AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Chinoises (143)

Plus de la moitié des familles chinoises sont composées de femmes qui travaillent trop et d’hommes qui soupirent après leurs ambitions perdues, critiquent leurs femmes et font des crises de nerf. En plus, beaucoup de Chinois pensent que dire un mot gentil à leur femme est indigne d’eux.
Commenter  J’apprécie          40
Ne pense jamais à un homme comme à l'arbre sous lequel tu peux te reposer. Les femmes ne sont que de l'engrais, qui se décompose pour permettre à l'arbre de se fortifier...
L'amour véritable n'existe pas.
Les couples qui paraissent s'aimer restent ensemble par intérêt personnel, que ce soit pour l'argent, le pouvoir ou l'influence.
Commenter  J’apprécie          40
Un jour, j’étais recroquevillée au fond de la classe à pleurer parce que les
enfants de « rouges » m’avaient rossée. Je croyais être seule, et j’ai été
étonnée quand l’un de mes professeurs s’est approché de moi par-derrière et
m’a tapoté légèrement l’épaule. A travers mes larmes, il m’était difficile de
lire l’expression de son visage à la faible lumière de la lampe, mais j’ai vu
qu’il me faisait signe de le suivre. J’avais confiance en lui parce que je
savais qu’il aidait des gens pauvres à l’extérieur de l’école.
Il m’a conduite jusqu’à une cabane au bord du terrain de jeux, où l’école
entassait du matériel au rebut. Il a ouvert la serrure d’un geste vif et m’a
poussée à l’intérieur. La fenêtre était obturée avec des journaux, et il faisait
très sombre. La pièce était remplie jusqu’au plafond d’un fouillis de choses
dépareillées et sentait le moisi et la pourriture. Je me suis raidie de dégoût,
mais le professeur s’est frayé un chemin dans ce labyrinthe avec une
aisance qui dénotait une longue habitude. Je l’ai suivi du mieux que j’ai pu.
Au centre de la pièce, j’ai été stupéfaite de trouver une bibliothèque
complète, en ordre. Plusieurs centaines de livres étaient rangés sur des
planches cassées. Pour la première fois, j’ai compris le sens de ce vers
célèbre : « Dans l’ombre la plus épaisse des saules, je découvris soudain les
fleurs brillantes d’un village. »
Le professeur m’a dit que cette bibliothèque était un secret qu’il gardait en
cadeau pour les générations futures. Peu importe ce qu’en pensent les
révolutionnaires, a-t-il dit, les gens ne peuvent se passer de livres. Sans
livres, nous ne pourrions pas comprendre le monde ; sans livres, nous ne
pourrions pas évoluer ; sans livres, la nature ne pourrait pas servir
l’humanité ; plus il parlait, plus son enthousiasme se communiquait à moi,
et plus j’avais peur. Je savais que c’étaient justement ces livres-là que la
Révolution culturelle s’efforçait de détruire. Le professeur m’a donné une
clef de la cabane en me disant que je pourrais m’y réfugier et y lire quand je
voulais.
La cabane se trouvait derrière les seules toilettes de l’école, aussi m’était-il
facile de m’y rendre sans me faire remarquer quand les autres enfants
participaient à des activités dont j’étais exclue.
Lors de mes premières visites à la cabane, j’ai trouvé l’odeur et l’obscurité
étouffantes, et j’ai foré un petit trou de la taille d’un pois dans les journaux
qui recouvraient la fenêtre. Je pouvais y coller un œil et regarder les enfants
jouer, en rêvant du jour où il me serait permis de me joindre à eux.
Mais la mêlée sur le terrain de jeux m’attristait tant que j’ai fini par me
mettre à lire. Il n’y avait pas beaucoup de livres faciles à lire et j’avais bien
de mal à comprendre le vocabulaire. Au début, le professeur répondait à
mes questions et m’expliquait des choses quand il venait voir si tout allait
bien ; puis il m’a apporté un dictionnaire, que je consultais
consciencieusement, même si je comprenais à peine la moitié de ce que je
lisais.
Les livres sur l’histoire de la Chine et des autres pays me fascinaient. Ils
m’ont beaucoup appris sur la vie : non seulement sur la « grande histoire »
que chacun connaît, mais aussi sur les gens simples qui tissent leur propre
histoire au jour le jour. Ces livres m’ont aussi enseigné que beaucoup de
questions restent sans réponses.
J’ai beaucoup appris de l’encyclopédie, ce qui m’a épargné bien des soucis
et des dépenses par la suite, car je suis habile de mes mains et je sais réparer
seule toutes sortes de choses, des bicyclettes jusqu’aux petites pannes
électriques. Je rêvais de devenir diplomate, avocate, journaliste ou écrivain.
Quand l’opportunité de choisir une profession s’est présentée, j’ai quitté
mon travail administratif dans l’armée, au bout de douze ans, pour devenir
journaliste. Le savoir latent que j’avais accumulé dans mon enfance est
venu une fois de plus à mon secours.
Le rêve que j’entretenais de rejoindre les autres enfants sur le terrain de
jeux ne s’est jamais réalisé, mais je me suis consolée à la lecture de récits
de batailles et d’effusions de sang dans cette bibliothèque secrète. Les
chroniques de guerre me donnaient le sentiment d’avoir de la chance de
vivre en temps de paix, et m’ont aidée à oublier les brimades qui
m’attendaient à l’extérieur de la cabane.
Commenter  J’apprécie          30
Au début de mon enquête sur la vie des femmes, j’étais pleine
d’enthousiasme juvénile, mais très ignorante. Maintenant que j’en savais
