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Deux nouvelles chinoises pur jus, tout à fait dans le style de Mo Yan … Chacune d'elles se déroule dans la Chine rurale.

La première, « le radis de cristal » (titre splendide, non ?), se déroule dans une Chine pauvre mais néanmoins administrée de main de maitre par le régime central, où chacun doit contribuer, selon sa force et ses moyens, à la construction de la grande Chine moderne. Et pourtant, cette Chine reste profondément campagnarde, avec ses veillées où un « chant amer, dramatique et doux à la fois, fouettait le coeur des jeunes filles comme une pluie d'automne ». le spectacle de la forge est tout simplement envoûtant : « L'enfant actionnait le soufflet à deux mains. Son mouvement était souple, harmonieux et emphatique. On avait l'impression que c'était l'objet qui le manipulait. Son corps se balançait d'avant en arrière et sa tête faisait penser à une pastèque flottant sur les eaux paisibles de la rivière. Deux points lumineux montaient et descendaient dans ses yeux noirs comme deux lucioles dans un envol gracieux ».

La deuxième, « déluge », beaucoup plus courte, met en scène nos pulsions les plus coupables, dans un décor de début du monde, pour un dénouement assez inattendu. Mais on y chante aussi ….

Des histoires où la temporalité est floue, un peu à l'image de la langue chinoise où il n'y a pas de temps dans la conjugaison, et donc pas de futur, pas de passé …

C'est un subtil mélange de poésie, de sensibilité et de fantastique.
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Plus que dans les nouvelles de L'enfant de fer qui restituaient la Chine rurale des années 50 à travers le regard d'enfants, on retrouve dans ce cours roman un auteur traumatisé par les violences de ses jeunes années.
Une violence qu'il inflige au magnétique petit personnage central du récit, Noiraud, dix ans, un pantalon rapiécé et de grands yeux mutiques pour tout bagage, qui est envoyé comme quasi esclave sur le chantier par-delà son village et subit la cruauté du maître forgeron, le froid, la faim, sans que pourtant ces sévices ne semblent l'atteindre. Noiraud est en effet habité d'un monde intérieur qui lui donne accès à d'autres dimensions de l'univers, d'autres dimensions sensorielles qui s'invitent dans le récit avec une pointe de fantastique qui tranche violemment avec la crudité de son existence.
Un roman à la fois poétique et terre à terre, laissant derrière les yeux une impression assez dérangeante.
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Je fais d'emblée un choix délibéré, je ne parlerai que du second récit, le plus court, et je laisse dans le noir le récit éponyme le radis de cristal. Je ne me sens pas l'envie de faire quelque commentaire que ce soit sur le premier récit, je pense être un peu passé à côté de l'histoire. Parlons donc de Déluge qui a su me toucher.

Loin d'être une insignifiante note complétant le recueil, à l'image de ces bombons que l'on vous donne au restaurant quand vous payez l'addition, ce récit a été pour moi le plus fascinant. Il amalgame des contraires : il oscille entre méditation et action à tambour battant, entre une sorte de western chinois et un récit aux porte d'une mystique biblique.

Un homme attend que sa femme accouche, sous la menace d'un déluge qui emporte tout sauf la colline sur laquelle ils vivent. dans une région hostile... le récit se fait une lutte pour la survie, avec la femme qui lutte pour accoucher, ces flots de boue qui imposent à l'homme la précarité de son existence face à la nature. La colline transformée en île se transforme en une sorte d'arche de Noé, où les recueillis sont loin d'être candides, imposant au couple une lutte pour sa survie encore plus dangereuse que celle de la nature, la menace de la mauvaise nature humaine. Un récit haletant, sublimant la nature et les hommes.
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Une histoire tendre bien écrite, même si je suis resté un peu sur ma faim. Un joli conte tout de même...
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Un court roman de Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012. C'est pour la publication du Radis de Cristal que Guan Moye signa pour la première fois de son nom de plume Mo Yan, « Celui qui ne parle pas ».

C'est un texte fort, percutant, un mélange entre Une journée d'Ivan Dessinovitch et Oliver Twist de Dickens ... Il allie la misère la plus totale au mystère de l'enfance bafouée, abusée, mal-aimée.

Un groupe de paysans chinois est rassemblé de force pour travailler au profit de la "commune", une invention communiste où le travail est mis en commun sur des terres mises en commun. Au milieu d'eux, un enfant squelettique, battu par sa belle-mère alcoolique et en dénutrition. Il ne parle pas, se conduit en véritable animal sauvage, et mord les adultes de bonne volonté qui tentent de s'occuper de lui.

Dès le départ, on s'attend au drame. Il aura lieu quand deux hommes sont amenés à se battre pour la même femme. Mais l'enfant sauvage lui, se concentre sur sa nouvelle passion : la recherche du radis parfait, du radis qui l'a fait rêver...

C'est poétique, humain et violent.
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Cet ouvrage, le radis de cristal, est un recueil de 2 nouvelles, le radis de cristal et Déluge. Conseillé par ma libraire pour découvrir le style de l'auteur chinois nobellisé, Mo Yan. Mais en fait, je l'ai découvert l'année dernière avec le clan du sorgho rouge, un roman.

