Un des romans de
Zola dont je me souvenais le moins, sûrement parce que c'est loin d'être mon préféré. Je viens de le relire, et j'avais oublié bien des choses.
J'ai l'impression d'après les critiques lues ici que les avis sont assez tranchés: : soit le lecteur est sensible à la tendresse de l'histoire d'amour, soit il s'est ennuyé attendant autre chose, ce qui est mon cas. Je suis très intéressée par les romans du cycle qui peignent un milieu social - mineurs, ouvriers, prostituées, bourgeoisie d'affaires... Ceux où
Zola "fait du
Zola", c'est-à-dire documente de façon naturaliste une réalité sociétale, tout en l'érigeant au rang d'oeuvre d'art.
Mais ici, le milieu bourgeois n'est pas le coeur du roman. Les personnages ne sont situés socialement que pour comprendre leur position, quasiment sans interaction avec des personnages d'autres milieux : il n'y a que la figure de la vieille mendiante, à la fois "pauvre" des dames et tentatrice et maquerelle.
Quant à l'histoire d'amour... A ma première lecture, je n'avais pas été touchée, la trouvant trop fleur bleue. En relisant le roman, je n'ai trouvé qu'un homme comme beaucoup d'autres chez
Zola, Hélène le dit elle-même, "elle ne connaît pas" son amant, avant de lui céder comme après. Elle découvre à la fin seulement sa réputation de coureur. Ce n'est donc pas un récit romantique fleur bleu, mais le roman d'une chute. Et dans sa chute, Hélène entraine la mort de sa fille - en tout cas selon elle. Plus qu'une histoire d'amour qui finit mal, c'est donc une histoire d'infanticide. En oubliant son statut de mère pour redevenir femme, Hélène est responsable de la mort de Jeanne. Comme un symbole, son nouveau mariage est stérile, sans enfant mais aussi sans sensualité, pendant que la tombe de Jeanne est ensevelie sous la neige.
C'est d'ailleurs ce que j'ai le plus apprécié, cette description de
Paris où la beauté de la ville apaise parfois les coeurs troublés, lorsque les couleurs du ciel et des toits s'harmonisent avec les sentiments des personnages.