. Parmi tous les sujets évoqués, l'auteur soulève notamment celui de l'intersexualité ainsi que celui des rapports de séduction (plutôt malsains) pratiqués entre l'industrie pharmaceutique et les praticiens.

Les deux personnages principaux sont formidablement attachants. Franz Karma est le gynécologue dont toutes les femmes rêvent. Quand à son alter ego, Jean Atwood, quelle belle évolution entre l'arrivée de la jeune interne arrogante et pleine d'ambition (qui tenait des propos si masculins que je me suis trompée sur son identité) et la fin où, enrichie par sa propre expérience, elle choisit de prêter désormais une oreille attentive au 'Choeur des femmes".

La construction du récit est très originale car chaque chapitre est une découverte. L'auteur change de narrateur, transcrit les réflexions intimes de ses personnages, nous soumet quelques chansons, des extraits d'ouvrages médicaux, des posts de sites internet. Comme dans une chorale, chacun vient y jouer sa partition. J'ai noté quand même parfois quelques longueurs qui ont gêné ma lecture en interrompant un peu le rythme.
Simplement, pour conclure, je vous avoue que lors de ma prochaine consultation gynécologique, j'aimerais montrer ce livre à mon médecin lorsqu'il me demandera de poser les pieds sur les étriers...
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J'ai beaucoup aimé le Choeur des femmes de Martin Winckler, un auteur que je découvrais à l'occasion.
Cette plongée entre les jambes des femmes, au coeur des consultations gynécologiques de l'unité 77 m'a emporté bien au-delà de l'aspect pathologique ou de l'univers hospitalier que j'ai côtoyé comme visiteur médical. Certes, mon savoir en matière de contraception, de menstrues et de cycle ovarien s'est accru, mais c'est la dimension psychologique cernant l'histoire qui m'a le plus convaincu. Celle de ces patientes qui viennent se soigner, se livrer, déballer leur sac et nous font entrapercevoir une partie de l'âme féminine. Celle de cet affrontement, ce jeu, puis ce duo médecin-interne, maître-élève,sage-disciple… qui nous emmène sur le chemin du sens que l'on veut donner à sa vie et auquel n'échappe pas d'éminents représentants de la caste médicale, balancés entre plan de carrière et vocation, sirène de la réussite et serment d'Hippocrate, notoriété et volonté démiurgique...
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C'est en fouinant dans les lectures de Rabanne que j'ai relevé ce roman et au bon souvenir de la maladie de Sachs lu en 1998. Et le hasard fait que mon collègue le fait tourner à toutes les femmes autour de lui. Additif est le premier mot qui me vient à l'esprit. Prenant et difficile à poser. Femme, future chirurgienne en gynécologique doit travailler à l'hôpital avec le docteur surnommé Barbe-Bleue. On ne comprend pas au début, elle, si intelligente, le critique autant et est aussi négative. Martin Winckler, médecin, connaît bien les tourments des femmes, de ces sorcières qui font penser à Mona Chollet, d'ailleurs mentionnée. Séjour intelligent et instructif dans le milieu médical où, je pense, presque tous les points de vue sont abordés. La construction, aux chapitres si différents par leurs formes et leurs genres, sont agréables de par leurs diversités. Un peu déçue par la fin, certes pleine d'émotions, mais un peu rocambolesque. Peu de sang, surtout de la psychologie. Lorsque j'ai tourné la dernière page, j'ai fait Ouaf, génial ! Ensuite, avec un petit recul quand j'ai pensé à la trame de l'histoire... Bref, le déguster pour le bien qu'il fait sans tenter de l'analyser. Pour moi, grande différence entre les médecins qui travaillent comme internes et ceux du privé qui sont surtout des commerciaux. Certains font le serment d'Hippocrate, d'autres d'hypocrites. Merci à Emmanuel et à Rabanne.
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Une drôle d'impression me suit depuis le début de la lecture de ce roman.
Disons - le tout de suite : le fond comme la forme m'ont assez déplu.
Et pourtant, il flotte dans ce texte quelque chose d'indicible que je n'ai pas pu me résoudre à quitter en en interrompant la lecture.

