"Quand une civilisation atteint son point de perfection, elle devient une gigantesque machine, incapable de progrès, et dont tous les membres ne sont plus que des rouages sans pensée."
Voilà ce que nous avons provoqué ! Nous avons...détribalisé l'om, nous l'avons rendu à son individualité. Il y a certes perdu les trois quarts de ses instincts sociaux tyranniques, mais non son instinct grégaire. Et il retrouve en plus son intelligence, son goût de la liberté ; peut-être demain son goût de la conquête. Nous l'avons sorti de l'impasse de l'instinct pour le replacer sur la route du progrès.
Parc fermé demain - Désomisation
Les oms avait oublié tout souci personnel. Les souffrances individuelles ne comptaient plus. Ils n’étaient qu’une seule âme tendue vers un seul but.
"Le maître lui répondit qu'il respectait la loi que lorsqu'elle n'était pas absurde."
Les oms avaient connu autrefois une civilisation plus brillante, analogue à la nôtre, mais qu’il fallait voir dans sa perfection même la raison d’une sclérose progressive, d’une fixation du mode de vie. Etroitement emprisonnés dans leurs lois et leurs règlements, les oms n’auraient plus éprouvé le besoin de penser. L’instinct aurait pris la relève de leur intelligence. Pourquoi réfléchir quand on mène une vie parfaite où chacun sait d’avance ce qu’il doit faire ? L’intelligence des oms se serait atrophiée progressivement, comme un organe inutile. Il y aurait eu légère régression du niveau de vie, puis fixation. Ainsi se seraient arrêtés les progrès de leur civilisation.
Je prévois pour nos deux races un avenir extraordinaire, conquis grâce au ressort de l'émulation.
Je t’avais promis une surprise, dit le draag
Elle resta un moment immobile, puis ses yeux rouges s’allumant de joie, elle serra de ses vingt petits doigts la main de son père et cria :
L’om du voisin a eu son petit !
C’était une jolie petite fille draag, avec de grands yeux rouges, une fente nasale étroite, une bouche mobile et, de chaque côté de son crâne lisse, deux tympans translucides à force de finesse.
Sanglé dans une tunique luisante, botté de plastique, arborant un rutilant pectoral, Terr monta lentement à bord du vaisseau draag, suivi par une dizaine d’oms.
Les draags n’en revenaient pas de rencontrer des oms accoutrés de la sorte. Ils les avaient toujours vus nus et humiliés par le port d’un collier.