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sur 155 notes
Un voyage poético-onirique au pays du soleil levant, mêlant cyberpunk et un zeste de Lovecraft !

Au travers du pèlerinage sur les traces d'Hokusai et de ses estampes d'une épouse qui se prépare à une ultime confrontation avec son mari, Zelazny psychanalyse à la fois son héroïne et l'âme Japonaise. Mêlant passé et un futur vaguement cyberpunk, ainsi que ses thèmes de prédilection (immortalité, mythologie, transhumanisme), l'auteur nous offre une oeuvre virtuose, très bien rendue par la traduction de Laurent Queyssi et l'illustration de couverture d'Aurélien Police. Toutefois, cette élégance stylistique, le temps que mettent les clefs à être données, ainsi que l'atmosphère sereine et contemplative, risquent de ne pas forcément plaire à certains néophytes, ceux qui n'ont jamais lu l'auteur ou n'en connaissent que le cycle d'Ambre. Et pourtant… ils feraient là l'impasse sur le splendide tableau d'un auteur peut-être pas au sommet de son art, mais presque, et sur un roman court très riche, mêlant Cyberpunk, transhumanisme, culture Japonaise et même un zeste de… Lovecraft !

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Mari voyage.
De vues en vues. Autour du Mont Fuji, elle vibre au rythme des images d'Hokusai en tentant de revivre les scènes peintes, il y a plusieurs siècles par le célèbre artiste.
Revivre, il s'agit bien de cela. C'est le thème sous-jacent de ce court roman de Zelazny.
L'époux de Mari est un peu comme le chat de Schrodinger, à la fois mort et vivant, prisonnier d'un monde numérique.
Le livre est découpé en 24 chapitres, un par vue.
Chaque chapitre commence par une description de la vue en question, puis vient une comparaison présent/passé, pour ensuite partir sur ce que cela évoque chez Mari. Écrit à la première personne, le livre nous fait partager les pensées de l'héroïne. C'est pétri de culture japonaise, de références littéraires et artistiques.
La progression de l'intrigue vers son dénouement se fait par petites touches. le rythme est très lent. La paranoïa omniprésente dérange et nous entraîne malgré nous dans la folie de cette oeuvre. C'est lourd, étouffant et ça marche. Ce sentiment est renforcé par le côté "journal intime" déjà évoqué. Au final, c'est un livre surprenant, poétique et mystérieux.
Les thèmes abordés, du transhumanisme au deuil en passant par la conscience font de ce livre un pilier de la SF et du cyberpunk.
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Un récit de science-fiction qui mêle référence picturale et voyage au Japon, ce n'est pas banal et c'est ce que proposait Roger Zelazny en 1985 avec 24 vues du mont Fuji, par Hokusai, que les éditions le Bélial' éditent dans leur collection Une Heure-Lumire car c'est une novella et qu'elle a reçu, excusez du peu, le prix Hugo 1986.

Mari est en deuil, veuve de son mari Kit, qui semble être parti sous d'autres cieux. Après un certain temps, elle entreprend une sorte de pèlerinage sur les pentes du mont Fuji au Japon, notamment pour retrouver certaines vues qui l'ont marqué. Ici, la référence est évidente, puisque tout à fait assumée et même présente dans le titre. Hokusai est un peintre japonais du début du XIXe siècle (surnommé d'ailleurs le « Vieux Fou du dessin »). Ses oeuvres les plus connues, qui influencèrent de nombreux artistes européens dans leur tendance japoniste, sont La Grande Vague de Kanagawa et Trente-six vues du mont Fuji. C'est de cette dernière série d'estampes que part Roger Zelazny pour raconter le pèlerinage De Mari.
Le récit de 24 vues du mont Fuji est étonnamment poétique. En effet, le lecteur peut s'attendre à un peu s'ennuyer quand on sait que chaque mini-chapitre place sa petite référence à l'estampe de Hokusai que l'auteur veut utiliser et que l'essentiel de l'intrigue repose au départ sur l'introspection de l'héroïne. Pour autant, on se plaît à voir ces esquisses de paysage s'enchaîner et c'est par petites touches qu'on croise un peu de science-fiction au fil des pages, sous forme d'allusions cyberpunk à base d'intelligence numérique. Bien sûr, il n'y aurait pas d'intrigue sans ces incursions de possibilités numériques ; toutefois, c'est sûrement le voyage qui est le plus intéressant : l'héroïne poursuit sa marche de plus en plus en butte à l'anxiété et à la paranoïa quand elle dévoile au lecteur la raison de sa présence en ces lieux et l'enjeu mortel qui fonde l'intrigue. La mort est clairement au détour du chemin, mais sous quelle forme ?

24 vues du mont Fuji, par Hokusai est une novella un brin particulière en proposant un fond (la vie et la mort numériques) et une forme (voyage pictural et montagnard) qu'on aurait pas forcément associés. le mélange est intéressant et est porté par un style prenant.

