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3,76

sur 1006 notes
Un des romans de Zola dont je me souvenais le moins, sûrement parce que c'est loin d'être mon préféré. Je viens de le relire, et j'avais oublié bien des choses.
J'ai l'impression d'après les critiques lues ici que les avis sont assez tranchés: : soit le lecteur est sensible à la tendresse de l'histoire d'amour, soit il s'est ennuyé attendant autre chose, ce qui est mon cas. Je suis très intéressée par les romans du cycle qui peignent un milieu social - mineurs, ouvriers, prostituées, bourgeoisie d'affaires... Ceux où Zola "fait du Zola", c'est-à-dire documente de façon naturaliste une réalité sociétale, tout en l'érigeant au rang d'oeuvre d'art.
Mais ici, le milieu bourgeois n'est pas le coeur du roman. Les personnages ne sont situés socialement que pour comprendre leur position, quasiment sans interaction avec des personnages d'autres milieux : il n'y a que la figure de la vieille mendiante, à la fois "pauvre" des dames et tentatrice et maquerelle.
Quant à l'histoire d'amour... A ma première lecture, je n'avais pas été touchée, la trouvant trop fleur bleue. En relisant le roman, je n'ai trouvé qu'un homme comme beaucoup d'autres chez Zola, Hélène le dit elle-même, "elle ne connaît pas" son amant, avant de lui céder comme après. Elle découvre à la fin seulement sa réputation de coureur. Ce n'est donc pas un récit romantique fleur bleu, mais le roman d'une chute. Et dans sa chute, Hélène entraine la mort de sa fille - en tout cas selon elle. Plus qu'une histoire d'amour qui finit mal, c'est donc une histoire d'infanticide. En oubliant son statut de mère pour redevenir femme, Hélène est responsable de la mort de Jeanne. Comme un symbole, son nouveau mariage est stérile, sans enfant mais aussi sans sensualité, pendant que la tombe de Jeanne est ensevelie sous la neige.
C'est d'ailleurs ce que j'ai le plus apprécié, cette description de Paris où la beauté de la ville apaise parfois les coeurs troublés, lorsque les couleurs du ciel et des toits s'harmonisent avec les sentiments des personnages.
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Voilà le 8ème tome de la saga des Rougon Macquart est refermé. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'après L'assommoir, Une page d'amour est un peu fade.
Nous y suivons Hélène Macquart devenue Grandjean, récemment veuve qui vit dans un petit appartement de Paris avec sa fille Jeanne, 11 ans. Elle a une relation très fusionnelle avec sa fille et cette relation va être mise à mal suite à la passion qu'Hélène va ressentir pour le beau Docteur Deberle qui est également le propriétaire de son appartement.

Une page d'amour est vraiment un roman intermédiaire, où il ne se passe pas grand chose, mais le style de Zola et ses descriptions de Paris arrivent à maintenir le lecteur dans le roman. Il n'est ni question de misère ou d'intrigue politique, il est juste question d'amour ou plutôt de jalousie.

C'est la jalousie des personnages qui va apporter un peu d'action et d'intérêt à l'histoire. La fin est également très prenante et m'a beaucoup ému.

Une page d'amour n'est pas un indispensable de l'oeuvre de Zola mais il est agréable à lire et il donne envie de flâner dans Paris.
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En pleine nuit, la petite Jeanne, le souffle court, est prise de convulsions.
Veuve depuis deux ans, sa mère Hélène a vécu douze années de vie calme, sans amour passionné, mais dans la paix. Une vie bien ordonnée, à tirer l'aiguille inlassablement pour occuper les journées, dans la plénitude d'une honnêteté foncière.
Mais voilà que dès le premier chapitre, dans l'affolement et la terreur des crises tétaniques de Jeanne, Zola effleure le corps de cette paisible veuve du souffle troublant du docteur Deberle. Dans cette chambre, les trois respirations se font écho et Zola les entremêle, nous les insuffle avec une sensualité toute pudique mais pourtant explosive.
Ce tout premier chapitre donne le ton doucereux, sensuel, intimiste et passionnel qui nous accompagnera dans les suivants tout en laissant présager des existences tourmentées.

