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sur 218 notes
Newville est une petite bourgade de l'Oregon, au Nord-ouest des Etats-Unis. C'est dans ce coin de l'Amérique profonde que Leni Zumas a situé son nouveau roman et a choisi de nous retracer le combat del quatre femmes très différentes et pourtant reliées par un lien aussi invisible que fort. Gin, aussi appelée la guérisseuse, est une marginale, que l'on vient consulter parce que l'on craint les médecins et surtout le qu'en-dira-t-on, est peut-être en fin de compte la plus censée et la plus libre de toutes.
Car dans la bourgade les tensions s'exacerbent, en raison d'un amendement voté par le Congrès sur l'identité de la personne qui décrète le droit à la vie dès la conception, ce qui rend notamment l'avortement illégal et pose de graves problèmes s'agissant de PMA et de dons d'ovule et de sperme, le transfert d'embryons dans l'utérus étant désormais interdit.
Bien entendu, il s'agit d'une dystopie, mais on sait que dans les Etats-Unis de Trump une large fraction de la population se bat pour ce type de régression qui entend faire de la seule cellule familiale traditionnelle le seul et unique modèle acceptable.
Mais revenons à nos quatre femmes. Si Gin est une observatrice attentive du microcosme qui gravite autour d'elle, Roberta est directement concernée par la nouvelle législation. Cette prof d'histoire a en effet décidé de faire un bébé toute seule. À 42 ans son horloge biologique tourne et elle se dit que la prochaine fécondation in vitro sera sans doute la dernière. Tout en décrivant sa peine, son mal-être et son combat, Leni Zulmas a eu la bonne idée d'entrecouper le récit avec des extraits de la biographie sur laquelle Roberta travaille et qui retrace la vie de l'exploratrice polaire Eivør Mínervudottír au XIXe siècle. Cette islandaise intrépide a aussi été victime de l'ostracisme et de la misogynie.
L'une des plus brillantes élèves de Roberta est Mattie. Quinze ans à peine et elle aussi en proie à un terrible dilemme. Sa première expérience sexuelle tourne au drame. Elle se retrouve enceinte et va éprouver toutes les peines du monde à avorter, le Canada ayant érigé un «mur rose» pour empêcher les Américaines de franchir la frontière pour avoir recours à une IVG.
Reste Susan, la mère de famille qui n'a, à priori, pas à se préoccuper de ces questions. Mais Leni Zumas est bien trop habile pour ne pas ajouter à ce panorama une femme bien sous tous rapports. Susan est mariée, mère de deux enfants qu'elle a choisi d'élever en mettant entre parenthèses sa carrière d'avocate. Mais le bilan est bien amer. Entre un mari et des enfants qui la délaissent, elle sombre dans la déprime et envisage le divorce et même le suicide.
Il faut d'abord lire ce beau roman comme un avertissement face à la montée d'un néo conservatisme qui viendrait mettre à mal les conquêtes si fragiles résultant d'années de luttes. La peur et la douleur qu'expriment ces femmes doit résonner auprès de tous les lecteurs comme un signal d'alarme.
Parce que c'est sans doute ce manque de vigilance qui a piégé toutes les femmes qui, comme Roberta, ont cru à « une comédie politique, une surenchère de la Chambre des représentants et du Sénat ligués avec le nouveau président amoureux des foetus». Jusqu'au jour où la loi est passée…
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Un roman intéressant sur les conditions de la femme moderne! Cinq femmes qui luttent pour trouver un chemin à leurs problèmes liés à leur féminité, dans une société moderne, où les problèmes de femmes semblent être éradiqués alors qu'ils ont juste changer de nature. Et ce sont des frustrations, des offenses quotidiennes qui surgissent , allant jusqu'à la dépression, qui devient une forme de folie pour les autres. Où fourrer sa tête, et parvenir à respirer devient une préoccupation cruciale...belle écriture, personnages bien ficelés, des questions actuelles abordées simplement, font sujet de réflexion...
Une agréable lecture!!!
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J'ai loupé le coche : abandon de ce roman à la page 227 pour cause d'ennui et d'agacement. J'ai essayé, je me suis appliquée à tenir... puisqu'il m'a été gentiment envoyé par les Editions Presses de la cité via une masse critique de Babelio et je les remercie tous deux pour ce partage. Mais je me dois d'être honnête.