Ce très long roman qui se lit plutôt bien (malgré certains passages insupportables de longueur), met en scène une brillante et ambitieuse interne en médecine et un généraliste chef de service surnommé "Barbe bleue", l'antithèse du médecin froid, technicien d'élite, auquel elle s'identifie. Evidemment ces personnalités dévoileront leur part d'ombre au fur et à mesure d'une intrigue que j'ai trouvé plutôt molle.

Ce livre est, selon moi, trop bavard, avec une une action très centrée sur le pathos, et une fin totalement abracadabrante à mes yeux.

Même la description de l'univers médical où les luttes de pouvoir et d'intérêts dominent m'a laissée de marbre : trop de poncifs dans ce puzzle polyphonique qui montre, tour à tour, des personnages trop caricaturaux pour être réalistes à mes yeux de lectrice. Avec en prime une métamorphose réellement invraisemblable pour le personnage principal.

Mais, car il y a un « mais », au-delà du procès fait à la médecine contemporaine française, certes intéressant, c'est LE côté féministe de ce texte qui m'a tenue en haleine. Prolongeant la riche matière humaine glanée sur son site internet, Martin Winckler défend là une belle MEDECINE DE LA FEMME où le respect de l'individu est une vertu cardinale.
"On ne peut pas soigner les hommes et les femmes en partant du principe qu'ils mentent !", s'emporte le docteur Karma.
Je ne peux que souscrire à son combat, et c'est pourquoi, malgré de nombreuses maladresses, je n'ai pas pu lâcher ce texte.

Enfin, Martin Winckler a le mérite d'avoir choisi un thème qui met au jour les souffrances intimes de milliers d'hommes et de femmes, largement aggravées par le comportement normatif du corps médical.

Des personnages dessinés autrement, un texte plus concis et une intrigue davantage mesurée auraient donné à ce roman un supplément d'âme, point d'équilibre entre l'intelligence du propos et la beauté sensorielle de l'écriture.






Lien : http://justelire.fr/le-choeu..
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Effet "Montage de russe". Voici ce qu'évoque pour moi le roman de Martin Wincker.
C'est l'histoire d'une rencontre entre deux médecins atypiques : le docteur Franz Karma qui bouscule le milieu médical par ses pratiques et ses convictions peu courantes et Djinn, jeune interne, dont le caractère affirmé, et les résultats brillants forcent à la fois l'admiration et la suspicion du chef de service

C'est par le biais de ce partenariat imposé entre le docteur Karma, chef de l'unité "Médecine de la femme" et Djinn que Martin Wincker dénonce les pratiques déshumanisées de ses pairs et plus particulièrement le manque d'écoute et de respect des gynécologues envers leurs patientes.

Le sujet m'a certes semblé très intéressant et les personnages plutôt sympathiques, mais il me semble que ce roman aurait pu être amputé d'au moins deux cents pages. Par ailleurs, les récits des consultations, répétés à l'envi ont dilué un peu l'histoire qui s'en est trouvée un peu "décousue" et privée d'une bonne partie de l'émotion qu'elle aurait pu susciter.
Autre regret : le style. Même si pour donner du corps à son histoire, l'auteur a utilisé le langage familier des bancs de la faculté de médecine, des couloirs et des blocs opératoires, j'ai aimé moyennement les "putain de bordel de merde" et ses petits frères du même acabit.

Effet montagne russe donc, car j'ai beaucoup aimé puis je me suis lassée, puis j'ai à nouveau été emportée par ce roman témoignage profondément humain, et une fois encore un peu découragée par cette docufiction trop détaillée à mon goût !

