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sur 2182 notes
Stefan Zweig est peut-être l'auteur germanophone actuellement le plus lu. A juste titre: ses écrits ont très bien vieilli. Ses romans sont brefs, mais percutants et souvent d'une justesse extraordinaire. "Amok" fait partie de ses plus grandes réussites.
Voici la trame de cette histoire. Sur un navire, le narrateur rencontre un inconnu; celui-ci, médecin, a vécu en Malaisie. Il y a rencontré une femme qui, tout en se comportant comme une grande dame, lui a fait comprendre qu'elle demandait un avortement clandestin. Le docteur n'a pas refusé, mais il n'a pas non plus répondu directement à cette demande. La femme, hautaine, ne s'est pas abaissé à le supplier et s'en est allée. Mais les choses n'en sont pas restées là. Pris dans une bizarre relation sado-masochiste, devenant quasiment fou, le médecin a poursuivi la femme, pour l'obliger à renouveler plus clairement sa demande d'avortement. Le dénouement sera tragique.
Ce n'est pas cette histoire qui est remarquable, ce sont les relations entre ces deux personnages, magistralement décrites. Comme souvent, l'auteur entre profondément dans la psychologie humaine, et son écriture est très précise. "Amok" n'est peut-être pas le meilleur des romans de S. Zweig, mais il faut le lire.
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Ce court roman, souvent considéré comme une nouvelle, nous fait entrer dans l'univers psychologique des personnes atteintes de ce que nos voisins allemands appellent "l'amok".
Il s'agit d'un brusque accès de folie constaté pour la première fois chez les Malais par les Hollandais qui est une sorte de "rage incontrôlable", entraînant un comportement violent et meurtrier proche du délire. L'amok prend fin par la mise à mort de l'individu.

Le narrateur a réussi à obtenir in-extremis, une cabine sur le paquebot "Oceania" pour rentrer chez lui en Europe.
En pleine nuit, alors qu'il profite de la tranquillité du pont, il reçoit les confidences d'un homme étrange, un médecin viennois en grande détresse, l'obscurité et la solitude des deux hommes favorisant les confidences, tout en préservant leur anonymat.
Alors qu'il pratiquait dans un petit village d'Indonésie, le médecin lui confie qu'il a vu un jour arriver chez lui, une dame anglaise toute drapée dans sa dignité, pour lui demander un grand service : celui de se faire avorter alors que son mari était sur le point de rentrer et qu'elle ne l'avait pas vu depuis de longs mois. Il s'agissait pour elle d'une question d'honneur et même de vie ou de mort.
Pris d'un cynisme certain, le médecin tombe sous le charme de cette femme rigide, froide et surtout hautaine, incapable de s'abaisser à un peu d'humanité, et qui ne se résout pas à lui demander cette intervention comme un service qu'il lui rendrait, lui qui a tant besoin d'un peu de chaleur humaine.
Sous prétexte d'avoir prêté serment, il n'accepte pas.

Mais, dès le départ de la dame qui avait tout prévu sauf son refus, le remords l'envahit et ne cesse de le torturer.
Il sait bien que la jeune femme devant son refus, n'aura d'autre recours que de visiter une faiseuse d'anges. Alors devenu fou, il la poursuit jusqu'en ville et n'aura de cesse que de la retrouver...
Cette passion vire à l'obsession, jusqu'à entraîner chez lui un comportement proche de l'amok.

Dans cette longue nouvelle d'une incroyable intensité, Stefan Zweig découpe l'histoire en épisodes (en plusieurs nuits), nous faisant entrer peu à peu dans l'ambiance psychologique, le suspense et la touffeur oppressante du récit...
Encore une fois, il réussit comme personne à décrire les sentiments humains tels qu'ils sont.
Peu à peu le narrateur comprend comment ce médecin, dont on ne saura jamais ni l'âge, ni le nom, a pu ainsi basculer dans la folie, au bout de sept années de solitude passées en Malaisie à ne soigner que les gens du village, loin de toute civilisation.

La fin est sublime et c'est tout simplement du grand art !
Un classique que je vous invite à revisiter si vous le désirez...

Roman traduit par Alzir Hella et Olivier Bournac.
Préface de Romain Rolland.
Postface de Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Pas le roman le plus connu de Stéphane Zweig mais un authentique chef d'oeuvre que ce petit recit.L'action se deroule en Malaisie et nous suivons les aventures du heros au comportement deroutant.Le roman se lit comme un conte moderne,sobre,sans artifices mais hyper efficace.Un recit qui touche au coeur.
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Stefan Zweig, grand voyageur place cette nouvelle, une fois n'est pas coutume, sur un bateau en partance, pour un voyage non pas d'agrément mais de fuite, de protection et d'oubli.
Un homme, un médecin qui fui la Malaisie ,où il exerçait depuis plusieurs années, suite à une histoire personnelle qui met maintenant sa vie et son honneur en danger, raconte son histoire à un passager du bateau par une nuit sombre tant il veut se libérer de ce poids de culpabilité faite d'égoïsme et d'orgueil mêlés d' un altruisme sincère.
un récit qui se lit d'une traite, nous fait réfléchir et nous émeut comme très souvent chez Zweig


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Il ne faut pas se contenter de lire « Lettre d'une inconnue » dans ce recueil de nouvelles. Vous passeriez à côté de cette histoire qui encore une fois avec Stefan Zweig, m'a emportée jusqu'à la dernière ligne.

