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4,24

sur 2766 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Je serais médecin. Je consacrerais ma vie à tailler dans les corps humains." Henning Mankell

Cette citation, qui n'est pas tirée de ce livre, aurait très bien pu être prononcée par la jeune et brillante interne Jean (prononcer 'Djinn') car c'est précisément ce à quoi elle aspire et ambitionne: la chirurgie. Il y a peu de place pour l'être humain dans sa vocation, si ce n'est en tant que matériau d'expérimentation. Cependant, pour valider sa cinquième année d'internat, elle se voit contrainte de faire un stage d'un semestre dans une unité de médecine générale, celle du docteur Karma, spécialisée dans la gynécologie. Elle considère ce stage comme une perte de temps, indigne de ses talents, et débarque dans cette petite unité pleine de colère, de suffisance et de mépris. Jean, formatée par ses professeurs incarne déjà ces médecins qui se prennent pour Dieu. Mais, face aux méthodes peu conventionnelles du docteur Karma, ses convictions vacillent....

Ce livre a un petit côté manichéen et une fin un peu trop rocambolesque à mon goût. Il ne se lit pas nécessairement pour ses qualités littéraires. La trame est un prétexte pour faire résonner un choeur de femmes dans le coeur de son intimité. De témoignages en états d'âmes, ces portraits de femmes transpirent de sincérité, de souffrance, d'humilité, d'espérance, et plus encore. de multiples sujets y sont abordés comme la sexualité, l'IVG, la contraception, l'intersexuation. Ce livre évoque aussi les relations entre médecins, et dénonce certaines pratiques médicales. Au delà de cet aspect, la relation médecin-patient est particulièrement mise à l'honneur, une relation basée sur l'écoute, sans jugement et dans le respect de la dignité du patient... une relation qui a tendance à se perdre. Ha! Évidemment, on aimerait rencontrer beaucoup plus de docteur Karma.

Même si j'ai trouvé que ce livre versait un peu trop dans la caricature, il n'en demeure pas moins un petit condensé d'humanité et de tolérance qui se lit agréablement et très vite malgré ces 600 et quelques pages.

