La mondaine, tome 1

Avril 1944.
Un déluge de bombes scarifie un peu plus un Paris déjà bien amoché.
Aimé Louzeau, tapi dans un abri anti-aérien, se souvient de son jeune temps.
De cette époque bénie qui le vit débarquer à la Mondaine.
Un bizutage en règles et le voilà de la grande maison.
De planques interminables en visites récurrentes chez madame Josepha, fournisseuse officielle en jeunes donzelles du tout Paris et de sa proche banlieue, le gamin va s'affirmer, se construire et contre toute attente goûter aux délices de l'amuuuur avec un H majuscule.

Sur un scénario de Zidrou, des dessins de Jordi Lafebre, des décors de Roger Harth et des costumes de Donald Cardwell, La Mondaine ravit les mirettes et les zygomatiques.
De situations loufoques en personnages qui ne le sont pas moins, ce premier volet assure à tous les niveaux.
Du lol et de la gaudriole, mais pas que, puisque l'ami Zidrou se fendra également de quelques moments de pure tendresse et de poésie bien sentie histoire de vous faire passer par toutes les strates émotionnelles.
De la bien belle ouvrage qui ne suscite qu'un seul désir, celui de clore ce savoureux dyptique le plus rapidement possible.

En 1937, la nouvelle recrue de la Mondaine n'a vraiment pas le profil de l'emploi.
Fils de prêtre défroqué, vivant chez "maman", minutieux et compassé, il fait tâche dans son nouvel emploi.
Et puis ce prénom! Aimé!
Il y a du boulot pour dégrossir le bleu!

Cette plongée picturale dans les milieux sordides de la prostitution, des maisons closes aux trottoirs parisiens est crédible, faite de planques, d'infiltrations et de fichages. Notre gentil et naïf enquêteur va en voir des vertes et des pas mûres, et faire face à la maison à son improbable et ingérable paternel dont l'esprit bat la campagne.

J'ai aimé le dessin tout en rondeurs, les gueules croquées des personnages limite caricatures, le récit en polar à la papa.
Une ambiance d'époque bien reconstituée et un beau travail de colorisation.
Le deuxième tome s'impose...

premier tome d'un dyptique sur les "us et coutumes" en pratique à la mondaine au début du 20ème siècle.
une jeune recrue , Aimé Louzeau, de mère clibataire et de père presque inconnu car ancien prêtre défroqué qui a perdu la tête, arrivée de Nimes où il passé par la criminelle, fait ses premiers pas et ses premières armes avec ses collègues beaucoup plus aguerris et profitant d'avantages en nature lors de leurs expéditions.
Louzeau se voyait grand chef indien dans son enfance, son supérieur lui se voyait remporter des courses cyclistes.

jeux de mots autour des noms propres des différents policiers
réplique dite comme une rengaine dite par la servante des Louzeau: "c'est cela que je n'aime pas à Paris: il faut toujours qu'il vous tombe quelque chose dessus !

Zidrou et Lafebre revisitent la Mondaine des années 30 par les yeux d'un jeune inspecteur naïf, Aimé Louzeau.

On est embarqué à sa suite dans les aventures pas toujours reluisantes de la célèbre brigade des moeurs : un diptyque sensuel et ironique, autant dans les dessins que dans les dialogues.

Très divertissant et canaille !

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Paris, un abri anti-bombardement. Quelques personnes s'abritent. Nous sommes en juin 1944, les avions alliés tapissent les zones occupées de bombes.
Dans l'abri, un officier allemand qui aime Prévert, la petite Marie-Jeanne qui pose beaucoup de questions (normal pour ses 10 ans) et son papa, un inspecteur de la Mondaine et sa captive, une autre femme... Aimé Louzeau, inspecteur à la Mondaine, entreprend de raconter son parcours.

Cela débute en 1937 quand il se fait muter aux moeurs. Il vit seul avec sa maman. Son père, un ancien curé défroqué pour avoir fauter et engrosser Marie (sic), est dans un asile tenu par sa soeur, une mère supérieure... Et on voudrait que je sois malin, comme disait Brel... le commissaire est féru de petite reine. D'autres policiers cachent des secrets. L'un est Juif.

Aimé va apprendre les ficelles du métier. Les bordels, les filles, les passes pour fermer les yeux en ouvrant la braguette, les planques, les exibitionnistes au Luxembourg, une péniche où se tient une sorte de revue "nègre" avec une étrange jeune femme et sa panthère. Aimé tombe amoureux... Eeva est condamnée à 3 ans. Aimé la perd de vue. Son père revient vivre dans l'appartement familial.

Fin du premier tome du diptyque.

Le dessin de Jordi Lafèbre me plaît énormément. La manière de raconter les histoires de Zidrou me comble également. Il y a ces touches d'humour, ce sérieux qui déboule tout à coup, les choses qui s'enchaînent un peu chaotiquement, la vie est dure, impitoyable, et n'a pas de sens... On la subit, on lui survit avec philosophie. J'aime cette approche. Je suis fan des romans noirs, des univers désespérés où ceux qui survivent sont ceux qui s'agitent le moins et se laisser glisser dans le sens du courant. Comme Aimé.