Zweig a ce talent de nous raconter les histoires comme si on les vivait. On est dans la tête de ses personnages et avec Amok, pas d'exception.

Un médecin nous raconte ce qu'il a vécu en Malaisie. Il se retrouve en mission au fin fond d'un village et ne rencontre pratiquement personne. Il s'ennuie au fil des jours et des semaines, quand arrive une femme au regard fuyant. Elle est agressive envers ce médecin qui, contrarié, se braque face à elle. Elle finit par lui faire comprendre qu'elle est enceinte et qu'elle cherche à se faire avorter avant que son mari revienne dans quelques jours. L'enfant qu'elle attend n'est pas de son mari. le médecin, persuadé qu'il pouvait prendre l'ascendant sur cette femme, accepte de le faire en échange de paiement … en nature. La femme, choquée, refuse et s'enfuit. Il n'aura alors de cesse de rattraper cette femme, en vain. Il veut mener à bien sa mission, celle qu'elle lui a confié, en bon médecin, sans rien attendre en retour. Seulement, la femme pense que ses intentions son mauvaises et se joue alors de lui. Il finit alors par devenir comme fou, et agit sans plus réfléchir.

La plume de l'auteur est addictive. On se croit en Malaisie, à côté de ce médecin. Les allers et retours dans l'histoire rythment la narration. En quelques pages seulement, on s'interroge sur l'histoire de ce médecin qui se retrouve sur ce bateau, à l'écart de tous. Il cherche absolument à fuir tout le monde, la fête, les gens, … On finit par comprendre pourquoi il est sur ce bateau, en tout cas les véritables raisons. Tout au long de son histoire, le lecteur peut s'imaginer tout un tas de raison. La vraie a de quoi surprendre.

En bref : Une très bonne lecture comme toujours avec Stefan Zweig. Une lecture que je vous recommande chaudement.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Si je m'en étais tenu au résumé de l'éditeur je n'aurais jamais lu ce livre.
Mais 2167 lecteurs, une note moyenne de 4 pour 1029 notes ...bref j'ai lu ce livre et ne le regrette pas; Cette version comprend 3 nouvelles d'une lecture facile et rapide.
J'ai moins apprécié la première et la troisième, la deuxième méritant pour moi 5 étoiles.
La première donne son nom au recueil: l'Amok; en fait chez nous on dirait un bon vieux coup de sang, provoqué par on ne sait quoi. Ces trois nouvelles tournent autour de la passion (et donc de l'amour)
A lire absolument !
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Qui a lu le Joueur d'échec doit lire Amok.

Construit sur le même modèle ces deux récits ( contes?, nouvelles?), met en scène une longue discussion entre deux personnages sur le pont d'un bateau. Par là on se dit que Zweig a du faire énormément de rencontre en voyage et surtout qu'il a du constater que le pont d'un bateau était un vrai confessionnal.

Deux récits sur la folie des hommes, sur leurs limites mentales. La question est la suivante : comment être capable de décrire aussi bien l'état mentale de démence sans jamais en avoir souffert?

Une recette qui fonctionne, du calme, de l'intrigue, une tempête, un ouragan, retour du calme. Lecteur sensible au mal de mer s'abstenir.

Tout comme Gary, Z est un de mes auteurs préférés, parce qu'il se met à poil quand il écrit, il nous fait clairement part de ses doutes, de sa détresse meme. Voilà deux auteurs courageux et talentueux qui survécu à la deuxieme mais pas à son traumatisme.
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Une longue nouvelle davantage qu'un roman, un peu moins de 100 pages. Une ambiance qui n'est pas dans rappeler Conrad, tant par le lieu où se situe l'action, la Malaisie que le procédé narratif en abyme.

Sur un paquebot en retour vers l'Angleterre, un inconnu livre à l'auteur un lourd secret qu'il ne peut plus porter seul. Il le fait entre minuit et trois heures du matin, au son d'une cloche qui marque les heures.

Zweig pousse jusqu'au bout les conséquences d'une intrigue où les événements s'enchaînent sans sutures et en mettant à nu la psychologie d'un personnage qui vacille au bord d'une folie dont on doute perpétuellement.