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difficile de réellement définir le genre auquel rattacher Les 24 vues du Mont Fuji par Hokusai, tenant à la fois de la fantasy, du fantastique et de la SF, le texte emprunte aux trois genres s'amusant à brouiller les frontières. Cette volonté de s'écarter d'un registre n'est pas une nouveauté dans la littérature de l'imaginaire, mais Roger Zelazny nous offre un petit bijou en la matière. Pour commencer l'héroïne Mari, manie un BŌ (bâton de combat japonais) afin de combattre des créatures faites d'énergie électrique (les épigones). le tout est lié, à la maîtrise préalable de cette énergie et de son flux, feu son époux est passé maître en la matière. La classification s'éclaire alors que le récit nous devient plus lumineux… Ce détail peut déconcerter initialement le lecteur en recherche d'un genre précis et d'un environnement codé et familier.

Nous pouvons lire dans la présentation de l'éditeur les compliments de G.G.R. Martin louant la poésie de l'auteur. le texte présent n'est pas franchement si poétique, presque le contraire. Il s'agit du journal à la première personne d'une femme qui décrit son périple autour du Mont Fuji. Les premiers chapitres sont un peu hachés, comme s'il elle cherchait ses mots, le ton et le rythme d'écriture. le rendu n'est pas franchement fluide, tout au début avec une entrée en matière un peu heurtée. Ne vous attendez pas à une prose à la musicalité remarquable. En revanche, cela fonctionne parfaitement dans le contexte, la plume demeure précise pour traduire les états d'âme De Mari, tout en participant à une ambiance d'inspiration nippone.

Cette structure confère un ton tout à fait particulier à l'ensemble. Mari s'impose ce périple tout en faisant un point sur sa vie, et s'affutant mentalement pour l'affrontement final, donnant tout son sens à ce voyage. Ainsi, ce journal a-t-il des accents introspectifs très prononcés. L'héroïne étant une adepte de la méditation, cette saveur s'ajoute à l'intimité déjà procurée. Les descriptions des estampes participent sensiblement à l'ambiance générale contemplative. Cet onirisme assumé et si bien retranscrit à la fois par la plume ainsi que la structure du récit forment un texte tout à fait particulier dans une veine japonaise qui ne devait pas être si courante à l'époque.

Le rythme n'en est pas lent, si parler de lenteur a du sens avec ce récit, car cela serait passer à côté de l'objet même des 24 vues du mont Fuji. La novella tient à la fois de la transe onirique et de la littérature de l'imaginaire, quelques chapitres sont nécessaires à l'acclimatation. Tout cela n'est pas contradictoire avec de l'action, puisque nous aurons droit à quelques rencontres parfois amicales (hé!hé!), mais plus souvent frontales et violentes, avec en point d'orgue la confrontation attendue (ne regardez pas le chapitre 24, ce serait de la triche) Cette fin peut décevoir par sa teneur, malgré sa logique.

Critique plus complète et illustrée sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2017/0..
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Aaaah ! Je suis fan de Zelazny ! J'adore positivement sa façon de mêler science-fiction et spiritualité.

Outre ce formidable esprit syncrétique, si j'ose dire (vu qu'il a écrit sur pratiquement toutes les religions ce me semble, même si je n'ai pas encore tout lu), son style est à la fois poétique, et aussi d'une précision et d'une concision digne d'un art martial japonais et d'un timing parfait. C'est du grand art littéraire, de la dentelle d'écriture, de l'horlogerie des phrases.

Ajoutons à cela une pincée d'ultra-connaissance de la psychologie de ses personnages, même sur un aussi court moment, et on obtient... Bah... La perfection.
Ne vous fiez pas à la sensation de "tomber des nues" et de ne rien comprendre au début de ce livre. Ne vous laissez pas décourager. Cheminez aux côtés de Mari, et vous découvrirez une pépite.

Deux amants qui pratiquent méditation et spiritualité "intense", sont face à un choix. L'un, homme, plus cérébral, raisonneur, plus attaché au pouvoir et à l'éternité possible, par un médium dont je ne parlerai pas, pour pas spoiler. L'autre, femme, procréatrice, ancrée dans son corps, dans ses émotions, à la fois par une maternité et une maladie.
La différence est décrite en quelques phrases, en un court chapitre, mais quelle puissance d'évocation, quelle profondeur psychologique... Mais quel talent, quoi !

Je suis fan. Tout le talent de Zelazny dans 130 pages. Si vous ne connaissez pas, l'occasion rêvée de le découvrir. Et si vous le connaissez déjà, de le redécouvrir, car oui, à chaque fois, c'est une redécouverte de son talent, quand je le lis. Je suis absolute fan. (A lire avec les fameuses estampes sous les yeux, pour apprécier à sa juste valeur).
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Autant le dire sans détour : j'ai eu un mal fou à terminer cette novella, et je suis passée complètement à côté !