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Tout a déjà été écrit sur ce livre, ses héroïnes, leurs joies, leurs douleurs, leurs secrets et surtout leurs grandes et petites misères. Comme souvent chez Winckler, l'intrigue est un prétexte, à peine voilé, pour conter son parcours, exposer ses convictions, ses combats aux côtés de celles qu'il est malheureusement le seul à écouter.
Tout a été également dit sur les défauts du « Choeurs de femmes » : roman bavard voir torrentiel, partial, manichéiste et fatiguant par son aspect petit curé laïque, menant de justes batailles contre les grands méchants puissants. Oui, ce bouquin est véritablement foutraque, boursoufflé par de longues digressions, des poésies un peu niaises composées par un écrivain énervé parfois énervant. Pourtant, on le suit avec bienveillance et avidité tout au long de ses 600 pages, en dépit de tout, de ses incohérences, de ses lapins sortis du chapeau et d'une fin borderline où on le perd totalement.
Et pourquoi donc ? Tout simplement, parce que ce choeur possède toutes les qualités de ses défauts. En partant de sujets de société pas franchement évidents et pas des plus légers (la contraception, l'IVG, l'identité sexuelle, le choix de fin de vie), Winckler nous construit une épopée foisonnante, aussi addictive que les meilleures séries policières (dont il est ultra fan), généreuse, débordant d'enthousiasme et de vitalité. Un roman écrit avec les tripes, criant de vérité, qui donne la patate à ses lecteurs, ce qui est rare et par conséquent diablement précieux.
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On est quelque part au Canada. Avant d'obtenir son diplôme en chirurgie, Jean ou Djinn doit effectuer un stage en gynécologie dans le département du Dr. Karma, un médecin très humain avec ses patientes, le genre de médecin exemplaire et fin psychologue qu'il est rare de trouver. La jeune femme est bourrée de certitudes et le trouve agaçant. C'est évidemment réciproque, car l'arrogance de Djinn est désagréable. Elle ne supporte pas que ses acquis universitaires soient remis en question par tout ce qu'il a appris au travers de la pratique de sa profession. le Dr. Karma lui propose une semaine de stage de pure observation dans un premier temps. La confrontation entre les deux personnages est intéressante, et s'il n'y avait que cela, ce serait une lecture reposante, mais il s'agit de bien davantage dans ce roman qui est un ouvrage approfondi sur la pratique de la médecine, le respect des maux du patient, tous les problèmes qu'une femme rencontre liés à sa féminité, à sa sexualité ou même encore à son identité sexuelle. Avec la surabondance de cas de figures, le côté documentaire met au second plan le quotidien des docteurs, et j'ai lu de façon un peu plus fragmentée, parce que j'ai trouvé cela plus pesant, vu l'ampleur de ce travail d'enquête. le côté médical m'a touchée comme celui de la gestion de la douleur, de l'anxiété face à la situation d'examen, de la mort, de l'idéal du médecin, sa vocation, ou l'envers de la pratique médicale, le quotidien d'un médecin, etc… Fascinant mais lourd par endroits. Un roman utile et détaillé qui est à saluer.
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Le dernier roman de Martin Winckler reprend les thèmes qui lui sont chers, une médecine à l'échelle humaine ou la parole du patient est primordiable. Cette fois-ci nous sommes dans une unité gynécologique ou une jeune interne major de sa promo doit terminer sa formation par un stage chez un médecin aux méthodes atypiques, peu appréciées de ces collègues. Si l'on adhère forcement aux convictions de Winckler, son écriture nous laisse de temps à autre dans l'expectative : dialogues et trame dramaturgique tombent parfois à plat, mais Winckler arrive par instant à nous émouvoir et rendre finalement ce Choeur des femmes intéressant. La fin est en revanche peu convaincante.
Personnellement j'ai préféré "La maladie de Sachs".
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Cela fait un moment que ce livre est dans ma PAL ; je l'ai acheté lors du Salon du Livre 2019. J'ai eu l'occasion de rencontrer Martin Winckler et ai obtenu une dédicace. A l'époque, je pensais que ce roman basé sur son expérience de gynécologue allait m'apprendre toutes sortes de choses sur mon corps, que je ne connais pas bien car il a été étudié très tard, le clitoris ayant été par exemple découvert et étudié il y a peu, ainsi que l'endométriose et les ovaires polykystiques, dont je suis atteinte, comme 1 femme sur 10.
Et en effet, j'ai appris des choses, sur le milieu médical. Mais mon avis est mitigé quant à ce roman portée aux nues.
Déjà, l'interne misogyne qui, de base, ne voulait pas travailler dans ce service car son rêve est de devenir chirurgienne est basée sur le personnage, jeune, de Winkler. Et une femme qui tient des propos aussi violents à l'égard des femmes est non seulement peu crédible, mais évidemment c'est un homme qui va lui expliquer comment parler aux femmes. L'inverse aurait été plus logique et moins sexiste. L'homme qui-sait-tout, et à fortiori à propos du corps des femmes est bien paternaliste envers elle, et cela m'a bien agacée. de plus, je trouve que c'est assez mal écrit.
Il est également beaucoup question d'intersexuels et de trans (dont la confusion entre les deux est une erreur, les deux sont très différents, la première condition est biologique, la seconde, psychologique) - qui maintenant occupent énormément de place dans le débat public, au détriment des droits des femmes (et là j'attends de pied ferme les insultes telles que "SALE TERF" ou "T'ES TRANSPHOBE". Or, c'est faux, je valide à 100% les propos de J.K. Rowling qui se fait traîner dans la boue et insulter, menacer, depuis décembre, pour avoir défendu une femme qui avait été virée pour avoir parlé de biologie dans ses tweets. JKR a aussi "osé" dire que les femmes étaient menstruées (horreur ! malheur !).
Bon, je me suis égarée du sujet, à savoir ce livre. Si effectivement il dénonces les violences obstétricales, il n'en est pas moins rempli de clichés et stéréotypes femme/homme qui m'ont bien agacée.
C'est pour cela que je mets la moyenne : j'ai appris des choses, mais l'histoire concernant les principaux protagonistes sonne faux.
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Quand, j'ai commencé ma lecture, j'étais plus qu'enthousiaste et je dois dire que j'ai dévoré cet ouvrage. Au début, j'adhérais totalement aux propos et puis, progressivement, mon esprit critique s'est mis en alerte.