Comme toujours très bien écrit dans un style qui coule.







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Amok /Lettre d'une inconnue/La ruelle au clair de lune /Stefan Zweig
C'est avec un plaisir que je ne cacherai pas que je viens de relire pour la nième fois cette nouvelle mythique du grand écrivain que fut Stefan Zweig, cinquante années après l'avoir découvert.
Zweig fut un grand et passionné voyageur et cette passion lui fit rencontrer des situations qui lui inspirèrent nombres de ses nouvelles.
L'auteur nous annonce tout simplement un fait divers, lequel en quelques lignes va prendre des proportions dramatiques. le récit cadre se situe sur un paquebot, l'auteur faisant une rencontre étrange qui va devenir le narrateur à son tour dans le cadre d'une confession.
Sur le fond, sans dévoiler ce qui fait l'intérêt de cette nouvelle, je dirai qu'il s'agit d'un combat psychologique entre deux personnalités. le récit encadré se situe à Java : un médecin va se trouver aux prises avec une femme de la haute société coloniale. Ce médecin va se livrer un combat à lui-même, à sa passion charnelle inavouée, sa fierté lui interdisant de céder aux désidérata de cette femme. Une réflexion philosophique sur le devoir intervient au fil des pages. La finesse de l'analyse psychologique est remarquable, et l'ambivalence du personnage du médecin dominé par une passion irrésistible proche de la folie tisse les fils d'une dramatisation inéluctable et fatale.
Sur la forme, on remarquera la technique narrative très aboutie de Zweig, celle du récit dans le récit, le second servant de cadre au premier.
Le récit est haletant et passionné et le talent de narrateur de Zweig n'est plus à démontrer, qui sait ménager l'impatience et l'attente du lecteur par des retours au récit cadre. En bref, il est un maître du suspense. Pas d'exotisme de pacotille ni un mot inutile. Simplement une atmosphère oppressante qui vous tient en haleine tout au long du récit.
Le choix des mots, l'écriture fiévreuse et angoissée mais toujours raffinée et la qualité exceptionnelle de la traduction d'Alzir Hella nous offrent un plaisir de relecture rare, même lorsque l'on se souvient du dénouement. Précision lexicale, concision du propos, prise à témoin de l'interlocuteur infèrent une tension dramatique inouïe, exacerbée par la ponctuation sur le pont du bateau de la cloche piquant les heures. Même les interruptions répétées du médecin qui revit son cauchemar qui n'en finit pas, dans son récit donnent plus de force encore à la tension qui va crescendo.
Comme disait Romain Rolland qui fit connaître Zweig en France, on sent « une odeur de fièvre, de sang, de passion et de délire malais » dans ces lignes magnifiques.
La « Lettre d'une inconnue » qui fait suite dans ce recueil dégage la même impression de passion ardente, démesurée et obsessionnelle, de plus désespérée, d'amour fanatique proche de la folie. Comme un glas sinistre, le leitmotiv « Notre enfant est mort » revient en tête de chaque nouveau paragraphe.
Cette lettre retrace toute une vie en quelques lignes pathétiques, dans la même tonalité haletante que dans Amok. Sublime.
La troisième nouvelle, « La ruelle au clair de lune », met en scène le narrateur promeneur solitaire dans les ruelles des bas-fonds d'une ville portuaire où les matelots viennent faire relâche, des impasses recélant « la corruption du monde ». Il y règne un climat étrange, inquiétant et oppressant, dégageant une sensation d'effroi et de misère morale.
Le thème est celui d'un amour quasi sado-masochiste entre deux êtres aux comportements erratiques où l'humiliation atteint des sommets. Bizarre …

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C'est indéniable, j'adore Stefan Zweig. Que ce soit les biographies ou les courts romans (on parle souvent même de nouvelles) qu'il a écrits, j'adore lire et relire ses oeuvres. Ici, en peu de pages et peu de mots, l'auteur réussi magnifiquement à nous faire plonger dans la folie et la passion du personnage principal. Ce dernier est un médecin que le narrateur rencontre sur un bateau de retour des Indes. Commence alors un récit dans le récit puisque le médecin va lui raconter ce qui lui est arrivé là-bas, comment il est devenu un amok dans ces régions au climat lourd qui peut pousser à la folie.
On sent la proximité de Stefan Zweig avec Freud pour s'intéresser à ce sujet qui pourrait être un cas d'étude de la médecine et pour nous dresser un portrait psychologique si réussi. C'est la vie d'un homme qui bascule en quelques heures, en quelques minutes même qui nous est narré. Un homme respectable qui va se mettre à agir comme un insensé. Pourquoi ? Comment ? A vous de le découvrir en lisant ce livre…
Lien : https://aubonheurdemadame.wo..
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