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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Ainsi, l’enivrement de son âme conférait à sa misérable vie sans intérêt un éclat et une richesse inconnus. »
Zweig est un grand écrivain. Il éclaire mon esprit quand je le lis, sa prose est si raffiné que je suis émerveillée, envoutée. Et pourtant cela paraît si simple et fluide. C'est magique ! J'entre dans la tête des personnages. Ce recueil est constitué de quatre nouvelles dont la plus connue porte le titre de l'ouvrage : L'amour d'Erika Ewald. Les autres sont L'étoile au-dessus de la forêt, La marche et Les prodiges de la vie. Je les apprécie toutes avec toutefois une petite préférence pour cette dernière, dont l'action se situe à Anvers. Zweig décrit la création d'un tableau et la naissance d'un amour pour un enfant de la part d'une jeune fille, modèle du peintre, Esther alors qu'elle porte dans ses bras pour la première fois un nourrisson. Ce bébé lui sera retiré lorsque la peinture sera terminée et Esther sombrera dans un gouffre de souffrances à l'idée d'en être séparé, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle peut toujours être proche de lui grâce au tableau exposé dans l'église. Mais…
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Découvrir de nouveaux écrits de Stefan Zweig est toujours un bonheur, mêmes si certains sont plus ardus que d'autres…
L'Amour d'Erika Ewald est un recueil de quatre nouvelles dont l'auteur définit en ces termes l'unité ou le rassemblement : « notre vie possède des courants plus profonds que les éléments extérieurs, qui nous rapprochent et nous séparent. Une intense magie de la vie, accessible à notre seule émotion et non pas à nos sens, gouverne nos destins, même quand nous croyons les diriger nous-mêmes »… Vaste programme !

Une chose est certaine : chez Zweig, l'amour est source de souffrance…
L'héroïne de la nouvelle qui donne son titre au recueil est une jeune femme discrète et rêveuse, professeur de musique, amoureuse d'un violoniste. Malheureusement ses idéaux candides et sensibles se heurtent à la passion charnelle et aux assauts virils de son soupirant… Ce portrait de femme est complexe, dérangeant dans sa vie terne et insignifiante, sa démarche exaltée qui confond les réactions de l'être aimé avec l'écho de ses propres sentiments, son désir pathétique de vengeance… Mais l'écriture est poétique, métaphorique et Zweig magnifie ainsi cette histoire triste, simple et banale.
Dans la même veine, « L'Étoile au-dessus de la forêt » nous raconte l'amour impossible d'un serveur pour une belle comtesse… J'ai apprécié ici les points de vue en miroir, l'atmosphère tragique et l'annonce inéluctable du dénouement.
Deux histoires d'amour qui finissent plutôt mal, l'une dans la renonciation et la solitude résignée et l'autre, dans le suicide, la solitude angoissée et la communion de deux âmes opposées dans le scintillement d'une étoile.

Les deux autres nouvelles mettent en avant l'amour de l'art et la ferveur religieuse, nous emmenant à Anvers, au temps des guerres de religion et de la guerre d'indépendance des Pays-Bas, et à Jérusalem lors de la crucifixion de Jésus.
Ma préférence va à la nouvelle la plus courte, « La Marche », l'itinéraire d'un rendez-vous manqué entre un jeune homme au coeur empli de foi et d'espérance et le Messie. Ici aussi, il est question de sensualité virile et fiévreuse, de tentation charnelle opposée à un idéal mystique.
« Les Prodiges de la vie » aborde une problématique beaucoup plus complexe autour de la création artistique et de l'amour maternel sur fond d'antisémitisme et de violences religieuses. Un vieux peintre, chargé de réaliser un portrait de la Madone, se prend d'affection pour sa jeune modèle, une jeune orpheline juive, rescapée des persécutions et vivant en marge des réalités de la vie. Si j'ai bien aimé le lien qui se crée peu à peu entre l'artiste et la jeune fille, empreint de confiance et de respect mutuel, et la notion de destins croisés et d'incarnation, je reconnais que cette nouvelle m'a paru plus difficile à comprendre dans sa globalité, tant les thèmes développés sont denses et imbriqués.

Un recueil qui était dans ma PAL depuis longtemps…
Une pépite à savourer.

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Traversé par de pleines émotions cachées, tout son être est emporté comme dans un tourbillon effréné de sentiments secrets, pour un jeune violoniste dont elle tombera éperdument amoureuse : Erika, l'héroïne de cette nouvelle, est une jeune enseignante de piano. Candide et ouverte à l'amour !

Tous les deux vouent un profonde passion musicale, ce qui aurait pu être un prélude à leur amour naissant. Or, il n'en est rien ! Erika restera au seuil de la porte de son destin, comme dans un rondeau triste dont la mélodie exprime les angoisses et les angles durs de la solitude.

