C'est simple, à la minute où j'ai commencé ce livre, j'ai su qu'il allait se passer quelque chose ! A peine commencé j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Je me suis mise à le lire partout, tout le temps, jusqu'à tard dans la nuit, dans le métro, le bus, au toilette, en faisant la cuisine, devant la télé.. Bref, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce joli livre.
C'est un véritable hymne aux femmes que nous offre là
Martin Winckler. C'est beau, intense, et plein d'émotions (normal puisqu'on parle de femmes non ?! Ok, ok, je ne suis pas là pour faire ma féministe). Vous passerez du rire aux larmes, de la colère à la douceur, de la résignation à la révolte, bref par tout un tas d'émotions qui font qu'il est hors de question de poser ce bouquin !
C'est un livre qui dénonce, qui raconte, qui bouleverse et qui témoigne. Au début du livre,
Martin Winckler a tenu à préciser : “ Ce livre est un roman : les personnages, l'unité 77, la ville de Tourmens, son CHU et les événements qui s'y déroulent sont imaginaires. Mais presque tout le reste est vrai.” C'est de là que ce livre puise toute sa force et sa puissance. Véritable roman-témoignages, c'est un livre plein de tendresse et de poésie malgré son lot d'histoires dures et sordides. C'est un livre qui m' a fait du bien car il est plein d'espoir et fourmille de très belles histoires pleine de sincérité et d'humilité.
A commencer par l'histoire du roman elle-même. Jean Atwood, jeune médecin passionnée de chirurgie gynécologique a passé ses cinq dernières années à prouver à la terre entière qu'elle était faite pour ce métier. Brillante et major de sa promo, elle est ambitieuse et envisage une carrière hors du commun que rien ni personne ne pourra remettre en question. Alors qu'elle s'apprête à obtenir le job de ses rêves, la consécration pour laquelle elle s'est donnée corps et âme, on lui impose un stage de six mois dans l'unité 77 du CHU de Tourmens pour valider son internat. Or l'unité 77, un service de gynécologie des plus banals et dirigé par un simple médecin généraliste de surcroît, le Docteur Karma, n'a strictement rien d'intéressant à apporter à Jean qui se destine à tout, sauf à écouter des histoires de bonnes femmes se lamenter sur leur sort.
N'étant pas du tout du genre à renoncer, Jean se rend à l'unité 77 avec le coeur gros mais bien décidée à torcher son stage vite fait bien fait. Malheureusement elle devra faire face au Dr Karma et à son équipe. Ces derniers ne l'entendent pas de cette oreille et ne sont pas prêt à se faire marcher dessus par une petite docteur tout juste sortie des jupes de sa mère et qui croit tout savoir sous prétexte qu'elle est la meilleure, quand bien même le dirait son dossier.
Suffisante, prétentieuse, arrogante, désagréable et agressive, le Dr Atwood va se heurter à une toute autre médecine que celle qu'on lui a apprise : celle de l'écoute, de la patience, et de l'empathie. Un vrai cauchemar pour notre chirurgienne en herbe ! Petit à petit, au fil des consultations et des histoires qu'elle est forcée d'écouter, elle va découvrir un véritable monde parallèle. Aux côtés du Dr Karma, un médecin d'exception (celui qu'on aimerait toute avoir comme gynécologue), elle va redécouvrir son métier et ouvrir les yeux sur ce qui lui importe vraiment, ce qu'elle avait enfouie au fond d'elle-même, trop occupé à se battre pour la première place. L'unité 77 va alors se transformer en véritable parcours initiatique. Faisant tomber ses oeillères, elle finira par enfin entendre ce que ce choeur de femmes a de plus beau à offrir.
Le rythme est soutenu, le ton dynamique et familier mais ça se lit très bien. le récit est quelque fois ralenti par l'histoire de ce choeur de femmes mais il permet de donner du corps et de la profondeur au livre. Pas de suspens insoutenable ici, le dénouement est largement prévisible, pourtant cela ne m'a pas empêché de tourner les 671 pages avec une avidité que je n'avais pas connu depuis longtemps. le docteur Karma, son équipe et Jean sont des personnages auxquels je me suis attachée tout de suite, à tel point que j'ai été super triste de lire la 671ème page, limite si je n'ai pas versé une petite larme. Et puis la fin du bouquin, que dire... Tout est bien qui fini bien correspondrait bien à cette fin c'est sur, mais c'est plus intense que ça, elle est poignante, touchante et magnifique (bien que très attendue).
Martin Winckler signe ici un véritable hommage aux femmes mais aux hommes aussi, ceux qui nous accompagnent tout au long de notre vie. C'est un livre humain et sincère qui vaut vraiment le coup d'être lu et bien sur que je vous le conseille vivement !
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