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Yoshimura Akira a l'art de tisser des récits à la fois beaux et cruels.
Dans Naufrages, il nous emmène dans un petit village perdu le long de la côte japonaise. le roman semble se dérouler au XIXème siècle mais pourrait exister de toute éternité.
On suit le jeune Isaku, neuf ans, aîné d'une fratrie de quatre, dont le père s'est vendu pour trois ans au loin afin de nourrir sa famille. le jeune garçon quitte de ce fait l'enfance pour devenir le nouveau soutien masculin. Au rythme des saisons, on assiste en sa compagnie aux pêches, cueillettes, plantations. Toujours guette la famine si les bancs de poissons ne se montrent pas généreux. Yoshimura décrit une vie de travail, dure et brutale, mais également une communauté régie par des codes et des rituels stricts mais source de solidarité. A la tête du village siège un chef entouré de quelques conseillers, dont on peut apprécier l'équité en toute circonstance.

Le titre du roman vient d'une particularité du village: alumer des feux les nuits de tempêtes pour attirer les navires vers les récifs et en provoquer le naufrage. Ces échouements, rares, sont alors gage de prospérité pour les saisons suivantes. La morale est absente de cette activité, le but du village étant fondamentalement tourné vers sa propre survie.

D'une écriture à la fois sombre et poétique, le roman nous entraîne jusqu'à sa dernière page, sans relâche. C'est beau et âpre, à l'image de ces tempêtes qui déferlent les nuits de naufrages.
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Ce livre vous assure un dépaysement total . Une parenthèse dans votre quotidien. Dans un Japon d'une époque lointaine, vous allez vous retrouvez dans un village de pêcheur .Vous vivrez leurs quotidien, comme si vous étiez un membre de leur communauté. Bien écrit, mais surtout bien raconté.
En ce qui me concerne , ce livre fût une agréable surprise. Un auteur à suivre.
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Deuxième roman de l'auteur que je lis et c'est à nouveau un très gros coup de coeur ! « Naufrages » est un beau récit emprunt de violence et de tristesse. Je l'ai dévoré.
*
« Naufrages » de Akira Yoshimura est un roman basé sur une légende japonaise assez barbare il faut bien le dire, consistant à provoquer, durant les nuits de tempête, le naufrage de bateaux pour s'en approprier les richesses.
J'avais déjà lu des histoires racontant qu'autrefois, les Bretons étaient si pauvres qu'ils allumaient des feux sur le sentier des douaniers pour tromper les navires pris dans la tempête. D'autres récits racontent que les naufrageurs attachaient des lanternes aux cornes des vaches pour attirer les bateaux qui venaient s'échouer sur les récifs côtiers.
Mais ce ne sont que des histoires qui n'ont jamais été prouvées, ni par les historiens, ni par les capitaines de navire.
*
Ce roman, aux allures de conte philosophique, n'est pas seulement une histoire de naufrages, de pillages. C'est avant tout une histoire de survie d'une petite communauté de pêcheurs isolée entre mer et montagnes, qui a dû s'adapter au fil des siècles et profiter de la moindre opportunité pour éviter que le village ne disparaisse. le paysage pourrait faire penser à un décor de carte postale, mais la vie y est très dure, la famine, jamais très loin. La nature est très présente, les hommes vivent en symbiose avec leur environnement.
*
Après plusieurs saisons de mauvaises pêches, le père d'Isaku se voit contraint de se vendre pour trois ans, laissant à son ainé, âgé à peine de 9 ans, la responsabilité des siens. La survie de sa famille va dépendre entièrement de ses aptitudes à la pêche.
Sous l'oeil inquisiteur et menaçant de sa mère qu'il craint mais respecte, il apprend très vite que la vie est un combat à mort. Il veut se montrer fort afin que son père soit fier de lui, ce qui en fait un personnage attachant.
La vie est rythmée au gré des saisons et s'organise autour de taches quotidiennes épuisantes, mais vitales. Une vie de courage, de souffrance et de sacrifice.
Projeté dans le monde des adultes, Isaku comprend l'organisation du village, les rites ancestraux et leur nécessité. Il apprend ainsi le secret des habitants qui leur permet de vivre pendant plusieurs années ...
*
J'ai été envoûtée par la beauté sauvage des lieux, j'ai été bercée par le rythme lent des saisons qui défilent immuablement, j'ai eu froid, j'ai eu faim, j'ai eu peur, j'ai souffert, j'ai été révoltée par la dureté de la mère, j'ai eu des sentiments contradictoires lors du naufrage du bateau, entre cruelle exigence, soulagement et bonheur pour les uns, empathie et tristesse pour les autres.
Je vous recommande ce magnifique roman, beau et violent, poétique et âpre, émouvant et impitoyable, sombre et lumineux.
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Au Japon, dans un petit village de bord de mer, isolé et hors du temps, une communauté de pêcheurs survit difficilement.
La pêche, la récolte du sel, la cueillette des champignons, la maigre culture de céréales, et les quelques échanges avec le bourg voisin (éloigné de trois jours à pied) ne suffisent pas à nourrir les villageois.
Certains d'entre eux, afin de subvenir aux besoins de leur famille, sont obligés de se «vendre» au loin (contre des céréales) pour des périodes de travail de plusieurs années.
Un événement pourtant permet à ces familles d'échapper momentanément à la disette : le naufrage d'un bateau sur leur côte rocheuse.
Ces naufrage providentiels, la communauté ne se borne pas à les appeler de ses voeux. Elle les provoque, par les nuits de tempête, en allumant des feux qui attirent les bateaux en perdition. Ces derniers sont alors pillés et démontés en un temps record par le village entier. le butin est partagé de manière équitable et apportera à tous un remède provisoire à la précarité.
Des marins que le naufrage a tués, des rescapés qu'il a fallu achever, on ne parle pas, ils font juste partie de la besogne à accomplir.

