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💋Chronique de Rêves de femmes Virginia Woolf

« C'est sûrement une femme qui a écrit ça »

Je ne sais pas ce qu'on lègue, je ne sais pas bien, ce qui fait, une société…
Ce que je sais, en revanche, c'est qu'il y a toujours des tragédies dans les histoires de femmes, alors je me demande, souvent, de quoi leurs rêves sont faits..
En six nouvelles, Virginia Woolf, nous donne de la matière à réfléchir à ces fameux, Rêves de femmes…Peut-être qu'elles rêvent de fictions, peut-être qu'elles rêvent de vergers…Mais pour cela, il faudrait (se) questionner…
Questionner l'Histoire, les hommes, le monde, le temps, le silence, la nuit, le lieu, la possibilité, l'aiguille, la critique, le stylo, le futur, l'enfant, la politique, la maternité, peut-être même sa Majesté…
Questionner le sens, la finalité, la tâche ardue, la lecture, l'écriture…Parce que c'est une question à ne pas prendre à la légère, d'enfanter des oeuvres, de peupler le monde d'imagination, d'apporter un présent au futur…
C'est une grande responsabilité, de rêver. Rêver un monde, où les femmes ne seraient pas cantonnées à des Madame Lapinova, où les femmes n'occuperaient pas une place invisible, n'auraient pas à se soucier des affaires de maisons…
Il est temps, que dans nos fictions et dans les Rêves de femmes, leurs propres intérêts soient mis au centre de leurs réalités…
Vous vous doutez bien, que ces six nouvelles et l'essai « Les femmes et le roman », sont du nectar…Cette façon, qu'elle a de vouloir défendre l'émancipation des femmes, de leur faire réaliser que leurs rêves de femmes autonomes sont possibles avec trois fois, « un peu », d'affirmer haut et fort, qu'elles peuvent désirer une vie meilleure avec plus de libertés en leur montrant le chemin, est délectable…

« Mais combien de temps dure un tel bonheur? »
À peine 100 pages.

Le seul regret: c'est court. C'est intense, 100 pages mais quand on aime, c'est presque frustrant, surtout quand on parle de désirs au féminin…Je me régale tant de lire, Virginia Woolf. J'en voudrais encore, mais c'est indéniable qu'elle reste une penseuse, une écrivaine, une poétesse de génie…Je réaffirme que c'est ma Queen, mon plus beau coup de foudre littéraire, et que grâce à elle, mes propres rêves prennent les couleurs de la passion, piquées de fleurs aux feux pâles des étoiles…

Je pense. Je pense être fidèle à moi-même, quand je vous dis que c'est un coup de coeur. Parce que je vous lègue une vérité et un rêve de femme….

Bien à vous,
Stelphique✨🧚🏻‍♀️

Lien : https://fairystelphique.word..
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Recueil de nouvelles de Virginia Woolf, précédé par l'essai Les femmes et le roman.

En prenant la plume, les femmes ont longtemps uniquement parlé d'elles-mêmes, de leurs expériences propres, dans le champ de l'existence qu'il leur était donné de connaître. À mesure que l'instruction des femmes s'est développée, les autrices ont commencé à parler des femmes en général et de ce qu'elles vivent, sous un prisme plus large. « Nul doute que, dans la vie comme dans l'art, les valeurs des femmes ne sont pas celles des hommes. C'est pourquoi quand une femme en vient à écrire un roman, elle n'a de cesse de modifier les valeurs établies, pour rendre intéressant ce qui semblerait insignifiant à un homme et trivial ce qui lui semblerait important. » (p. 10) Dans cet essai de quelques pages, il y a le germe de Une chambre à soi.

Dans les nouvelles, l'autrice explore différents mondes féminins. Pendant une nuit dans un pensionnat de jeunes filles, les résidentes discutent sous la lumière de la lune. Ailleurs, un groupe de femmes décident de s'interroger sur le monde avant de devenir mères, afin d'être à égalité avec les hommes. « Tandis que nous portons des enfants, eux-mêmes [...] enfantent des livres et des tableaux. Nous, nous peuplons le monde. Eux, ils le civilisent. » (p. 22) Pendant une après-midi d'été, une femme dort sous un pommier, et sa lecture interrompue se mêle à ses songes. Dans un salon, des femmes échangent des considérations sur le célibat et certaines épingles qui ne piquent pas. Un jeune couple se plaît à inventer un monde grouillant de charmantes bestioles. « Quand il mordait dans un toast, il faisait penser à un lapin. [...] Son nez remuait très légèrement quand il mangeait. Comme celui de son cher lapin apprivoisé. » (p. 49) Enfin, un veuf lit les journaux intimes de sa défunte épouse et découvre bien des secrets.