"Mais je vous préviens : ça sent plutôt le fond de bidet. On est à la Mondaine ici, pas chez Chanel !"

"La Mondaine" est une bande dessinée réalisée en deux tomes avec Zidrou au scénario et Jordi Lafebre au dessin. C'est dans l'entre deux guerres que se déroule l'histoire, au coeur de la Mondaine, une brigade policière aux moeurs un peu spéciales...

Novembre 1937, Aimé Louzeau vient de quitter la brigade criminelle et entre dans celle de la Mondaine. Ses nouveaux coéquipiers sont les inspecteurs Duglu et Granpin, sans oublier l'inspecteur principal Séverin. Louzeau va devoir apprendre le fonctionnement original de cette équipe de choc, et surtout, devoir faire ses preuves pour être intégré à l'équipe...

Quand on sait qu'Aimé Louzeau est le fils d'un curé, il nous semble logique qu'il fasse partie de cette brigade, mais à notre grande surprise, la répression se fait finalement de manière peu catholique. Il y a des filatures, des flagrants délits, des prises de renseignements, en somme des choses basiques du métier, mais qui se terminent souvent par une petite gâterie plutôt qu'une arrestation...

Sauf le jour où Aimé Louzeau est infiltré dans un cabaret, le Zoothrope. Là il assiste au spectacle d'Eeva, "la perle des Alizés !"...

L'humour est omniprésent dans ce premier tome. Des flics qui n'ont pas l'air de policiers, un peu barges sur les bords, et surtout, un métier qui a fini par les pervertir. Un Aimé Louzeau, tout beau, tout neuf, presque innocent, qui est l'oeuvre d'un couple qui a fortement péché. Son père, ancien curé, a perdu la tête, et sa mère ne se remet pas de cette union perdue. C'est entre l'ultra puritanisme et la débauche totale que nous nous trouvons coincés, parfumé de sublimes dialogues. A la fin nous voulons seulement connaître la suite tant le mystère de l'histoire est bien gardé...

Gare à vous ô puissants qui pratiquez la luxure, la police veille, les renseignements sont notés, et un jour où l'autre les dossiers peuvent ressortir pour vous piéger.... vous êtes avertis !
YB.
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Aimé Louzeau aurait voulu devenir chef indien. Au lieu de ça, il est devenu flic à La Mondaine, la brigade des Moeurs. Autant dire qu'ils sont bien loin les rêves d'enfants... Proxénétisme, prostitution, exhibitionnisme, le jeune Louzeau est plongé dans un monde de débauche et de luxure. Un monde que ses collègues ne sont pas les derniers à fréquenter...
Le premier volet de ce diptyque est une belle réussite tant graphique que scénaristique. Ce n'est une mais trois histoires que les auteurs composent dans cette série : celle d'une guerre mondiale, celle d'une ville prise dans la tourmente de la guerre et celle d'un jeunot qui découvre la ville dans ses atours les plus affriolants.
Plus que l'intrigue, ce sont les dessins que j'ai particulièrement apprécié. Les visages sont très expressifs, les décors sont soignés, tout comme la colorisation.

EXTRAIT "Zidrou est un scénariste étonnant. Sous couvert de polar à l'ancienne, ambiance post brigades du tigre, il nous propose de multiples petits clin d'oeil et autre piques sur la société française de l'époque. Il nous parle de mariage des prêtres, de la bien-pensance bigote, du traitement des fous et de tant d'autres choses. J'ai envie de dire que la mondaine en elle-même n'est qu'un prétexte. Il n'y a pas réellement de grosse enquête à suivre, c'est surtout un tableau des moeurs français des années 30, là où comme il fait dire à ses personnages, ça sent le fond de bidet."
Lien : http://chroniquesdelinvisibl..

Aimé Louzeau travaille aux moeurs. Les dessins sont très réussis et le récit de Zidrou est, comme à son habitude, très agréable à suivre.

Une seule chose m'a déçue, c'est de ne pouvoir lire le Tome 2 à la suite !
Dans ce premier tome, le décor est progressivement planté et le lecteur suit les débuts professionnels de Louzeau. J'imagine bien un second tome où le jeune inspecteur sera un peu plus actif, devant à la fois gérer une vie professionnelle dans laquelle il aura pris ses marques et un père extravagant et déséquilibré. J'ai hâte d'en savoir plus, et de comprendre notamment ce qui fait le lien avec les premiers dessins représentant un Louzeau en pleine seconde guerre mondiale, entouré de parisiens apeurés par les bombes et d'un officier allemand plutôt bienveillant.
Le dessin de Jordi Lafebre reste d'une grande élégance, dans tes tonalités sourdes très révélatrices d'une époque et de la retenue du comportement de Louzeau. On retrouve dans les traits des personnages la simplicité, la douleur, la tendresse et l'empathie qui ont fait la réussite de Lydie, l'album m'ayant fait découvrir ce talentueux duo d'auteurs.
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