Aux carrefours, de grands feux brûlaient, rouge et or, réchauffant l’atmosphère, enfumant les voûtes. Les craquements et les soupirs des broussailles torturées par les flammes, les silhouettes noires et dansantes activant les brasiers, les reliefs tourmentés, tout rappelait l’enfer.
Quand le petit om choisi par Tiwa fut assez grand pour marcher seul, on le sépara de sa mère. Le voisin Faoz exigea que cette séparation fût progressive, car il était bon et aimait les bêtes.
(...) l'Edile avait chez lui deux oms de race noire, deux animaux magnifiques et débordant d'affection pour leur maître. Il n'arrivait pas à imaginer que les congénères de ses bêtes familières pussent présenter un grand danger pour les draags.
En silence, le draag s'approcha du hoblot donnant sur la salle nature. Souriant, il regarda jouer sa fille.
C'était une jolie petite fille draag, avec de grands yeux rouges, une fente nasale étroite, une bouche mobile et, de chaque coté de son crâne lisse, deux tympans translucides à force de finesse.
Elle courait sur le gazon, faisait des culbutes et se laissait rouler jusqu'à la piscine en poussant des cris de joie. Puis elle descendait sous l'eau le plus bas possible et prenait assez d'élan pour surgir, telle une fusée, jusqu'au plongeoir où elle s'accrochait du bout des doigts.