Le choeur des femmes est avant tout un sincère et vibrant plaidoyer pour une médecine tout simplement humaine, qui respecterait le patient dans son intégrité physique et morale, sans le juger, l'infantiliser ou le mépriser, voire le maltraiter. Et qui éviterait tant que possible la souffrance. Une médecine dont les praticiens seraient, avant d'être docteurs, des soignants. Utopie ? Non, nous dit Martin Winckler, mais il y a du travail à faire, tant du côté du corps médical que de celui des patients que nous sommes tous. C'est l'un des mérites de ce livre : nous faire prendre conscience du respect qui nous est dû, à chacun(e) d'entre-nous et de nous informer des pratiques qui ont cours chez nous et dans d'autres pays, des alternatives possibles et déjà mises en place.

Un autre aspect du livre qui m'a intéressée, c'est le parti pris de l'auteur de centrer son propos dans le cadre d'un service de gynécologie. Par ce biais, il aborde le sujet de l'anatomie féminine et, par conséquent, de la sexualité. Car quoi qu'on en dise ou lise, et bien que nous soyons tous concernés par le sujet, qu'on ne pratique pas ou qu'on pratique, seul, à deux ou à plusieurs, le sexe (et particulièrement le sexe féminin) reste de nos jours un sujet tabou car méconnu. Il est frappant de voir qu'aujourd'hui encore, certaines femmes (et hommes) ignorent totalement comment leur corps fonctionne. Et là, Winckler pointe la responsabilité du corps médical qui ne juge pas utile de nous informer, voire nous considère trop « bêtes » pour comprendre.
J'ai aussi beaucoup apprécié le fait qu'il aborde la transsexualité et l'hermaphrodisme. Je ne savais pas qu'autant de bébés naissaient avec un genre non défini. Je ne savais pas non plus quel traitement il leur était la plupart du temps réservé, à ces bébés (et à leurs parents). Winckler pose la question du choix de l'individu et de la possibilité qu'il a (ou non) de disposer de son propre corps.( A ce sujet, je ne peux m'empêcher de vous conseiller la lecture de Middlesex de J.Eugenides, roman que je trouve tout simplement génial au sens premier du terme.)

Enfin, j'ai beaucoup aimé les témoignages et le fait que vers le milieu du livre ils se succèdent sans discontinuer ne m'a absolument pas gênée. Je les ai trouvés émouvants, sincères et je pense que M.Winckler les a retranscrits avec honnêteté pour la plupart (Certains, je suis d'accord, peuvent sembler caricaturaux).

Passons maintenant à ce qui m'a freinée dans mon enthousiasme.
Je l'ai dit, ce livre est le plaidoyer d'un homme sincèrement convaincu par son combat, dont le but est de nous faire partager ses convictions tout à fait louables. Par conséquent, il n'est pas dénué d'un certain manichéisme : d'un côté, les soignants, de l'autre, les docteurs. Pour ma part, je pense que les choses, comme les êtres, sont beaucoup plus nuancées. Il n'est pas non plus exempt de prosélytisme (ce parti-pris pour le stérilet contre la pilule ! Je peux vous assurer, pour l'avoir vécu par personne interposée, que le stérilet n'est pas la panacée non plus en matière de contraception) et donc d'un côté « donneur de leçons » Et ceux qui me connaissent un peu savent que j'ai horreur de ça .
Mais au final, ce qui a gâché mon plaisir (c'est le terme, désolée), c'est que M. Winckler a choisi de faire passer son propos par le biais du genre romanesque. Seulement voilà, n'est pas romancier qui veut et, personnellement, je trouve que le livre pèche par une intrigue prévisible, téléphonée, cousue de fil blanc et des protagonistes on ne peut plus caricaturaux. Et j'en suis encore à me demander quelle forme, quel genre il aurait pu adopter pour toucher un public le plus large possible car je trouve malgré tout que le fond est vraiment intéressant voire d'intérêt public.

