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sur 5942 notes
Je l'avais lu une première fois plus jeune, pour l'école, et j'avais proprement détesté. À l'époque j'avais en horreur les descriptions de Zola, et l'histoire me paraissait fade à souhait si bien que je ne l'avais même pas lu en entier.

Puis je l'ai relu, quelques années plus tard, par choix. Et je me suis réconciliée avec Zola. Et j'ai adoré ce livre.
L'histoire est prenante à souhait et la fin, malgré sa noirceur, reste magnifiquement orchestrée.

Je ne regrette pas d'avoir eu la curiosité de replonger le nez dans ce livre.
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Amour passionnel et crime, voici le cocktail de ce roman écrit par Zola dans ses jeunes années , en 1867 exactement.
L'intrigue n'est pas tendre : pour se débarrasser d'un mari sans volonté, Camille, fragile et dominé par sa mère, Mme Raquin , un couple, Thérèse (nièce de Mme Raquin, devenue épouse de son cousin Camille) et Laurent ( l'ami de Camille ) s'unissent dans le dessein d'un crime atroce, le crime presque parfait (aujourd'hui, la police scientifique et les profilers auraient immédiatement trouvé un réseau de présomptions conduisant à la mise en examen) : il s'agit pour le couple d'éliminer Camille, le mari encombrant, pour enfin vivre leur bonheur et profiter des rentes de Mme Raquin. Mais voilà, si la justice n'y voit que du bleu, la conscience des meurtriers les torture et leur fait endurer des supplices pires qu'un châtiment, au point qu'ils préfèrent la mort à leurs tortures mentales ...
Zola , âgé de 27 ans, fort de ses connaissances scientifiques, ouvre la voie, avec d'autres, au naturalisme avec ce roman :
" Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. »
Thérèse Raquin est sans doute un pilier du naturalisme littéraire.

