Un livre que je dois avoir dans ma bibliothèque depuis mon enfance, et que je n'ai terminé qu'hier. Et peut-être que j'aurais dû le lire plus tôt...
Ce qui m'a gênée, c'est une sorte de mélange des genres, comme si l'auteur ne savait pas s'il voulait écrire un roman d'apprentissage sous forme de roman d'aventures dans un cadre post-apocalyptique, ou un roman de science-fiction plus classique avec robots humanoïdes, vaisseaux spatiaux, clones... Impression étrange aussi que tout est effleuré : le racisme et les discriminations envers le personnage principal, l'Enfant noir, le décor qui n'est justement qu'un décor - j'aurais aimé en savoir plus sur ce nouveau monde sans océan et sans technologie qui semble être retourné à l'âge de pierre, les hommes en combinaison spatiale échoués sur terre par accident... Ainsi, les poulpes géants à l'intelligence supérieure grâce aux déchets radioactifs déversés dans les océans pourraient être fascinants et faire vraiment peur, au croisement entre
Lovecraft et la menace nucléaire, mais ils ne sont là que pour fournir une péripétie, une scène d'action.
"La vraie vie", comme l'exprime le personnage principal, c'est la vie d'aventures partagées avec son ours et sa tribu, la fin étant une forme d'écho au début. Si je trouve intéressant son apprentissage et sa compréhension accélérés du monde - qui pourrait faire écho aux Fleurs pour Algernon, le personnage se dotant d'un nom et d'une conscience de
lui-même, je trouve que tout est beaucoup trop accéléré : il comprend en quelques heures comment fabriquer des clones et les doter de vie, construit un vaisseau spatial, change la terre de place dans l'espace... C'est irréaliste, trop rapide.
L'impression donc d'avoir lu différents romans qui ne s'emboîtent pas ensemble, mais je ne suis pas sûre que j'aurais mieux apprécié plus jeune.