Le jeune narrateur, avec détachement, relate la vie quotidienne dure et simple du village, qui vit au rythme fluide des saisons dans un éternel recommencement. Il raconte un mode de vie, des coutumes et des croyances qui semblent avoir existé de toute éternité et qui sont transmises de génération en génération.

Grâce à une écriture sobre, minutieuse et poétique, l'auteur fascine le lecteur et l'emmène dans un monde parallèle dérangeant, où la frontière entre le bien et le mal s'estompe, où les individualités se fondent pour former une entité qui prime sur tout le reste : le village.

Ces villageois rudes et peu communicatifs appartiennent corps et âmes à leur village ; ils biaisent les principes moraux et musellent leurs émotions pour concourir collectivement à sa pérennité.
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Yoshimura m'avait habitué jusqu'à présent à des livres dont les thèmes de prédilection : mort, suicide, pauvreté. Mais ici nous avons un concentré de tout ces thèmes et pour les sublimer nous abordons la survie et le chemin initiatique. Car dans ce roman nous suivons le jeune (très jeune) Isaku, qui a neuf ans.


Isaku vit dans un village de pêcheurs, à flanc de montagne. Sur une terre aride, loin des autres villages. le village pour survivre vit de la pêche, des coquillages et de quelques légumes qui daignent pousser malgré l'air marin.

Il vit avec ses parents, et ses frères et sa petite soeur. Il est l'aîné de sa fratrie : une lourde responsabilité pour son jeune âge. Mais il veut être regardé comme un homme, être respecté, il lui faut pour cela apprendre durement.

Isaku va faire connaissance avec la vie et suivre les divers rites initiatiques pour devenir homme : assister aux funérailles, couper du bois, cuire le sel, et travailler aux métiers de la mer. Afin de remplacer son père (qui s'est vendu trois ans) , et subvenir aux besoins de sa famille. Il a la mission de nourrir ( de garder en vie) ses frères et soeur jusqu'au retour de son père.

Dès qu'ils sont en âge, les familles vendent un des leurs afin de pouvoir subvenir aux besoins des autres qui restent au village. Ils se vendent suivant leur force de trois à dix ans. Peinant afin de faire survivre leur famille et les traditions. Certains meurent, d'autres reviennent usés, parfois éclopés.

Car le plus grand défi de ces gens est de survivre en hiver, de vivre avec les maigres réserves accumulées tout l'été. Au rythme des marées et des bancs de poissons qui viennent effleurer les côtes. le rationnement est drastique, les mourants sont rarement nourris.

