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3,91

sur 523 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme tous les soirs, Hyam Zaytoun va se coucher auprès de son mari. Sauf que cette nuit ne sera pas comme les autres nuits. Un bruit étrange, comme un vrombissement dira-t-elle, la réveille. Un vrombissement puis le silence. Elle découvre que son mari est en arrêt cardiaque. Elle appelle les secours et entame un massage cardiaque pour tenter de le maintenir en vie. Les pompiers arrivent et l'emmènent avec eux. Survirera-t-il à cette nuit d'horreur ? Et si oui à quel prix ? Y aura-t-il des séquelles ?

Après la schizophrénie, la maladie du chardon, cette troisième lecture dans le cadre des « 68 premières fois » aborde une nouvelle fois une thématique « médicale » : l'arrêt cardiaque. Mais ici le ton est radicalement différent. Pas de poésie. le texte est factuel, marqué d'un très grand réalisme. On pourrait presque dire que le texte est brut. Brut de tout enjolivement.

Hyam Zaytoun raconte la peur, l'attente, l'incertitude. En utilisant le « je » elle nous permet de nous imaginer à sa place, celle que l'on ne voudrait jamais avoir à connaître. C'est brut mais c'est touchant. Comment tenir debout alors que son monde semble s'écrouler ? Comment annoncer la nouvelle aux proches ? aux enfants ? Elle ne le sait pas. Elle improvise et gère comme elle peut la situation encouragée par l'amour qu'elle porte à l'homme qui partage sa vie.
Une lecture qui nous rappelle à quel point la vie ne tient qu'à un fil et que tout peut basculer en une fraction de seconde.
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La fragilité de l'instant présent, de la vie qui nous échappe, qui se retire sans bruit, sur la pointe des pieds.

Ils se couchent sans imaginer que cette nuit quelque chose va rompre, qu'ils vont se quitter malgré eux-mêmes, sans préavis.

Un très beau texte que j'ai longuement hésité à lire parce qu'on le voyait partout et que trop de succès tue l'envie de s'approprier un livre. Lire c'est un peu comme un acte d'amour, quand il y a trop de désir et de prétendants, il perd de sa saveur, de sa singularité, de son mystère car devenu la “propriété” de trop de personnes.

Bref ! j'en étais là de mes considérations philosophiques (et malheureuse tout de même car la couverture est quand même diablement belle et attirante) et puis on m'a offert de le lire, alors …

Forcément j'en attendais plus, autre amère contrepartie de trop d'enthousiasme général, on déplace la barre de nos attentes, un cran plus haut. C'est injuste mais c'est ainsi. Alors j'ai laissé le texte décanter.



Et puis il est resté ce portait d'une femme aimante, vibrante, cette vigile qui sauve, veille mais aussi qui reconstruit avec des mots le temps d'une cruelle absence pour l'homme qu'elle aime pour qu'il ne perde rien, pas même les heures qu'il a passé dans ce corps qui ne vivait plus qu'à moitié, assisté (ta présence que j'assois de mots), et la fin lumineuse, porteuse du furieux message de l'espoir : ne jamais abandonner !



Mais aussi le plaisir des mots justes sur les émotions, les interrogations, l'attente, la douleur…

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Ce récit est écrit par Hyam Zaytoun pour que la mémoire de son mari vive à travers elle. Une nuit l'arrêt cardiaque de son mari vient bouleverser la vie familiale heureuse du couple et de leurs 2 enfants. Les gestes de premiers secours qu'elle a pratiqués seront ils suffisants à le sauver ? L'amour, la présence de la famille et des amis, les mots et les souvenirs de moments heureux reviennent et aident à garder l'espoir…. malgré ce que disent les médecins. Les émotions, le combat de tous les jours, le doute mais toujours subsiste l'idée du réveil, d'une renaissance.
Un livre témoignage d'un amour à toute épreuve très simplement et incroyablement décrit.
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Lorsque j'ai découvert que ce livre était présent dans la sélection du Grand prix des lectrices Elle 2019, une sueur froide m'a tout de suite parcourue. J'avais vu passer ce livre un peu partout, je savais donc de quoi il retournait. Ayant vécu il y a quelques années la situation d'Hyam Zaytoun (sans que cela aille aussi loin), j'avoue que je ne me sentais pas tout à fait prête à replonger dans ces moments difficiles. Et puis un soir, je me suis lancée en lisant ce court récit d'une traite. Je ne vous le cache pas, ma lecture fut éprouvante. Forcément, je me suis beaucoup reconnue dans les questionnements de l'écrivaine, dans certaines réflexions mais aussi dans le choc d'un tel évènement.