Avec ces textes, Virginia Woolf affirme l'autonomie et l'indépendance des femmes, le droit de ces dernières de penser, aimer, désirer et refuser, loin du carcan du mariage et de la bourgeoisie. Elle se glisse dans l'intimité des femmes seules ou en communauté et met en valeur la sensibilité profonde de ce deuxième sexe. Je n'avais pas apprécié Mrs Dalloway de cette autrice, mais j'ai dévoré les nouvelles de ce recueil qui prend place sans tarder sur mon étagère de lectures féministes.
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Découvrir Virginia Woolf ? Pourquoi pas ! J'entame donc la lecture de ce court livre. Et quel régal !

1ère partie : Un essai sur les femmes écrivaines...de romans. le point de vue de Virginia est à la fois objectif et explicatif puis parfois, elle puise dans son expérience.

2nde partie : Les nouvelles
J'ai eu un temps d'adaptation à la lecture de la première nouvelle. Je n'ai pas pour habitude de lire des "textes d'époque". Au fil des pages, j'ai pris plaisir finalement à découvrir la plume et l'imaginaire de l'autrice.
Imaginaire, pas tant que ça puisqu'il ressort des textes des sentiments que les femmes d'aujourd'hui ressentent toujours...

3ème partie : Une chronologie sur la vie de Virginia et les temps fort de la littérature entre 1879 et 1941. Quelle vie ! Entre écriture, drames, dépression et voyage !

4ème partie : Une bibliographie sélective sur ou de Virginia Woolf. Une mine de titre pour continuer de découvrir l'autrice ou sa plume.

Accessible malgré mes appréhensions, c'est une belle surprise cette lecture. Je me suis prise au jeu.
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Reves de femmes.
Virginia Woolf ouvre le bal par un court essai sur la femme et la littérature. La femme en littérature.

Pour la citer : "Les femmes et le roman. le titre de cet article peut se lire de deux façons : il peut renvoyer aux femmes et à la fiction qu'elles écrivent, ou aux femmes et à la fiction qui s'écrit à leur propos."

Suivent six nouvelles qui étayent parfaitement le propos.
Des femmes écrites par une femme, engagée et talentueuse.
Des femmes qui ne veulent plus se contenter de porter leurs enfants. Désireuse de connaître le monde, dans son intégralité.
Des femmes que le mariage ne comble pas. A qui l'homme ou l'amour ne suffit pas.

J'ai beaucoup aimé la dernière nouvelle, Legs, comme une espèce de condensé du propos.
Un homme est chargé de distribuer des souvenirs au nom de son épouse décédée. Selon toute vraisemblance, un malheureux accident... Lui-même a recu en héritage le journal intime de cette femme. Qu'il croit connaître. Aimante, douce, sans exigences, simple et modeste, un peu inculte mais si charmante...