Des fenêtres de son appartement de Passy, Hélène rêve et les troubles de son coeur s'éveillent.
Ah, aimer ! Aimer son enfant, est-ce suffisant ?
Son coeur s'ouvre, tout en contemplant Paris, tout en s'imprégnant du verbe aimer.
Zola en profite alors pour personnifier, toujours majestueusement, ce Paris éclairé sous le soleil ardent ou noyé dans la buée laiteuse des matins. Paris qui peine à s'éveiller, Paris dont Hélène s'émerveille à chaque instant sous son ciel changeant. Toute éblouie, elle y ressent même les sensations du large.
À plusieurs reprises, mais en variant toujours les humeurs de la ville, Zola la fait trembler, la noie, la déploie ou la fait flamboyer au couchant avec ses mots éclatants.

Tout est passion dans ce roman et la plus éprouvante, la plus déchirante, c'est bien celle que l'enfant voue à sa mère. Une passion dont le caractère exclusif, jusqu'à la tyrannie, s'abîme dans des combats de fièvre, avec des accès nerveux qui la terrassent.
En contant les amours de Rosalie, la cuisinière, et de son petit soldat, à grand renfort de coups de pieds et de pinces en tous genres, l'auteur a-t-il voulu alléger la torture des autres passions ? Cette relation, dans l'univers domestique, tranche avec la bourgeoisie qui enveloppe toutes les autres scènes.
Tout est poignant dans ce roman, la fragilité de Jeanne, les souffrances d'Hélène, le chagrin de l'abbé et de son frère, les bons amis de Jeanne, qui viennent partager un repas tous les mardis et que la petite rejette dès que son amour pour sa mère se teinte de danger.

La monotonie des jours, l'heureuse tranquillité d'Hélène qui aimait tant goûter les longs silences, même aux côtés du docteur et de sa femme dans leur jardin bourgeois, ne peut résister aux destinées zoliennes. Le souffle de la passion fait voler la raison.
Et autour de cette page d'amour, Zola a su mettre dans ce volume de la frivolité bourgeoise dans un bal masqué pour enfants, de la perfidie incarnée par une mendiante geignarde, une tentative d'adultère avortée chez l'écervelée Juliette, la femme du médecin.

Encore une fois, j'ai été transportée par la beauté de la plume qui s'immisce au plus près de ce tumulte des sentiments. J'ai admiré la subtilité zolienne qui, par l'extrême clairvoyance et le regard grandissant de Jeanne, nous dévoile les différents épisodes amoureux, à travers ses yeux et sa sensibilité nerveuse. Magnifique.
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Une oeuvre qui m'a semblé mineure et bien ennuyante dans cette pourtant passionnante saga des Rougon-Macquart.
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» :Huitième volume des Rougon-Macquart ,il est centré sur le couple que forment Hélène Grandjean, fille d'Ursule Macquart et du chapelier Mouret et sa fille Jeanne . Un couple conflictuel car l'amour exclusif que porte Jeanne à sa mère rentre en conflit avec la recherche par celle-ci de l'homme d sa vie ; Par ailleurs Jeanne illustre les théories de Zola sur l'hérédité chargée (physique et mentale) . le roman de la série qui m'a le moins intéressé.
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Quel titre quand même. Après L'Assommoir (dont le titre est si révélateur), Une page d'amour tombe très bien. Un peu de douceur est bienvenu. Émile Zola, pensais-je, nous proposent sorte de pause dans son incroyable série des Rougon-Macquart. C'est un peu ça mais ne vous y trompez pas, Émile Zola a du mal à ne pas aller dans le tragique.