Hyam Zaytoun nous livre un récit très intime, trop pour certains lecteurs. Me concernant, il m'a fait beaucoup de bien malgré les larmes versées aux souvenirs des heures brûlantes d'attente et d'incertitude. Quelqu'un a enfin mis des mots sur ce que j'avais vécu et sur ce que des milliers de personnes vivent ou vivront. La maladie fait peur et en devient taboue, chacun se renferme sur ses craintes et ses interrogations. Finalement, j'ai réussi à prendre un peu de recul face à cette lecture. A mon sens, il est dommage que l'après ne soit pas plus développé. L'écrivaine nous propose une vision pleine d'espoir mais un peu trop lisse et idyllique à mon goût car les suites sont loin d'être de tout repos.

J'ai bien conscience que mon article n'est pas vraiment une chronique. Je suis bien trop proche du sujet pour émettre un avis objectif. Dans tous les cas, il s'agit d'un livre fort et poignant qui ne laisse pas indifférent. Je salue la maison d'édition d'avoir édité ce livre, il est important de parler de ce genre de sujet.
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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Ce roman nous retrace pendant une semaine, la vie de cette femme dont le mari a fait une crise cardiaque. Il est admit aux urgences, après un massage cardiaque de trente minutes. Cette femme va parler à son mari, lui faire écouter la musique qu'il aime bien. Elle mettra entre ses mains son écharpe acheté en Inde pour qu'il ait son odeur en permanence auprès de lui pendant la durée de son coma artificiel et même après.
Les médecins ne sont pas optimistes, mais malgré tout, elle restera près de son mari pour lui reparler de leur rencontre, de leur voyage en Inde et de bien d'autres choses encore.
Ce roman est court et intense, très bien écrit avec pudeur. On sent la souffrance de l'auteure. Ce récit est un hymne à l'amour.
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r
Magnifique récit d'un amour éperdu. L'amour d'une femme pour son mari dont le coeur a cessé de battre, dont la vie s'échappe, dont la vie tente de fuir à travers les mailles de sa tendresse. C'est un témoignage, plus qu'un roman, sur l'amour total d'une femme déterminé à retenir son mari en remaillant point à point, et même poing à poing, les interstices possible dont pourrait profiter cette fuite. Elle va lutter, sans cesse, et même sans tenir compte des avis médicaux, Elle convoquera toutes ses forces, ses convictions, ses faibles connaissances en l'art de la survie, elle en appellera aux amis, tous les amis, aux mots, tous les mots, et elle va gagner, contre toute logique et tous pronostics. J'ai aimé ce texte, je ne sais pas si je m'en souviendrai longtemps, mais ce fut un moment d'amour partagé. J'ai aimé que l'amour soit pour une fois plus fort que la mort.
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Avec «Vigile» Hyam Zaytoun réussit une entrée d'autant plus remarquable en littérature qu'elle s'attaque à un sujet difficile, celui d'une femme confrontée à l'infarctus de son mari.

«La lumière. Ton visage, tes yeux fixes. Tu n'es plus là. Une secousse encore.
Tu n'es plus là. Je t'appelle, t'appelle, Antoine, Antoine. Monstrueux sentiment d'abandon. Tu ne peux pas me faire ça. Mon coeur bat la chamade. Mes mains tremblent. Je me lève, essaye de rassembler mes pensées, juste agir, faire les bons gestes dans le bon ordre. La peur, elle est là, mais je dois agir. Arriver à descendre les escaliers jusqu'au salon. Attraper mon téléphone, composer le 18.»
Cette scène-choc dans les premières pages de ce roman aussi court qu'intense, aussi essentiel qu'émouvant, donne le ton du livre, celui de l'urgence, toujours sur le fil du rasoir.
Il n'y aura aucun mot de trop dans cette déclaration d'amour, il n'y aura aucun artifice dans ce combat contre la mort. Déjà la dispute qui a conduit Antoine à ne pas s'installer dans le lit conjugal est oublié. Désormais, ce sont les gestes qui sauvent, qui doivent sauver ce mari et ce père, qui sont essentiels. C'est avec l'énergie du désespoir qu'elle effectue le massage cardiaque, presque dans un état second.
Quand les brancardiers emmènent Victor pour le service de cardiologie de l'hôpital Mondor à Créteil, c'est une très longue attente qui commence. C'est aussi le temps des questions, de l'incompréhension mêlée à cette idée de faute: «Pourquoi cette blessure? Pourquoi cette façon que tu as eue de ne pas sentir alors que tu sens si bien? Ceux qui te connaissent savent. On ne peut qu'être stupéfait. Tu sembles si solide. le temps n'a pas de prise sur toi. Tu fais si jeune et les seize ans qui nous séparent l'un de l'autre ne se devinent pas. Tu portes tes deux enfants dans les bras sans ciller. Tu vas aider les copains à déménager, à bricoler. Tu n'es jamais malade. Et c'est arrivé, comme cela, d'un coup. le coeur. Je me sens tellement coupable.»
Puis il faut rassurer les enfants, Victor trois ans, et Margot, six ans. Puis il faut prévenir la famille et les amis. Puis il faut s'installer dans cette non vie.
Avec Charles, l'ami de longue date, elle s'autorise à parler. Y compris de cette hypothèse inimaginable quelques heures plus tôt. S'il ne revenait pas.
Car le temps qui passe sans aucun signe d'amélioration fait mal, creuse la douleur. Alors on se rattrape à chaque parole, à chaque encouragement, aux mots des enfants qui ne doutent pas.
Même quand les médecins viennent lui annoncer qu'il ne s'est pas réveillé. «Ce que nous avons fait n'a pas suffi à le sauver.»
Hyam Zaytoun, on l'aura compris, a réussi son pari, y compris dans son lumineux épilogue que je vous laisse découvrir. C'est magnifique de retenue, c'est intense dans l'amour, c'est merveilleux dans la soif de vie. Après le Manifesto de Léonor de Récondo, c'est mon second coup de coeur pour un livre qui refuse de laisser la grande faucheuse triompher.