En bref, et en guise de point final, il y a à prendre (beaucoup) et à laisser (un peu) dans cet ouvrage.
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J'ai entamé la lecture de ce roman après avoir beaucoup apprécié les trois médecins du même auteur. Pour ce Choeur des femmes, mon enthousiasme est un peu plus tiède.
On retrouve la plume précise et factuelle de l'auteur avec une galerie de personnages qui ont une vraie épaisseur sensible et humaine. C'est de la 3D littéraire.
En revanche les traits sont un peu trop forcés à mon goût. le vieux médecin gentil, humaniste et féministe qu accueille le jeune interne croyant tout savoir qui finalement va enlever sa carapace de perfection pour tout apprendre. C'est un peu trop manichéen. Dark Vador qui passe du côté de la force. Cela-dit, le super medecin, alias maître Yoda, pourrait servir de modèle à pas mal de médecins qui oublient qu'ils soignent des êtres humains et non des corps malades. J'ose espérer que sa façon d'exercer la médecine n'est pas une totale utopie mais soyons lucides, aussi humanistes soient les praticiens, ils n'ont juste pas toujours ni le temps ni les moyens de s'occuper de leurs patients aussi bien qu'ils le souhaiteraient.
Au delà de l'humanisme, tout à fait louable, on atteint le féminisme présentant les difficultés d'être une femme, au niveau médical, professionnel ou juste celui de la quête de l'épanouissement personnel. Mais c'est un peu trop noirci, ne présentant que le verre à moitié vide. Je sais, le verre est peut-être plutôt vide pour pas mal de femmes et j'ai la chance d'être une femme dans un pays où l'on peut espérer avoir un verre à moitié plein, notamment grâce à certains combats menés par le passé. Certes, il faut se battre, mais on peut y arriver. Et surtout ne pas reculer. Et vlan me voici en crise de féminisme. C'est malin.

Alors, faut-il le lire ? Si vous voulez, mais je recommande plus particulièrement les trois médecins, plus subtil.
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Un livre surprenant, un livre qui restera gravé dans ma mémoire, un livre qui dérange, un livre qui raconte des centaines d'histoires de femmes, un livre où j'ai découvert des choses troublantes, un livre qui respecte les femmes !
Jean Atwood (interne et major de sa promo) est dans l'obligation de faire son dernier "stage" à l'hôpital dans le service "Médecine de la femme" du Dr Karma.
Jean Atwood vise un poste de chef de clinique en chirurgie gynécologique... et c'est donc le purgatoire de se retrouver dans cette unité de gynécologie "classique". D'autant plus que le Dr Karma a une mauvaise réputation (venant du corps médical) : il est insupportable !
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire pendant le premier tiers du livre... le style d'écriture est chaotique et il y a des longueurs. J'ai tout de même persisté dans ma lecture et je ne regrette pas !
La fin est tarabiscotée... mais je ne vous en dis pas plus.
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Je ne refais pas le résumé,je livre juste mes impressions de lectrice: tout les passages qui concernent les femmes et leur relation à leur corps, à leur sexualité, à la féminité dans ce qu'elle a de plus organique sonnent très juste. En transparance de l'attitude de Sachs, ce soignant qui sait écouter,on sent aussi les longues décennies de pratique médicale de Martin Winckler, et on rève de tomber sur un médecin comme lui!
Les scènes un peu hypnotiques, où l'on flotte avec Jean dans les couloirs de l'hôpital entre réalité et songes bizarres sont assez déstabilisantes et contribuent à flouter les frontières entre soignants et soignés,entre genres,entre une Jean et une autre.
Déstabilisant, mais très bien écrit, on est vraiment pris par cet espèce de malaise entre deux.
Par contre, j'ai été moins convaincue par le dernier tiers du roman, où les clésde l'histoire de Jean nous sont livrées, et le noeud de ses relations ambivalentes avec Sachs dénoué;certaines réponses sont un peu téléphonées, on s'y attend depuis un moment déja.
D'autres ont un peu l'air selon moi tirées par les cheveux (pour ne pas tuer le charme de votre future lecture, je ne vous en dirai pas plus!!!).
Je vous invite vraiment à lire ce livre à la musique très singulière.
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C'est un livre que j'ai trouvé plutôt intéressant qui montre ce que pourrait être un médecin "'humain". Tous les cas de femmes évoqués sont intéressants. Par contre j'ai trouvé le livre un peu long et les personnages un peu trop caricaturaux, le bon médecin contre les médecins vendus aux laboratoires ...
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