Pour autant, je conseille vivement la lecture de ce livre pour son sujet très largement argumenté mais aussi pour les messages bienveillants qu'il contient, notamment sur le thème du troisième sexe.
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Quand on est destinée à devenir une as du bistouris, un stage obligatoire dans le service gynéco d'un petit hôpital n'est pas la meilleure nouvelle qui soit. C'est donc avec des pieds de plomb que Jean Atwood se rend à sa nouvelle affectation, où tout lui fait craindre le pire : peu de respect admiratif pour son titre de docteur, un maître de stage aux méthodes peu orthodoxes, des histoires de bonnes femmes interminables, …

Honnêtement, l'intrigue de ce livre est cousue de fil blanc : une jeune femme qui ne se consacre qu'à à sa carrière, retrouve humilité et humanité au contact d'un praticien proche de ses patients. Cet instinct de compétition cache d'ailleurs une grave blessure que l'on découvrira petit à petit.

Mais l'intérêt de ce livre est ailleurs. Il donne la parole aux femmes et nous raconte une multitude d'histoires que l'on imagine fortement inspirées de la propre expérience professionnelle de l'auteur : leurs peurs, leurs craintes, leurs espoirs, leurs désespoirs, … Les sujets sensibles, comme le viol, l'avortement, l'inceste ou l'intersexuation, ne sont pas évités.

L'auteur propose également une réflexion sur la relation entre le patient et son médecin, qui peut être une relation de pouvoir (le médecin décide arbitrairement ce qui est le mieux pour la personne sans l'informer ni la consulter) et prône plutôt l'écoute et le respect du libre-arbitre. Je regrette cependant le manichéisme du récit : il n'y aurait qu'un seul gynéco valable dans toute la France, le reste des praticiens étant au mieux incompétents, au pire dangereux. À croire que tous les tortionnaires qui ont dû changer de voie après l'abolition de la torture se sont donnés rendez-vous dans les facultés de médecine.

En résumé, si la narration contient quelques faiblesses, elles sont largement compensées par une grande richesse dans la documentation et les témoignages. Même si ce livre s'adresse principalement aux femmes, je ne me suis jamais senti exclu du récit.
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J'ai eu du mal à lire les premières pages, surtout à cause du style familier de Jean Atwood, l'interne. Pourtant je devrais savoir et depuis longtemps que la provocation cache souvent une douleur, de la tristesse, un fardeau. Je suis rentrée avec elle dans l'unité 77 et je n'ai plus lâché le livre. de la réalité romanesque peut–être oui, mais surtout un livre sur les femmes, sur la différence et sur le fait qu'elles veulent qu'on les écoute, qu'on les croit, qu'on les soigne. Qui est ce on ? En l'occurrence le barbu mal dégrossi du service « Médecine de la femme », un service de gynécologie différent. Alors comme Jean, j'ai écouté, j'ai appris mais je me demande si un jour j'aurais la chance de voir un tel service en France… Martin Winckler médecin, excellent auteur, est parti voir d'autres contrées, certainement plus en avance en médecine et à l'écoute des patients que dans notre vieux pays. A lire pour en apprendre un peu plus sur les maux et les mots des femmes.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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"Djinn" Atwood (ainsi qu'on prononce son nom, Jean) est une interne à la cuirasse épaisse. On sent bien que sous son air revêche se cache une faille. Alors qu'elle atterrit avec des pieds de plomb au service gynécologie à l'occasion d'un stage obligatoire, elle qui se rêve chirurgienne spécialisée dans la reconstruction des organes sexuels, elle fait la connaissance d'un médecin atypique, le Dr Franz Karma. Les débuts sont difficiles, il y a de l'électricité dans l'air entre ces deux individus aussi différents que le jour et la nuit. Alors le Dr Karma lui propose un deal : si après une semaine elle veut partir, elle peut, il validera son stage de 6 mois durant lesquels elle aura le champ libre, mais durant cette semaine, elle doit se plier à toutes ses demandes...

Voilà donc comment débute cette histoire au thème au demeurant très intéressant, que l'on soit un homme ou une femme (et dire qu'à 12 ans - un peu avant, un peu après - déjà, la petite fille qui devient jeune fille sera confrontée à toutes les questions d'ordre gynécologique le restant de sa vie... jusqu'à la ménopause (ou même après d'ailleurs !).