Une dystopie ? Vraiment ? Non pas vraiment, seule la possibilité d'un nouveau projet de loi visant la fin de l'avortement et la procréation assistée est l'enjeu de ce futur possible. Vous me direz : mais c'est important et il en va de la vie des femmes ! Je vous répondrai : je suis tout à fait d'accord, la liberté des femmes passe par ces lois qui ont permis leur émancipation et qui dans bien des pays ne sont toujours pas à l'ordre du jour. Ce n'est donc pas le fond qui m'ennuie, vous l'aurez compris, mais bien la forme.
Nous avons affaire ici à quatre femmes luttant pour leurs libertés sexuelle, de procréation, d'avortement et d'aide aux victimes des violences faites aux femmes.
Un beau programme au demeurant ! La première est mariée mais s'ennuie au foyer, elle irait bien voir ailleurs. La seconde âgée d'une quarantaine d'années aimerait faire un bébé toute seule mais les FIV successives sont sans succès. La troisième est une jeune fille de seize ans qui a eu des rapports non protégés et se retrouve enceinte. La quatrième, quant à elle, est traitée de sorcière car elle connaît les plantes et s'en sert pour soulager divers problèmes féminins.
Ces quatre femmes sont en prise avec le calendrier puisque le 15 janvier, une nouvelle loi interdisant l'avortement, la PMA et l'adoption prendra effet.
Le tout se passe dans l'Oregon, près de Salem ! Là, évidemment on sent le procès en sorcellerie arriver à grands pas !

Voilà pour le scénario. Il aurait pu être intéressant, d'ailleurs c'est ce qui m'a attirée en découvrant la quatrième de couverture. Mais dès les premières lignes, j'ai déchanté. On passe d'un personnage à l'autre (nommés l'épouse, la biographe, la fille et la guérisseuse) sans arrêt en incluant d'autres personnages dont il faut deviner qui fait quoi et ce qu'ils viennent faire là. Ensuite, j'ai trouvé l'écriture froide, presque clinique, ce qui empêche la moindre connivence avec ces femmes. Et les dialogues n'apportent rien à l'histoire.

Alors oui, la condition féminine est au coeur de ce roman et il faut rester vigilant quant à l'acquis des droits des femmes, l'auteure le fait bien comprendre et je partage complètement ce postulat. Mais j'aurais préféré un autre traitement de cette actualité.

Dommage !

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Le récit se déroule dans un futur très proche. Les Etats-Unis sont gouvernés par un président misogyne et tyrannique qui depuis son élection n'a de cesse de rogner sur les droits des femmes et de revenir sur des acquis qu'elles croyaient immuables, tel l'arrêt "Roe v. Wade", rendu en 1973 par la Cour Suprême américaine et légalisant le droit à l'avortement en le reconnaissant comme un droit constitutionnel.
A travers les destins de quatre femmes qui vont se croiser et s'entremêler, l'auteure nous dresse le portrait d'une société en pleine régression, prônant le modèle familial traditionnel (un papa, une maman, des enfants) comme le seul valable pour l'épanouissement de sa progéniture.
Roberta, une enseignante et biographe célibataire âgée de 42 ans, essaie en vain de concevoir un bébé et s'affole car une loi va bientôt interdire le droit à l'adoption pour les femmes seules.
Mattie, une brillante lycéenne qui s'est retrouvée enceinte accidentellement est confrontée à un tout autre dilemme : Doit-elle garder l'enfant et ruiner ses chances de faire une carrière scientifique ou bien avorter en cachette au risque de devenir une criminelle aux yeux de la loi ?
Susan quand à elle, est une mère de famille frustrée d'avoir renoncé à une carrière d'avocate pour élever ses enfants. Elle échafaude des plans hasardeux et irréalisables pour se défaire des liens sacrés d'un mariage étouffant qui la mine tellement qu'elle envisage parfois le suicide.
La quatrième voix de ce roman polyphonique est celle de Gin la "guérisseuse" qui vit seule dans les bois et subit l'opprobre de ses congénères qui n'hésiteraient pas un instant à la faire griller sur un bûcher s'ils en avaient la possibilité !
Comment ces quatre femmes vont-elles réagir face à l'adversité ? Pourront-elles seulement tirer leur épingle du jeu dans un monde en pleine mutation qui leur reconnaît de moins en moins de droits et essaie de briser toute velléité de résistance à l'autorité suprême d'un gouvernement liberticide ?

Inquiétante, furieusement crédible et loin d'être innocente, cette dystopie à la couverture écarlate raisonne comme une mise en garde à l'attention de toutes les femmes, susurrant à l'oreille de ces dernières : Attention mes belles, ne vous endormez pas sur vos lauriers. Secouez-vous et réagissez avant que le loup n'entre dans la bergerie et vous dévore toute crue. Pensez à vos mères et grand-mères qui se sont battues pour vos droits et faites en sorte de les défendre et de les faire perdurer ! A la fois tragique, poétique et incendiaire, ce troublant roman ranime la flamme de nos peurs les plus profondes, telles la perte de nos droits fondamentaux ou le retour à un monde archaïque où l'on pratiquait en toute impunité la chasse aux sorcières !