Les circonstances de lecture n'ont clairement pas été en ma faveur et ce recueil que j'aurais du lire en 1-2 jours, j'ai mis plus de 5 jours à en venir à bout. Alors forcement, j'ai perdu un peu la continuité mais le radis de cristal est une nouvelle assez simple dans son histoire. Je ne me suis donc pas perdu.

L'univers rural de Mo Yan a quelque chose de plaisant à la lecture mais je suis un peu déçu qu'il n'ai pas exploré plus profondément le personnage central de sa nouvelle le radis de cristal car l'auteur a posé les bases sans en approfondir la narration.

Mo Yan reste à la surface de son récit, il reste dans un descriptif d'évènements, d'actions qui ne mène pas bien loin alors qu'il y avait le terreau parfait, des promesses du début reste à l'état d'attente.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-radi..
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Un court roman, presque une nouvelle, sur la vie rurale de la Chine communiste vue par les yeux d'un gamin muet, du genre "enfant de la forêt" qui est passionné par tout les mouvements naturels, et se démarque des autres villageois plus terre à terre. L'action se déroule sur le chantier d'un barrage, décor unique, où hommes et femmes des villages de la région ont été mis à contribution. Personnellement j'ai plus perçu la violence de cet environnement que la poésie sensée se dégager du personnage simplet de Noiraud. Ce personnage est sans cesse blessé au cours du roman, il se coupe le doigt, se brûle la main, et toujours avec maint détails dont on se passerait bien. Mais cela reste un roman sur les petites et grandes émotions de la vie: l'amour, la passion, la jalousie, la cruauté, la fierté qui anime les différents personnages du roman. Avec une leçon pour clore le roman: la honte ne tue pas elle n'est qu'un rempart social dont le petit Noiraud se défait pour se rapprocher du monde naturel, nettement plus intéressant que celui des humains.
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Je suis tombée par hasard sur « Le radis de cristal », je cherchais une pépite… Entre le titre, le lapin de la couverture et la précision « prix Nobel de littérature », j'avais l'impression de l'avoir trouvée (ma pépite), et je me réjouissais de cette escale chinoise.
L'ouvrage comporte 2 nouvelles, une longue et une courte, inspirées de la vie de l'auteur et de celle de sa famille. Je n'ai adhéré ni à l'une, ni à l'autre. le style peut être poétique parfois, plutôt agréable, mais ça ne fait pas tout.
Je ne sais pas où l'auteur voulait nous emmener. C'est peut-être la violence dans les relations, celle subie par l'enfant, qui m'a dérangée. Ou tout simplement je n'ai pas compris, et je suis passée à côté…
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Véritable coup de coeur !
Le radis de cristal est le premier livre que je lisais de Mo Yan et je ne suis absolument pas déçue ! Il se compose de deux nouvelles : le radis de cristal (le titre est magnifique) et le déluge (elle est très courte et ne représente qu'une trentaine de pages)
J'ai vraiment adoré les descriptions de la campagne chinoise qui étaient très poétiques.
C'est l'histoire entre autre d'un enfant, Noiraud où l'excès de malheurs survenus très tôt dans sa vie lui ont ôtés l'usage de la parole. En comparaison, ses autres sens se sont beaucoup plus développés et il jouit d'un contact privilégié avec la nature.
Le cadre temporel, la révolution culturelle, est très présent das le récit.
J'ai toutefois trouvé que le style de Mo Yan avait quelques longeurs.
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Ce n'est pas vraiment un roman, plutôt une longue nouvelle. L'action se passe de la Chine profonde des années ‘60, le héros est un jeune garçon surnommé Noiraud, timide et muet, mais dont tous les sens sont extraordinairement aiguisés. Il est incorporé dans une équipe d'ouvriers, d'abord comme apprenti auprès d'un jeune tailleur de pierres, Shijiang. Peu après, ce dernier noue une idylle avec une ouvrière du chantier. Tous les deux essaient de protéger Noiraud de tous dangers qui le menacent - et ils sont nombreux, car le garçon ne sait pas se défendre et se met souvent en danger. Finalement Noiraud trouve sa place en effectuant un travail pénible au service d'un forgeron borgne. Celui-ci exige parfois que Noiraud aille voler des patates et des radis dans un champ voisin. Un jour, dans une sorte d'hallucination, Noiraud observe l'apparition d'un merveilleux radis de cristal sur l'enclume du forgeron. Après cette brève incursion dans le fantastique, on revient dans le réalisme. le forgeron est jaloux de Shijiang; tous deux en arrivent à se battre. Tout à la fin du récit, Noiraud est pris en flagrant délit alors qu'il vole à nouveau des radis sur l'ordre du forgeron... et on ne saura pas la suite.

L'auteur campe des hommes frustes dans le monde rural, décrit sans concession. Parmi eux, un couple d'amoureux fait preuve d'humanité envers le jeune héros. Dans la micro-société fruste et terre-à-terre où il évolue, Noiraud apparait comme fragile et marginal, mais en même temps très dur au mal et presque indestructible. Sa vie intérieure n'est pas décrite; le seul élément notable correspond au point culminant du récit, c'est-à-dire l'apparition énigmatique du radis de cristal.
On sort du livre assez interloqué et pas vraiment convaincu par ce récit atypique.
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