Les habitants subissent le cycle des saisons, et essayent de les dompter afin de survivre. Les tempêtes amènent de temps en temps des présents, mais ils pipent les dés pour favoriser le sort et deviennent de terribles naufrageurs. Quelquefois, un bateau leur amène des trésors pour survivre, d'autres fois la mort déguisée.

C'est un roman de douleur, sombre, de survie. Nous avons à faire à une lutte de tous les instants. Nous retrouvons cette narration sublime de Yoshimura, qui nous conte simplement, avec précision cette histoire sans états d'âme, de pleurs, ou de plaintes de la vie. Un beau roman et un conte initiatique, à lire absolument.
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Ce livre qui se lit d'une traite me laisse sans voix. Il est d'une cruauté effroyable, entière, et pourtant une sorte de douceur émane des descriptions des saisons qui passent, les éléments changeants, la résignation des villageois à tant de souffrances, la répétition de gestes ancestraux pour survivre coûte que coûte, les joies simples, les deuils aussi, la vie dépendante de la clémence des éléments ... Tout est dépeint avec beaucoup de poésie.

Drôle de leçon : alors que le monde tremble et s'affole devant un nouveau virus, que le re-confinement est tant décrié, ici c'est avec une acceptation totale de la maladie, de la mort et de l'exil que ces villageois s'accrochent à la vie. Quelle leçon ! Livre poignant !
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L'histoire se déroule dans un petit village perdu sur la côte. On ne sait pas exactement où, ni à quelle époque. Ecrit aux allures de contes, même parfois un peu de légende, Naufrages nous fait découvrir via le personnage d'Isaku un jeune garçon son village loin de tout, où pour survivre on espère le naufrage de bateaux – parfois même provoqué en les attirant sur les côtes rocheuses – afin de piller leur cargaison.

La vie au village est précaire et certains se vendent pour quelques années pour aider à nourrir leur famille. C'est le cas du père d'Isaku, parti pendant 3 ans, laissant derrière lui sa femme, son fils aîné Isaku et ses trois autres enfants. Isaku – devenu l'homme de la famille – se démène pour nourrir les siens et il découvre d'une saison à une autre, la récolte des légumes, la pêche, les fêtes et la cuisson du sel les nuits d'hiver sur la plage pour que les feux attirent les bateaux en difficulté.

Le récit nous transporte immédiatement dans le quotidien de ce Japon primitif, dont le seul objectif est la survie. Les villageois ne voient pas le mal dans leur action. C'est leur survie qui en dépend et un naufrage les mets à l'abri pendant plusieurs saisons. C'est un beau roman de découverte à travers le quotidien d'Isaku avec un style simple et poétique mais c'est également une histoire dure et cruelle.

Lien : http://raconte-moi.net/2015/..
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Contrairement à la plupart des lecteurs j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce récit et à en sortir ajouterais je . ...

Je n'ai pas du tout trouvé ce récit poétique mais plutôt chargé de noirceur ce qui n'est guère surprenant vu le thème retenu.

Beaucoup de scènes répétitives, les saisons se suivent et se ressemblent exceptées au dernier chapitre quand un évènement violent se produit, comme quoi bien mal acquis....

Les transitions sont parfois inexistantes, les unités de temps confuses, on passe de l'hiver au printemps en quelques paragraphes sans plus d'explications.

Peu de descriptions des pillages de bateaux alors que c'est le thème principal du roman.. par contre scènes répétitives de pêches malingres (sardines, poulpes), ramassages d'algues et de coquillages récurrents...

Je suis passée complètement à côté de ce roman et je ne ne suis guère encouragée à me lancer dans le convoi de l'eau. Alors que j'ai apprécié le grand tremblement de terre du Kantô.

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Cette histoire bouleversante nous relate l'étrange expérience d'un petit garçon de 9 ans à qui l'on demande de grandir trop vite…
Dans un petit village japonais isolé, la vie des pêcheurs est rude, la survie tient à peu de chose et le désespoir n'est jamais loin.
Leur vie repose sur des tragédies, celles des bateaux échoués qu'ils pillent. Mais que faire des cadavres ou mêmes des survivants ?
Un roman intense dont on ne sort pas indemne !
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Histoire d'un village de pêcheurs au fin fond du Japon, où la vie est dure, la faim souvent présente, et où les habitants sont obligés de devenir naufrageurs pour survivre. La mer apporte alors aussi bien la prospérité que la désolation.
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