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Thérèse Raquin, publié en 1867, bien avant le cycle des Rouquon-Macquart commencé en 1871, le troisième roman de Zola, le fera connaître du grand public. Quelques années plus tard, en 1873, il en tirera une pièce de théâtre qui obtiendra un certain succès. le roman, jugé pornographique, est très mal accueilli par la critique, notamment par le journaliste Louis Ulbach qui publie dans Le Figaro un article virulent intitulé "La littérature putride". Dans la préface de la seconde édition, Zola se justifie en ces termes: "Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. J'ai cherché à suivre pas à pas dans ces brutes le travail sourd des passions, les poussées de l'instinct, les détraquements cérébraux survenus à la suite d'une crise nerveuse (...)On commence, j'espère, à comprendre que mon but a été un but scientifique (...)étant donné un homme puissant et une femme inassouvie, chercher en eux la bête, ne voir même que la bête, les jeter dans un drame violent, et noter scrupuleusement les sensations et les actes de ces êtres. J'ai simplement fait sur deux corps vivants le travail analytique que les chirurgiens font sur des cadavres."
Le style: bien que Zola soit avant tout un journaliste, on peut souligner la richesse de sa plume, utilisant de nombreux adjectifs et adverbes: "Une fois, il resta jusqu'au matin sous un pont, par une pluie battante; là, accroupi, glacé, n'osant se relever pour remonter sur le quai, il regarda, pendant près de six heures, couler l'eau sale dans l'ombre blanchâtre..." (Page 146); sa musicalité: "...les vitrines, faites de petits carreaux, moirent étrangement les marchandises de reflets verdâtres; au-delà, derrière les étalages, les boutiques pleines de ténèbres sont autant de trous lugubres dans lesquels s'agitent des formes bizarres." (Page 15) et le sens de la description, sa capacité à restituer une atmosphère particulière en quelques mots, comme dans le passage suivant, qui ont fait sa notoriété: "Les bonnets neufs, d'un blanc éclatant, faisaient des taches crues sur le papier bleu dont les planches étaient garnies. Et, accrochées le long d'une tringle, les chaussettes de couleur mettaient des notes sombres dans l'effacement blafard et vague de la mousseline." (Page 18)..."Ils s'attablèrent sur une sorte de terrasse en planches, dans une gargote puant la graisse et le vin. La maison était pleine de cris, de chansons, de bruits de vaisselle." (Page 91)
Le roman étant en lui-même une étude physiologique de tempéraments, il comporte peu de dialogues et de scènes d'action, mais de nombreux passages construits comme un compte-rendu médical, ce qui lui confère une certaine sécheresse et un manque de rythme qui pourraient rebuter le lecteur moderne. Cela dit, la puissance de l'évocation et la tension dramatique compensent cet inconvénient: "Thérèse n'avait pas faim; seulement elle était lasse et inquiète. Elle ignorait les projets de Laurent, ses jambes tremblaient sous elle d'anxiété."
L'intrigue:
Thérèse, orpheline, est élevée par la soeur de son père, elle-même veuve et mère d'un garçon à la santé fragile, Camille. Arrivés à l'âge adulte, les deux cousins se marient. Aux côtés de leur mère/tante, ils vivent une vie sans éclat à la campagne. Mais très vite le jeune homme se lasse et rêve de travailler dans une grande administration parisienne. Madame Raquin acquiert alors une boutique et un logement situés dans le passage du Pont-Neuf. Les deux femmes ouvrent une mercerie tandis que Camille se fait embaucher dans l'administration des chemins de fer d'Orléans.
Tout pourrait aller pour le mieux si un jour Camille ne présentait à sa famille son collègue Laurent, un ancien camarade d'école, peintre raté, vivant chichement dans une mansarde. Peu à peu, le jeune homme devient un habitué de la maison Raquin. Il peint le portrait de Camille, prend ses repas en famille et...devient l'amant de Thérèse, frustrée par sa vie conjugale bien plate et sans passion. Laurent et Thérèse, unis par leur rêve d'une vie de paresse et d'insouciance, trouvent le mari bien encombrant.
Un dimanche, lors d'une promenade en barque, ils le poussent par-dessus bord et le noient, faisant passer leur forfait pour un regrettable accident. Quelques mois, plus tard, les deux amants maudits se marient. Commence alors une descente aux enfers bien pire que la mort...
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Relecture de ce roman de Zola….demandé par les profs de français de mes enfants qui sont en seconde. Devant leur manque d'enthousiasme, j'ai décidé de me replonger dedans ! J'ai découvert moi-même Zola au lycée et, à l'époque, j'avais aimé et avais lu beaucoup de ses romans.
J'ai retrouvé ce qui m'avait fait aimer Zola : son attachement à décrire le quotidien et la psychologie, les sentiments de ses personnages. C'est un roman noir qui se passe à Paris, dans un milieu modeste sans être misérable. On y trouve les thèmes chers à Zola : la classe des « travailleurs », les petites gens et la société du 19ème, ses mesquineries basées sur le « paraître » et le « Qu'en dira-t-on ? »
Thérèse, élevée par Madame Raquin, sa tante, épouse en premières noces Camille, le fils chéri, souffreteux et malingre de Madame Raquin. La voilà prise au piège de ce mariage avec un homme qu'elle méprise, à devoir travailler dans la mercerie familiale. Un jour, tout bascule : Camille invite Laurent, un de ses collègues chez eux et c'est le début d'une passion entre Laurent et Thérèse : passion charnelle dévorante que Zola décrit magistralement. Les deux amants forgent alors le projet de se débarrasser de Camille pour pouvoir vivre au grand jour leur amour. Ils en arrivent à concevoir le crime. Ce qui devait leur apporter le bonheur les mènera à leur perte. Ils parviennent certes à manoeuvrer habilement pour se marier et profiter de l'argent de Madame Raquin. Mais, au lieu de profiter de l'absence de Camille, ils seront dévorés par la culpabilité : le fantôme de Camille les poussera au ressentiment et à la haine, alimentés par la crainte que leur crime soit démasqué. L'issue sera fatale pour tous les deux !