Merci à Babelio et aux éditions Les Presses de la Cité pour la découverte de ce beau et troublant roman !
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Les quatre femmes qui interviennent dans ce roman vivent dans l'Oregon, non loin de Salem, dans un futur proche. Futur où malheureusement, les droits des femmes ont reculé, l'interruption de grossesse devenue interdite par la loi, ainsi que l'adoption par une femme célibataire. Pour Roberta, professeure dite « la biographe », célibataire, il va être difficile voir impossible d'avoir l'enfant qu'elle appelle de ses voeux. Pour Mattie, « la fille », quinze ans et enceinte, il va falloir prendre des risques insensés pour avorter. Pour Susan, « l'épouse », tout semble bien aller, mais jouer le rôle de la mère parfaite lui pèse au plus haut point. Quant à Gin, « la guérisseuse », marginale et traitée de sorcière, la vie n'est pas de plus faciles quand les mentalités régressent de façon alarmante…

Si le style de l'auteure m'a beaucoup plu dès les premières pages, il m'a fallu un moment pour m'habituer aux personnages, pour entrevoir les liens qui les unissent. Il faut aussi se raccrocher à d'infimes détails pour savoir de qui l'auteure parle, elle peut appeler une même personne, selon le narrateur, « la biographe », la nommer par son prénom, son nom, le nom que lui donnent ses élèves, ou ses amis… C'est un peu perturbant, mais donne aussi le ton au roman, sans oublier une certaine forme d'humour, notamment dans les dialogues, qui allège un peu le propos, plutôt sérieux, voir alarmiste.
Les intermèdes avec l'exploratrice polaire du XIXè siècle, sujet d'études de la biographe, peuvent désarçonner aussi, mais sont très certainement indispensables dans l'esprit de l'auteure (quoiqu'on pourrait sans doute se passer de la recette du macareux bouilli).
Ce roman riche de nombreux thèmes se remarque aussi par sa grande sincérité, j'ai le sentiment que le sujet principal du droit des femmes à disposer de leur corps tient particulièrement à coeur à Leni Zumas. (et elle a bien raison, il ne faut jamais être sûr que tout est acquis) Elle a de plus réussi à créer des personnages féminins forts et bien incarnés. À noter que le mari de Susan un brin macho est d'origine française… ah oui, vraiment ?
Une jolie découverte grâce au podcast des Bibliomaniacs de mars.
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Il m'a fallu un peu de temps pour digérer ma lecture… Non que je n'aie pas aimé, bien au contraire, mais c'est une lecture dense en émotion et en qualité.

L'auteure nous propulse dans un futur proche… Parfois on le sent tellement proche que cela en est effrayant, dans lequel les puritains s'imposent aux Etats-Unis avec de nouvelles réglementations sur l'avortement, l'adoption et la procréation médicalement assistées…

Vous pensez que c'est du déjà vu ? Vous pensez bien ! L'avortement est interdit, l'adoption et les PMA sont réservés aux couples mariés.

L'auteure n'a pas eu à inventer un univers pour présenter le sien, il lui a suffi de se pencher sur ce qu'elle a glanée, que ce soit dans les médias, dans les discours politiques et aussi dans l'obscurantisme de certaines personnes…

Quatre femmes, quatre portraits qui vivent une féminité et une maternité différente, sans qu'aucune ne soit pointée comme la bonne. Ro (la biographe), Susan (l'épouse), Mattie (la fille) et Gin (la guérisseuse). L'auteure, sans jugement, dépeint ce que ces femmes ressentent, ce qu'elles appréhendent et chaque lectrice se retrouvera dans un des portraits.

Même si les personnages sont bien construits avec une entité propre, on ne peut s'empêcher de penser que malgré la densité, l'auteure n'a fait qu'effleurer le haut de l'iceberg. Au lecteur de faire travailler ses méninges pour y trouver son compte. Une belle réflexion sur le possible devenir des droits des femmes.