Du Virginia Woolf, pur et dur.
A lire, parce que c'est bien écrit. Intelligent. Et parce que, malheureusement, le sujet n'est toujours pas obsolète.
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Je n'ai pas accroché ayant beaucoup de difficulté avec les livres qui mêlent réel et fiction et qui nous perdent. Les dernières nouvelles me semblaient un peu plus claires mais je suis restée imperméable à sa manière de représenter son message. Dommage.
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Depuis que je parle de mon envie de découvrir les textes de Virginia Woolf, on me prévient : l'écriture est dense, il arrive que ça parte dans tous les sens, c'est trop imagé… Et d'autres adorent. Alors j'ai décidé de commencer par un recueil de nouvelles : Rêves de femmes. le livre débute par un court essai intitulé Les femmes et le roman ; je l'ai bien aimé et il est bon de noter qu'il anticipe le célèbre Une chambre à soi. S'il y a des nouvelles qui marquent moins que d'autres, il y en a toutefois qui sortent du lot, comme Une Société et Lappin et Lapinova qui sont assez sarcastiques mais vraiment prenantes, le verger qui est une merveilleuse façon de raconter un rêve, ou encore le Moments d'être que j'ai trouvé très sympathique. Quant à le legs, je l'ai trouvé à la fois drôle et cocasse.
Une chose que j'ai trouvé récurrente dans ces nouvelles, c'est la critique que Woolf fait de la société, ainsi que la douceur et la mélancolie, teintées d'humour, qui sont parsemées dans ses textes. Et pour ce qui est de son écriture, je l'ai aimée, même s'il faut parfois privilégier un moment de calme pour lire cette autrice.
Rêves de femmes est un joli recueil de nouvelles et je suis contente d'avoir découvert Woolf et sa plume avec ces récits. La partie « Dossier » complète bien l'ouvrage et permet de mieux appréhender son oeuvre.
Lien : https://malecturotheque.word..
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J'avais envie de nouvelles, et je savais que j'allais lire sous peu [Un lieu à soi]. Ce recueil m'a donc paru tout indiqué. Il comprend sans surprise six nouvelles, dont certaines relativement connues semble-t-il, et qui toutes sont centrées sur un ou plusieurs personnages féminins. Il peut s'agir de jeunes filles ou de femmes plus établies, certaines histoires sont des petites tranches de vie, d'autres se déroulent sur un peu plus de temps et peuvent même prendre un tour allégorique assez amusant.
Ces six nouvelles sont du pur concentré de Virginia Woolf : une plume d'aspect facile, des phrases ciselées sans être alambiquées, un style apparemment simple mais qui cache beaucoup (au point que les notes qui figurent dans ce volume m'ont été indispensables pour comprendre certains sous-entendus !). C'est donc bien comme une belle introduction fictionnelle à l'essai le plus célèbre de Virginia Woolf, une belle sélection de nouvelles faites par l'éditeur, j'ai d'ailleurs trouvé à peu près toutes ces nouvelles dans les notes de lecture qui accompagnent l'édition de [Un Lieu à soi] chez le même éditeur, Folio (dommage qu'il en manque une cependant). Un bon recueil, donc, à lire comme un compagnon à [Un Lieu à soi] et comme une mise en pratique de la vision que Virginia Woolf a des femmes.
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Ce qu'écrit V.Woolf est tellement intelligent et subtil et drôle aussi, que non seulement j'ai le plaisir de la lecture, du style, des mots et des situations justes mais j'ai aussi l'illusion (V.Woolf est généreuse) de moi même être plus intelligente en lisant. Grâce à cette façon qu'à l'auteure d'écrire, comme si elle s'adressait à nous, en particulier, nous à égalité.
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« Rêves de femmes » regroupe six courtes nouvelles de Virginia Woolf. Ces textes sont précédés d'un article très intéressant intitulé « Les femmes et le roman » dans lequel l'auteure prédit que « les femmes en viendront à écrire moins de romans, mais des romans de meilleure qualité » ; moins de romans, car elles auront eu entretemps l'opportunité de se tourner vers les autres genres, poésie, critique, histoire notamment.

Virginia Woolf espère ainsi l'avènement d'un âge d'or « peut-être chimérique où les femmes auront à leur disposition ce qui leur a été longtemps refusé -un peu de temps libre, un peu d'argent et un lieu à elles ». Si les deux dernières conditions peuvent être remplies de nos jours, le temps libre reste, quant à lui, un luxe pour les femmes…

La première nouvelle, « Un collège de jeunes filles vu de l'extérieur », ouvre ce recueil de manière très poétique : ces quelques pages visent simplement à nous révéler le geste tendre d'une jeune fille envers une autre, geste qui ouvre tout un monde de félicité. Tout est ici dans la suggestion, l'évocation poétique.

Dans la deuxième nouvelle, « Une société », un petit groupe d'amies fonde une « société de questionneuses » qui a pour but d'évaluer les oeuvres des hommes : sont-ils assidus ? Ont-ils autant de mérite que les femmes qui « peuplent le monde », c'est-à-dire qui enfantent ? C'est ici la féministe qui écrit.