plus, ma compréhension s’était approfondie, mais je souffrais plus aussi. A
certains moments, je me sentais comme anesthésiée par toutes ces
souffrances que j’avais rencontrées, comme si une callosité se formait en
moi. Puis une nouvelle histoire se présentait et réveillait de nouveau toute
ma sensibilité.
Commenter  J’apprécie          30
— Quelqu’un a crié à Xiao Ping : « Il est cinq heures trente du matin, on
va venir te porter secours bientôt ! » Il voulait la réconforter, l’aider à tenir.
Mais les secondes, les minutes et les heures passaient, et les secours ne
venaient pas.
— Parce qu’il a fallu du temps aux gens avant de découvrir ce qui s’était
passé, ai-je dit en me souvenant que cela avait pris longtemps avant qu’un
bulletin de nouvelles nous parvienne.
Mme Yang a hoché la tête.
— Quelle sorte de pays était-ce donc en 1976 ? Une grande cité gisait en
ruine, trois cent mille personnes étaient mortes, et personne ne le savait. La
Chine était un pays arriéré ! Je crois que si nous avions été un peu plus
évolués, on aurait pu épargner la vie de beaucoup de gens. Xiao Ping aurait
survécu.
Commenter  J’apprécie          30
Jeune homme, le mari de la Chiffonnière avait étudié à Moscou pendant
trois ans, et était entré en politique peu de temps après son retour. Cela avait
coïncidé avec les terribles événements du Grand Bond en avant. Sous l’œil
attentif du Parti, qui tirait les ficelles et échafaudait des plans pour lui, il
avait épousé la Chiffonnière. Alors que toute la famille se réjouissait de la
naissance d’un second enfant, son mari était mort subitement d’une crise
cardiaque. Vers la fin de l’année suivante, le plus jeune de ses enfants était
mort de la scarlatine. La douleur de la perte de son mari et de son enfant
avait enlevé à la Chiffonnière toute envie de continuer à vivre, au point
qu’un jour, elle avait emmené l’enfant qui lui restait sur la rive du Yangtse
avec l’intention de rejoindre son mari et son bébé dans l’autre monde.
Au bord du Yangtse, elle s’apprêtait à dire adieu à la vie lorsque son fils
lui avait demandé d’un air innocent : « On va rejoindre papa ? »
La Chiffonnière avait été choquée : comment un enfant de cinq ans
pouvait-il savoir ce qu’elle cachait en son cœur ? Elle avait demandé à son
fils : « A ton avis ? »
Il avait répondu d’une voix forte : « Bien sûr que nous allons voir papa !
Mais je n’ai pas apporté ma petite voiture pour lui montrer ! »
Elle avait éclaté en sanglots et n’avait pas posé à son fils d’autre question.
Il savait ce qu’elle ressentait. Il comprenait que son père n’était plus de ce
monde, mais comme tous les jeunes enfants, il n’avait pas une conscience
claire de la différence entre la vie et la mort. Ses larmes avaient ranimé ses
sentiments maternels et son sens du devoir. Elle avait pleuré, l’enfant dans
ses bras, et avait laissé le bruit du fleuve la laver de sa faiblesse et lui
redonner courage. Puis elle avait ramassé le billet d’adieu qu’elle avait écrit
et était rentrée chez elle avec son fils.
Il lui avait demandé : « Alors, on va pas voir papa ? »
Elle avait répondu : « Papa est trop loin, et tu es trop petit pour aller là-bas.
Maman va t’aider à grandir, et tu pourras emporter plus de choses, et des
plus belles quand tu iras le rejoindre. »
Après cette scène, la Chiffonnière avait fait tout son possible pour donner
à son fils ce qu’il y avait de mieux. Elle disait qu’il s’était très bien
débrouillé.
Commenter  J’apprécie          30
Je suis de nature impatiente, aussi à cinq heures, le lendemain matin,
j’étais devant la porte d’une fabrique de gâteaux de taille modeste mais de
bonne réputation. Je n’avais pas annoncé ma visite, mais je ne m’attendais
pas à rencontrer de difficulté. En Chine, on surnomme les journalistes « les
rois sans couronne ». Ils ont le droit d’entrer librement dans presque toutes
les entreprises du pays.
Commenter  J’apprécie          30
Quand vous interrogez votre mémoire, vous ouvrez une porte sur le passé; la voie qui mène aux souvenirs a de nombreux embranchements, et le chemin est à chaque fois différent.
Commenter  J’apprécie          30
Peu importe ce qu'en pensent les révolutionnaires, a-t-il dit, les gens ne peuvent se passer de livres. Sans livres, nous ne pourrions pas comprendre le monde ; sans livres, nous ne pourrions pas évoluer ; sans livres, la nature ne pourrait pas servir l'humanité ; plus il parlait, plus son enthousiasme se communiquait à moi, et plus j'avais peur. Je savais que c'était justement ces livres-là que la Révolution culturelle s'efforçait de détruire.
(p. 265)
Commenter  J’apprécie          30
Qu'une femme étudie, lise et écrive, discute des affaires de l'Etat comme un homme, et même donne des conseils aux hommes, c'était une hérésie pour la plupart des Chinois de cette époque. Mes camarades de classe et moi appréciions notre liberté et notre chance à leur juste valeur, mais, par ailleurs, nous étions désorientés, nous n'avions pas de modèles pour nous aider à régler nos conduites. (p. 174)
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (1105) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L'Année du Dragon

    Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

    grégorien
    chinois
    hébraïque

    8 questions
    131 lecteurs ont répondu
    Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}