Naïvement, je me disais que tout allait bien se terminer. Me voila éclairé sur mon ingénuité. Émile Zola explore la tendresse d'un amour contrarié. Contrarié par les mentalités, par les hasards de la vie, par la société. Mais Une page d'amour, c'est aussi l'amour filial que le drame en suspens, chape de plomb inéluctable au dessus du personnage principal de la mère, de la femme.

Encore une fois pour moi, Émile Zola réussit à me surprendre avec son univers tout à la fois le même et pourtant, très original. Une page d'amour est extrêmement structuré et c'est pour ça que, sans s'en rendre compte, on est pris dans un rythme dont l'intensité des chapitres et l'équilibre des parties nous portent, de sentiments en émotions. Et ça sonne juste, comme souvent.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/une-pag..
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La seule histoire d'amour des rougons macquart cette page d'amour est comme une respiration au milieu de cette description de la france du dix neuvieme siecle une histoire d'amour par Zola un tres beau moment de lecture en tout cas à redecouvrir !
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♬ Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres... ♬
Après avoir exploré tour à tour l'appât du gain, les intrigues, l'alimentation, la manipulation et le pouvoir, Zola s'attaque à un sujet ô combien important : l'amour.
Le thème est fort mais l'auteur dit dans sa préface qu'Une page d'amour est une "oeuvre intime et de demi-teinte" : voilà le lecteur prévenu, il ne doit pas avoir de trop grandes attentes, sous peine d'être déçu.
Surtout après la lecture du volume précédent, le sublime L'Assommoir !
Zola, conscient de la puissance de ce dernier, a volontairement écrit un roman plus en retrait, sachant que n'importe quel texte paraîtrait fade en comparaison.
Il l'explique lui-même : "Une page d'amour, écrite entre l'Assommoir et Nana, a dû être, dans ma pensée, une opposition, une halte de tendresse et de douceur. J'avais, depuis longtemps, le désir d'étudier, dans une nature de femme honnête, un coup de passion, un amour qui naît et qui passe, imprévu, sans laisser de trace. Le titre veut dire cela : une page dans une oeuvre, une journée dans une vie."
Une page d'amour est donc une sorte de pause dans la lecture du cycle des Rougon-Macquart, avant de repartir vers des tomes plus forts.
C'est dans cet état d'esprit qu'il faut aborder cette lecture sous peine de passer à côté.
La trame est très simple : Hélène, veuve tout entière dévouée à sa fille Jeanne, enfant chétive et souffreteuse, tombe amoureuse du docteur Henri Deberle venu soigner cette dernière une nuit de crise.
Zola nous narre un "coup de passion", un coup de tonnerre dans la vie tranquille et rangée d'Hélène.
Un des intérêts du roman est la façon dont Zola traite les deux "couples", Hélène/Henri et Hélène/Jeanne, ainsi que les obstacles qui se dressent en travers de cette passion soudaine : Henri est marié et Jeanne, enfant capricieuse, jalouse et possessive, n'entend partager sa mère avec personne.
Hélène, honnête et respectueuse des conventions, est douloureusement tiraillée entre son devoir de mère et la possibilité qu'elle entrevoit de s'épanouir en tant que femme.
Le sujet est délicat, et l'on est sur le fil tout au long du récit ; un petit écart et le livre pourrait basculer dans la mièvrerie façon roman de gare. Heureusement, Émile Zola est aux commandes et navigue entre les écueils.
Une page d'amour ne fait pas, selon moi, partie des meilleurs volumes des Rougon-Macquart, et à qui voudrait découvrir l'auteur, ce n'est pas du tout celui que je conseillerais. Mais il est loin d'être inintéressant.
Il ne contient que peu d'action mais quelques très belles scènes dont Zola a le secret, comme le goûter d'anniversaire ou l'enterrement.
Il nous offre de superbes descriptions de Paris. Celles-ci reviennent régulièrement et nous montrent ce qu'Hélène voit de sa fenêtre. La ville est présentée à différentes heures du jour, sous différentes lumières, et l'atmosphère qui se dégage du paysage est à chaque fois un reflet de la psychologie de l'héroïne. J'ai adoré ces pages.
J'ai aimé également les personnages du roman, en particulier Hélène et Jeanne.
Hélène est droite, honnête et vertueuse. Une belle âme.
Jeanne est tyrannique, manipulatrice, perverse même.
Chacune a son caractère propre, et le contraste entre la mère et la fille est vraiment intéressant.
Je referme cette page d'amour, que j'ai appréciée pour ce qu'elle est, et me réjouis du prochain tome à venir : Nana. Nana, personnage apparu dans L'Assommoir, et qui a l'air si prometteur !
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Huitième opus des Rougon-Macquart, Une Page d'amour ne fait pas partie des plus connus de la série; Il n'est cependant pas dénué d'intérêt.