« Dans le verger » est une rêverie peuplée de sons : Miranda est endormie dans le jardin, sous le pommier, et l'on ne sait pas si elle entend tous ces sons, si elle les vit dans son rêve, mais l'ensemble évoque un tableau onirique avec, nous dit la notice, des connotations proustiennes…

La quatrième nouvelle évoque des « moments d'être », qui sont des visions, des extases poétiques ou mystiques provoquées par une émotion profonde née d'un mot, d'une phrase… Derrière la délicatesse des sentiments, se cache une passion ardente.

Très différent, « Lappin et Lapinova » ressemble à un conte fantastique. Sur le thème du mariage, cette nouvelle se distingue des précédentes par son caractère cruel, comme l'est d'ailleurs le dernier texte du recueil, « le legs », sur le même thème, mais en beaucoup plus ironique.

Je n'avais jamais lu de livre de Virginia Woolf et ce recueil constitue donc pour moi un préambule. Il révèle un monde délicat, poétique, et onirique, tandis qu'apparaissent également les préoccupations féministes de Virginia Woolf. Des nouvelles écrites à différents moments de la vie de Virginia Woolf, qui sont sans aucun doute représentatives de son oeuvre, et qui sont à rapprocher de sa biographie mise à notre disposition à la fin du recueil. L'ensemble m'a plu et m'a donné envie d'en découvrir davantage.
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Virginia Woolf, pseudonyme d'Adeline Virginia Alexandra Stephen (1882-1941), est une femme de lettres anglaise, l'une des principales auteures modernistes du XXe siècle. Bisexuelle et féministe, elle fut une figure marquante de la société littéraire londonienne et un membre central du Bloomsbury Group, qui réunissait des écrivains, artistes et philosophes anglais, groupe au sein duquel elle rencontrera Vita Sackville-West avec qui elle aura une liaison durant toutes les années 1920. Woolf souffrait d'importants troubles mentaux et présentait tous les signes de ce qu'on nomme aujourd'hui, troubles bipolaires. En 1941, à l'âge de 59 ans, elle se suicida par noyade dans l'Ouse, dans le village de Rodmell (Sussex), où elle vivait avec son mari Leonard Woolf, écrivain lui aussi. Elle avait commencé l'écriture comme activité professionnelle en 1905 pour le supplément littéraire du Times et un premier roman en 1915.
Ce livre qui vient de paraître est un recueil de six nouvelles (Un Collège de jeunes filles vu de l'extérieur (1926) – Une Société (1920) – Dans le verger (1923) – Les Epingles de chez Slatter (1928) – Lappin et Lapinova (1939) – le Legs (parution posthume en 1944)) précédées d'un essai (Les Femmes et le roman (1929).
Petit livre au vu de son nombre de pages, mais ô combien instructif et particulièrement bien composé. le court essai, Les femmes et le roman, ouvre merveilleusement bien cet ouvrage et donne le ton des nouvelles qui suivent, tout en préfigurant un autre essai de l'auteure, plus développé, Une chambre à soi. Virginia Woolf s'interroge (et interpelle le lecteur) : pourquoi les femmes n'ont-elles pas écrit de manière soutenue avant le XVIIIe siècle ? Pourquoi ensuite ont-elles produit plusieurs classiques de la fiction anglaise avec Jane Austen, Emily et Charlotte Brontë, Georges Eliot ? Et pourquoi n'écrivent-elles que de la fiction ? Je vous laisse découvrir ses arguments, et de conclure sur cette prophétie « Pour peu qu'elles jouissent d'un peu d'argent et d'un peu de temps libre, les femmes se mêleront plus que par le passé de l'art d'écrire. Elles feront un usage plus abouti et plus subtil de l'instrument qu'est l'écriture. Leur technique gagnera en audace et en richesse. »
Les six nouvelles illustrent ces réflexions ou promeuvent l'émancipation de la femme et sa volonté d'autonomie, qu'elle soit sociale ou affective. Une Société, est un texte très amusant combattant la misogynie ambiante ; Dans le verger, rêverie d'une jeune fille, n'est pas sans évoquer un certain Marcel Proust avec ses références aux sens, images et sons. Lappin et Lapinova, aborde le thème du mariage, un sujet pesant pour Virginia Woolf
Un excellent bouquin sur lequel se précipiteront les lecteurs qui ne connaissent pas la grande dame des Lettres, et que les autres (re)liront avec intérêt, comparant avec amusement la date de leur écriture et ce qu'il en est de nos jours.
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