Zweig aborde dans cette nouvelle (à l'atmosphère enveloppante et poétique) le thème des amours infirmes qui engendrent des souffrances secrètes, mais aussi et surtout, de l'apparent non-sens de certaines vies (le récit étudie les forces cachées qui président aux rencontres, de l'absurdité des destinées) avec une grande finesse psychologique, en décortiquant le banal sans lui enlever sa crédibilité !
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Une remarque pour commencer: j'ai l'édition bilingue que Pocket avait offerte pour l'achat de deux livres.
L'histoire: une jeune pianiste tombe amoureuse d'un violoniste virtuose. Celui-ci va essayer d'aller plus loin, ce qui pousse Erika à fuir. Après ce premier geste dicté par la peur, elle va se livrer à des réflexions et à des sentiments ignorés jusque-là. le lecteur la suit dans le bouleversement de son monde.
Erika aime-t-elle l'artiste ou l'homme? Celui-ci n'a pas de nom (personne dans l'histoire n'a de nom, tous les personnages sauf Erika sont limités à un rôle: la soeur, le père, le soldat, l'artiste). Stefan Zweig se concentre sur un seul personnage, nous révèle tout de sa personnalité et de ses sentiments et nous montre l'importance d'un fait sur la vie de celui-ci.
J'aime beaucoup cette histoire, son côté désuet, l'ananlyse psychologique, ainsi surtout que la langue de Stefan Zweig.
Une remarque sur cette édition: il est toujours intéressant de voir en même temps les versions allemande et française. J'ai particuièrement apprécié les notes en bas de pages, à la fois de vocabulaire, de grammaire, de civilisation et d'interprétation, qui peuvent faciliter l'entrée dans le monde de Stefan Zweig.
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L'AMOUR d'ERIKA EWALD de STEFAN ZWEIG
4 nouvelles incluses dans ce livre et Zweig une fois encore développe tout son talent d'analyste des sentiments. La première qui a donné son titre au livre décrit les tourments d'une jeune fille vierge et la dernière étudie la naissance d'un tableau par un peintre et sa relation avec la jeune fille qui servira de modèle. Plus je lis Zweig plus je suis impressionné par son talent. À lire et à relire !
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J'ai toujours une petite appréhension en lisant une nouvelle. J'ai toujours peur que ce soit trop court et sans grand intérêt.

Mais qu'elle erreur! J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui est pour moi complète. Les personnages ne sont pas nombreux, donc on voit bien leur différentes personnalités. Je n'ai pas trouvé de mots/ phrases en trop. J'ai déjà hâte de lire autre chose de cet auteur.
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L'amour d'Erika Ewald/Stefan Zweig
Comme dans d'autres ouvrages de Stefan Zweig, c'est l'amour sous toutes ses formes et source de toutes les souffrances qui constitue le thème des quatre nouvelles de ce recueil.
Toujours dans un style tendu, passionnel et parfait, Zweig évoque pour nous la passion d'une jeune pianiste, Erika, pour un violoniste concertiste, une passion dévastatrice évoluant du sentiment platonique d'une bienheureuse rêverie et de la coquetterie, une sorte de jouissance esthétique à l'exaltation et au désir brûlant, bercée par les vagues embrasées de la musique de Tristan et Isolde de Wagner, qui tout en représentant pour Erika le comble de la félicité, lui sont une torture cruelle.
« Elle voulait tout lui dire : son amour pour lui était entièrement différent de celui qu'il avait pour elle…La résistance farouche qui l'habitait était davantage de la pudeur originelle d'une jeune fille pure qui a peur de l'inconnu, c'était la fragilité délicieuse d'une âme délicate et timide qui redoute le bruit de la vie et son horrible brutalité. »
Une grande finesse psychologique émane de cette nouvelle dans l'analyse des personnages.
La seconde nouvelle met en scène l'amour fou et secret d'un serveur très stylé pour la comtesse Ostrovska , hélas pour le pire des scénarios.
La troisième nouvelle intitulée « La marche » situe l'action aux temps bibliques de la Crucifixion et met en scène un voyageur venu voir le Sauveur dont toute la Judée parle.
Dans « Les prodiges de la vie », nous sommes revenus au temps des guerres de religions. C'est une des premières nouvelles écrites par Stefan Zweig âgé alors de 23 ans. L'histoire se passe à Anvers. Un peintre déjà d'un certain âge et sa jeune modèle juive âgée d'à peine quinze ans voient le destin les faire se rencontrer ; l'un est un homme d'expérience que tous ces jours, toutes ces années, ont rendu modeste, et l'autre, la jeune Esther, une enfant recueillie par un couple de taverniers, n'a pas encore conscience de la vie parce qu'elle est enveloppée dans le tissu obscur de ses rêves.
Deux solitaires de race et de religion différentes. le peintre que l'inspiration a fui depuis des lustres, voit en cette jeune fille le modèle idéal qu'il recherche depuis des années pour peindre une Madone telle qu'il se l'imagine depuis toujours, dans laquelle le frisson de l'annonciation s'unirait déjà à une douce confiance dans l'accomplissement. Il lui faut maintenant conduire Esther vers la foi chrétienne : il ne conçoit pas de faire autrement.
Mais des choses qu'Esther avait oubliées depuis longtemps, qui avait dormi dans son âme, ressurgissaient, étincelantes. Les pogromes subis par les membres de sa famille suivis de leur mort, lui reviennent en mémoire. Les Chrétiens se livraient alors à la chasse aux Juifs.
Dans cette nouvelle remarquable sont abordés notamment les thèmes de la judaïté, de l'éveil de la féminité et de la création artistique.
Cette dernière nouvelle est particulièrement intéressante. le dénouement en semble inéluctable.



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Erika jeune pianiste va connaître les souffrances de l'amour. Elle sera éprise d'un violoniste qui refuse de s'engager dans une relation de couple. Attirance platonique, physique des deux protagonistes. En revanche, un manque de bravoure de la part du jeune homme. Erika va sombrer dans l'obsession, puis la dépression. Illusion d'un amour bafoué. Désillusion de l'homme et du sentiment amoureux. La souffrance d'une rupture, et l'incapacité de se relever face au bonheur de la vie.
Un goût amer de l'amour et de l'homme. Destin tragique et idées noires. Ne pas le lire en pleine rupture. Cela risque de donner une souffrance supplémentaire au lecteur.
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