Un bond en arrière, tout en étant dans ce futur glauque à souhait, puisque l'avortement devient illégal aux Etats-Unis. Les peines que ces femmes encourent lorsqu'elles décident de braver les interdits, mais aussi les risques que cela comporte d'avorter dans des cliniques secrètes, sans hygiène. Les femmes célibataires ne pouvant plus adopter, ni accéder aux PMA…

Avec une plume froide, parfois ironique, d'une violence qui peut déranger, l'auteure présente son intrigue comme un documentaire romancé, mais qui nous pousse à nous interroger sur certains choix politiques. Une plume distancée, comme un médecin qui pose son diagnostic, clinique, comme pour décortiquer, exposer les possibles travers du conservatisme. Chaque personnage, malgré des trajectoires, des vies et des envies différentes est piégé dans un imbroglio dont la porte de sortie laissera une emprunte destructrice.

Pendant ma lecture, j'ai beaucoup pensé à cette phrase de Simone de Beauvoir « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. ».

J'ai également pensé à cette fragilité des droits acquis depuis tellement peu, au regard des siècles de soumission au le pater familias qui est ici représenté par le gouvernement conservateur.

Une dystopie qui a tout d'un signal d'alarme où la plume de l'auteure a parfois des envolées lyriques au service de la femme et de ses droits à disposer d'elle-même. Un roman fort, engagé où la femme est la pièce maitresse contre l'obscurantisme et le conservatisme.


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Ce roman vendue comme de la Science-Fiction dystopique... C'est aujourd'hui beaucoup plus actuel que La Servante Ecarlate de Atwood, ou L'Enfant de la Prochaine Aurore de Erdrich, ou Un Paradis de Sheng... Qui parlent de quoi déjà? Ah oui de contrôler le corps des Femmes. Contrôler le corps des Femmes c'est tellement plus intéressant que de savoir dans quel monde vont grandir les enfants. Bref, Les Heures Rouges parlent de la condition de quatre femmes dans un pays où l'avortement est interdit. Quatre exemple de vies dans ces conditions.
Et cette citation : "Il y a deux ans à peine, a-t-elle rappelé _ crié, en réalité_, l'avortement était légal dans ce pays, mais aujourd'hui nous en sommes réduites à nous jeter au bas de l'escalier." me rappelle que j'ai lu ce roman en 2020, il y'a deux ans donc comme dans la citation. Même si je n'ai pas tout aimé dans ce roman, je ferais attention à ce que prédit Lena Zumas dans ses prochains romans dits dystopiques.
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Rentrée littéraire, quand tu nous tiens ! Qui dit rentrée, dit découverte, et en voici une bien intéressante placée sous le signe de la politique et du féminisme. Je vous vois déjà lever les yeux au ciel, mais rassurez-vous Leni Zumas, loin d'être moralisatrice, utilise avec pertinence sa plume pour dépeindre un pays victime d'une vague conservatrice dans lequel quatre portraits de femmes se font écho. Légèrement d'anticipation, ce récit pourrait être celui de demain et c'est bien cela qui le rend aussi convaincant. Car imaginez un seul instant que l'avortement soit absolument interdit. Que les célibataires n'ai plus droit ni à la procréation in vitro ni à l'adoption, uniquement réservée  aux couples. Que l'image de la femme célibataire soit associée à un caprice ou à la marginalité. C'est ainsi que la romancière à travers la voix de Ro, Susan, Mattie et Gin, quatre femmes au parcours et aspirations différentes, tente de nous alarmer sur la remise en cause des acquis de droits fondamentaux. Il y a du Margaret Atwood dans ce roman, mais il y a surtout une furieuse envie de pointer du doigt les oppresseurs d'hier, surtout d'aujourd'hui et peut-être de demain... 

Dans les Etats-Unis de demain, l'avortement est depuis maintenant deux ans strictement interdit. L'adoption et la PMA en passe de l'être également pour les femmes célibataires. A Newville, dans l'Oregon, le destin de quatre femmes vont être intrinsèquement lié face à l'oppression publique. Il y a tout d'abord Ro, quarante-deux ans, prof d'histoire "aux ovaires déficients", qui tente d'écrire la biographie d'Eivor, une exploratrice islandaise du XIXe s. éprise de liberté. Puis il y a Susan, femme de Didier et femme au foyer, reléguée au rang de mère, épouse et femme de ménage, n'aspirant qu'a profiter d'un peu de solitude. Mattie, meilleure élève de Ro, promise à un brillant avenir dans le domaine scientifique qui se laisse dépuceler à l'arrière d'une voiture. Et enfin Gin, guérisseuse et herboriste, marginalisée et accusée de sorcellerie pour venir en aide aux femmes. Celles-ci vont se croiser, s'entraider et parfois se juger, mais toujours faire preuve de détermination.

Avec un style intimiste qui peut parfois étonner, Leni Zumas met les pieds dans le plat ! En ne désignant pas le gouvernement actuel, elle ne fait que renforcer l'image qu'elle a de lui. Au bord du gouffre social, elle dénonce l'utilisation et la non-disposition des corps féminins dans un monde de plus en plus conservateur.  