A travers les personnage d'Hélène, la fille d'Ursule Macquart et du chapelier Mouret, et de Jeanne sa fille, Zola analyse les mécanismes de la passion.

Hélène est seule à Paris avec sa fille, après la mort de Grandjean son époux . La jeune femme a peu de contacts, se limitant à recevoir un prêtre et son frère, épris de la jeune femme. Elle se consacre à l'éducation de la petite Jeanne, une gamine fragile, et exclusive. Lors d'une « crise « de la petite, Hélène rencontre le docteur Delberre : c'est le début d'une passion amoureuse douloureuse, qui torture la jeune femme.

Jeanne occupe une place centrale dans cette histoire. C'est elle qui illustre dans les romans la thèse de l'hérédité familiale, puisqu'elle tient de ses grand-mères la faiblesse physique et la fragilité psychique. Elle exerce par ailleurs un ascendant moral sur sa mère, dont elle devine les états d'âme à la manière d'un médium et les traduit en symptômes. La psychanalyse n'a pas encore révélé ses théories. Charcot a décrit l'hystérie de conversion. Zola se fait uniquement descriptif.

Le roman témoigne aussi de cette époque où le médecin ne disposait que de son sens de l'observation pour établir un diagnostic, dont le seul intérêt était la performance intellectuelle, puisqu'aucun arsenal thérapeutique ne pouvait détourner le cours de la maladie. Pourtant Jeanne a la chance de survivre à l'une de ses crises grâce à l'application de sangsues…
La phtisie dont elle souffre est intéressante dans ce contexte, puisque les débats faisaient rage autour de l'origine , contagieuse ou héréditaire, du mal.

Les descriptions inévitables ont pour objet Paris, vu de la fenêtre de l'appartement d'Hélène, avec ses ciels qui créent des ambiances variées, très souvent en harmonie avec l'humeur d'Hélène ou de Jeanne.


Encore une bien agréable lecture.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ayant lu quelques critiques négatives. Je m'attendais à être déçue par ce tome des Rougon-Macquart mais il n'en ai rien. J'ai apprécié ce roman dont l'histoire prend place à Paris mais comme en marge de la capitale. le lecteur reste en effet confiné comme son héroïne dans l'appartement que celle-ci occupe avec sa fille. Les seules échappées ayant lieu dans la jardin des voisins, ou dans la ruelle où habite une pauvre du quartier.
J'ai été sensible à cette histoire de solitude, de frustration puis de passion d'une femme. Zola se fait fin psychologue avant l'heure en décrivant de façon assez juste un rapport fusionnel mère/fille, la passion d'une enfant pour sa mère, puis la passion de cette dernière pour un homme qu'elle connait finalement peu. En parallèle l'amour timide d'un soupirant de l'héroïne, et l'amour sage entre la bonne et son prétendant, font pendant à cette analyse de la passion en en accentuant ainsi toute la force. Comme toujours, chez Zola il y a une certaine emphase et théâtralité dans l'écriture, et l'on devine ce qu'il va arriver, néanmoins c'est une histoire touchante et qui sonne juste.
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