En lisant la préface, j'ai aussi découvert les circonstances de parution de ce roman et l'analyse qu'en faisait Zola lui-même. Il regrettait le mauvais accueil réservé à son roman et l'incompréhension de ses intentions qui étaient de décrire la noirceur des sentiments humains quand les hommes se laissent gouverner par leurs instincts.
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Le seul roman de Zola que je n'ai pas aimé.
Ce passage où se déroule le livre est vraiment trop sinistre. J'ai trouvé l'atmosphère du roman un peu étouffante et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages.
Néanmoins, il se dégage de ce roman une force indéniable et on en garde un souvenir marquant même sans l'avoir apprécié.
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Enfin mon premier Zola... que je n'oublierai pas de sitôt... Qu'il est lugubre ce livre ! Une vraie plongée dans l'horreur !
Zola dépeint le côté le plus noir des êtres humains... J'ai l'impression que tout y passait : Hypocrisie, mensonge, égoïsme, voyeurisme, crime, débauche... Ça n'arrêtait pas... Et quand on pense avoir lu le pire, Zola enfonce le clou quelques pages plus tard avec une autre horreur... Brrrr, cette histoire fait vraiment froid dans le dos. Surtout à ne pas lire quand on est déprimé : tout est sinistre dans ce livre, même le passage étroit du Pont Neuf dans lequel les personnages habitent !
Et puis surtout, Zola rend les choses encore plus cruelles avec des petits détails qui vous dégoutent comme la morsure, le chat (le pauvre....), les tableaux, le passage à la morgue... La grande force de cette oeuvre est justement toutes ces descriptions qui rendent le tout tellement vrai, palpable que l'on a l'impression de vivre cette histoire et d'être de connivence avec tous ces personnages.
La fin est terrible car Zola va vraiment jusqu'au bout de sa logique de destruction....
Non, "Thérèse Raquin" est un livre que je n'oublierai pas de sitôt...
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J'ai toujours beaucoup aimé lire Zola, déjà au collège des descriptions crues, ses personnages très humains, qui sont nous, nos voisins nos familles et ici avec Thérèse Raquin j'ai retrouvé tout les éléments qui m'avaient plus.

Thérèse est recueilli par sa tante qui l'éduque avec son propre fils et arrive à ses fins en les mariants, peut être que si son désire n'était pas passé au dessus de celui de ses enfants le destin de toute cette jolie famille aurait été bien différents, mais alors on aurait perdu cette plume qui nous rappel Zola.

Entre passion et haine on navigue à travers les vices de notre espèce. Vengeance, Adultère, Culpabilité, meurtre remord, tout y est !
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Qu apportera ma modeste critique à ce grand classique ?
J avais envie de découvrir ce livre je ne pense pas l avoir lu à l epoque où l on doit lire les classiques.
Ayant du temps et l esprit disponible je l ai lu
Quelle histoire sordide je ne lirai pas ce genre de livre souvent
Aujourd hui je vais me pencher sur ce qui c est dit de ce roman
Je suis certainement passé à côté de ce qu il représentait à l epoque où il a été écrit.
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Ne croyez pas lire ici une deuxième Gervaise. Zola dépeint ici la folie avec une puissance de feu.
La première partie paraît avec le recul si paisible et naïve en comparaison des tourments intérieurs qui nous stupéfient, nous lecteurs, par le déferlement de leurs angoisses, de leurs pensées abjectes et leur inéluctable cheminement vers la mort.
Le noyé est une image terrifiante. Il est partout. Dans le lit surtout. Tout aussi glaçante est la scène de la morgue. Quel écrivain a décrit avec tant d'horreur un tel endroit?
Laurent me fait penser à la couverture du Horla de Maupassant dans la collection j'ai lu des années 80. Cet homme totalement fou et halluciné.
Zola ne s'arrête pas à la folie d'ailleurs, il augmente toujours la déchéance des êtres. Les regards de la vieille. Quelle torture. Les coups comme une délivrance. Les nuits sans sommeil et la fin foudroyante. On est hypnotisé par le récit et on n'aurait pas pu imaginer une autre fin. Zola est un écrivain extraordinaire.
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Premier réel succès de Zola, "Thérèse Raquin" est un classique déroutant. Histoire d'amour, roman noir, histoire fantastique, récit d'horreur, les genres alternent au fil de la lecture et laissent deviner la raison pour laquelle ce roman a rencontré un vif succès au-delà de la controverse qui l'a guidé. Des longueurs le parsèment également. Les amants assassins n'ont de cesse de contempler leur âme odieuse et ces descriptions peuvent lasser. Elles sont compensées par un style classique impeccable dont seuls les grands écrivains comme Zola ont le secret.
À découvrir ou redécouvrir avant d'attaquer ou de relire les Rougon-Macquart.
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