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Un mari terrassé par un infarctus, une épouse qui se bat pour le réanimer puis qui l'aide à tenir le coup lorsqu'il est à l'hôpital dans le coma. Au-dessus de lui, sont suspendus la menace de la mort, et s'il s'en sort, du handicap irréversible...
Il semble difficile de déchaîner l'enthousiasme avec un résumé pareil.
Et pourtant, c'est bien le sentiment qui prévaut une fois la dernière page avalée. Quel beau texte ! Sans une once de pathos, l'auteure réussit à nous faire entrer dans cette chambre de douleur où gît son mari.
Elle recrée avec une tendre obstination leur monde de douceur et d'amour, eux qui sont comme les oiseaux du même nom : des inséparables, qui vivent ensemble, ont deux enfants et font le même métier (comédien.nne).
C'est un texte très fort, à tel point que j'avais peur d'arriver au bout du livre tant j'appréhendais d'apprendre la mort d'Antoine, comme s'il s'agissait du mari d'une amie proche.
Magnifique !
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Le récit d'un drame domestique, d'une frayeur sans pareille quand l'accident cardiaque s'impose au coeur de la nuit. Et quand il faut vivre les jours interminables de l'entre « vie et mort » possible, voire probable, du conjoint, comme un temps arrêté de peur et de douleur.

Une lecture éprouvante par notre capacité à se l'approprier, remarquable de sensibilité et d'intensité, violente dans les faits. C'est très fort, très généreux de partage et écrit sur le fil du rasoir pour dire l'amour et l'intime.

Une auteure qui s'impose dans un premier livre très réussi. En lui souhaitant des thématiques plus douces dans ses prochains écrits.
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"Vigile", le premier roman d'Hyam Zaytoun est un cri d'amour de 124 pages. Il raconte l'accident cardiaque dont fut victime, cinq ans auparavant, le compagnon de l'auteure. Il narre cette nuit où elle est réveillée par un bruit hors du commun, "C'est une histoire de pulsation…. C'est une blague, ce vrombissement de bouche… La lumière. Ton visage, tes yeux fixes. Tu n'es plus là. Une secousse encore. Tu n'es plus là". Il relate comment elle va lui sauver la vie. Lui, Antoine, son compagnon, son amour.

L'auteure expose les faits, sans pathos, mais avec un amour profond. J'ai suivi son cheminement aux côtés de cet homme dont elle devient au fil des jours la "vigile", celle qui garde, protège, décide. Elle attend, écoute, tente de comprendre. Elle entoure ses enfants, petits, leur explique, ne cache rien. C'est à mes yeux un témoignage tout autant qu'un roman, celui d'une femme qui se souvient et qui retranscrit ce qu'elle a ressenti, les douleurs, le chagrin, la peur, l'espoir. Elle dit l'amour dans ce sas entre la mort et la vie, les amis, la famille, ce moment en suspens, cette crainte du départ de l'autre. Elle ameute, entoure, se blottit.

L'écriture est belle, simple, sans fioritures, sans ostentation, qui traduit à merveille chaque moment de cette course contre la montre, le refus de baisser les bras, le désir de continuer, l'obligation de gagner. Elle traduit la vie, toujours là. Intime, personnel, le drame est finement analysé, une sorte de catharsis, une manière, non pas d'oublier, mais de faire une force de ces moments où la faiblesse de l'un a révélé la solidité de l'autre, de cet instant où l'épaule consolatrice a changé de camp. Grâce à des mots, justes, pensés, pesés, l'auteure nous démontre que chacun trouve en lui-même une résistance insoupçonnée face aux vicissitudes de l'existence.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, cet ouvrage n'est pas noir. Il laisse passer au contraire une belle lumière, celle de la confiance en l'avenir, du pouvoir de l'amour et démontre joliment que "Le pire n'est jamais sûr".

Un premier roman d'une grande sensiblité.

Lien : https://memo-emoi.fr
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