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Citations sur Ivresse de la métamorphose (60)

... ou bien quelque chose de révèle-t-il en moi qui y était attaché et qui ne pouvait encore apparaître? Etais-je vraiment plus belle que je n'osais l'être, et plus intelligente, plus séduisante, et ne me manquait-il que le courage d'y croire? Qui suis-je? Qui suis-je en vérité?
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Jamais encore ils n'ont éprouve à ce degré la puissance de l'argent quand on le possède, et, encore plus quand il vous manque. Divin lorsqu'il vous dispense la liberté, diabolique lorsqu'il vous la refuse avec mépris.
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Cela se produit indépendamment de sa volonté, c’est une impulsion qui l’oblige à se venger sur cet individu en particulier de la bassesse du monde. Après coup, elle a honte, ce n’est pas leur faute à ces pauvres diables s’ils sont si laids, si mal dégrossis, si sales, englués dans la boue du village, je ne suis pas autrement, je suis comme eux. Mais sa colère alliée au désespoir est si forte qu’elle explose contre son gré à chaque occasion. Selon la loi immuable de la propagation de la force, elle doit répercuter d’une manière ou d’une autre sa tension intérieure, et c’est de ce minuscule îlot de puissance, de ce misérable petit pupitre qu’elle peut la décharger contre des innocents. Là-haut, dans un autre univers, elle a senti son existence justifiée, parce que courtisée, désirée ; ici elle ne peut s’affirmer que par la méchanceté, qu’en faisant jouer cette parcelle de pouvoir qu’elle détient comme fonctionnaire. C’est bas, c’est lamentable, c’est mesquin, elle le sait, de faire l’importante vis-à-vis de ces braves gens sans malice, mais elle libère ainsi un peu de sa colère ; et, si elle n’a pas la possibilité de lui donner libre cours contre les humains, elle se retourne contre les choses.
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Une parole d’honneur sert toujours à une femme de garde-fou auquel elle se cramponne avant de tomber.
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Des confidences sont toujours dangereuses, car un secret communiqué à un étranger le rapproche de vous. On a abandonné quelque chose de soi, on lui a concédé un avantage.
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Soudain, pour la première fois, la conscience de tout ce qu’elle a manqué pénètre son esprit jusqu’alors indifférent ; sans désirs, pour la première fois, son être, au contact de la grandeur, découvre la force bouleversante du voyage qui, d’un seul coup, arrache du corps la dure croûte de l’habitude et en rejette l’essence nue, fertile dans le flot de la métamorphose.
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Avant tout ne plus lutter, ne plus se donner du mal ! Seulement respirer calmement, rêver doucement, assurer son service, arroser les plantes sur le rebord de la fenêtre, ne rien vouloir, ne rien souhaiter, se garder de provoquer des changements, des émotions : frustrée par la guerre de dix années de jeunesse, ni le courage ni la force de rechercher la joie.
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Un des plus beaux romans de Zweig. modestie élévation sociale et déchéance au menu, on reste presque sur sa faim (oeuvre inachevée)une fois lues les dernières pages. J'ai beaucoup aimé et garde une sympathie teintée de condescendance pour la pauvre héroïne.
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Depuis que je suis de retour après ces six années passées dans un ature monde, il me semble parfois être revenu de la lune. Les êtres avec lesquels j'avais vécu autrefois me deviennent étrangers. Quand je suis à table avec des parents ou avec ma grand-mère, je ne sais de quoi parler, je ne partage pas leurs joues, tout ce qu'ils font me paraît insolite, privé de sens. L'impression qu'on a, quand, de la rue, on voit de l'autre côté de la vitre des gens danser dans un bar, et qu'on n'entend pas la musique. On se demande pourquoi il arborent ces mines ravies et s'agitent sur un rythme que l'on ne perçoit pas, leur attitude nous est incompréhensible et pour eux la nôtre; ils peuvent nous tenir alors pour envieux ou méchants, et c'est dû simplement à la méconnaissance réciproque... Comme si l'on parlait une autre langue et désirait autre chose qu'eux... Mais, pardonnez-moi, mademoiselle, je parle, je parle, et je dis des bêtises, et je ne vous demande pas d'essayer de comprendre.
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A l'intérieur de ce bureau, sous le haut patronage de l'aigle autrichienne, on ne note jamais de changement visible. L'éternelle loi de la croissance et du déclin se brise devant la barrière administrative; tandis que dehors, autour du bâtiment, des arbres fleurissent et se dépouillent, des enfants grandissent et des vieillards meurent, des maisons s'écroulent pour renaître sous d'autres formes, l'administration prouve sa puissance surnaturelle par son invulnérabilité au temps. Car chaque objet à l'intérieur de cette sphère qui s'use ou qui disparaît , qui se transforme et se désagrège, est commandé et remplacé par un autre exemplaire exactement du même modèle par l'autorité supérieure, donnant ainsi au caractère éphémère du reste du monde un exemple de la suprématie de l'Etat. Le contenu s'écoule, la forme demeure immuable. Au mur est accroché un calendrier. Chaque jour on arrache une feuille, sept dans la semaine, trente dans le mois. Quand au 31 décembre le calendrier est épuisé, on en commande un autre de format identique, de semblable impression. L'année a changé, le calendrier est épuisé, on en commande un autre de format identique, de semblable impression. L'année a changé, le calendrier est resté le même. Sur le bureau un livre de comptes à colonnes. Une fois l'addition terminée sur la page de gauche, le calcul reprend sur celle de droit et ainsi de feuille en feuille. Lorsque la dernière est remplie et le livre terminé, on en commande de nouveau du même modèle, de même format. Ce qui disparaît est remplacé le lendemain, uniforme comme le service, et c'est ainsi que sur la même planche reposent immuablement les mêmes objets, toujours les mêmes feuilles, agrafes, crayons, formulaires, toujours nouveaux et toujours les mêmes. Rien ne disparaît dans ce local administratif, rien ne s'y ajoute, une vie qui ne connaît ni floraison ni déclin règne ici, ou plutôt une mort permanente. Seul le rythme de l'usure et du renouvellement de la rangée d'objets variés se modifie, pas son destin. Un crayon dure une semaine, puis, usé, est remplacé par un nouveau, un identique; le livre de la poste dure un mois, une ampoule électrique trois mois, un calendrier une année. On accorde trois ans au siège de paille avant le renouvellement, et celui qui l'occupe le fera durant trente ans de service, puis une nouvelle personne s'y assiéra. Ce qui ne fait aucune différence.
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