Sans détour, la romancière montre l'impact de cette mentalité régressive sur le quotidien de ces femmes dont le courage est égal à leur détermination. Avec subtilité, elle suggère, propose, donne des pistes de réflexions au travers de ces quatre personnages, plus un avec Eivor, non seulement par l'écriture, mais aussi le visuel qui couvre la couverture du roman. de celle-ci, aux différentes nuances de rouge qui évoquent le sang, mais aussi l'anatomie féminine, j'y vois aussi le combat. le combat d'une génération passée et future pour des droits ignorés et bafoués.

J'ai aimé les protagonistes, leurs différences, leur évolution comme leurs relations contradictoires. de l'amertume des unes, d'autres trouvent la force, la force de dire non, de prendre leur destin en main. Chacune définit sa propre féminité et chacune en est la victime.

Des mots jutes, il m'a fallu un petit temps d'adaptation face à la prose parfois déconcertante de l'auteure. Alors que rien n'est laissé au hasard, on se surprend à espérer, trembler et suffoquer auprès d'elles. Ro, va-t-elle réussir à procréer ? Susan arrivera-t-elle à s'imposer ? La vie de Mattie sera-t-elle réduite à une erreur, et Gin sera-t-elle jugé coupable de sorcellerie ? Autant de questions que de réponses, et plus dans ce très bon roman écrit dans l'urgence d'une situation problématique.
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Avis mitigé sur ce roman. Peut-être que la référence à Margaret Atwood m'avait laissé imaginé autre chose. En même temps, ce que l'auteur réussit à faire passer, ce n'est pas la répression des libertés pour la totalité d'une nation, c'est son impact très ciblé pour 4 personnages.
Il n'y a pas de résistance chez ces personnages, il y a un contexte, interdiction de l'avortement, interdiction d'adopter pour une mère célibataire, interdiction de la PMA, et chacune subit ce contexte sans se rebeller. L'impression donnée est qu'elles ne luttent même pas et cette sensation de passivité qui m'a gênée. Car l'écriture du livre est très agréable et les personnages attachants.
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Il est extrêmement rare que ce phénomène m'arrive: être captivée par un roman dès le début au point de ne plus le lâcher jusqu'à la centième page, puis m'en lasser au point de ne lire qu'une vingtaine de pages par jour, pour finalement, en être agacée au point de ne pas le finir…
C'est pourtant ce qu'il m'est arrivé avec "Les heures rouges". Intriguée, j'en ai cherché les raisons:
- Mon engouement du départ a été indéniablement lié à la découverte des protagonistes de l'histoire. Tous m'ont plu. Ro, la prof quarantenaire qui se désespère de ne pas réussir à procréer; Susan, la femme de son collègue, qui, elle, en a plus qu'assez de sa condition de mère au foyer; Mattie, l'élève de Ro, vive et intelligente, mais finalement pas assez pour éviter de compromettre son avenir sur la banquette arrière de la voiture de son petit-ami; et Gin, la guérisseuse qui fait peur aux hommes à trop aider les femmes.
Des portraits extrêmement précis qui permettent de bien cerner les personnages et leurs rôles dans l'intrigue.
Sauf que, à mon goût, ces personnages n'évoluent pas, ou pas assez, au fur et à mesure que se tournent les pages. Premier désagrément.
- Les différentes perspectives narratives: autant j'ai adhéré aux récits de Ro et de Mattie; autant les sous-entendus trop flous concernant Gin et Susan m'ont agacée. Pourquoi avoir changé la manière de raconter? Question de style probablement.
- Une platitude des répliques dans les dialogues. Il y a trop peu de verbes de parole permettant de nuancer l'intensité du propos et on ne "sent" pas l'intention du locuteur lorsqu'il s'adresse à autrui. Dans la vie réelle, les mimiques du visage permettent de cerner la pensée de celui avec qui on parle. Sans indications dans un texte, la discussion tombe à plat et le lecteur n'en comprend pas toujours le but.
- Enfin, l'impression que l'intrigue n'avance pas, ou alors vraiment trop lentement. Je suis sure qu'avec cent pages de moins, le roman aurait été plus efficace et moins languissant.
Bref, je deviens peut-être exigeante avec mes lectures car celle-ci avait tout pour me plaire: un sujet d'actualité qui me préoccupe (le droit des femmes à disposer de leur corps), des personnages féminins aux profils différents… et une quatrième de couverture alléchante!
Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce premier roman de Leni Zumas.

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