Le choeur des femmes est un mélange des genres. Je dois dire que les 250 premières pages m'ont captivée. Nous sommes dans une sorte de docu-fiction. Certains moments sont vraiment touchants. Ensuite, mon intérêt allait fluctuant car certaines révélations étaient un peu cousues de fil blanc ou bien l'auteur s'appesantissait un peu trop à mon goût sur certaines choses ou soit encore que trop de bons sentiments tuent les bons sentiments.

La dernière partie quant à elle prend une tournure romanesque teintée de secret de famille. Et là le puzzle s'emboite tellement bien qu'on jurerait une démonstration d'une théorie d'un cours de psycho...
Quant au dénouement final, il aurait pu s'écrire dès les premières pages tant il était devinable.

Cela aurait très bien pu être une lecture coup de coeur (j'y ai fort cru au début), mais les bémols ci-dessus trop étalés sur la longueur m'ont un peu perdue en cours de route. Et je n'ai pas forcément été convaincue par ce mix étrange entre fiction au plus près du réel et tragédie familiale un peu tirée par les cheveux. Un peu comme si on n'avait pas pu choisir entre le dessert et le plateau de fromages... le mélange des deux n'est guère harmonieux et alourdit un menu qui ô combien se promettait alléchant.
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J'ai aimé en apprendre plus sur certains aspects médicaux grâce au livre le choeur des femmes de Martin Winckler, mais ce roman n'a pas les qualités littéraires que j'attends. Ceci étant dit, j'ai lu ce livre paru en 2009 avec ma vision de la médecine de 2023, je ne suis donc pas très objective.

Jean (Djinn) Atwood (elle n'a jamais entendu parler de Margaret Atwood) est une brillante interne qui rêve de devenir chirurgienne gynécologique, mais on lui impose de passer six mois dans un service « Médecine de la femme », dirigé par un simple médecin généraliste. En colère, elle ne manque pas de le faire sentir au personnel comme aux patients. Elle va cependant apprendre une foule de choses, et par ricochet le lecteur apprendra aussi.

J'ai aimé ce service et la façon dont les femmes y sont traitées. J'ai découvert les personnes intersexes, la violence de certaines décisions médicales que nous avons pourtant appris à respecter (plus tout le monde, il est vrai).

À la page 400, j'ai commencé à m'ennuyer, il ne se passe pas grand-chose et le livre devient répétitif. Oui, on a compris, la médecine pourrait faire mieux pour les femmes, pour les hommes également. Quant à la fin, elle est aussi tortueuse qu'invraisemblable. Décevante.

Le roman a été publié en 2009 et ça se sent. Quel médecin à la salle d'attente bondée en 2023 a le temps nécessaire d'écouter longuement ses patients ou ses patientes ? Trouver un médecin est parfois le parcours du combattant, alors s'il faut en plus, en choisir un gentil et attentif !

Lien : https://dequoilire.com/le-ch..
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Manifeste égotiste, « Le choeur des femmes » est une alcôve de vicissitudes dont les cris à tous crins composent une partition transpirant de sincérité et d'humilité. L'auteur, à la fauconnerie chevronnée, décrit l'univers médical et met en relief une véritable mine d'informations à travers des portraits de femmes et de nombreux témoignages qui rouvrent les affres que subissent les femmes au quotidien, que ce soit dans le domaine privé et/ou médical. Ce récit est un chant polyphonique partagé entre deux ritournelles, d'une part le choeur des femmes à la liturgie soufflante de douleurs et de tendresse, d'autre part l'histoire d'une interne au caractère suffisant, agressif et antipathique mais qui se révèle n'être qu'une apparence façonnée. Ces deux rhapsodies, au canyon factice, se signalent être intriquées l'une à l'autre, participant à une métamorphose réciproque. C'est dans une conviction aguerrie que Martin Winckler offre au·à la lecteur·rice un délicat pamphlet sur la médecine gynécologique dont la mélopée pétrie d'espérance interroge le·a lecteur·rice. Petit bémol toutefois sur la fin de l'ouvrage qui semble relâchée et traitée de manière expéditive, à cause duquel le récit perd de sa dimension authentique et réelle.
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