Mari entreprend une quête initiatique en découvrant le Mont Fuji selon vingt-quatre panoramas peints par Hosukai. Pourquoi ? On ne le sait pas. Son mari est mort, et une explication « science-fiction » est donnée aux deux tiers de la novella. le lien avec la quête initiatique ? Il est tellement difficile à saisir qu'il m'a échappé. Je n'ai lu la quatrième de couverture qu'après la lecture de la nouvelle, et elle m'a plus éclairée sur l'intention de l'auteur que la nouvelle elle-même.

Chacun des trajets correspondant aux vingt-quatre estampes est l'occasion d'un texte contemplatif truffé de références littéraires, mais à aucun moment je ne suis entrée dans le récit, car je n'ai pas compris quelle histoire était racontée. J'ai régulièrement mis le livre de côté pour lire un autre roman, ce qui m'arrive rarement.

Si quelqu'un sait de quoi cette novella parle, n'hésitez pas à me le dire en commentaire !
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Un livre que j'avais commencé puis abandonné.

Repris il y a quelques jours lors d'une insomnie, je ne l'ai plus lâché Comme quoi, il y a un temps à tout...

Je ne savais pas à quoi m'attendre. Et une fois emportée, je me suis laissée menée sur ce chemin entre Japon et onirisme.

Aujourd'hui où le rêve des hommes les plus riches, donc très influents est le transhumanisme.. on peut dire que ce livre est d'actualité.

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Incitée par les nombreux éloges des copains trolls et poussée par le défi du mois du challenge SFFF, j'ai découvert ce grand nom de la SF avec ce titre atypique à mi-chemin du pèlerinage onirique avec un soupçon de technologie pervertie et d'esprit vengeur.
Et bien m'en a pris car j'ai adoré cette première incursion dans le monde de l'auteur. le récit à la première personne à travers le voyage De Mari sur les traces du peintre d'estampes Hokusai. Émaillé de références à d'autres univers, d'autres livres, le roman défile au gré des points de vue sur le majestueux volcan. L'atmosphère est lourde d'on ne sait quoi au départ de ce périple, la menace se précise au fil des pages jusqu'à cette fin... qu'on redoute tout en s'y attendant.
Un livre que je ne saurai que vous conseiller si vous êtes amateurs de récit poétique, de lenteur mais aussi de suspens et de tension. le côté technologique presque mystique est effleuré qu'on se demande parfois s'il est vraiment ancré dans la réalité, du moins dans les débuts. Une quête de soi, en soi, contre l'autre, contre la mort, l'inéluctable.
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Très beau livre avec des illustrations du peintre nippon Hokusai, à travers la quête De Mari on découvre les vues du mont Fuji en même temps qu'elle. Pour les illustrations c'est que du bon, je découvre enfin un peu plus que la fameuse toile « La grande vague de Kanagawa ».
Pour le roman c'est une belle idée bien exécutée aussi. L'intrigue est la suivante, Mari est en deuil de son époux enfin pas vraiment mais je ne veux pas vous en dévoiler trop, le début est réaliste mais le final tient plus de la science-fiction, ce qui m'a beaucoup plu. Bref, Mari va devoir faire un deuil, ce qui la poussera sur les traces du peintre japonais, à travers les tableaux elle va commencer un pèlerinage contemplatif, plein de symboles et on en apprend beaucoup sur l'univers du Japon. C'est ce qui m'a le plus attiré, la culture nippone a cette tranquillité et cette effervescence à la fois, ce zen et son contraire.
Petit roman passionnant à lire, contemplatif un peu mais la fin est bien trouvée et plus dynamique quoi qu'on reste sur une certaine atmosphère de calme, parfois pesant, parfois réparateur.
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Un roman bien étrange que voilà.
Il commence comme un pèlerinage « traditionnel » : une femme touchée par la maladie entreprend de retrouver 24 vues du mont Fuji dessinées par Hokusai.
Rien de fantastique.
Un cheminement à l'écart du monde et des gens.

Roger Zelazny distille d'abord une inquiétude. Elle est suivie, elle a échappé à quelqu'un, quelque chose, une organisation.
Et cette inquiétude finit par se matérialiser des personnes et des « choses » la traquent.
Je ne vais pas divulgâcher ce qui la traque ni ce qu'il va se passer.
Mais la menace s'accorde bien au thème de la transcendance qui sous-tend le récit.

La plus grande partie du roman est un cheminement au Japon sur les traces des paysages dessinés par Hokusai.
C'est contemplatif.
Un rythme lent.
Un découpage calqué sur les vues du mont Fuji.
Un voyage éminemment intérieur et universel. Qui n'a pas ses démons qui le poursuivent.
Je mettrais un bémol à l'universalisme de récit : il est beaucoup plus accessible pour qui connait le Japon, ses temples, ses auberges, Tokyo (un chapitre) et les alentours du mont Fuji.

Mon conseil

Munissez-vous d'un livre avec les estampes d'Hokusai

Ou très simple en recherche d'images « hokusai fuji » suivie du nom de la localité indiquée dans le nom du chapitre.

Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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